Carl von Linné

Carl Linnæus, puis Carl von Linné après son anoblissement, né le à Råshult et mort le à Uppsala, est un naturaliste suédois qui a posé les bases du système moderne de la nomenclature binominale. Considérant que la connaissance scientifique nécessite de nommer les choses, il a répertorié, nommé et classé, systématiquement, l'essentiel des espèces vivantes connues à son époque. Et ce, en s'appuyant sur ses observations, ainsi que sur celles de son réseau de correspondants. La hiérarchie des classifications qu'il met en avant s'impose au XIXe siècle comme la nomenclature standard[1].

Pour les articles homonymes, voir Linné.

Père du concept de biodiversité par son identification de près de 6 000 espèces végétales et 4 400 animales[2], sa classification s'inscrit dans un contexte historique plurimillénaire où la notion d'évolution des espèces n'existe pas encore, depuis la classification du philosophe grec Aristote, d'une part, et la doctrine biblique créationniste, d'autre part. Elle est donc fixiste et constitue le modèle dominant du rapport de proximité anatomique entre les espèces jusqu'au XIXe siècle. La classification intégrera le concept d'évolution à la suite de Jean-Baptiste de Lamarck, fondateur du transformisme[3].

Histoire de son nom

Linné en costume de lapon (entre 1735 et 1740).

Le grand nomenclateur que fut Linné, qui consacra sa vie à nommer la plupart des objets et êtres vivants, puis à les ordonner selon leur rang, eut lui-même maille à partir avec sa propre identité, son nom et même son prénom ayant été remaniés tant de fois au cours de sa vie qu’on ne dénombre pas moins de neuf binômes (on voulait dire bi-noms, en deux noms) et autant de synonymes.

Aux XVIIe et XVIIIe siècles, la plupart des Suédois ne portent pas encore de noms de famille. Aussi le grand-père de Linné, conformément à la tradition scandinave, s’appelait Ingemar Bengtsson (signifiant « Ingemar, fils de Bengt ») et son propre fils, le père de Linné, fut d’abord connu sous le nom de « Nils Ingemarsson » (signifiant « Nils, fils d’Ingemar »).

Mais Nils, pour répondre aux exigences administratives lors de son inscription à l’université de Lund, doit choisir un patronyme. Sur les terres familiales pousse un grand tilleul. La propriété en porte déjà le nom : Linnagård (ou Linnegård), toponyme formé de linn (variante aujourd’hui obsolète de lind, « tilleul » en suédois) et de gård ferme »). Plusieurs membres de la famille s’en sont déjà inspirés pour former des patronymes comme Lindelius (à partir de lind) ou Tiliander (à partir de Tilia, « tilleul » en latin). Il est par ailleurs de bon ton, dans les milieux instruits, de pratiquer le latin. Nils choisit donc une forme latinisée et devient « Nils Ingemarsson Linnæus ».

Honorant ensuite le très populaire souverain de Suède de l’époque Charles XII, (en suédois Karl XII, 1682-1718), Nils donne le prénom du roi à son fils, qui débute donc son existence en s’appelant « Carl Nilsson » (signifiant « Carl, fils de Nils »), puis Karl Linnæus, le plus souvent orthographié « Carl Linnæus ».

Lorsque Carl Linnæus s’inscrit à l’université de Lund à l’âge de vingt ans, son prénom est enregistré sous la forme latinisée de Carolus. Et c’est sous ce nom de Carolus Linnæus, qu’il publie ses premiers travaux en latin.

Parvenu à une immense notoriété et en qualité de médecin de la famille royale de Suède, il est anobli en 1761 et prend en 1762 le nom de « Carl von Linné », Linné étant un diminutif (« à la française », selon la mode de l’époque dans nombre de pays de langue germanique) de Linnæus et von étant la particule nobiliaire (allemande). Dans le monde francophone comme en Suède, il est aujourd’hui communément connu sous le nom de « Linné ».

En botanique, où les citations d’auteurs sont souvent abrégées, on emploie l’abréviation standardisée « L. »[4]. Il est ainsi le seul botaniste dont le nom est abrégé en une seule lettre.

En zoologie, où il est d’usage de citer le nom patronymique complet de l’auteur du taxon, on emploie « Linnæus » (ou sa graphie sans ligature latine « Linnaeus », adoptée en anglais et plus pratique pour les utilisateurs de claviers dits internationaux) à la suite des taxons qu’il a décrits, et plus rarement « Linné », car c’est sous son nom universitaire « Linnæus » que ses principaux travaux de taxinomie zoologique jusqu’à 1761 ont été publiés (sauf les 1 500 noms d’espèces d’animaux nouveaux établis en 1766/1767 dans la 12e édition de Systema naturae, pour lesquelles on utilise habituellement en français le nom d’auteur « Linné »). De plus, à la différence de son prénom (Carolus), « Linnæus » n’est pas une transcription latine a posteriori, mais son véritable patronyme.

Quant à ses œuvres, elles furent publiées jusqu’en 1762 sous les noms de « Caroli Linnæi » (qui est la forme au génitif, signifiant « de Carolus Linnæus »), ou encore « Carl Linnæus » ou seulement « Linnæus ». En 1762, sur la page de couverture de la seconde édition de Species plantarum, le nom est encore imprimé de cette manière. Mais ensuite, il n’apparaît plus imprimé que dans sa forme nobiliaire « Carl von Linné » ou « Carolus a Linné » (le a ou ab étant la traduction latine de von). Dans quelques bibliothèques, il est généralement entré comme « Linnaeus, Carolus (Carl von Linné) », d'autres utilisent « Carl von Linné ».

