ArcelorMittal

ArcelorMittal est un groupe sidérurgique mondial. Son siège social est installé à Luxembourg. Il est le plus important producteur d'acier au monde, avec 96,42 millions de tonnes produites en 2018[1]. Il est classé 156e dans le classement 2016 Fortune Global 500 des plus grandes sociétés du monde[2].

ArcelorMittal

Ancien siège du groupe ArcelorMittal au Luxembourg.

Création 2006 - fusion entre Mittal Steel et Arcelor
Fondateurs Lakshmi Mittal
Personnages clés Lakshmi Mittal (président-directeur général), Aditya Mittal (directeur financier)
Forme juridique Société anonyme avec une direction générale et un conseil d'administration
Action Euronext : MT
NYSE : MT
LuxSE : MT
Slogan Transforming tomorrow
Siège social 24-26, boulevard d'Avranches Luxembourg
 Luxembourg
Direction Lakshmi Mittal
Actionnaires Lakshmi Mittal (0,39 ) et Luxembourg (0,02 )
Activité Sidérurgie
Produits Acier, or, aciers plats, aciers longs, acier inoxydable, fraté, câbles, tôle forte
Filiales ArcelorMittal Dofasco
ArcelorMittal Mines Canada
ArcelorMittal Annaba
Effectif 198 517 employés (2016)
Site web www.arcelormittal.com

Capitalisation 30,61 milliards d'€ (Août 2021)
Chiffre d'affaires 68,679 milliards de $ (2017)
20.93%
Société précédente Bethlehem Steel et Mittal Steel Company

Né en 2006 de l'OPA de Mittal Steel Company sur Arcelor, financé par de grands emprunts internationaux, il est lancé depuis 2009 dans un grand programme de désinvestissement, pour tenter de diminuer le taux d'intérêt auquel il se finance, qui est à l'automne 2012 proche de 9 %.

En 2016, le groupe emploie 198 517 salariés, dont 41 % en Europe[3].

Histoire

Mittal Steel Company

Mittal Steel Company, propriété du milliardaire indien Lakshmi Mittal, s'est construit par une série d'acquisitions au cours des années 1990 et 2000. Le groupe prend ce nom lors de la fusion en 2004 d'Ispat International, alors 11e producteur mondial d'acier, avec LNM, société néerlandaise qu'il détient à 77 %.

En 1989, Ispat International, la société du père de Lakshmi Mittal, achète Iron & Steel Company of Trinidad & Tobago. En 1992, elle acquiert Sibalsa puis en 1994 Sidbec-Dosco. En 1995, elle reprend Hamburger Stahlwerke et Karmet Steel of Temirtaou, au Kazakhstan. En 1997, elle reprend Walzdraht Hochfeld GmbH et Stahlwerk Ruhrort, puis réalise une Introduction en Bourse aux Pays-Bas. En 1998, elle acquiert Inland Steel Company (en), puis en 1999 Unimétal, société créée en 1984 pour séparer l’activité des produits longs de Sacilor et Usinor à Rombas. En 2001, elle acquiert Alfasid et Sidex. En 2002, elle prend une participation majoritaire dans Mittal Steel South Africa (en) et en 2003, elle acquiert l'unité de production de Nowa Huta en Pologne. En 2004, elle achète Polskie Huty Stali, ainsi que BH Steel, et des petites usines de Balkan Steel en Macédoine.

En janvier 2005, Mittal Steel acquiert la société chinoise Hunan Valin, puis par une OPA l'américain, Mittal devient le premier producteur mondial d'acier (57 millions de tonnes par an), devant le franco-hispano-luxembourgeois Arcelor (42,8 Mt) et Nippon Steel (31,3 Mt). La même année Mittal Steel acquiert Kryvorizhstal (en) et monte un investissement de neuf milliards de dollars dans l'indien Jharkhand.

