Bastogne

Bastogne (en allemand : Bastnach ; en luxembourgeois : Baaschtnech ; en néerlandais : Bastenaken) est une ville francophone de Belgique et un chef-lieu d'arrondissement situé en Région wallonne et en Ardenne belge dans la province de Luxembourg.

Pour les articles homonymes, voir Bastogne (homonymie).

Bastogne

La Place McAuliffe
(anciennement Place du Carré)

Héraldique

Drapeau
Administration
Pays Belgique
Région  Région wallonne
Communauté  Communauté française
Province  Province de Luxembourg
Arrondissement Bastogne
Bourgmestre Benoît Lutgen (cdH)
(Liste du Bourgmestre-cdH)
Majorité LDB-cdH
Sièges
LDB-cdH
CITOYENS +
25
17
8
Section Code postal
Bastogne
Longvilly
Noville
Villers-la-Bonne-Eau
Wardin
6600
6600
6600
6600
6600
Code INS 82003
Zone téléphonique 061
Démographie
Gentilé Bastognard(e)
parfois Bastognais(e)[1]
Population
– Hommes
– Femmes
Densité
15 894 ()
49,54 %
50,46 %
92 hab./km2
Pyramide des âges
– 0–17 ans
– 18–64 ans
– 65 ans et +
()
24,53 %
62,54 %
12,92 %
Étrangers 4,52 % ()
Taux de chômage 11,65 % (octobre 2013)
Revenu annuel moyen 12 030 €/hab. (2011)
Géographie
Coordonnées 50° 00,25′ nord, 5° 43,2′ est
Superficie
– Surface agricole
– Bois
– Terrains bâtis
– Divers
172,03 km2 (2005)
63,72 %
24,73 %
8,01 %
3,54 %
Localisation

Situation de la ville dans son arrondissement et la province de Luxembourg
Géolocalisation sur la carte : Belgique
Bastogne
Géolocalisation sur la carte : Belgique
Bastogne
Liens
Site officiel www.bastogne.be

    Connue surtout pour le siège subi par la ville durant la bataille des Ardennes en 1944, la ville conserve plusieurs monuments commémorant ces événements, dont le plus important est le mémorial du Mardasson, inauguré en 1950.

    Bastogne constitue par ailleurs l'une des étapes-clefs de la « classique » Liège-Bastogne-Liège, la « doyenne » des courses cyclistes, créée en 1892, et c'est dans cette ville que fut organisé, de 1902 à 1907, le Circuit des Ardennes, la première course automobile majeure disputée sur circuit fermé.

    Géographie

    Situation

    Vue sur la ville.

    Bastogne est située en Ardenne belge, dans l'est de la province de Luxembourg à 12 km de la frontière luxembourgeoise, à 515 m d'altitude sur la ligne de crête qui sépare les bassins versants du Rhin et de la Meuse. Elle est la 9e commune de Belgique par superficie et la troisième de la province (après Libramont-Chevigny et Léglise). Au regard de la population, c'est la 4e commune de la province après Arlon, Marche-en-Famenne et Aubange.

    Le 50e degré de latitude nord traverse la ville.

    Localités

    Limite communale. OpenStreetMap

    La commune de Bastogne, assez vaste, compte cinq sections comportant chacune de nombreux villages et hameaux.

    Communes limitrophes

    La commune est délimitée à l'est par la frontière luxembourgeoise qui la sépare du canton de Clervaux et du canton de Wiltz.

    Histoire

    Toponymie

    Il y a plusieurs hypothèses se rejoignant quant à l'origine et la signification de "Bastogne"[2]. Le nom du lieu est notamment pour la première fois mentionné dès 634 en tant que Bastoneco ou Bastonego. En 887 mentionné comme Bastonica. La signifcation serait: lieu aux (suffixe -acum) arbres (venant du bas latin bastos, bastonis qui donna en francique baston « bâton »), donc une « futaie » ou lieu aux bardeaux (germ. bast « écorce », cf franç. « bâtir »).