En français, on trouve aussi parfois le nom sous la forme entièrement francisée « Charles Linné », notamment dans les ouvrages du XVIIIe siècle et encore aujourd’hui dans des noms de rue, mais aussi dans quelques ouvrages récents[5].

Biographie

Enfance dans la campagne suédoise

Généalogie de la famille de Linné.

Carl Linnæus naît le à Råshult, dans la paroisse de Stenbrohult du comté de Kronoberg, dépendant à cette époque de la province suédoise méridionale du Småland. La région est riche en forêts et en lacs, l’environnement est particulièrement propice à la contemplation et à l’observation de la nature.

Le père de Carl, Nils Ingemarsson Linnaeus (1674-1748) est alors un vicaire de l’église luthérienne et sa mère, Kristina Brodersonia (1688-1733) est la fille du pasteur de Stenbrohult, Samuel Brodersonius. Nils exerce cette charge d’assistant pastoral depuis son arrivée à Råshult en 1705, mais en 1709, à la mort de son beau-père, il devient lui-même le pasteur de la paroisse et la famille déménage de quelques centaines de mètres jusqu’au presbytère de Stenbrohult, au bord du lac de Möckeln.

Nils est un amoureux des plantes qui transmet sa passion à son jeune fils, permettant à celui-ci d’entretenir son propre jardin dès l’âge de 5 ans. Mais avec un père et un grand-père pasteurs, la destinée de Carl est de suivre leurs traces et de devenir aussi pasteur.

Carl quitte le foyer familial à 9 ans, le , pour entrer à l’école de Växjö à une quarantaine de kilomètres de Stenbrohult. Il poursuit ensuite ses études au lycée de la même ville, qu’il intègre le et qu’il quitte le [6].

Il ne montre toutefois guère d’enthousiasme pour les études et la vocation religieuse. Il préfère s’intéresser aux choses de la nature et y passer son temps. Ses camarades le surnomment déjà « le petit botaniste ». Les professeurs, notamment celui d’histoire naturelle, le Dr Johan Stensson Rothman (1684-1763), convainquent finalement les parents de Carl de ne pas lui imposer une carrière religieuse et de lui permettre de poursuivre des études de médecine.

C’est finalement son jeune frère, Samuel, qui succédant à son père et à son grand-père, deviendra pasteur de Stenbrohult.

Brillant étudiant de l’université d’Uppsala

Statue de Linné à l'extérieur de la bibliothèque de Lund.

Inscrit sous le nom de « Carolus Linnæus », il commence ses études à l’université de Lund en 1727. Il y reçoit notamment l’enseignement de Kilian Stobæus (1690-1742), le futur professeur et recteur de l’université, alors encore seulement docteur en médecine, qui lui offre son amitié et ses encouragements et lui ouvre ses collections et sa bibliothèque.

Cependant, sur les conseils de son ancien professeur de Växjö, le Dr Johan Stensson Rothman, il s’inscrit à la prestigieuse université d'Uppsala qu’il rejoint en septembre 1728, où il peut effectivement trouver la richesse générale de connaissances qui lui convient.

Fort peu développées à cette époque, les études de médecine n’étaient suivies que par une dizaine d’étudiants sur les cinq cents environ que comptait l’université et il n’était pas prévu que l’on puisse soutenir sa thèse de doctorat en Suède. Mais l’enseignement médical incluait une part importante de botanique, notamment l’apprentissage des caractères des plantes, de leurs vertus médicinales et de la manière de les préparer en pharmacie. Ces études furent sans doute le moyen, voire le prétexte, pour Carolus Linnæus de s’adonner à sa passion pour la botanique.

Le jardin botanique d’Uppsala (Hortus Upsaliensis) à l’époque de Linné.

Arrivé à Uppsala sans un sou vaillant, il lui faut aussi subvenir à sa propre existence. Alors qu’à peine arrivé en ville, il visite le jardin botanique fondé par Olof Rudbeck (1630-1702), il est remarqué et pris en charge par Olof Celsius (1670-1756), le doyen de la cathédrale et oncle du savant Anders Celsius (1701-1744). Olof Celsius présente Linné à Olof Rudbeck le Jeune (1660-1740), lui-même médecin naturaliste, qui engage le jeune étudiant comme tuteur de ses fils et lui permet d’accéder à sa bibliothèque. Linné remplace un temps l’assistant de Rudbeck, Nils Rozén (1706-1773), alors en voyage à l’étranger. Olof Rudbeck le Jeune eut une grande influence sur le jeune Linné, qui baptisa la Rudbeckia en son honneur.

Le jardin de Linné a été entretenu et peut actuellement se visiter à Uppsala.

Linné a justement comme professeur Olof Rudbeck le Jeune, ainsi que Lars Roberg (1664-1742).

C’est à Uppsala, dès l’âge de 24 ans, qu’il conçoit sa classification des plantes d’après les organes sexuels et commence à l’exposer dans son Hortus uplandicus[7].

