Berviller-en-Moselle

Berviller-en-Moselle est une commune française située dans le département de la Moselle et le bassin de vie de la Moselle-est, en région Grand Est.

Pour les articles homonymes, voir Berrwiller et Moselle.

Berviller-en-Moselle

Le chevet de l'église Saint-Fiacre.

Héraldique
Administration
Pays France
Région Grand Est
Département Moselle
Arrondissement Forbach-Boulay-Moselle
Intercommunalité Communauté de communes Houve-Pays Boulageois
Maire
Mandat
Christine Thiel
2020-2026
Code postal 57550
Code commune 57069
Démographie
Gentilé Bervillérois, Bervilléroises
Population
municipale
466 hab. (2018 )
Densité 84 hab./km2
Géographie
Coordonnées 49° 16′ 20″ nord, 6° 38′ 55″ est
Altitude Min. 207 m
Max. 362 m
Superficie 5,52 km2
Type Commune rurale
Aire d'attraction Commune hors attraction des villes
Élections
Départementales Canton de Bouzonville
Législatives Septième circonscription
Localisation
Géolocalisation sur la carte : Grand Est
Berviller-en-Moselle
Géolocalisation sur la carte : Moselle
Berviller-en-Moselle
Géolocalisation sur la carte : France
Berviller-en-Moselle
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Berviller-en-Moselle

    Géographie

    Le village se situe à 8,5 kilomètres de Bouzonville, le chef-lieu de canton, directement à la frontière franco-allemande et plus particulièrement entre la Lorraine et la Sarre, sur les hauteurs du Saargau.

    Communes limitrophes de Berviller-en-moselle
    Villing Vaudrevange ( Allemagne)
    Rémering Überherrn ( Allemagne)
    Merten

    Hydrographie

    Berviller est nichée dans une petite vallée, ouverte vers l'ouest et traversée d'est en ouest par le Weissbach, ruisseau qui s'unit au sortir de la vallée avec le Dorrbach, pour former ensemble le Berweillerbach qui file vers le sud.

    Urbanisme

    Typologie

    Berviller-en-Moselle est une commune rurale, car elle fait partie des communes peu ou très peu denses, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[Note 1],[1],[2],[3]. La commune est en outre hors attraction des villes[4],[5].

    Occupation des sols

    Carte des infrastructures et de l'occupation des sols de la commune en 2018 (CLC).

    L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (64,4 % en 2018), néanmoins en diminution par rapport à 1990 (66,4 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : terres arables (50,1 %), forêts (29 %), zones agricoles hétérogènes (7,7 %), zones urbanisées (6,6 %), cultures permanentes (6,5 %), prairies (0,1 %)[6].

    L'IGN met par ailleurs à disposition un outil en ligne permettant de comparer l’évolution dans le temps de l’occupation des sols de la commune (ou de territoires à des échelles différentes). Plusieurs époques sont accessibles sous forme de cartes ou photos aériennes : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[7].

    Toponymie

    • En francique lorrain : Beerweller et Bersch. En allemand : Berweiler.
    • 1361 : Berwilre[8], 1544 : Berviller, 1625 : Berscheweiler, 1667 : Bersweiler, 1681 : Bervoyler[9], 1793: Berweiler, 1801 : Belvillere, XIXe siècle : Berweiller et Berveiller, 1932 : Berviller-en-Moselle[10].

    Histoire

    La première mention écrite du village date de 1293, sous la forme Berwure, qui pourrait provenir du nom d'homme germanique Bero avec le suffixe villa, transformé par la suite en weiler. Mais il est plus probable que par opposition aux communes du Warnt qui se trouvent à une altitude moins élevée avec un sol sablonneux: "le griis" et Berviller qui fait la transition entre le sable et le calcaire "le gau" qui est une couche géologique qui se trouve surélevé par rapport au sable du bassin houiller. En associant berg et Villa cela donne Bergvilla. Le "g" aurait simplement disparu au fil du temps. D’ailleurs en 1625 on appelait le village Berscheweiler "Berg" se prononçant Bersch en francique mosellan. "Villa" étant simplement l’appellation romaine d’une habitation. "Viller" se prononçant "villa" en francique mosellan.

    La commune s'est choisie des armoiries portant deux roses d'argent et une étoile de même, pour rappeler la famille d'Ahr qui possédait la seigneurie, en y ajoutant la bêche de saint Fiacre, patron de la paroisse. Au plus loin qu'il est possible de remonter, Berviller fait partie des fiefs du duché de Lorraine, d'abord dans l'office de Berus, puis dans la prévôté de Bouzonville. La propriété foncière était au seigneur de Metternich de Château-Rouge en 1611, puis aux barons de Hausen et d'Ahr en 1681. Enfin, lors de la Révolution française, Nicolas de Lasalle, seigneur de Merten, se revendique également seigneur de Berviller[11].

