Benito Juárez

Benito Juárez García, né le à San Pablo de Guelatao, Intendance de Antequera de Oaxaca (actuellement Guelatao de Juárez (es)) en Nouvelle-Espagne et mort le [1] à Mexico[2], est un homme politique mexicain qui fut président de la République.

Pour les articles homonymes, voir Juárez et Benito Juárez (homonymie).

Benito Juárez

Portrait de Benito Juárez par Pelegrí Clavé.
Fonctions
Président ds États-Unis mexicains

(5 ans et 29 jours)
Prédécesseur Maximilien Ier (empereur du Mexique)
Successeur Sebastián Lerdo de Tejada

(9 mois et 6 jours)
Prédécesseur Lui-même (libéral)
José Ignacio Pavón (conservateur)
Successeur Juan Nepomuceno Almonte (chef suprême)
Président du gouvernement libéral

(3 ans, 5 mois et 24 jours)
Prédécesseur Ignacio Comonfort (président de la république)
Successeur Lui-même (président de la république)
Biographie
Nom de naissance Benito Pablo Juárez García
Date de naissance
Lieu de naissance San Pablo de Guelatao (es)
Nouvelle-Espagne
Date de décès
Lieu de décès Mexico
Mexique
Nature du décès Infarctus du myocarde
Nationalité Mexicain
Parti politique Parti libéral
Conjoint Margarita Maza

Président des États-Unis mexicains

Il résista à l'intervention française au Mexique, combattit et mit fin au Second Empire mexicain, conserva les pouvoirs de la Nation et la République sur le territoire national durant cette période et employa des mesures libérales pour moderniser le pays.

Il était d’origine pauvre, rurale et autochtone, mais devint un homme politique et un professionnel urbain et instruit, qui épousa une femme socialement importante de la ville de Oaxaca, Margarita Maza[3]. Il s’est identifié principalement comme un libéral et n’a écrit que brièvement sur son héritage autochtone[4].

En 1858, à la tête de la Cour suprême, il soutient le parti libéral à la suite de la succession prévue par la Constitution de 1857, lorsque le président modéré Ignacio Comonfort fut contraint de démissionner par les conservateurs. Juárez pris la tête du camp libéral et fut élu président du gouvernement. Les conservateurs, opposés à la réforme libérale, firent sécession après le départ de Comonfort, déclenchant la guerre de la réforme (1858 – 1860)[5]. Il traversa la guerre civile entre libéraux et conservateurs, puis l'expédition française (1862-67)[6], qui a été soutenue par les conservateurs mexicains. N'abandonnant jamais ses fonctions bien que contraint à l'exil dans des zones du Mexique non contrôlées par les Français, Juárez lia le libéralisme au nationalisme mexicain et affirma qu'il était le chef légitime de l'État, même après son renversement en tant que président de la République par les conservateurs en . Sous la régence puis sous le Second Empire, il prend les armes et refuse de reconnaître l'empereur Maximilien Ier. Lorsque le Second Empire mexicain, soutenu par les Français, tomba en 1867, la République mexicaine avec Juárez en tant que président fut rétablie[7].

Il est maintenant « un symbole prééminent du nationalisme mexicain et de sa résistance à l'intervention étrangère »[8]. Juárez était un politicien pratique et compétent, controversé de son vivant et au-delà. Il comprenait l’importance d’une relation de travail avec les États-Unis et s’était assuré de la reconnaissance de son gouvernement libéral pendant la guerre de la réforme. Bien que beaucoup de ses positions aient changé au cours de sa vie politique, il s’en tenait à des principes particuliers, notamment la suprématie du pouvoir civil sur l’Église catholique et une partie de l’armée, ainsi que le respect de la loi et la dépersonnalisation de la vie politique[9]. De son vivant, il a cherché à renforcer le gouvernement national et à affirmer la suprématie du pouvoir central sur les États, une position à laquelle s'opposaient les libéraux radicaux et provinciaux[10]. Il a fait l’objet d’attaques polémiques de son vivant et au-delà. Cependant, la place de Juárez dans la mémoire historique mexicaine l’a inscrit comme un héros majeur[11].