C’est aussi à Uppsala, que Linné se lie d’amitié avec Peter Artedi (1705-1735), son aîné de deux ans, qui également issu d’un milieu d’église, destiné à devenir pasteur et venu étudier la théologie, s’intéresse finalement plus à l’histoire naturelle, particulièrement aux poissons. Les deux se séparent lorsque Linné part pour la Laponie et Artedi pour la Grande-Bretagne. Avant leur départ, ils se lèguent mutuellement leurs manuscrits en cas de décès[8]. Artedi se noie à Amsterdam en 1735 où il venait réaliser le catalogue des collections d’ichtyologie d’Albertus Seba (1665-1736). Suivant leur accord, Linné hérite des manuscrits d’Artedi. Il les fait paraître sous le titre de Bibliotheca Ichthyologica et de Philosophia Ichthyologica, accompagné d’une biographie de leur auteur, à Leyde en 1738[9].

À travers l’Europe : des voyages d’exploration à la notoriété

Linné considère les voyages comme un outil important pour accroître les connaissances scientifiques[10]. Il conduit des missions scientifiques en Laponie et en Dalécarlie, à l'époque régions inconnues[11]. Il en rapporte une très riche collection de spécimens végétaux, animaux et minéraux et publie sa première étude qui utilise le système sexuel des plantes, Florula Lapponica qu'il améliora par la suite sous le nom de Flora Lapponica (1737). Bien qu’il donne des conférences de botanique et qu’il soit considéré à Uppsala comme un génie, il n’a pas encore de diplôme de médecine.

En 1735, il part aux Pays-Bas, avec l'intention d'y obtenir son diplôme de médecine et de publier ses écrits. En chemin, il fait halte à Hambourg où il rencontre le maire Johann Anderson (1674-1743), lui aussi naturaliste[12]. Il obtient son titre de docteur en médecine[13], un titre qui n'est à l'époque pas délivré en Suède, le 24 juin 1735 après un court séjour à l’université de Harderwijk[14]. Il quitte alors Harderwijk pour Amsterdam[15]. Il met en forme ses notes et rencontre le botaniste Jan Frederik Gronovius (1686-1762) à qui il montre son manuscrit Systema Naturae. Celui-ci est si impressionné qu’il décide de financer son édition à Leyde[11]. Il rencontre également le directeur du jardin botanique d'Amsterdam, Johannes Burman, qui travaille alors à son Thesaurus Zeylanicus[16], un ouvrage consacré à la flore de l'actuel Sri Lanka[15],[17]. Burman l'emploie pendant quelque temps[15]. Pendant son séjour en Hollande, il a accès au Hortus Malabaricus[18] de Hendrik van Rheede, une encyclopédie fondatrice sur la botanique du sous-continent indien qui ne sera disponible à l'université d'Uppsala qu'en 1756[17].

En 1736, Linné fait un voyage à Londres où il rencontre les personnes en vue de l'université d'Oxford tel le physicien Hans Sloane, le botaniste Philip Miller et le professeur de botanique Johann Jacob Dillenius (1684-1747).

Il rentre à Amsterdam pour continuer l'impression de son travail Genera Plantarum, point de départ de sa taxinomie. Au cours de son séjour en Hollande, il rencontre également le droguiste Albertus Seba (1665-1736) et le botaniste Herman Boerhaave (1668-1738) qui le met en relation avec l’influent George Clifford (1685-1760), président de la Compagnie néerlandaise des Indes orientales et botaniste distingué. Il étudie et travaille au cours de l'année 1737 dans le jardin et les serres du riche banquier[17]. Clifford est en relation avec les marchands hollandais et les plantes collectées dans le monde entier sont ramenées à Linné qui s'efforce de les intégrer dans son Systema naturae[19]. Son jardin à Hartekamp était fameux à l'époque, puisqu'il y avait plus de mille espèces différentes. Linné y écrit une dissertation sur le bananier, Musa Cliffortiana, ainsi que, en collaboration avec Georg Dionysius Ehret, illustrateur botanique, une description de jardin anglais, l’Hortus Cliffortianus, publié en 1738[17].

Dans le frontispice d'Hortus Cliffortianus il est fait allusion au mythe prométhéen et au thermomètre de Celsius. En effet on attribue à Linné l'inversion de l'échelle des degrés centigrades (0 °C : fusion et 100 °C : vaporisation)

Il part ensuite pour l’université de Leyde, plus prestigieuse, où il reste une année au cours de laquelle son ouvrage Classes Plantarum est imprimé. Avant de rentrer en Suède, il va à Paris où il fait la rencontre de Bernard de Jussieu et de Claude Richard à Trianon.

Retour en Suède

Armoiries de Carl von Linné après obtention de son titre de noblesse

Linné retourne alors en Suède, malgré la proposition qui lui est faite aux Pays-Bas de partir en Amérique du Sud[17]. Il ne quittera d'ailleurs plus jamais la Suède[17]. Ne recevant pas de proposition qui le satisfasse, il exerce la médecine à Stockholm en se spécialisant dans le traitement de la syphilis.

Il se marie le avec Sara Elisabeth Moræa (1716-1806), originaire de Falun. Ensemble ils auront sept enfants, deux garçons et cinq filles : Carl (1741-1783), Elisabeth Christina (1743-1782), Sara Magdalena (1744, morte à l’âge de quinze jours), Lovisa (1749-1839), Sara Christina (1751-1835), Johan (1754-1757) et Sofia (1757-1830).