En 2006, elle lance une OPA pour s'emparer d'Arcelor. L’opération réussit et aboutit à la création du groupe ArcelorMittal.

Arcelor, leader mondial

Organigramme des fusions ayant abouti à Arcelor.

Arcelor est né de la fusion d'Aceralia (Espagne), d'Arbed (Belgique-Luxembourg) et d'Usinor (France), annoncée le , auquel la Commission européenne donne son accord le à condition que soient vendues des usines pour le maintien de la concurrence. Le groupe compte alors un effectif de 104 000 salariés et renouvelle l'alliance stratégique Usinor-Nippon Steel. Usinor, moteur de cette fusion, avait lui-même fusionné avec Sacilor en 1986, un ensemble privatisé en 1995 après plusieurs décennies de restructurations.

La crise du début 2003 et le fort rebond de 2004-2006

Début 2003, le marché subit une profonde dépression. Premier producteur mondial d'acier avec 42,8 millions de tonnes (qui ne représentent cependant que 4,5 % du marché mondial[4]), Arcelor reste rentable (1,9 milliard d'euros de résultat d'exploitation en 2002) mais son action, jugée ultra-cyclique, s'effondre, avec le CAC 40, qui touche un plus bas depuis dix ans. Le , en pleine crise économique causant la chute du cours de l'acier, le plan de restructuration Apollo Chaud décide la fermeture d'un petit haut fourneau à Eisenhüttenstadt et envisage celle des hauts-fourneaux de Liège et Florange, à un horizon de sept à huit ans. Il s'agit alors de faire miroiter aux actionnaires des perspectives de très forts rebonds des bénéfices. Pour faire passer la pilule côté industriel, le volet Apollo Froid prévoit en échange de centraliser les aciers pour emballage à Florange et la modernisation d'autres sites.

Mais, alors qu'il craignait des pertes en 2003, le groupe réalise 14,5 milliards d'euros de bénéfices d'exploitation au cours des trois années suivantes, son chiffre d'affaires ayant progressé de 60 %, en partie grâce à la forte reprise des prix de l'acier. En 2006, il dépasse les 40 milliards de chiffre d'affaires et 15 milliards d'excédent brut d'exploitation[5].

Le , Arcelor lance une offre d'achat sur la société canadienne Dofasco pour 4,3 milliards de dollars CA[6], puis relève son offre le , à la suite d'une offre rivale de ThyssenKrupp AG[7]. L'entreprise canadienne est achetée à un prix élevé, mais acceptable au vu des performances du secteur, dans lequel Dofasco est une référence en termes d'efficacité industrielle.

L'OPA de 2006

Ancien siège social d'ArcelorMittal à Luxembourg, racheté par la Banque & Caisse d'Epargne de l'État (BCEE).

Le , Mittal lance sur Arcelor la première offre publique d'achat hostile d'un groupe émergent sur une grande société européenne de l'histoire boursière[8]. Arcelor y fait d'abord échec : le groupe fait valoir qu'il n'a pratiquement plus de dettes, qu'il a accumulé 17,6 milliards d'euros de capitaux propres en quelques années et qu'il a déjà restructuré Usinor, Cockerill, Arbed et Aceralia, repositionnés sur des aciers haut de gamme[9]. De plus, Arcelor trouve un chevalier blanc le 26 mai : le russe Severstal accepte d'investir 12 milliards d'euros contre 30 % du capital[10].

Mais Mittal relève son offre de 44 %, cinq mois après la première mouture[11]. Le , la direction d'Arcelor change d'avis. Elle accepte cette OPA hostile, qui représente alors 26,9 milliards d'euros (40,37 euros par action Arcelor)[12].

Modèle économique dans les années 2010

La croissance de la production chinoise d'acier, multipliée par 9 entre 1989 et 2009, a fait monter les prix des matières premières, qui représentent aujourd'hui 69 %[13] des coûts de production de l'acier, contre seulement 10 % pour la main-d'œuvre. Le prix du minerai de fer a sextuplé en dix ans et celui du charbon à coke a triplé[14], ce qui a mécaniquement gonflé la valeur des stocks que les aciéristes doivent porter dans leurs usines et financer dans leurs bilans comptables.