Son anniversaire (le ) est une fête nationale publique et patriotique au Mexique, Juárez étant le seul particulier mexicain à être honoré.

Biographie

Premières années

Juárez avec sa sœur (à gauche) et sa femme Margarita.

Indigène zapotèque, Benito Juárez est né au village de San Pablo de Gualatao renommé en son honneur Guelatao de Juárez (es), dans la région connue aujourd'hui sous le nom de Sierra Juárez, dans l'État de Oaxaca.

Ses parents étaient paysans et moururent lorsqu'il était âgé de trois ans. Il fut ensuite ouvrier agricole et berger jusqu'à douze ans, quand il partit le à Oaxaca dans le but d'étudier et d'obtenir un meilleur niveau de vie, alors qu'il ne savait ni lire, ni écrire et qu'il ne parlait pas le castillan mais uniquement le zapotèque.

À Oaxaca, il avait une sœur qui travaillait comme cuisinière, qui le reçut et lui trouva un travail de domestique. Un prêtre franciscain, nommé Antonio Salanueva, fut impressionné par l'intelligence du jeune garçon et sa facilité d'apprentissage. Il l'aida à intégrer le séminaire de la ville, dans laquelle il commença ses études et se dédia plus au droit qu'à la théologie.

En 1843, alors qu'il était dans la trentaine, Benito épousa Margarita Maza, fille du protecteur de sa sœur. La famille était d'origine européenne et faisait partie de la société respectable d'Oaxaca. Avec son mariage, Juárez acquit un statut social. Margarita Maza accepta sa proposition et déclara à propos de Juárez : « Il est très simple, mais très bon. »[12] Leur mariage ethnique mixte était historiquement inhabituel, mais n'était pas souvent mentionné dans les biographies standard[13]. Leur mariage dura jusqu'à sa mort d'un cancer en 1871. Juárez et Maza ont eu douze enfants ensemble, dont cinq sont décédés dans leur petite enfance. Juárez a également eu deux enfants avec Juana Rosa Chagoya avant son mariage : Tereso, qui était proche de Juárez pendant son expatriation et a combattu pendant la guerre de Réforme, et Susana, qui a été adoptée et qui a assisté à la mort de sa belle-mère[14]. Les restes de sa femme sont enterrés dans le mausolée de Juárez à Mexico.

Carrière politique

Gouverneur de l'État d'Oaxaca en 1847, Juárez se distingua pour ses mesures progressistes : reconstruction du palais du gouvernement, amélioration des routes, établissement d'une carte de l'État et d'un plan de la ville d'Oaxaca, réorganisation de la garde nationale et rétablissement des finances publiques. Avec le retour au pouvoir d'Antonio López de Santa Anna, de nombreux libéraux furent exilés, lui-même s'enfuit à La Nouvelle-Orléans. À la chute de Santa Anna, et pendant le gouvernement de Juan Álvarez, Juárez fut nommé ministre de la Justice et de l'Instruction publique. Il fit proclamer les lois sur l'administration de la justice et de l'organisation de tribunaux de la nation, du district et territoires (loi Juárez) qui abolissait les fueros, privilèges qu'avaient les militaires et le clergé sur les autres citoyens. Nommé à nouveau gouverneur d'Oaxaca, il convoqua des élections et fut réélu.