Finalement, en 1741, il obtient la chaire de médecine à l’université d’Uppsala[17] puis celle de botanique, fonction qu’il occupera jusqu’à sa mort. Dans le jardin botanique de l'Université, il arrange les plantes selon sa classification. Il effectue trois expéditions en Suède et inspire une génération d'étudiants. Les comptes rendus de voyages sont publiés en suédois afin d'être accessibles à tous. Outre la pertinence des observations de la vie de tous les jours, ces œuvres sont aussi appréciées pour leur qualité littéraire.

Linné continue de réviser son ouvrage, Systema Naturae, qui ne cesse de grossir au fil des ans et à mesure qu'il reçoit du monde entier des spécimens de végétaux et d'animaux qu'on lui expédie et qu'il doit classer. De la brochure de dix pages du début (deux pages pour les minéraux, trois pour les plantes, deux pour les animaux), son œuvre devient un ouvrage de plusieurs volumes. Quand il n'est pas en voyage, il travaille sur l'extension du domaine minéral et animal. Il est si fier de son travail qu'il se voit tel un nouvel Adam nommant la nature, au point qu'il avait coutume de dire immodestement « Deus creavit, Linnaeus disposuit », ce qui traduit du latin signifie « Dieu a créé, Linné a organisé »[20].

Maison de Linné à Uppsala

Il plante en 1745 la première horloge florale dans le Jardin botanique d'Uppsala.

En 1747, il devient médecin de la famille royale de Suède et obtient un titre de noblesse en 1761.

À la fin de sa vie il est si célèbre que Catherine II de Russie lui envoie des graines de son pays. Il entre aussi en correspondance avec Joannes A. Scopoli, surnommé le « Linné de l'Empire autrichien », qui était docteur et botaniste à Idrija, duché de Carniole en actuelle Slovénie. Scopoli lui a transmis toutes ses recherches et ses observations pendant des années, sans qu'ils pussent se rencontrer à cause de la distance. Pour lui rendre hommage, Linné a nommé Scopolia un genre de la famille des Solanaceae.

Les dernières années sont marquées par une santé déclinante. Il souffre de la goutte et de maux de dents. Une attaque en 1774 le laisse très faible et une seconde, deux ans plus tard lui paralyse la partie droite. Il meurt le , à Uppsala, au cours d'une cérémonie dans la cathédrale, où il est par ailleurs enterré.

Six années plus tard, suivant ses instructions posthumes, sa veuve vendit sa bibliothèque, ses manuscrits et la plus grande partie de ses collections (plus de 14 000 plantes et 3 000 insectes[21]) à un acquéreur qui en prendrait grand soin. Ce dernier, un jeune Anglais nommé James Edward Smith, fonda une société scientifique chargée de recevoir ces trésors et l'appela la Linnean Society of London, où les collections sont conservées, protégées dans un sous-sol, mais disponibles aux chercheurs.

Carl von Linné était membre de l'Académie royale des sciences de Suède et de l'Académie royale danoise des sciences et des lettres.

Pierre tombale de Linné père et fils à la cathédrale d'Uppsala

Son œuvre

Systema Naturæ

Première page du Systema Naturæ (1758)

L’ouvrage le plus important de Linné est son Systema Naturæ (système de la Nature) qui connaît de nombreuses éditions successives, la première datant de 1735. Chacune d’elles améliore son système et l’élargit. C’est avec la dixième édition, de 1758, que Linné généralise le système de nomenclature binominale.

Mais sa classification est parfois totalement artificielle. Ainsi dans la sixième édition de Systema Naturæ (1748), il classe les oiseaux dans six grands ensembles pour répondre, harmonieusement, aux six ensembles qu’il utilise pour classer les mammifères.

Il définit clairement certains groupes comme la classe des amphibiens. Pour cela, il utilise les animaux décrits ailleurs (comme dans les œuvres de Seba, Aldrovandi, Catesby, Jonston ou d’autres auteurs). Mais, la plupart du temps, il décrit les espèces d’après des spécimens qu’il peut lui-même étudier.

Précurseur du racisme scientifique, il divise les Homo diurnus en cinq « variétés » en 1735, et c’est dans la dixième édition, celle de 1758, qu'Homo diurnus devient synonyme d'Homo sapiens, divisé en cinq « variétés » ou « espèces », classées dans cet ordre : américaine, européenne, asiatique, africaine et enfin monstrueuse (voir Linné, Systema Naturae, 10e édition, 1758 (t. I, p. 20 sqq.)).

Species plantarum

première page du Species Plantarum

C’est en 1753 que Linné fait publier Species plantarum (les espèces des plantes) où il décrit environ 8 000 végétaux différents pour lesquels il met en application de manière systématique la nomenclature binominale dont il est le promoteur.

Ses correspondances

Mises en vente par la veuve de Linné en 1783 pour subvenir à ses propres besoins et à ceux de ses filles, les très nombreuses lettres à Linné des plus grandes figures de l’époque du monde des sciences et des idées révèlent toute la richesse intellectuelle du personnage et mettent en lumière les controverses qui agitaient alors la pensée européenne.

Les perles de culture

Lors de son voyage en Laponie en 1732, Linné visite une pêcherie de perles au lac de Purkijaure. Il faut ouvrir des milliers de coquillages pour trouver les si rares perles : cela l’intrigue. De retour à Uppsala, il tente une expérience, introduit une petite dose de plâtre fin dans des moules perlières et replace celles-ci dans la rivière de la ville, la Fyris. Six ans plus tard, il récolte plusieurs perles de la taille d’un pois[22].