Coût de l'acier Minerai de fer Ferrailles Charbon à coke Énergie Main d'œuvre
 % 41 15 14 12 10

Chez Arcelor, ces stocks de matière première représentent près de quatre mois de chiffre d'affaires. L'immobilisation d'argent dans ce besoin en fonds de roulement (stocks de minerai, de coke, et d'acier) n'est justifiée que si sa rentabilité dépasse le taux d'intérêt payé sur la dette, très élevé chez Mittal[15]. Le groupe a ainsi emprunté, à l'automne 2012, via une obligation « perpétuelle » au taux d'intérêt de 8,75 %[16], les créanciers jugeant sa dette[17] très élevée pour une société exposée aux variations du cycle économique : dans la sidérurgie, la construction et les constructions métalliques représentent 38 % des ventes et l'automobile 16 %[18].

Débouchés de la sidérurgie Construction Automobile Mécanique Tubes Constructions métalliques
% 27 16 14 12 11

Pour se désendetter, ArcelorMittal a préféré vendre des participations, comme celle de 30 % dans le groupe minier sud-africain Kalagadi Manganese, pour 343 millions d'euros[19], et surtout écouler une partie de ses stocks, en arrêtant progressivement la production de plusieurs sites : le haut-fourneau de Gandrange en 2009[20],[21] et en 2011[22] ceux de Liège, entrant la suppression de 1 300 emplois[23], puis Florange. À Liège, le premier ministre socialiste belge Elio Di Rupo a délégué la décision[24] à la Région wallonne, qui étudie le rachat pour 300 millions d'euros, mais sans « arrêter aucune décision dans ce sens »[25].

Ces décisions et le recul de l'activité ont permis à Arcelor de diminuer ses stocks de 12 % en trois ans, à 21,7 milliards de dollars en 2011 contre 24,7 milliards à fin 2008[26], soit trois milliards de dollars de moins à financer.

Post-fusion

En novembre 2013, ArcelorMittal acquiert avec Nippon Steel pour 1,5 milliard de dollars l'activité américaine de ThyssenKrupp, basée dans l'Alabama[27].

En septembre 2014, ArcelorMittal et Gerdau vend à Nucor, l'usine sidérurgique Gallatin, située au Kentucky pour 770 millions de dollars[28].

En juillet 2015, ArcelorMittal annonce la suppression de 2 800 emplois au Mexique, annonce faite de manière simultanée avec d'autres producteurs d'aciers au Mexique, AHMSA, DeAcero, qui annoncent eux respectivement 4 500 et 2 500 suppressions d'emplois[29]. ArcelorMittal annonce, le , la suppression de 450 postes au Liberia pour compenser ses pertes consécutives à la chute mondiale des prix du minerai de fer[30]. En juin 2016, ArcelorMittal annonce la vente de ses activités Solustil et WireSolutions, qui respectivement fabriquent de l'acier pour les constructeurs automobiles et du fil métallique et des clous, ces deux activités emploient un peu moins de 2 000 personnes en France[31].

En juin 2017, ArcelorMittal en association avec Marcegaglia, reprend le site d'Ilva, la plus grande aciérie d'Europe, en Italie, pour 1,8 milliard d'euros, via une entité qu'il contrôle à 85 %, les 15 % restant étant contrôlés par Marcegaglia[32]. En novembre 2018, pour permettre cette acquisition ArcelorMittal est contraint de vendre certains de ses activités dont ses sites de Dudelange, de Flémalle et de Tilleur, en Belgique et au Luxembourg, mais également des activités en Roumanie, en République tchèque, en Macédoine et en Italie au fonds d'investissement Liberty House[33]. En parallèle, ArcelorMittal achète, en 2018, le fabricant de trackers solaires Exosun, alors en difficulté[34].

