Boerhavia diffusa

Boerhavia diffusa est une espèce de plante à fleurs de la famille du bougainvillée.

Boerhavia diffusa
inflorescence de Boerhavia diffusa
Classification
Règne Plantae
Sous-règne Tracheobionta
Division Magnoliophyta
Classe Magnoliopsida
Sous-classe Magnoliidae
Super-ordre Caryophyllanae
Ordre Caryophyllales
Famille Nyctaginaceae
Genre Boerhavia

Espèce

Boerhavia diffusa
L., 1753[1]

Synonymes

  • Boerhavia adscendens Willd.
  • Boerhavia caribaea Jacq.
  • Boerhavia coccinea fo. parcehirsuta Heimerl
  • Boerhavia coccinea Mill.
  • Boerhavia coccinea var. leiocarpa (Heimerl) Standl.
  • Boerhavia decumbens Vahl
  • Boerhavia diandra Aubl.
  • Boerhavia diffusa var. hirsuta (Jacq.) Kuntze
  • Boerhavia diffusa var. leiocarpa (Heimerl) C.D. Adams
  • Boerhavia diffusa var. mutabilis R. Br.
  • Boerhavia diffusa var. paniculata (Rich.) Kuntze
  • Boerhavia diffusa var. viscosa (Lag. & Rodr.) Heimerl
  • Boerhavia erecta L.
  • Boerhavia hirsuta Willd.
  • Boerhavia ixodes Standl.
  • Boerhavia laxa Pers.
  • Boerhavia paniculata fo. leiocarpa Heimerl
  • Boerhavia paniculata Lam.
  • Boerhavia paniculata Rich.
  • Boerhavia polymorpha Rich.
  • Boerhavia ramulosa M.E. Jones
  • Boerhavia repens L.
  • Boerhavia repens var. diffusa (L.) Heimerl ex Hook. f.
  • Boerhavia sonorae Rose
  • Boerhavia squamata Raf.
  • Boerhavia surinamensis Miq.
  • Boerhavia viscosa fo. oligadena Heimerl
  • Boerhavia viscosa Lag. & Rodr.
  • Boerhavia viscosa subsp. apiculata Standl.[2]

On l'appelle Bécabar bâtard ou Macatia vert à La Réunion[3], Herbe pintade à Maurice, Katsi à la Grande Comore, Beamena à Madagascar, Speading hogweed aux Seychelles[4], Mkwakwara ou Mkwayakwaya en Swahili[5], Punarnava en Inde (ce qui signifie « qui rajeunit/renouvelle le corps »)[6], Red spiderling[1], ou Tarvine dans le monde anglophone[1], Agarra pinto, Tangara, Bredo de porco ou Erva tostão dans le monde lusophone[5].

Elle est utilisée dans la pharmacopée ayurvédique[7] et diverses pharmacopées africaines[5], notamment pour soulager la douleur. Elle est employée comme légume-feuille dans de nombreuses régions notamment en Inde.

Description

Boerhavia diffusa est une plante herbacée prostrée ou érigée, très ramifiée, atteignant 1 m de haut. Les tiges et les feuilles plus ou moins couvertes de cils blancs épars. Les feuilles opposées, de tailles inégales, à face inférieure est généralement blanchâtre. Les axes des inflorescences cymeuses ramifiées portent un champ glandulaire collant disposé en étroit anneau central oblique. Les fleurs roses, rouges ou violettes, sont longues d'environ mm. Le fruit est une capsule étroitement obovale, plus large près de l'apex, est creusé de 3-5 sillons formant des arrêtes couvertes de poils glanduleux[4].

Écologie

Rudérale, annuelle à pérenne, elle apprécie les zones ouvertes perturbées dans les villages, le long des bords de route, des aéroports et autres lieux de passage, du niveau de la mer à 200 m d'altitude[8].

Dissémination

Fruits de B. diffusa collés sur la tête d'une jeune sterne fuligineuse

Boerhavia diffusa est largement répandue dans toute l'Inde, dans le Pacifique, et dans le sud des États-Unis. Cette répartition s'explique par ses petits fruits secs, couverts de poils glanduleux, se développant à quelques centimètres du sol, qui se collent aux petits oiseaux migrateurs, qui peuvent alors largement disséminer ses graines[9].