Il perfectionne la technique utilisant alors un fil d’argent pour tenir le granule générateur éloigné de la paroi de la coquille. La nacre peut ainsi se déposer régulièrement pour former une perle sphérique. Il vend son brevet en 1762, mais l’acquéreur néglige d’en tirer profit[23].

Ce n’est qu’en 1900 que l’invention de Linné est redécouverte lors de la lecture de ses manuscrits conservés à Londres. Au XXe siècle, les Japonais développent alors la culture perlière et en améliorent les techniques.

Publications

Œuvres

La liste ci-dessous est limitée aux principales publications (la date indique la première édition)

  • Præludia sponsaliarum plantarum (1729)
  • Fundamenta botanica quae majorum operum prodromi instar theoriam scientiae botanices per breves aphorismos tradunt (1732)
  • Systema naturae (1735)
  • Fundamenta Botanica (1735)
  • Bibliotheca botanica (1736) [Bibliotheca botanica recensens libros plus mille de plantis huc usque editos secundum systema auctorum naturale in classes, ordines, genera et species]
  • Critica botanica (1737)
  • Genera plantarum (Ratio operis) (1737)[24]
  • Corollarium generum plantarum (1737) sur Gallica
  • Flora Lapponica (1737) [Flora lapponica exhibens plantas per Lapponiam Crescentes, secundum Systema Sexuale Collectas in Itinere Impensis]
  • Ichthyologia (1738), où Linné publie les travaux de son collègue et ami Peter Artedi décédé accidentellement
  • Classes plantarum (en) sur Bibliotheca Augustana
  • Hortus Cliffortianus (1738)[25]
  • Flora suecica (en) (1745)
  • Fauna suecica (1746)
  • Hortus Upsaliensis (1748)
  • Philosophia Botanica (en) (1751)
  • Species plantarum (1753)
  • Flora anglica (1754)
  • Somnus plantarum (1755)[26]
  • Animalium specierum, Leyde : Haak, (1759)
  • Instructio peregrinatoris (1759)
  • Fundamentum fructificationis (1762)
  • Fructus esculenti (1763)
  • Fundamentorum botanicorum partes I et II (1768)
  • Fundamentorum botanicorum tomoi (1778)
Traductions, rééditions
  • Carl von Linné, Voyage en Laponie, Paris, La Différence, coll. « Minos », 2e éd., 2002, 318 p. (ISBN 2729114122).
  • (sl) (en) Carl von Linné, Giovanni Antonio Scopoli, Darinka Soban (éd.), Joannes A. Scopoli / Carl Linnaus : dopisivanje (1760-1775), [« Giovanni Antonio Scopoli / Carl von Linné : correspondance (1760-1775) »], Prirodoslovno društvo Slovenije [Slovenian Natural History Society], coll. « Proteusova knjiznica », Ljubljana, 2004, 348 p. (ISBN 961-90751-2-9).

Ses idées

Nomenclature linnéenne

Linnée boréale, Linnaea borealis, fleur discrète de Laponie dont Linné avait fait son emblème.

Linné met au point son système de nomenclature binominale, qui permet de désigner avec précision toutes les espèces animales et végétales (et, plus tard, les minéraux) grâce à une combinaison de deux noms latins. Ce binom (c'est-à-dire nom double) ou binôme[27] (suivant un usage flottant) comprend :

  • un nom de genre au nominatif singulier (ou traité comme tel), dont la première lettre est une majuscule ;
  • une épithète spécifique, qui peut être un adjectif, un nom au génitif ou un attribut, s’accordant avec le genre grammatical (masculin, féminin ou neutre) du nom de genre. Il est écrit entièrement en minuscules. L’épithète évoque souvent un trait caractéristique de l’espèce ou peut être formé à partir d’un nom de personne, de lieu, etc.

Il faudrait dire correctement « binom », comme le Code de Nomenclature zoologique (4e édition, 1999) le précise en français. Les deux sont étymologiquement corrects, mais « binom » est sémantiquement plus précis que « binôme », qui est un terme plus général[27]. Les Anglais utilisent directement le mot latin binomen sans chercher à l'angliciser. Le Code de Botanique admet explicitement l'expression de nomenclature binomiale (qui est l'adjectif correspondant à binôme et non à binom).

Le nom de l’espèce est constitué par l’ensemble du binom. Ces noms sont « réputés latins », quelle que soit leur origine véritable (grecque, chinoise ou autre), et écrits en alphabet latin (lettres de a à z et ligatures æ et œ, comme en français, mais sans diacritiques ni accents).

Ce système binominal permet d’éviter de recourir aux noms vernaculaires, qui varient d’un pays à l’autre, voire d’une région à l’autre. Par exemple, le renard roux est appelé en japonais aka-kitsune, mais un naturaliste japonais comprendra le nom latin, international, de Vulpes vulpes.

Toutefois, avec la multiplication des recombinaisons, des synonymes et des interprétations divergentes d’auteurs, les « noms scientifiques » actuels sont parfois instables et difficiles à manier, comme d'ailleurs les noms vernaculaires.

Systématique fixiste

Linné est un naturaliste « fixiste ». Pour lui, les espèces vivantes ont été créées par Dieu lors de la Genèse et n’ont pas varié depuis. Le but premier de son système est de démontrer la grandeur de la création divine. Linné écrit : « Nous comptons autant d'espèces qu'il y a eu au commencement de formes diverses créées »[28]. L’ordre hiérarchique des taxons y est fondé sur des critères de ressemblances « morphologiques » et d’affinités supposées, sans établir de relation génétique ou phylogénétique entre les espèces.