En janvier 2020, l'entreprise annonce la création de deux sites (un à Dunkerque et un à Uckange) dans le cadre de la numérisation de l'entreprise[35]. En Italie, un mouvement de grève éclate en juin 2020 en protestation contre un plan de suppressions d’emplois prévu par ArcelorMittal. Sur les 11 000 salariés que compte le groupe dans le pays, 5 000 seraient licenciés[36].

AceraliaArbedUsine sidérurgique d'UnterwellenbornArcelorSollacSacilorUsinorUsinor-SacilorForges et aciéries du Nord et de l'EstUsinorUsinor-DenainUgitechSociété d’électrochimie, d'électrométallurgie et des aciéries électriques d'UgineCarbone SavoieSociété d'électrochimieSociété d'électrochimieArcelorMittalInternational Steel GroupLing-Temco-VoughtBethlehem SteelMittal Steel CompanyIspat International

Fin septembre 2020, ArcelorMittal annonce la vente de ses activités américaines, groupées dans ArcelorMittal USA, à Cleveland-Cliffs (en), un producteur de boulettes de minerai de fer, pour 1,4 milliard de dollars. La transaction permet au sidérurgiste de détenir 16 % du capital de Cleveland-Cliffs, mais ArcelorMittal considère cette participation comme purement financière et ne prévoit pas de demander de représentant au conseil d’administration. Les ventes d’ArcelorMittal en Amérique du Nord ont représenté en 2019 environ un quart de son chiffre d’affaires. Les actifs cédés incluent six complexes sidérurgiques, huit usines revêtement, deux usines de traitement de minerai de fer et trois unités de fabrication de coke et de charbon. La présence du sidérurgiste dans cette région se limitera au canadien Dofasco, à ArcelorMittal Mexico spécialisée dans la production d’acier à bas coût et AM/NS Calvert, sa coentreprise américaine avec Nippon Steel[37].

Jeudi 10 septembre, ArcelorMitta annonce mettre en place un plan pour faire face aux conséquences économiques de la crise sanitaire, 536 emplois seront supprimés d'ici 2026[38],[39].

Le 25 janvier 2021, ArcelorMittal signe un accord tripartie en accord avec les syndicats et l'État. ArcelorMittal a connu une baisse de son activité structurelle, renforcée par la crise sanitaire. Cet accord vise à limiter les licenciements annoncé en septembre 2020[39].

Ventes, bénéfices et capitalisation

Cotée à New York, Amsterdam, Bruxelles, Luxembourg, en Espagne, et à Paris[40], l'action monte à 65 euros en 2008, soit une capitalisation boursière d'environ cent milliards d'euros, l'une des premières du CAC 40, dopée par 2,6 milliards d'euros de rachats d'actions pour 2007 et 1,08 milliard pour 2008[41]. Revers de la médaille, le coût de l'endettement est multiplié par six dans les trois années qui suivent l'OPA de 2006[42].

Leader sur ces quatre marchés : automobile, construction, électroménager, emballage[43], ArcelorMittal livrait encore 116 millions de tonnes d'acier brut en 2007, c'est-à-dire 10 % de la production mondiale. Mais sa dette est jugée excessive par les agences spécialisées, puis notée en catégorie spéculative par Standard & Poor's[44] en août et Moody's en novembre. Pour la réduire, il se désinvestit depuis 2009[45]. Les règles financières veulent en effet que les industries très cycliques[46] comme l'acier se contentent d'un endettement « faible, voire négatif »[46], pour limiter l'effet de levier qui créent un risque purement financier.

Année 2007 2008 2009 2010 2011
Bénéfice net (mds euros) 9,2 8,3 0,050 2,3 1,75

ArcelorMittal a dégagé en 2011 un excédent brut d'exploitation de 10,1 milliards de dollars[47]. Une fois déduits les charges d'intérêt, les impôts, amortissements et provisions, son bénéfice net 2011 part du groupe est de 1,75 milliard.