    Parmi les activités des habitants, il est intéressant de citer une exploitation de minerai de fer, mentionnée à partir de la Révolution. Il s'agissait d'une exploitation à ciel ouvert par de petits puits, permettant d'extraire du fer en dragées dont on récoltait environ 1000 quintaux par an. Il était destiné à la fonte de moulage. Plus tard, une mine en galerie est exploitée sous les communes de Berviller, Tromborn et Rémering ; une dizaine de galeries emploient alors vingt à vingt-quatre mineurs. Un tuilier et deux cloutiers ont également exercé dans le village.

    La commune comptait aussi deux moulins. Le plus ancien, celui de Felschling, était le moulin banal pour les habitants de Berviller ; reconstruit après la guerre de Trente Ans, il dépend de la seigneurie d'Ahr et d'Hausen. Dans un extrait de « Unsere Heimat » Mitteilungsblatt des Landkreises Saarlouis für Kultur und Landschaft. 13. und 15. Jahrgang, Hefte Nr ½, 1988-3, 1989-1, 1990-3, 1990, on peut traduire ceci: "En 1572 Ehrard Ölschleger mentionne un moulin entre Berviller et Rémering sur un inventaire des biens de la comtesse Anna von Isenburg, châtelaine de Berus, ce qui ne peut correspondre qu’à un moulin de Felschling". Ce dernier se trouvant à moins de vingt mètres au nord-est du bâtiment du moulin de Felschling construit en 1737 car des fondations ont été découvertes plus près de la rivière.

    Le Moulin-Neuf ou Weissbachmühle ne date que du début du XIXe siècle et est construit par Antoine Schidler. En 1812, la statistique industrielle de la Moselle parle de trois moulins à Berviller, mais il est probable qu'on comptait aussi un moulin à huile. Ce dernier, situé à l'extrémité du village sur le chemin de la chapelle Sainte-Oranne, est construit en 1825 par Mathias Folschweiller et Maria Kuhn. On peut admirer l'entrée de la maison, chapeautée d'un magnifique linteau. On comptait au XIXe siècle pas moins de 300 ou 400 noyers dans les vergers de Berviller. Il doit en rester une trentaine de nos jours. C'est après la Seconde Guerre mondiale que Victor Bur et son épouse Catherine Schmitt acquirent la bâtisse qui, depuis longtemps, avait cessé toute activité huilière[12].

    La grotte de Lourdes surplombant le village.

    Les habitants de Berviller étaient affublés par leurs voisins du sobriquet de Essig Loch (les Trous à vinaigre), la tradition avançant deux hypothèses comme explication : la première affirme que la petite vigne du Hanfreutz ne produisait qu'une piquette devenant vite vinaigre, alors que d'autres avancent qu'à Berviller on faisait du vinaigre de poires revendu aux villages environnants.

    Cultes

    Les droits sur la paroisse sont initialement liés au couvent cistercien de Freistroff, avant de passer à partir de 1582 aux familles d'Ahr et d'Hausen, qui perçoivent l'ensemble des dîmes et des revenus qu'elles partagent avec le curé, nommé par celles-ci. On sait qu'en 1686, à la suite de la guerre de Trente Ans, l'église est petite et en mauvais état. Il paraîtrait même qu'elle a été brûlée vers 1650, tandis que le presbytère est complètement détruit. L'église est reconstruite en 1751, puis à nouveau restaurée au XIXe siècle. Le clocher contient une petite cloche datant de 1779, la Wedaglock, qui échappe à toutes les réquisitions. La paroisse de Berviller était souvent desservie par un curé voisin de Rémering ou de Merten.

    Le village présente aussi une petite chapelle votive, datant de 1894, sur la route de la chapelle Sainte-Oranne. Son origine est liée à un accident ; en effet, Jean Kaas décède en 1890 malgré son transport à l'hôpital et les invocations à saint Blaise par sa femme Marie. La veuve fait alors construire par deux maçons du village cette chapelle et la dédie au saint[11], étant persuadée que le saint avait sauvé l'âme de son mari. La famille Bur acquit la propriété après la Seconde Guerre mondiale et Gérard, le fils de Catherine Bur, restaure avec l'aide de bénévoles le petit oratoire en 1994, à l'occasion du centième anniversaire de sa construction. Il en fait un petit joyau architectural, qui attire aujourd'hui des visiteurs nombreux[12].

    L'ancien moulin à huile.
    L'intérieur de la chapelle Saint-Blaise.
    La fontaine de l'ancien lavoir sur la place du village.

    Politique et administration

    Liste des maires successifs
    Période Identité Étiquette Qualité
    Les données manquantes sont à compléter.
    mars 1983 mars 2008 Hubert Gehl    
    mars 2008 En cours Christine Thiel    

    Démographie

    L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1800. À partir de 2006, les populations légales des communes sont publiées annuellement par l'Insee. Le recensement repose désormais sur une collecte d'information annuelle, concernant successivement tous les territoires communaux au cours d'une période de cinq ans. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[13]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2007[14].

    En 2018, la commune comptait 466 habitants[Note 2], en diminution de 6,05 % par rapport à 2013 (Moselle : −0,32 %, France hors Mayotte : +1,78 %).