Répartition

Il n'existe pas encore d'étude sérieuse et approfondie permettant de déterminer précisément la région d'origine de Boerhavia diffusa, mais elle est probablement originaire des régions tropicales de l'ancien monde. Cependant, elle est aujourd'hui très répandue, et s'est naturalisée dans de nombreuses pays de la zone inter-tropicale[1] :

Afrique

Botswana, Égypte, Ghana, Kenya, Libéria, Malawi, Mozambique, Namibie, Nigeria, Rwanda, Sénégal, Sierra Leone, Somalie, Afrique du Sud (provinces du Cap Oriental, de Gauteng, de KwaZulu-Natal, du Limpopo, du Mpumalanga, du Cap Nord), Swaziland, Tanzanie, Togo, Ouganda, Zambie et Zimbabwe.

Asie

Birmanie, Cambodge, Chine (Fujian, Guangdong, Guangxi, Guizhou, Hainan, Sichuan et Yunnan), Inde, Bangladesh, Indonésie, Japon (Îles Ryukyu), Laos, Malaisie, Népal, Philippines, sud de Taiwan, Thaïlande, Vietnam et Péninsule Arabique (Oman, Arabie Saoudite, Émirats arabes unis, Yémen : Socotra).

Amérique du Nord

Mexique, et États-Unis (états de Floride, de Géorgie et de Caroline du Sud).

Caraïbes

Anguilla, Bahamas, Îles Caïmans, Cuba, Dominique, Grenade, Hispaniola (République Dominicaine et Haïti), Jamaïque, Montserrat, Antilles néerlandaises (Saba), Porto Rico, Sainte-Lucie, Saint-Vincent-et-les-Grenadines, et Îles Vierges britanniques et Américaines.

Amérique du Sud

Argentine, Belize, Bolivie, Chili, Costa Rica, Équateur, Guyane, Guatemala, Guyana, Nicaragua, Panama, Paraguay, Pérou, Suriname, Uruguay et Venezuela.

Pacifique Sud

Fidji et Nouvelle-Calédonie.

Importance économique

Boerhavia diffusa est largement utilisé comme légume-feuilles dans de nombreux pays Asiatiques et Africains. Les racines et les graines sont parfois mélangées aux céréales pour la confection de pain[5]. Boerhavia diffusa peut être utilisé comme fourrage pour le bétail. Elle a un fort potentiel de contamination des semences, et peut être hôte d'agents pathogènes pour certaines cultures telles que les aubergines[1].

Elle est considérée comme une adventice nuisible aux cultures majeures aux Seychelles et à Madagascar[4]. Elle est jugée invasive au Paraguay, au Chili, en Argentine, à Trinidad et Tobago, à Hawaï, dans l'archipel Ryukyu (Japon) et au Cambodge[10].

Elle entre dans diverses recettes de pharmacopées indiennes[7] et africaines notamment contre les ulcères, et les abcès, comme fébrifuge, pour extraire le ver de Guinée, etc.[5]

Chimie

On a isolé dans Boerhavia diffusa :

Activités biologiques

Des études sur des extraits de Boerhavia diffusa ont démontré des activités antimicrobiennes[13], anticancéreuses in vitro[14], anti-œstrogènes[15], immunomodulatrice[16], et anti-amibiennes (en particulier contre Entamoeba histolytica)[17].

Boerhavia diffusa produit la protéine BDP-30, qui présente probablement une activité inactivatrice des ribosomes[18].