Juárez proclama à Oaxaca la Constitution de 1857 ; il fut nommé la même année ministro de Gobernacion et plus tard président de la Cour suprême de justice pendant le gouvernement de Comonfort. Le , Juárez arriva à Veracruz, où le gouvernement de Manuel Gutiérrez Zamora était affecté au général Ignacio de la Llave. Sa femme et ses enfants l'attendaient sur le quai du port de Veracruz, ainsi qu'une grande partie de la population qui avait inondé la jetée pour le saluer. Juárez vécut plusieurs mois sans incident inattendu, jusqu'à l'attaque de Miguel Miramón, général conservateur, qui retrouva finalement le port et se dirigea vers celui-ci le . Le , Juárez reçoit un représentant diplomatique du gouvernement des États-Unis, Robert Milligan McLane.

Un traité entre les gouvernements conservateur et libéral, le traité McLane-Ocampo, fut signé en , bien que le président américain James Buchanan n'ait pas été en mesure d'obtenir la ratification du traité par le Congrès américain. Néanmoins, l'aide reçue permit aux libéraux de vaincre l'avantage militaire initial des conservateurs. Le gouvernement de Juárez défendit avec succès deux fois l'assaut de Veracruz[15] en 1860 et reprit la ville de Mexico le .

Guerre de la réforme

Allégorie de la Constitution de 1857 montre une Mexicaine au teint sombre s'accolant à la Constitution libérale de 1857. La peinture de 1869 de Petronilo Monroy a été achevée après l'expulsion des Français en 1867.

Il accède à la présidence en 1858, mais ne parvient pas à maîtriser la dette extérieure du pays. Une crise politique éclate et divise les classes dirigeantes. De retour au pouvoir en 1861, Juárez suspend les paiements aux créanciers européens de l'État mexicain et harcèle les étrangers qui y résident. Au vu de cette instabilité, Napoléon III décèle l'occasion de mettre en place outre-Atlantique un régime politique qui soit favorable aux intérêts de l'empire français et du catholicisme au moment où les États-Unis d'Amérique sont empêtrés dans la guerre de Sécession. Cela éviterait qu'à terme les États-Unis d'Amérique étendent leur mainmise sur l'isthme de Panama ou qu'à la suite de la ruée vers l'or californien, ils s'intéressent aux gisements d'argent du nord-ouest du Mexique.

L'empereur escompte que grâce à un rapprochement avec ce pays « nous aurons rétabli notre influence bienfaisante au centre de l'Amérique, et cette influence, en créant des débouchés immenses à notre commerce, nous procurera les matières indispensables pour notre industrie ». Le modèle qu'offrirait aux précaires républiques d'Amérique latine une monarchie catholique prospère établie au Mexique les gagnerait bientôt par contagion, créant ainsi un contrepoids à la sphère protestante. Les opposants au régime de Benito Juárez réfugiés en France ont en effet donné à croire au chef de l'État que le peuple mexicain abhorre le régime républicain et appelle un souverain de ses vœux. « Il est contraire à mes intérêts, à mon origine et à mes principes d'imposer un gouvernement quelconque au peuple mexicain, qu'il choisisse en toute liberté la forme qui lui convient, je ne lui demande que la sincérité dans ses relations extérieures, je ne désire qu'une chose, c'est le bonheur et l'indépendance de ce beau pays sous un gouvernement stable et régulier »[16],[17].

Président

Benito Juárez.

Juárez ne reconnut plus la Constitution de 1857 et, après un coup d'État, ce dernier fut emprisonné avec d'autres libéraux. Il fut libéré le et devint président de la République à Guanajuato. Il expédia alors les lois dites de la réforme (leyes de Reforma) qui assuraient l'indépendance de l'État vis-à-vis de l'Église, la loi sur le mariage civil et sur le registre civil, celle des cimetières et la nationalisation des biens de l'Église.