Le désinvestissement s'accélère en 2012 : au troisième trimestre, le chiffre d'affaires baisse de 12,3 % sur un an, ce qui génère une perte nette de 700 millions de dollars. Sur neuf mois, le bénéfice net fond à 0,3 milliard de dollars[48]. Le dividende, qui dépassait encore le milliard de dollars en 2012, sera divisé par quatre en 2013. Le groupe maintient sa prévision d'un excédent brut d'exploitation de sept milliards de dollars pour 2012, légèrement au-dessus du plafond fixé par ses contrats de crédit[49].

Gouvernance

Arcelor Mittal, fusion inversée de Mittal Steel Company dans Arcelor, est dirigée depuis Rotterdam sur le plan opérationnel en dépit d'une incorporation au Luxembourg et de la résidence effective londonienne de Lakshmi Mittal, premier actionnaire.

Direction générale

La Direction générale est composée de huit personnes : Lakshmi Mittal (PDG), Aditya Mittal (directeur financier et Aciers plats Europe), Michel Wurth (Aciers longs), Gonzalo Urquijo (Asie, Afrique, Distribution), Sudhir Maheshwari, Lou Schorsch (Aciers plats Amériques), Peter Kukielski (Mines), Davinder Chugh (services partagés).

Conseil d'administration

La composition du conseil d'administration reflète les principes établis dans le Memorandum of Understanding signé le  : il est composé de onze directeurs.

Controverses

Manifestation des sidérurgistes ArcelorMittal à Strasbourg le 6 février 2013.

Entente sur les prix

Le  : « Le Conseil français de la concurrence a infligé une amende totale de 575,4 millions d'euros – un montant record – à onze entreprises de la sidérurgie, dont 301,7 millions à trois filiales d'ArcelorMittal, pour entente sur les prix », « Plusieurs filiales de négoce de produits sidérurgiques du groupe Arcelor, devenu depuis ArcelorMittal, ont été sanctionnées : PUM Service Acier à hauteur de 288 millions d'euros, ArcelorProfil (12,95 millions) et AMD Sud Ouest (830 000 euros). »[50],[51],[52],[53],[54].

Discrimination syndicale

Depuis début 2008, l'entreprise a été condamnée, à dix reprises, pour discrimination envers des représentants du personnel ou des membres de son personnel du fait de leur activité syndicale[55].

Fermeture des sites, droits de polluer et subventions

ArcelorMittal aurait « transformé le système des droits d'émission en une technique pour obtenir des subventions gratuites », bénéficiant d'une « montagne de quotas » de CO2 de 202 millions d'euros[56], revendus au fur et à mesure de la mise à l’arrêt temporaire des hauts fourneaux les moins rentables, à Gandrange, Liège, Charleroi, et Florange, selon un rapport d'Anna Pearson, commandé en 2009 par le Système européen d’échange des droits d'émissions de CO2.

ArcelorMittal étant concentré surtout en Europe, ces reventes ont contribué à la division par cinq depuis 2008 du prix des quotas de CO2. Cette chute a bénéficié aux centrales électriques au charbon, grosses consommatrices de quotas de CO2 car très polluantes. Elles en ont profité pour acheter du charbon américain, déclassé par le boom du gaz de schiste, accroissant leurs importations de charbon américain de 85 % au premier semestre 2012[57]. Si le prix du charbon baisse aux États-Unis et en Asie, il remonte en Europe, où le gaz de schiste n'est pas utilisé[58].