C'est seulement par la suite et grâce à l’avancée des connaissances, notamment à partir des travaux de Lamarck et de Darwin, la systématique a commencé à intégrer l'idée d'évolution aux principes classificatoires sous diverses formes (par exemple phénétique, évolutionniste, phylogénétique)[28].

Linné et la Bible

Linné, comme d’autres scientifiques de son temps, éprouve des difficultés pour concilier le contenu de la Bible avec ses connaissances. Il explique ainsi que le jardin d'Éden était comme une île tropicale qui devait comporter une haute montagne. Celle-ci, dont le climat change avec l’altitude, offre des habitats pour les autres formes de vie habituées aux régions tempérées et arctiques[29].

Place de l'humanité

Dans son Systema naturae, Linné place l'être humain au sein du règne animal, de manière controversée même si Aristote l'avait déjà fait, et plus particulièrement dans l'ordre des quadrupèdes[30],[31]. Dans la première édition de son livre, en 1735, le genre Homo est subdivisée en cinq variétés (varietates) de rang inférieur, à savoir Africanus nigr., Americanus rubsesc, Asiaticus fuscus et Europeanus albesc[30]. Ces variétés sont basées sur des critères géographiques et sur la couleur de peau[30]. La division de l'humanité n'est pas complètement nouvelle puisque le philosophe français François Bernier l'a déjà fait dans les années 1680[31].

Dans la dixième édition du Systema Naturae, parue en 1758-1759, il regroupe l'ensemble des êtres humains au sein d'une seule espèce, Homo sapiens[30]. Les quatre catégories demeurent et se voient adjoindre, en plus de l'origine géographique et de la couleur de peau, certaines caractéristiques que Linné considérait comme endémiques pour les individus qui la représentaient[30]. Les Indiens d'Amérique seraient colériques, rouges de peau, francs, enthousiastes et combatifs; les Africains flegmatiques, noirs de peau, lents, détendus et négligents ; les Asiatiques mélancoliques, jaunes de peau, inflexibles, sévères et avaricieux ; les Européens seraient quant à eux sanguins et pâles, musclés, rapides, astucieux et inventifs[32]. Il y décrit par ailleurs une cinquième variété d'être humains, qualifiés de monstrueux (Monstrosus)[33]. Elle regroupe notamment les Samis, les nains des Alpes, les géants de Patagonie et les Hottentots monorchides[33],[34]. C'est également dans cette dixième édition que Linné ajoute une deuxième espèce humaine, Homo troglodytes, appelée aussi Homo nocturnus, une espèce qui serait active uniquement la nuit et qui résiderait essentiellement dans l'Est de l'Asie[30]. Il précisera plus tard que l'Homo troglodytes est le lien entre les primates et les êtres humains[30].

Par la suite, dans Amoenitates academicae (1763), il définit l'Homo anthropomorpha comme un terme fourre-tout pour une variété de créatures mythologiques et proches de l'homme, tels le troglodyte, le satyre, l'hydre, le phœnix. Il prétendit que ces créatures n'existèrent pas vraiment mais qu'elles étaient des descriptions inexactes de créatures ressemblant aux grands singes.

Dans son Systema Naturae il définit aussi l'Homo ferus comme « chevelu, muet et à quatre pattes ». Il y inclut aussi le Juvenis lupinus hessensis ou garçons-loups qui furent élevés par des animaux, pensait-il ; dans le même esprit on y trouve le Juvenis hannoveranus (Pierre de Hanovre) et la Puella campanica où Linné évoque la fille sauvage de Songy[35].

Influence de Linné

Ses élèves et son influence

Nombreux sont les naturalistes qui viennent assister aux cours de Linné, apprendre sa méthode et l’appliquer dans leur région ou leur pays. Parmi ses nombreux élèves, citons : Anders Dahl, Johan Christian Fabricius, Charles de Géer, Christen Friis Rottbøll, Daniel Solander ou Martin Vahl.[réf. nécessaire] Tous ces naturalistes trouvent avec la systématique et la nomenclature linnéenne un moyen de faire progresser les connaissances.[réf. nécessaire] Vingt-trois de ses élèves deviendront professeurs dans différents universités européennes[36].

Dix-sept de ses élèves, qu'il nomme ses apôtres, s’embarquent pour des contrées lointaines pour y reconnaître la faune et la flore[37]. Il s'agit notamment de Pehr Kalm en Amérique du Nord, Fredric Hasselquist en Égypte et en Palestine, Andreas Berlin en Afrique, Pehr Forsskål au Moyen-Orient, Pehr Löfling au Venezuela, Pehr Osbeck et Olof Torén en Chine et en Asie du Sud-Est, Carl Peter Thunberg au Japon, Johann Peter Falck en Sibérie[réf. nécessaire] Afin de financer ces expéditions, Linné leur trouve des bourses ou d'autres formes de rémunérations[10]. En plus des instructions détaillées qu'il donne à chacun d'entre eux, il publie en 1759 des Instructio Peregrinatoris expliquant aux voyageurs ce qu'ils doivent observer[10]. Il insiste pour recevoir des informations et des spécimens et soutient la publication des lettres et des récits de ces voyages[10].