En 1859, son gouvernement signa avec les États-Unis le traité McLane-Ocampo, concédant des droits de passage perpétuels sur le territoire mexicain. En 1860, Juárez entra dans la ville de Mexico et fut désigné de nouveau président en 1861. Pendant cette période, devant une situation financière grave à cause de la guerre civile, il décida de suspendre le le paiement de la dette extérieure, ce qui causa les protestations de la France, de l'Espagne et du Royaume-Uni. Cette décision entraîna l'invasion française, autrichienne, anglaise et espagnole, avec le soutien des conservateurs et de l'Église catholique, défaits par la guerre de Réforme. S'ensuivit la proclamation de l'archiduc Maximilien d'Autriche (époux de Charlotte de Belgique) comme empereur du Mexique. Juárez est l'auteur de la loi dite « mortuaire » du contre les traîtres à la patrie. Cette loi ne prévoyait que deux peines : huit ans de prison ou la mort. Elle fut rétablie pendant la guerre civile mexicaine par Venustiano Carranza. Il est à noter que cette loi était en contradiction avec la Constitution écrite sur mesure par ce même Bénito Juárez[réf. nécessaire]. Juárez assuma la présidence de la république (1858) et promulgua les Lois de Réforme un an plus tard. Ces lois constituent encore la base de l'État mexicain moderne : confiscation des biens du clergé et vente de terres de l'Église, séparation de l'Église et de l'État, fin de la reconnaissance des biens collectifs appartenant aux villageois, en grande partie indigènes. Ces terres furent achetées par des spéculateurs pour la plupart issus du gouvernement de Juárez et les propriétaires terriens en profitèrent pour constituer ou agrandir leurs domaines.

Son gouvernement eut cependant le temps de promulguer plusieurs lois : lois de désamortisation des biens de maimorte ou de corporations civile et ecclésiastiques connue sous le nom de "loi Lerdo" en 1856. Cette loi ordonnait de vendre à leurs locataires les biens que l'Église catholique leur louait.

En 1859 et 1860 furent promulguées plusieurs lois :

  • loi de nationalisation des biens ecclésiastiques : suppression des ordres religieux, les livres et œuvres d'art en possession de l'Église passent en mains publiques ;
  • loi du mariage civil et contrat de mariage civil sans intervention du clergé ;
  • loi du registre civil. Les statistiques, le contrôle de la population, les registres des naissances et des décès passent sous contrôle exclusif de l'État ;
  • loi de sécularisation des cimetières, interdiction d'enterrer quiconque dans une église ;
  • loi de liberté des cultes.

Expédition française

Expédition française au Mexique.
Expédition du Mexique, sous le commandement de Jurien de la Gravière (L'Illustration, 1862).

Les rivalités politiques divisaient les classes dirigeantes. De plus, depuis l’indépendance, le Mexique était en proie à une instabilité qui usait financièrement le pays. L’opportunité était belle pour un pays puissant comme la France d’y installer un régime à sa solde et d’en récolter les fruits.

La solution, selon l'empereur des Français Napoléon III, était de mettre fin au désordre politique régnant et d'y instaurer un empire. Une fois l’ordre rétabli, le progrès serait au rendez-vous et le Mexique deviendrait le premier pays industrialisé d’Amérique latine. Devenu terre d'élection, il attirerait des milliers de colons et verrait l'urbanisation s'intensifier. Des milliers d’Italiens, d’Irlandais, de Grecs, de ressortissants de tous les pays en difficulté viendraient y résider et concurrencer les États-Unis comme choix de destination des migrants. De plus, en choisissant un prince autrichien, Napoléon III compensait diplomatiquement son engagement récent en Italie.

Ce plan, qui pouvait contrebalancer en Amérique la puissance des États-Unis en créant un empire catholique allié à la France, fut notamment soutenu par Eugène Rouher, lequel en parlait comme de « la plus grande pensée du règne », sans cependant avoir consulté les Mexicains, pourtant les premiers intéressés.

Les conditions géopolitiques étaient excellentes en 1861 : les dettes du Mexique et l'attitude du gouvernement libéral de Juárez qui entamait son deuxième mandat (du au ) fournissaient des prétextes tout trouvés pour une intervention française « légitime ». En outre, l'intervention américaine était exclue, la guerre de Sécession battant alors son plein (voir France dans la guerre de Sécession).

