Îles Caïmans

Les îles Caïmans[2] (en anglais : Cayman Islands) sont un territoire britannique d'outre-mer dans les Caraïbes. Ce territoire est connu pour être un paradis fiscal.

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Îles Caïmans
(en) Cayman Islands

Armoiries

Drapeau

Carte des îles Caïmans.
Administration
Pays Royaume-Uni
Statut Territoire britannique d'outre-mer
Capitale George Town
Reine Élisabeth II
(depuis 1952)
Premier ministre britannique Boris Johnson
(depuis 2019)
Gouverneur Martyn Roper (en)
(depuis 2018)
Premier ministre Wayne Panton[1]
(depuis 2021)
Démographie
Gentilé Caïmanien
Population 61 944 hab.
Densité 238 hab./km2
Ville(s) principale(s) George Town, West Bay, Bodden Town
Langue(s) anglais
PIB (2004)
 · PIB/hab.
1,391 milliard de $
32 300 $
Géographie
Coordonnées 19° 30′ nord, 80° 30′ ouest
Altitude Min. 0 m
Max. 43 m (The Bluff, Cayman Brac)
Superficie 26 000 ha = 260 km2
Île(s) principale(s) Grand Cayman, Little Cayman, Cayman Brac
Divers
Monnaie Dollar des Îles Caïmans (KYD; à parité avec le dollar américain)
Fuseau horaire UTC -5
Domaine internet .uk et .ky
Indicatif téléphonique 1-345
Hymne God Save the Queen (hymne du Royaume-Uni)
Beloved Isle Cayman (en) (hymne local)
Devise He hath founded it upon the sea
 Il l'a fondé sur la mer »)
Code ISO 3166-1 CYM, KY
Localisation

Localisation des îles Caïmans dans les Antilles.
Géolocalisation sur la carte : Caraïbes
Îles Caïmans
Géolocalisation sur la carte : Caraïbes
Îles Caïmans
Liens
Site web www.gov.ky

    Géographie

    Carte des Îles Caïmans

    Les îles Caïmans sont situées dans la partie ouest de la mer des Caraïbes. Elles comportent trois îles : Grand Cayman, Little Cayman et Cayman Brac, dont les superficies respectives sont de 197 km2, 26 km2 et 36 km2. La capitale administrative, George Town est située sur la côte ouest de Grand Cayman. L'île de Cayman Brac se trouve à 193 km au sud-ouest de la punta Gasparito, sur la côte méridionale de Cuba, et à 212 km au nord-ouest de la Jamaïque.

    Ces îles ne sont pas rattachées aux Grandes Antilles dont elles sont proches.

    Plage des Sept milles, Grand Cayman

    Histoire

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    Musée national, George Town

    La «carte de Turin» de 1523 des îles fut la première à les nommer Los Lagartos, signifiant « alligators » ou « grands lézards »[3]. En 1530, elles étaient connues sous le nom de « Caymanes » d'après le mot carib « caimán » désignant ces crocodiles marins, soit le crocodile américain, soit le crocodile cubain (Crocodylus acutus ou C. rhombifer), qui vivaient ici. Des récentes découvertes suggèrent que C. rhombifer, une espèce d'eau douce, dominait la région avant le XXe siècle.

    Les îles sont atteintes pour la première fois par Christophe Colomb le au cours de son quatrième et dernier voyage vers le Nouveau Monde. Le premier visiteur britannique attesté est Francis Drake, qui y débarque en 1586 et leur donne leur nom actuel. Les îles, ainsi que la Jamaïque voisine, sont cédées à l'Angleterre en 1670 par le traité de Madrid.

    Les îles restent très peu habitées jusqu'au XVIIe siècle. S'il n'existe aucune preuve archéologique d'une présence indigène, elles ont servi de refuge à des gens d'horizons différents tels des pirates, des réfugiés fuyant l'Inquisition espagnole, des marins perdus en mer et des déserteurs de l'armée d'Oliver Cromwell[4]. D'après le folklore, le nom Cayman viendrait du nom d'un ancien captif, Cayman Cushing, qui aurait initié une évasion. En l'honneur de sa bravoure, les évadés se seraient établis sur ce qu'ils auraient appelé les îles Cayman[5].

