Bataille de Baza

La bataille de Baza se déroule le 4 novembre 1810 à Baza, en Espagne, et oppose la cavalerie franco-polonaise du général Jean-Baptiste Milhaud aux troupes espagnoles du général Joaquín Blake y Joyes. L'affrontement se solde par une victoire française.

Bataille de Baza
Le général Joaquín Blake, le vaincu de Baza.
Informations générales
Date
Lieu Baza, Espagne
Issue Victoire française
Belligérants
Empire français Royaume d'Espagne
Commandants
Jean-Baptiste MilhaudJoaquín Blake y Joyes
Forces en présence
3 300 hommes9 000 hommes
12 canons
Pertes
200 tués ou blessés500 tués ou blessés
1 000 prisonniers
6 canons

Guerre d'indépendance espagnole

Batailles



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Coordonnées 37° 29′ 00″ nord, 2° 46′ 00″ ouest
Géolocalisation sur la carte : Andalousie
Géolocalisation sur la carte : Espagne

L'occupation de l'Andalousie par l'armée du roi Joseph Bonaparte a notablement accru la surface de terrain à défendre par l'armée impériale. Le maréchal Soult, avec trois corps d'armée, doit de son côté faire face à des incursions ennemies menées sur terre et sur mer. C'est dans ce contexte qu'à Baza, la cavalerie française refoule une colonne espagnole. Ce combat est suivi quelques mois plus tard de la bataille de Barrosa.

Contexte

Les 18 et 19 novembre 1809, l'armée espagnole est écrasée à la bataille d'Ocaña. C'est un revers considérable, qui est suivi une semaine plus tard par une nouvelle défaite à Alba de Tormes[1]. Les Espagnols tentent péniblement de reconstituer une armée pour défendre le sud de l'Espagne, mais le roi Joseph Bonaparte prend les devants en ordonnant l'occupation de l'Andalousie. Cette décision est motivée par des motifs économiques : avec un trésor presque vide, le roi espère en effet placer sous tutelle française cette région réputée pour sa richesse[2].

L'opération mobilise trois corps d'armée, les 1er, 4e et 5e. Le 1er corps du maréchal Victor compte, en janvier 1810, trois divisions d'infanterie, une division de dragons et une brigade de cavalerie légère, pour un total de près de 22 700 hommes. Le 4e corps, commandé par le général de division Sébastiani peut aligner environ 10 100 hommes, répartis entre deux divisions d'infanterie, une division de dragons et une brigade de cavalerie légère. Enfin, le 5e corps, sous les ordres du maréchal Mortier, est fort de deux divisions d'infanterie et une division de cavalerie, totalisant 16 600 hommes. Le roi Joseph dispose en outre de troupes de renfort se montant à 8 300 hommes[3].

L'armée française envahit rapidement l'Andalousie au cours des mois de janvier et de février 1810, mais en dépit de sa célérité, elle ne parvient pas à investir Cadix ; la ville s'organise contre les Français[4] et résiste jusqu'au 25 août 1812[5]. Peu après, Napoléon donne au maréchal Soult le commandement en chef des troupes françaises en Andalousie. Celui-ci, constatant la difficulté de défendre le territoire conquis, déploie le 5e corps de Mortier à la frontière portugaise, au nord-ouest. Le 4e corps surveille la frontière avec la province de Murcie à l'est, tandis que le 1er corps de Victor assiège Cadix. Cependant, le contrôle de la mer par la marine britannique permet aux Anglo-Espagnols de mener aisément des raids sur les positions françaises à terre[6]. Le 13 octobre 1810, un de ces raids est sévèrement repoussé par les Polonais à la bataille de Fuengirola[7].

Déroulement de la bataille

Prélude

En août 1810, le 4e corps de Sébastiani se présente devant Murcie. La ville, pourvue de puissants ouvrages défensifs, est occupée par les troupes espagnoles du général Joaquín Blake y Joyes. Sébastiani, apprenant que les guérilleros espagnols ont capturé deux petits ports andalous et sont à la périphérie de Grenade, renonce à prendre Murcie et se porte au secours de Grenade[8].

Après avoir hésité pendant plusieurs semaines, Blake entre en Andalousie le 2 novembre avec 8 000 fantassins et un millier de cavaliers. Le général espagnol occupe Cúllar le 3 et continue sa progression. Dispersant négligemment ses troupes, Blake laisse camper ses 3 000 soldats d'avant-garde près de Baza dans la soirée du 3 novembre. Pendant ce temps, son arrière-garde, forte de 2 000 hommes, reste à Cúllar tandis que le reste de l'armée s'installe entre les deux villes. Ayant eu vent de l'incursion espagnole, la cavalerie française du général Jean-Baptiste Milhaud fait route vers Baza, où elle fait sa jonction le matin du 4 novembre avec les 2 000 fantassins français déjà présents dans la localité[8].

Ordre de bataille français

Le général Jean-Baptiste Milhaud, commandant en chef les troupes françaises à la bataille de Baza. Peinture de Charles Verhulst, 1808.

Forces françaises : général de division Jean-Baptiste Milhaud, commandant en chef — 3 300 hommes[9]

Combat

Déployé des deux côtés de la route principale, Milhaud charge la cavalerie de Blake et la met en déroute. Les cavaliers espagnols en fuite mettent leurs propres formations d'infanterie en désordre, si bien que lorsque les dragons français et les lanciers polonais se jettent sur les fantassins espagnols, ceux-ci se désagrègent et se dispersent en désarroi. Les cavaliers de Milhaud taillent en pièces l'avant-garde de Blake ; des fuyards sont sabrés, d'autres, plus nombreux, sont faits prisonniers. Les assaillants ne sont arrêtés que par le gros des troupes espagnoles, établi sur un terrain peu favorable à l'évolution de la cavalerie. Blake ordonne immédiatement la retraite sur Cúllar[8].

Conséquences

Au prix de 200 cavaliers tués ou blessés, Milhaud inflige une sévère défaite aux Espagnols qui perdent 500 des leurs. Les Français font en outre un millier de prisonniers[10] et s'emparent de six canons. Blake revient à Murcie où il s'enferme pour le restant de l'année[11].

Annexes

Notes et références

  1. Smith 1998, p. 335 et 336.
  2. Gates 2002, p. 206 et 207.
  3. Gates 2002, p. 495 et 496.
  4. Gates 2002, p. 209 et 210.
  5. Smith 1998, p. 389.
  6. Gates 2002, p. 242-244.
  7. Smith 1998, p. 348.
  8. (en) Rickard, J, « Combat of Baza, 4 November 1810 », sur historyofwar.org, (consulté le )
  9. Smith 1998, p. 348 et 349.
  10. Smith 1998, p. 349.
  11. Gates 2002, p. 245.

Bibliographie

 : document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.

  • (en) Digby Smith, The Greenhill Napoleonic Wars Data Book, Londres, Greenhill, , 582 p. (ISBN 978-1-853-67276-7).
  • (en) David Gates, The Spanish Ulcer : A History of the Peninsular War, Londres, Pimlico, , 557 p. (ISBN 0-7126-9730-6).

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