Notes et références

  1. Boerhavia diffusa a été originellement décrite et publiée Species Plantarum 1:3. 1753. (en) GRIN, « Boerhavia diffusa information from NPGS/GRIN », Taxonomy for Plants, National Germplasm Resources Laboratory, Beltsville, Maryland, USDA, ARS, National Genetic Resources Program, (consulté le ) : « nom. cons. … exact native range obscure »
  2. http://tropicos.org/Name/22500356?tab=synonyms
  3. (en) « blog mi-aime-a-ou.com » (consulté le )
  4. (en) Lebourgeois, Thomas (CIRAD) & al., « IDAO - A Multimedia Approach to Computer Aided Identification », AdventOI - Principales adventices des îles du sud-ouest de l'Océan indien (consulté le )
  5. (en) Muzila, M. (trad. Samuel Dufour & Michel Chauvet), « Boerhavia diffusa L. », Schmelzer, G.H. & Gurib-Fakim, A. (Editors). PROTA (Plant Resources of Tropical Africa / Ressources végétales de l’Afrique tropicale), Wageningen, Netherlands., (consulté le )
  6. (en) Bhowmik Debjit, Kumar K. P. Sampath, Srivastava Shweta, Paswan Shravan, Sankar Amit et Dutta Dutta, « Traditional Indian Herbs: Punarnava and Its Medicinal Importance », Journal of Pharmacognosy and Phytochemistry, vol. 1, no 1, , p. 52–57 (lire en ligne [PDF])
  7. (en) Anand Kumar Reddy, « Boerhavia diffusa Punarnava mukkurttaikkodi shothagni », Schmelzer, Medicinal Plants with usage, patents and their publications, (consulté le )
  8. W. Higgins, Book review: Flora of the Venezuelan Guayana, volume 7, Myrtaceae-Plumbaginaceae, Selbyana 24 (1), 2003, p. 117. (ISBN 9781930723139). 765 pp., 1338 species treated, 646 line drawings.
  9. (en) Sherwin Carlquist, « Dispersal to Islands », Plant Discorveries : Sherwin Carlquist, (consulté le )
  10. (en) CABI, Julissa Rojas-Sandoval, Department of Botany-Smithsonian NMNH, Washington DC, USA, « Boerhavia diffusa (red spiderling) », Invasive Species Compendium - Datasheets, maps, images, abstracts and full text on invasive species of the world, (consulté le )
  11. (en) A Ahmed-Belkacem, S MacAlou, F Borrelli, R Capasso, E Fattorusso, O Taglialatela-Scafati et A Di Pietro, « Nonprenylated rotenoids, a new class of potent breast cancer resistance protein inhibitors », Journal of Medicinal Chemistry, vol. 50, no 8, , p. 1933–8 (PMID 17341062, DOI 10.1021/jm061450q)
  12. (en) « Punarnavine », Comparative Toxicogenomics Database, Salisbury Cove, Maine, Mount Desert Island Biological Lab, (consulté le )
  13. (en) Van-Dunen M.B., « Activité anti-microbienne de Boerhavia diffusa (Nyctaginacée) », greenstone.lecames.org, (lire en ligne)
  14. (en) Manu K.A. et Kuttan G., « Punarnavine induces apoptosis in B16F-10 melanoma cells by inhibiting NF-kappaB signaling », Asian Pacific Journal of Cancer Prevention, vol. 10, no 6, , p. 1031–1037 (PMID 20192578)
  15. (en) Sreeja S. et Sreeja S., « An in vitro study on antiproliferative and antiestrogenic effects of Boerhaavia diffusa L. extracts », Journal of Ethnopharmacology, vol. 126, no 2, , p. 221–225 (PMID 19723573, DOI 10.1016/j.jep.2009.08.041)
  16. (en) Manu K.A. et Kuttan G., « Immunomodulatory activities of Punarnavine, an alkaloid from Boerhaavia diffusa », Immunopharmacology and Immunotoxicology, vol. 31, no 3, , p. 377–387 (PMID 19555203, DOI 10.1080/08923970802702036)
  17. (en) Sohni YR., Kaimal P. et Bhatt RM., « The antiamoebic effect of a crude drug formulation of herbal extracts against Entamoeba histolytica in vitro and in vivo », Journal of Ethnopharmacology, vol. 45, no 1, , p. 43–52 (DOI 10.1016/0378-8741(94)01194-5)
  18. (en) Shalini Srivastava, HN Verma, Aparana Srivastava et Vivek Prasad, « BDP-30, a systemic resistance inducer from Boerhaavia diffusa L., suppresses TMV infection, and displays homology with ribosome-inactivating proteins », Journal of Biosciences, vol. 40, no 1, , p. 125–135 (DOI 10.1007/s12038-014-9494-0)

Liens externes


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