Au-delà de ses élèves, Linné a eu une immense influence sur les naturalistes de son époque. C’est avec sa collaboration que Philibert Commerson put écrire son traité d’ichtyologie. Il eut aussi quelques autres correspondants tels que Frédéric-Louis Allamand.[réf. nécessaire]

Son caractère égocentrique, conjugué à une extrême ambition, le conduit en revanche, comme Buffon, à persécuter ceux qui n’optent pas pour son système. Mais il est le premier, suivant en cela John Ray, à utiliser un concept clair d’espèce qui n’est en rien diminué par sa conviction de l’immuabilité des espèces.[réf. nécessaire]

Les critiques

Contrairement à la plupart des naturalistes européens qui reconnaissent la révolution linnéenne, des naturalistes et des philosophes français comme Julien Offray de La Mettrie, Denis Diderot, Buffon ou Maupertuis critiquent la systématique linnéenne. Ce qui lui est reproché est son caractère artificiel. L’entreprise de Linné ne fait que partiellement appel à la raison, et peu d’incitation à l’expérimentation. Ils lui reprochent aussi une démarche empreinte de religiosité car Linné se voit en nouvel Adam décrivant et nommant la création. Pour toutes ces raisons les philosophes des Lumières en France ne peuvent le reconnaître comme l’un des leurs. Finalement, des idées de Linné, seule la nomenclature binominale survivra.[réf. nécessaire]

Hommages

La Linnée boréale (Linnaea borealis) et le genre Linnaea ont été nommés en l'honneur de Linné, par son professeur Jan Frederik Gronovius.

De nombreuses espèces végétales et animales ont reçu l'épithète spécifique linnaei (plus rarement, linnaeus) en l'honneur de Linné.

Le portrait de Linné figurait sur l'ancien billet de banque suédois de 100 couronnes.

Plusieurs voies de circulation en France et une en Belgique ont été nommées rue Linné.

L'astéroïde (7412) Linné a été nommé en honneur de Linné.

Courant en Suède, le prénom « Linnea » dérive du nom de la fleur des bois, Linnaea borealis.

Dans la culture

Dans son roman d'anticipation Vingt Mille Lieues sous les mers, Jules Verne met en scène le personnage de Conseil, domestique du professeur Aronnax, qui classe systématiquement toutes les espèces rencontrées durant le voyage selon le système linnéen.[réf. nécessaire]