    Le premier habitant officiel permanent est Isaac Bodden, né sur l'île de Grand Cayman aux alentours de 1661. Il était le petit-fils du premier colon qui s'appelait Bodden et qui avait sans doute appartenu à l'armée d'Oliver Cromwell lors de la prise de la Jamaïque en 1655[6].

    L'Angleterre prend officiellement le contrôle de l'archipel, en même temps que celui de la Jamaïque, à l'issue du traité de Madrid en 1670. Après plusieurs essais infructueux d'y établir une colonie, la première population anglophone réussit à s'installer de manière permanente dans les années 1730. Avec l'implantation se fait ressentir le besoin d'esclaves[7]. Beaucoup sont amenés d'Afrique : une majorité des Caïmanais actuels sont de descendance africaine et anglaise. Le premier recensement, datant de 1802, indiquait pour Grand Caïman une population de 933 personnes dont 545 esclaves. Au moment de l'abolition de l'esclavage en 1834, on comptait 950 esclaves qui appartenaient à 116 familles blanches d'origine anglaise[8].

    Les îles sont administrées comme une partie de la Jamaïque jusqu'en 1962, date à laquelle elles deviennent une colonie de la Couronne séparée, tandis que la Jamaïque devient un Royaume du Commonwealth[9].

    Historiquement, les îles Caïmans sont un paradis fiscal. Le , les Caïmanais portent secours aux équipages de dix navires de commerce qui avaient heurté le récif et s'étaient échoués par une mer agitée[10]. Parmi les navires (dont le HMS Convert), l'un transportait le prince Guillaume, futur Guillaume IV. Selon la légende, le roi George III récompensa les habitants de l'archipel pour avoir sauvé son fils, en leur promettant de ne jamais créer d'impôts. Bien que populaire, cette histoire est fausse[11].

    Politique

    Les îles font partie de la Couronne britannique et la reine du Royaume-Uni Élisabeth II en est nominalement chef de l'État. Elle est représentée par un gouverneur, actuellement Martyn Roper.

    Le Parlement est composé d'une chambre unique, l'Assemblée législative, qui comporte 19 sièges pourvus au suffrage universel, plus deux sièges dont les titulaires sont nommés par le gouvernement. La durée du mandat des parlementaires est de quatre ans.

    Les îles Caïmans comprennent six circonscriptions électorales :

    • West Bay qui élit quatre députés,
    • George Town qui élit quatre députés,
    • Bodden Town qui élit trois députés,
    • Cayman Brac and Little Cayman qui élit deux députés (un pour l'île de Petit Caïman et un pour l'île de Caïman Brac) et
    • North Side et East End qui élisent chacune un député.

    Économie

    Fiscalité

    De nombreux économistes considèrent les îles Caïmans comme un paradis fiscal. À ce titre, de nombreuses sociétés offshore y sont implantées en tant que sociétés écrans, et beaucoup de banques et d'entreprises y sont présentes telle que Maples Group[12]. Les îles Caïmans figurent sur la liste grise de l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) publiée en 2009[13].

    En novembre 2017, les îles Caïmans font partie de la liste de 12 pays menacés d'être placés sur la liste noire européenne des paradis fiscaux et susceptibles de faire l'objet de sanctions de l'Union européenne[14].

    Il n’existe pas d’impôt sur les sociétés aux îles Caïmans, mais seulement des droits sur les biens importés à différents taux, un droit de timbre sur les transferts immobiliers au taux normal de 7,5 % et un droit de timbre de 1 % frappant les transactions d’actifs mobiliers. Toutefois, en sont normalement exonérées les émissions de sûretés et de titres de mutuelle. N’ayant pas d’impôt sur les sociétés mais seulement des taxes diverses, les îles Caïmans n’ont signé aucun traité tendant à éviter la double imposition. Les Îles ont signé un accord d’échange d’information en matière fiscale avec les États-Unis en [15].

    Les îles Caïmans ont été classées comme pavillon de complaisance par l'International Transport Workers' Federation[16].