Second Empire et guerre civile

Alors que le Royaume-Uni et l'Espagne se contentent finalement d'un compromis, l'armée française, après avoir débarqué à Veracruz, monte jusqu'à Orizaba, puis jusqu'à Puebla qu'elle tente de prendre d'assaut. Elle est repoussée le . Cette victoire est célébrée, à présent, chaque année au Mexique comme le Cinco de Mayo. L'année suivante, grâce à de nouveaux renforts, le général Forey s'empare de Puebla, et finalement occupe Mexico. Mais déjà Benito Juárez organise la défense dans le Nord.

Photographie de Juárez en 1868.

En 1864, l'archiduc Maximilien d'Autriche, frère cadet de l'empereur d'Autriche François-Joseph, âgé de 32 ans  qui passait pour être le fils naturel du duc de Reichstadt  accepte le trône que lui proposent les conservateurs mexicains, en accord avec Napoléon III qui, en échange, promet de les soutenir militairement.

L'exécution de Maximilien, le . Représentation imaginaire.

Le , le couple impérial débarqua à Veracruz, sous la protection des troupes françaises. Aveuglés par le faste de leur mission, Maximilien et Charlotte ne réalisèrent pas immédiatement qu'ils entraient dans le processus aléatoire d'une guerre de conquête. Bien que libéral, Maximilien restait un membre de la maison de Habsbourg-Lorraine, un descendant de l'empereur et roi Charles Quint : pétri d'étiquette et persuadé de ses dons politiques, il se heurta à une réalité mexicaine dont il ne saisit pas toute la complexité.

Le malentendu ne fit que s'aggraver au cours des années. Face aux critiques du Corps législatif, à Paris, Napoléon III doit finalement céder et retirer ses troupes. Avec sa petite armée de partisans mexicains, Maximilien tentera, sans succès, de résister.

L'impératrice Charlotte entreprit un voyage dans les capitales européennes lorsqu'elle prit conscience de la gravité de la situation, renforcée par le retrait des troupes françaises, pour tenter, sans succès, d'obtenir un soutien militaire et financier.

Finalement encerclé à Querétaro avec les généraux conservateurs Mejía et Miguel Miramón, l'empereur Maximilien doit se rendre. Peut-être trahi par certains de ses proches, Maximilien fut arrêté, condamné à mort par une cour martiale et exécuté le .

Présidence de la République (1867-1872)

République restaurée

Portrait officiel de Juárez, président de la République.

Menée par la bourgeoisie libérale et par ceux que les lois de la réforme avaient enrichis, une résistance à l'envahisseur s'organisa, couronnée par l'entrée de Benito Juárez dans la capitale, sa réélection comme président en 1867 et l'exécution de Maximilien. Cette nouvelle période se caractérisa par l'autoritarisme et par de nouvelles difficultés financières. La perte de l'appui des libéraux, la montée du bandolérisme et les désordres sociaux minèrent les capacités politiques de Juárez. Il était franc-maçon, fondateur de la loge Rito Nacional Mexicano, y adoptant le nom symbolique de Guillermo Tell[18],[19].

La période qui a suivi le second empire est maintenant connue au Mexique sous le nom de « République restaurée ». La période comprend les dernières années de la présidence de Juárez et, après sa mort en 1872, celle de Sebastián Lerdo de Tejada. Juárez ne quitta pas le pouvoir après la fin de l'intervention française. Il remporta de façon relativement propre l'élection de 1867 et demanda immédiatement et obtint du Congrès des pouvoirs spéciaux lui permettant de gouverner par décret. Bien que cela soit interdit par la constitution de 1857, Juárez se représenta de nouveau pour être réélu en 1871.

Il commenca à mettre en place des réformes majeures qui avaient force constitutionnelle à cause de la Constitution de 1857, impossibles à mettre en œuvre à cause de la guerre de la réforme de 1858-1860 et de l'intervention française (1862 – 1867). L'une de ces réformes concernait l'éducation. Une école préparatoire d'élite fut fondée à Mexico en 1868, l'école préparatoire nationale.