    Origines

    Bastogne est située sur la ligne de crête qui sépare les bassins versants du Rhin et de la Meuse. Cette ligne constitue une des voies utilisées dès la préhistoire par les nomades et reprise ensuite par les Romains. Elle est en effet situé à un lieu stratégie à la croisée de deux chaussées antiques, Reims - Cologne et Bavay - Trèves.

    Bien que dans les alentours de Bastogne on retrouve des traces qui remontent à l'époque celte et romaine, le premier document écrit date de l'an 634. Il s'agit d'un don fait par le diacre Grimon, diacre Austrasien de Verdun, à l'abbaye Saint-Maximin de Trèves, qui le transmis à l'Abbaye de Prüm[2].

    Bastogne était entourée de remparts comportant environ 15 tours dont une seule subsiste, la porte de Trèves.

    Le Musée en Piconrue, situé non loin de l'église Saint-Pierre, est consacré au passé plus ancien de la ville et de ses environs, ainsi qu'aux traditions de la région.

    La Seconde Guerre mondiale

    Le mémorial du Mardasson, rue de Clervaux.
    L'antépénultième borne de la « voie de la Liberté », place McAuliffe.

    En 1940, des Chasseurs ardennais résistèrent aux troupes allemandes venues du Grand Duché de Luxembourg et le lieutenant de réserve Cadi y perdit la vie. Une plaque commémorative est apposée sur le blockhaus où il fut tué.

    En 1944, la commune fut au centre de la bataille des Ardennes pendant l'hiver 1944-1945.

    Le siège de Bastogne durant la bataille des Ardennes peut être résumé comme suit.

    Le , alors que la ville est encerclée depuis plusieurs jours, le général McAuliffe, commandant de la 101e division aéroportée américaine, est réveillé en sursaut quand on lui annonce qu'il est invité à se rendre aux Allemands. Sa réponse abrupte « Nuts » (littéralement : « des noix ») à cet ultimatum décide du siège de Bastogne.

    Le 23, le ciel s'est dégagé, permettant à l'aviation de ravitailler les troupes. Néanmoins, le 25, l'avance allemande atteint sa pointe maximum. Les Alliés vont mettre tout en œuvre pour reprendre le dessus. La 3e armée, sous les ordres du général Patton, contre-attaque sur le flanc sud-est et pénètre dans Bastogne le 26. L'aviation alliée parvient à empêcher le ravitaillement en carburant des blindés allemands. Début janvier, c'est l'arrivée au nord de la 1re armée.

    Enfin, le , le saillant de l'armée allemande en Ardenne est résorbé, alors qu'il s'était étendu jusqu'à quelques kilomètres de la Meuse.

    Le mémorial du Mardasson, situé rue de Clervaux, commémore ces événements, et le Bastogne War Museum, installé sur le même site, est un musée dans lequel on peut trouver l'une des plus importantes collections en rapport avec la Seconde Guerre mondiale.

    Sur la place McAuliffe, la place principale de la ville, on peut voir un buste du général McAuliffe, un char Sherman, ainsi que l'antépénultième borne de la « voie de la Liberté ».

    Politique et administration

    Liste des bourgmestres successifs

    Titulaires de la fonction de bourgmestre de Bastogne
    PortraitIdentitéPériodeDuréeÉtiquette
    DébutFin
    Louis Olivier
    ( - )
    11 ans Mouvement réformateur
    Guy Lutgen
    ( - )
    24 ans Centre démocrate humaniste
    Philippe Collard
    (né le )
    11 ans Mouvement réformateur
    Benoît Lutgen
    (né le )
    En cours8 ans Centre démocrate humaniste

    Héraldique

    La ville possède des armoiries.
    Blasonnement : Parti de gueules et d’azur, et brochant sur la partition, la Sainte Vierge avec l’enfant Jésus de carnation, vêtus d’or et ceints d’une couronne à trois fleurons du même, la Vierge tenant de sa dextre un sceptre fleurdelisé aussi d’or.
    Source du blasonnement : Lieve Viaene-Awouters et Ernest Warlop, Armoiries communales en Belgique, Communes wallonnes, bruxelloises et germanophones, t. 1 : Communes wallonnes A-L, Bruxelles, Dexia, .