    William McKeeva Bush entame des discussions avec l'OCDE pour que les îles Caïmans sortent de la liste grise des paradis fiscaux de cette organisation en signant des accords d'échange de renseignements fiscaux avec plusieurs pays. Il déclare que « si les pays signataires nous demandent une information dans le cadre d'une enquête pour fraude ou évasion, nous la donnerons, sans faire de distinctions entre un délit pénal ou civil »[17]. Depuis le début de 2009, les îles Caïmans ont signé de tels accords avec neuf pays dont les pays scandinaves, l'Irlande et les Pays-Bas[18]. Des projets et des négociations avec d'autres pays sont en cours.

    Transports

    Les îles Caïmans possèdent la compagnie aérienne Cayman Airways, fondée en 1968, qui dessert treize destinations dont dix à l'international (Cuba, États-Unis, Honduras, Jamaïque).

    Démographie

    Langues

    L'anglais est la langue officielle des îles Caïmans ainsi que la première langue principale parlée à la maison en 2010 par 90,9 % de la population des îles soit 48 924 personnes, suivi de l'espagnol par 4,0 % soit 2 146 personnes (mais il est parlé par 10-12 % de la population), puis du filipino par 3,3 % soit 1 786 personnes (mais parlé par environ 5 % de la population, dont la plupart sont des résidents avec un permis de travail), les autres langues présentes représentant moins de 1 % chacune[19].

    L'anglais des locaux est l'anglais des îles Caïmans.

    Culture

    • Cayman 27, chaîne de télévision
    • Music of the Cayman Islands (en)
    • Culture of the Caribbean (en)
    • Caribbean art (en)

    Patrimoine

    Musées

    Domaines

    Parcs et jardins

    Patrimoine religieux

    Codes

    Les îles Caïmans ont pour codes :

    • CAY, selon la liste des codes pays du CIO ;
    • CYM, selon la norme ISO 3166-1 (liste des codes pays), code alpha 3 ;
    • VPC, selon la liste des préfixes d'enregistrement des aéronefs ;
    • .ky, selon les codes internet ;
    • KY, selon le code ISO 3166-1, code alpha 2.

    Notes et références

    1. Nommé le 24 avril 2021
    2. Commission nationale de toponymie, conseil national de l'information géographique, Pays indépendants et capitales du monde : Entités géopolitiques dépendantes au 01.06.2006, , 10 p. (lire en ligne), p. 4
    3. Smith 2000, p. 26
    4. (en) Robert Bauman, The Complete Guide to Offshore Residency (2007, (ISBN 0-9789210-9-7))
    5. Bauman, Robert (2007) The Complete Guide to Offshore Residency. p. 117. (ISBN 0-9789210-9-7).
    6. Keith Thompson, Life in The Caribbean (2010, (ISBN 9987-16-015-8)), p. 152
    7. « Cayman Islands History » [archive du ], Gocayman.ky
    8. The Cayman Islands Annual Report 1988 (Cayman Islands, 1988), p. 127
    9. Newman, Graeme R. (2010) Crime and Punishment Around the World: Africa and the Middle East. p. 82. (ISBN 0-313-35133-3).
    10. Wood, Lawson (2007) The Cayman Islands. p. 12. (ISBN 1-84537-897-0).
    11. Alfredo Zayas y Alfonso,, Lexografía Antillana, El Siglo XX Press, Havana,
    12. (en) Banking list: Cayman Islands, Bank for International Settlements (BIS).
    13. (en) « A PROGRESS REPORT ON THE JURISDICTIONS SURVEYED BY THE OECD GLOBAL FORUM IN IMPLEMENTING THE INTERNATIONALLY AGREED TAX STANDARD1 », sur oecd.org, (consulté le )
    14. Cécile Ducourtieux (Bruxelles, bureau européen) et Anne Michel, « « Paradise Papers » : 12 pays menacés d’être sur la liste noire européenne des paradis fiscaux », Le Monde.fr, (ISSN 1950-6244, lire en ligne, consulté le ).
    15. Tax Information Exchange Agreements (TIEAs): Cayman Islands, oecd.org
    16. Non trouvé le 4 février 2015, sur le site web de l'ITF
    17. « Les fraudeurs fiscaux ne sont plus à l'abri aux îles Caïmans », Le Figaro, 17 juin 2009.
    18. Accords d’échange de renseignements fiscaux (TIEAS), OCDE.
    19. http://www.eso.ky/UserFiles/page_docums/files/uploads/docum436.pdf p. 86

    Annexes

    Liens externes

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