Réélection, opposition et mort

Monument en hommage à Juárez.

De nouveau élu président (mais seulement par le Congrès) en 1871, Juárez dut affronter de nombreux soulèvements, dirigés principalement par le général Porfirio Díaz. En 1871, Díaz, au cri de sufragio efectivo - no reeleccion suffrage effectif - pas de réélection », repris plus tard contre lui par Francisco I. Madero), se souleva contre Juárez, qu'il accusa de fraude et proclama le Plan de la Noria (es) qui donne le départ de la Revolución de la Noria (es). Quasiment vaincu, Juárez mourut d'un infarctus au Palais national le . Lui succéda Sebastián Lerdo de Tejada. Avant de terminer son mandat, celui-ci organisa sa réélection au moyen de fraudes massives. Porfirio Diaz reprit les armes et proclama le Plan de Tuxtepec (es) et le principe de la non-réélection. À la fin de 1876, Porfirio Diaz se déclara président ; c'est le début du Porfiriat.

Hommages

Depuis 1888, l'ancienne El Paso del Norte porte le nom de Ciudad Juárez en son honneur. La ville frontalière compte près d'un million et demi d'habitants en 2019[20].

Benito Juárez a figuré sur les pièces de 10 centavos frappées de 1956 à 1967, sur les pièces de 25 pesos de 1972, sur celles de 50 pesos dans les années 1980. Une série commémorative de 1, 5 et 10 pesos fut éditée en 1957 pour le 100e anniversaire de la constitution libérale. Il a aussi figuré sur de billets de banque et l'actuel billet de 500 pesos est a son effigie. Il figure aussi sur de nombreuses médailles.

Notes et références

  1. « Benito Juárez », Encyclopedia of World Biography (consulté le ).
  2. « Benito Juárez (March 21, 1806 – July 18, 1872) », Banco de México (consulté le ).
  3. Enrique Krauze, Mexico: Biography of Power, New York, Harper Collins, 1997, p. 162.
  4. Hamnett, Juárez, p. 35.
  5. Stevens, Benito Juárez, p. 333–35.
  6. « Juárez' Birthday », Sistema Internet de la Presidencia (consulté le ).
  7. Hamnett, Juárez, p. xii.
  8. Stevens, Benito Juárez, p. 333.
  9. Hamnett, Juárez, p. 238–39.
  10. Hamnett, Benito Juárez, p. 721.
  11. Charles A. Weeks, The Juárez Myth in Mexico, Tuscaloosa, University of Alabama Press, 1987.
  12. Ralph Roeder, Juárez and His Mexico, New York, The Viking Press, 1947, p. 66–67.
  13. Krauze, Mexico: Biography of Power, p. 162.
  14. (es) « Los hijos de Benito Juárez », Sin Censura.
  15. Mexico : An Encyclopedia of Contemporary Culture and History, Denver, Colorado; Oxford, England, abc-clio, , 245–246 p..
  16. (en) Burton Kirkwood, History of Mexico., Westport, CT, Greenwood Publishing Group, Incorporated, , 1re éd., poche (ISBN 978-1-4039-6258-4), p. 107.
  17. (en) Burton Kirkwood, History of Mexico., Westport, CT, Greenwood Publishing Group, Incorporated, , 1re éd., poche (ISBN 978-1-4039-6258-4), p. 100.
  18. (es) Bruno Virgilio Gazzo, Benito Juárez y el pensamiento masónico, Review of Freemasonry.
  19. Eugen Lennhof, Oskar Posner et Dieter Binder, Internationales FreimaurerLexikon, éd. Herbig, 2006 (ISBN 978-3-7766-2478-6).
  20. (en) State of Chihuhua, Mexico, citypopulation.de.

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

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