    Démographie

    Au , la population est de 16 377 habitants, 8 139 hommes et 8 238 femmes, soit une densité de 95,20 habitants/km2[3] pour une superficie de 172,03 km2.

    Le graphique suivant reprend la population résidante au 1er janvier de chaque année[4] pour la commune.

    • Source : Direction générale de la statistique – Remarque : 1806 jusqu'à 1970 = recensement ; depuis 1971 = nombre d'habitants chaque 1er janvier[5]

    Culture

    Curiosités

    • Autres :
      • Le Petit Séminaire, faisant aujourd'hui partie de l'INDSé (Institut Notre-Dame Séminaire de Bastogne) ;
      • La Grand Rue, qui a ceci de particulier que l'un et l'autre côté de la même rue portent un nom différent : rue du Sablon et rue du Vivier (si l'on se trouve Place McAuliffe et que l'on regarde la Grand Rue en direction de l'église Saint-Pierre, la « rue » du Sablon est à gauche et la « rue » du Vivier à droite) ;
      • L'ancien couvent des frères franciscains ;
      • Le monument aux morts de la Première Guerre mondiale, inauguré dans les années 1920, et qui se trouve aujourd'hui, du moins une partie du monument original – le bas-relief – contre le flanc de l'église Saint-Pierre ;
      • Le monument dit « L'Ardennaise », conçu par le sculpteur V. Demanet et l'architecte J. Theys, et commémorant les deux guerres mondiales ; il est constitué d'une stèle portant l'inscription « Passant, Souviens-toi que des Bastognards… » suivie des noms de victimes de guerre, et d'une statue représentant une vieille Ardennaise endeuillée ; ce monument sera déplacé depuis son érection et se trouve aujourd'hui au carrefour de le rue Pierre Thomas et de la rue Gustave Delperdange, près des musées d'histoire ;
      • Le Sherman, trônant sur la place McAuliffe, à côté de la borne terminale de la voie de la Liberté et du buste du général McAuliffe ;
      • Le monument dédié au général Patton.

    Musées

    Folklore

    • La foire aux noix a lieu chaque année en décembre. Contrairement à ce que l'on pourrait penser, elle n'a rien à voir avec la fameuse réponse nuts (« noix » en français) du général Anthony McAuliffe pendant le siège de Bastogne. C'est une tradition bien plus ancienne qui remonte à plus de cent-cinquante ans. À l'époque, la foire aux noix était une foire où se louaient les domestiques. La tradition voulait que ces derniers, une fois réengagés, nouent autour de leur cou un mouchoir rouge à pois blancs pour montrer qu'ils n'étaient plus à louer et, à cette occasion, ils offraient des noix aux jeunes filles. Le hasard a voulu que le fameux nuts du général McAuliffe tombe le , à l'époque où traditionnellement Bastogne fêtait la foire aux noix. Après la guerre, le folklore et l'histoire militaire ont trouvé leur place dans cette manifestation où, aujourd'hui, les représentants de la ville lancent des noix aux habitants depuis le balcon de l'hôtel de ville.
    • Il existe un Kot Bastogne à Louvain-la-Neuve.

    Festivals

    Sports

    Bastogne, Circuit des Ardennes 1906. Voitures au stand.

    Personnalités

    Voies de communication

    La ville est à la croisée de deux voies de communication importantes de la province de Luxembourg : l’A26/E25 (Gênes-Berne-Luxembourg-Maastricht-Rotterdam) et la route nationale 4 (Bruxelles-Namur-Luxembourg).

    Autrefois, la ville était également desservie par le chemin de fer : la ligne 163 (Libramont-Bastogne-Gouvy) et la ligne 164 (Bastogne-Wiltz).