    Évolution de la population  [modifier]
    1800 1806 1821 1836 1841 1861 1866 1871 1875
    428422418658633545527473460
    1880 1885 1890 1895 1900 1905 1910 1921 1926
    447403405396384362357366352
    1931 1936 1946 1954 1962 1968 1982 1990 1999
    316321326353379370454479447
    2006 2007 2012 2017 2018 - - - -
    477481491471466----
    De 1962 à 1999 : population sans doubles comptes ; pour les dates suivantes : population municipale.
    (Sources : Ldh/EHESS/Cassini jusqu'en 1999[10] puis Insee à partir de 2006[15].)
    Histogramme de l'évolution démographique

    La communauté de Berviller est déjà connue avant la guerre de Trente Ans et en 1547, on sait que cinq habitants sont imposables, alors qu'en 1602 ils seront treize. Après la guerre, lors de la reconstitution du terrier, l'ancêtre du cadastre, on compte quarante-deux propriétaires dans le village et, parmi les étrangers, on relève des religieux comme l'abbaye Sainte-Croix de Bouzonville ou l'église de Merten, ainsi que divers seigneurs : les barons d'Eltz ou de Metternich, le marquis d'Harraucourt et les seigneurs de Varsberg.

    Les divers recensements modernes nous montrent que la population depuis 1802 partant de 428 personnes, diminue régulièrement jusqu'en 1931, la croissance reprenant alors pour atteindre actuellement près de 500 personnes[11].

    Maison lorraine typique au centre du village.

    Culture locale et patrimoine

    Lieux et monuments

    • L'ancien moulin de Felschling construit en 1737.
    • Un circuit transfrontalier est aménagé depuis 2005 et nommé chemin de la frontière (en allemand Alter Grenzweg). Il relie les villages voisins de Berviller et Berus, ainsi que la chapelle Sainte-Oranne et le monument des grands européens.
    • La place du marché, avec la fontaine de l'ancien lavoir.

    Édifices religieux

    Église Saint-Fiacre.
    Chapelle Saint-Blaise.
    • L'église paroissiale Saint-Fiacre, construite en 1751 et restaurée au XIXe siècle.
    • La chapelle Saint-Blaise, érigée en 1894 sur la route de la chapelle Sainte-Oranne, à proximité d'un ancien moulin à huile.
    • Une réplique de la grotte de Lourdes est érigée en périphérie du village. Une procession aux flambeaux est organisée chaque année lors de la fête de l'Assomption, à la tombée de la nuit. Sur un parcours menant de l'église Saint-Fiacre à la grotte, elle rassemble des fidèles de toutes les localités environnantes, lorraines et sarroises.

    Personnalités liées à la commune

    Pour approfondir

    Articles connexes

    Liens externes

    Notes et références

    Notes

    1. Selon le zonage des communes rurales et urbaines publié en novembre 2020, en application de la nouvelle définition de la ruralité validée le en comité interministériel des ruralités.
    2. Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2021, millésimée 2018, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2020, date de référence statistique : 1er janvier 2018.

    Références

    1. « Typologie urbain / rural », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
    2. « Commune rurale - définition », sur le site de l’Insee (consulté le ).
    3. « Comprendre la grille de densité », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
    4. « Base des aires d'attraction des villes 2020. », sur insee.fr, (consulté le ).
    5. Marie-Pierre de Bellefon, Pascal Eusebio, Jocelyn Forest, Olivier Pégaz-Blanc et Raymond Warnod (Insee), « En France, neuf personnes sur dix vivent dans l’aire d’attraction d’une ville », sur insee.fr, (consulté le ).
    6. « CORINE Land Cover (CLC) - Répartition des superficies en 15 postes d'occupation des sols (métropole). », sur le site des données et études statistiques du ministère de la Transition écologique. (consulté le )
    7. IGN, « Évolution de l'occupation des sols de la commune sur cartes et photos aériennes anciennes. », sur remonterletemps.ign.fr (consulté le ). Pour comparer l'évolution entre deux dates, cliquer sur le bas de la ligne séparative verticale et la déplacer à droite ou à gauche. Pour comparer deux autres cartes, choisir les cartes dans les fenêtres en haut à gauche de l'écran.
    8. Morlet - Les Noms de personne sur le territoire de l'ancienne Gaule, Tome 3
    9. Bouteiller - Dictionnaire topographique de l'ancien département de la Moselle, rédigé en 1868
    10. Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui sur le site de l'École des hautes études en sciences sociales.
    11. De la bêche de saint Fiacre aux vignes du Hanfreutz, article paru dans Le Républicain lorrain du .
    12. Informations fournies par les plaquettes descriptives balisant le chemin de la frontière - Alter Grenzweg.
    13. L'organisation du recensement, sur insee.fr.
    14. Calendrier départemental des recensements, sur insee.fr.
    15. Fiches Insee - Populations légales de la commune pour les années 2006, 2007, 2008, 2009, 2010, 2011, 2012, 2013, 2014, 2015, 2016, 2017 et 2018.
    16. La famille Guldner a organisé sa première réunion de famille à Berus le 27 mai 2007 et, à cette occasion, la SHAN a mis en souscription un fascicule d'inventaire des œuvres retrouvées avec de nombreuses photographies, au prix de vingt euros.
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