Notes et références

  1. (en) Victor R. Jablokow, « Carl von Linne », Can Med Assoc J., 1956 jun 15; 74(12):, p. 1009–1010. (lire en ligne)
  2. Bernard Chevassus-au-Louis, « Un nouveau regard sur la diversité du vivant », Responsabilité & Environnement, no 44, , p. 7
  3. Cédric Grimoult, L'évolution biologique en France : une révolution scientifique, politique et culturelle, Librairie Droz, , p. 11-12
  4. (en) « Linné », sur IPNI (consulté le ).
  5. https://www.google.ch/webhp?hl=fr#hl=fr&q=%22Charles+Linné%22.
  6. (sv) Édition de 1885 de l’encyclopédie Nordisk familjebok.
  7. Ses écrits de jeunesse Ungdomsskrifter, dont les éditions successives du Hortus uplandicus sont en ligne.
  8. « Linné on line – Peter Artedi (1705–1735) », sur www2.linnaeus.uu.se (consulté le )
  9. Emmanuelle Fève-Pinault, « Traduction de la Vita Petri Artedi – introduction », Kentron. Revue pluridisciplinaire du monde antique, no 30, , p. 160–162 (ISSN 0765-0590, lire en ligne, consulté le )
  10. (en) Christina Skott, « Human Taxonomies: Carl Linnaeus, Swedish Travel in Asia and the Classification of Man », Itinerario, vol. 43, no 02, , p. 220 (ISSN 0165-1153 et 2041-2827, DOI 10.1017/S016511531900024X, lire en ligne, consulté le )
  11. Albane Cogné, Stéphane Blond, Gilles Montègre, Les circulations internationales en Europe, 1680-1780, Atlande, 2011, p. 273.
  12. (en) Karen Magnuson Beil, What Linnaeus saw : a scientist's quest to name every living thing, (ISBN 978-1-324-00469-1 et 1-324-00469-X, OCLC 1121593699, lire en ligne), p. 20
  13. (en) Magnuson Beil, Karen, What Linnaeus Saw : A Scientist's Quest to Name Every Living Thing, , 256 p. (ISBN 978-1-324-00468-4 et 1-324-00468-1, OCLC 1097460236, lire en ligne), p. 78
  14. (en) Magnuson Beil, Karen, What Linnaeus Saw : A Scientist's Quest to Name Every Living Thing, , 256 p. (ISBN 978-1-324-00468-4 et 1-324-00468-1, OCLC 1097460236, lire en ligne), p. 90
  15. (en) Magnuson Beil, Karen, What Linnaeus Saw : A Scientist's Quest to Name Every Living Thing, , 256 p. (ISBN 978-1-324-00468-4 et 1-324-00468-1, OCLC 1097460236, lire en ligne), p. 91
  16. Johannes Burman, Paul Hermann, Henrik Bernard Oldenland et Joannes Hartog, Thesaurus zeylanicus :exhibens plantas in insula Zeylana nascentes, inter quas plurimae novae species & genera inveniuntur, omnia iconibus illustrata, ac descripta, Apud Janssonio-Waesbergios & Salomonem Schouten,, (lire en ligne)
  17. (en) Christina Skott, « Human Taxonomies: Carl Linnaeus, Swedish Travel in Asia and the Classification of Man », Itinerario, vol. 43, no 02, , p. 220-221 (ISSN 0165-1153 et 2041-2827, DOI 10.1017/S016511531900024X, lire en ligne, consulté le )
  18. Hendrik van Reede tot Drakestein, Theodoor Jansson ab Almeloveen, Johannes Commelin et Johannes Munniks, Hortus Indicus Malabaricus :continens regni Malabarici apud Indos cereberrimi onmis generis plantas rariores, Latinas, Malabaricis, Arabicis, Brachmanum charactareibus hominibusque expressas ..., sumptibus Johannis van Someren, et Joannis van Dyck,, (lire en ligne)
  19. Albane Cogné, Stéphane Blond, Gilles Montègre, Les circulations internationales en Europe, 1680-1780, Atlande, 2011, p. 274.
  20. (en) C. N. Slobodchikoff, Concepts of species, Dowden, Hutchinson & Ross, , p. 145
  21. Michel Morange, Une histoire de la biologie, Éditions du Seuil, , p. 47
  22. (en) biographie de Linné sur nordicway.com.
  23. (en) The Sidney Morning Herald du 7 février 2006.
  24. Consultable et téléchargeable sur BHL.
  25. Consultable et téléchargeable sur BHL.
  26. Somnus plantarum sur le site de la Bayerische Staadsbibliothek
  27. Aubert, D. (2016). Doit-on parler de « nomenclature binomiale » ou bien de « nomenclature binominale » ? La Banque des mots 91, 7–14.
  28. Carl von (1707-1778) Auteur du texte Linné, Philosophie botanique de Charles Linné ... traduite du latin par Fr.-A. Quesné, Leboucher, (lire en ligne)
  29. Cité par William T. Stearn (1986). The Wilkins Lecture, 1985 : John Wilkins, John Ray and Carl Linnaeus. Notes and Records of the Royal Society of London, 40 (2) : 101-123.
  30. (en) Christina Skott, « Human Taxonomies: Carl Linnaeus, Swedish Travel in Asia and the Classification of Man », Itinerario, vol. 43, no 02, , p. 218–219 (ISSN 0165-1153 et 2041-2827, DOI 10.1017/S016511531900024X, lire en ligne, consulté le )
  31. (en) Christina Skott, « Human Taxonomies: Carl Linnaeus, Swedish Travel in Asia and the Classification of Man », Itinerario, vol. 43, no 02, , p. 223 (ISSN 0165-1153 et 2041-2827, DOI 10.1017/S016511531900024X, lire en ligne, consulté le )
  32. Linné reprend ainsi les catégories médicales décrivant les humeurs depuis l'Antiquité. Voir la théorie des humeurs d'Hippocrate.
  33. Koerner, Lisbet., Linnaeus : nature and nation, Cambridge (Mass.), Harvard University Press, , 298 p. (ISBN 0-674-09745-9, 978-0-674-09745-2 et 0-674-00565-1, OCLC 41431772, lire en ligne)
  34. Peuple du Sud de la Namibie, qui n'aurait qu'un seul testicule (voir Khoïkhoïs)).
  35. Il s'agit de Marie-Angélique le Blanc (1712-1775), enfant sauvage retrouvée dans la commune de Songy (Marne).
  36. (en) Magnuson Beil, Karen, What Linnaeus Saw : A Scientist's Quest to Name Every Living Thing, , 256 p. (ISBN 978-1-324-00468-4 et 1-324-00468-1, OCLC 1097460236, lire en ligne), p. 193
  37. (en) Magnuson Beil, Karen, What Linnaeus Saw : A Scientist's Quest to Name Every Living Thing, , 256 p. (ISBN 978-1-324-00468-4 et 1-324-00468-1, OCLC 1097460236, lire en ligne), p. 193

Annexes

Bibliographie

  • (en) British Museum, A Catalogue of the works of Linnaeus (and publications more immediately relating thereto) preserved in the libraries of the British Museum (Bloomsbury) and the British Museum (National History) (South Kensigton), British Museum (Natural History), Londres, 1933 ; réimpr. Martino Fine Books, Mansfield, s.d., 246-65-59 p. (ISBN 1-57898-093-3)
    Catalogue compilé par Basil Harrington Soulsby (qui comprend une bibliographie ancienne et partielle des oeuvres de Linné
  • Nicolas de Condorcet, Éloge de M. de Linné, dans Histoire de l'Académie royale des sciences - Année 1778, Imprimerie royale, 1781, p. 66-84 [lire en ligne]
  • Wilfrid Blunt, Linné (1707-1778). Le prince des botanistes, Paris, Belin, coll. « Un savant, une époque », 1986, 350 p.
  • Pascal Duris, Linné et la France (1780-1850), Genève, Droz, 1993, 281 p.
  • Thierry Hoquet (dir.), Les Fondements de la botanique. Linné et la classification des plantes, Paris, Vuibert, 2005, viii + 290 p. (ISBN 2-7117-9145-9).
  • Hélène Scmitz et Nils Uddenberg, Linné : le rêve de l’ordre dans la nature, Belin, 25 septembre 2007
    Vie de Linné de sa jeunesse à sa titularisation à la chaire d’Uppsala

Article connexe

Liens externes

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