    La ville est également un nœud du réseau des bus des TEC, notamment avec une liaison express vers Namur en 1h22, parcourant la N4, ainsi qu'une liaison rapide historique, la ligne de bus 1011 (Athus-Arlon-Bastogne-Houffalize- Liège).

    Sécurité et secours

    La ville fait partie de la zone de police Centre Ardenne pour les services de police, ainsi que de la zone de secours Luxembourg pour les services de pompiers. Elle abrite d'ailleurs l'école provinciale de formation des sapeurs-pompiers. Elle disposera de nouveaux locaux adaptés dans la nouvelle caserne des pompiers de Bastogne qui a ouvert en 2017.

    Le numéro d'appel unique pour ces services est le 112.

    Jumelages

    Un pacte d'amitié a été conclu avec la commune de Tulette en France le . Bastogne est jumelée à Périers en Normandie.

    Références à la ville

    Bande dessinée

    • La ville et ses environs durant la Bataille des Ardennes sont utilisés comme décor pour la série de bande dessinée Airborne 44 de Philippe Jarbinet parue chez Casterman en cours de parution depuis 2009[7].
    • Bastogne est le titre d'une bande dessinée de Pierre Lepage et Willy Vassaux parue aux éditions du Lombard en 1984[8].

    Cinéma

    Musique

    Bastogne est citée dans la chanson du groupe Sabaton dans le titre Screaming Eagles qui retrace l'encerclement de la ville à l'hiver 1944.

    Produit

    Bastogne est le nom commercial d'un biscuit à la cannelle et au sucre candi (proche du Spéculoos) fabriqué à l'origine en Alsace et fabriqué aujourd'hui industriellement par LU depuis le rachat. Aucune explication claire n'existe pour expliquer ce choix de nom pour ce biscuit[9].

    Bibliographie

    • Auguste Neÿen, Histoire de la ville de Bastogne, depuis son origine celtique jusqu'à nos jours, Arlon, Everling-Luxembourg, Buck, , 473 p.
    • Louis Lefèbvre, Bastogne, cité militaire du XVIIe siècle, Arlon, Fasbender, , 107 p.
    • Paul Fécherolle, Contribution à l'histoire de Bastogne : Bastogne dans le temps, s.l.n.d., , 147 p.
    • Louis Lefèbvre, Histoire de Bastogne, t. 1, Arlon, Institu archéologique du Luxembourg, , 405 p.
    • Robert Fergloute, Le patrimoine de Bastogne, Agence wallonne du patrimoine, coll. « Carnets du patrimoine » (no 80), , 36 p. (ISBN 978-2-87522-036-3)
    • Laeticia Demoulin, L'église Saint-Pierre de Bastogne, Agence wallonne du patrimoine, coll. « Carnets du patrimoine » (no 159), , 60 p. (ISBN 978-2-39038-030-6)

    Galerie de photographies

    Liens externes

    Notes et références

    1. Jean Germain, Guide des gentilés : les noms des habitants en Communauté française de Belgique, Bruxelles, Ministère de la Communauté française, (lire en ligne), p. 61.
    2. Jean-Jacques Jespers, Dictionnaire des noms de lieux en Wallonie et à Bruxelles, Lannoo Uitgeverij, , 649 p. (ISBN 978-2-87386-409-5, présentation en ligne).
    3. « Statistique », sur ibz.rrn.fgov.be (consulté le )
    4. « Chiffres de la population résidante au 1er janvier, par année 1990‑2011 », sur statbel.fgov.be, Institut national de statistique (consulté le )
    5. http://www.ibz.rrn.fgov.be/fileadmin/user_upload/fr/pop/statistiques/population-bevolking-20190101.pdf
    6. « Chapelle Notre-Dame de Bonne Conduite », sur le site de l'IRPA.
    7. « Airborne 44 », sur bdgest.com (consulté le )
    8. « La Bataille des Ardennes - Nuts », sur bdgest.com (consulté le )
    9. « entremets Café liégeois-Bastogne-Café liégeois », sur lesoir.be, Le Soir (quotidien), (consulté le )
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