En juillet 2017, un chauffeur de camion, ancien intérimaire d'un sous-traitant de l'usine de Florange, déclare à France Bleu Lorraine avoir déversé des centaines de mètres cubes d'acide dans le crassier de l'usine sidérurgique pendant trois mois, de décembre 2016 à février 2017 et publie une vidéo[59] pour appuyer ses affirmations : « Cet homme qui témoigne sous couvert d'anonymat assure que les salariés d'ArcelorMittal qui lui donnaient l'accès au crassier savaient qu'il déversait une matière hautement dangereuse dans la nature, alors que cet acide aurait dû être recyclé dans une entreprise spécialisée, ce qui coûte beaucoup plus cher. »[60]

En avril 2018, un deuxième employé confirme les révélations du premier et publie des photos[61].

Pollution à Florange

En juin 2017, Le Républicain Lorrain publie un article où il est fait mention de centaines de mètres cubes d'acide chlorhydrique déversés pour le compte d'ArcelorMittal pendant trois mois dans la nature dans un crassier proche de la Fensch. La diffusion d'une vidéo[62] du lanceur d'alerte Karim Ben Ali lance l'affaire[63].

Les faits sont niés par ArcelorMittal et Karim Ben Ali est licencié pour « rupture de discrétion commerciale »[64]. La Direction régionale de l'environnement (Dreal) ouvre une enquête à l'été 2017 pour "atteinte à l'environnement" et conclut qu'il n'y a pas eu pollution, mais une simple "gestion irrégulière des déchets", délit qui fait ensuite l'objet de poursuites par le parquet de Thionville. La communauté d’agglomération du Val de Fensch s’est constituée partie civile et quatre associations de protection de l’environnement ont demandé à être reconnues comme victimes[65]. Le 7 septembre 2018, le parquet de Thionville conclut qu'il n'y a pas eu d'atteinte à l'environnement ni à la santé publique[66].

L'affaire a fait l'objet d'un documentaire Karim contre Mittal tourné par Pedro Brito da Fonseca en 2019 et diffusé par France 3 le 14 septembre 2020 dans la série « Les Désobéissants », consacrée aux lanceurs d'alerte en France[67].

Le , la cour d'appel rend son verdict : les poursuites à l'encontre du groupe sidérurgique sont annulées. La raison est que l'entité locale (ArcelorMittal Atlantique-Lorraine) a fusionné avec la maison mère (ArcelorMittal France) en cours de procédure (juillet 2019)[68]

Emission de gaz polluant à Fos-sur-mer

En juillet 2021, le tribunal de grande instance d’Aix-en-Provence condamne l'usine ArcellorMittal de Fos-sur-mer à verser 30.000 euros de dommages et intérêts à France Nature Environnement pour avoir enfreint la loi sur les émissions de polluants entre 2013 et 2018[69].

Les 6 et 11 août 2021, des émissions de gaz accidentelles sont rejetées par son aciérie de Fos-sur-mer. Suite à cela, la préfecture des Bouches-du-Rhône prend un arrêté afin de prescrire à ArcelorMittal des mesures d'urgence contre ce genre de rejet

Communication

Aux États-Unis

Selon le Center for Responsive Politics, les dépenses de lobbying d'ArcelorMittal aux États-Unis s'élèvent en 2017 à 1 610 000 dollars[70].

Auprès des institutions de l'Union européenne

ArcelorMittal est inscrit depuis 2009 au registre de transparence des représentants d'intérêts auprès de la Commission européenne. Il déclare en 2017 pour cette activité des dépenses annuelles d'un montant compris entre 1 500 000 et 1 750 000 euros[71].

En France

Pour l'année 2017, ArcelorMittal France indique à la Haute Autorité pour la transparence de la vie publique exercer des activités de lobbying en France, mais n'a cependant pas déclaré, comme il était légalement tenu de le faire avant le , l'ensemble de ses activités et les montants engagés[72].

Usines en France

Implantations en France.

Les deux plus importantes usines de production en activité en France, depuis la fermeture partielle ou complète des usines sidérurgiques de Denain et de Florange (anciennement Sollac), sont :

Des usines également en activité se localisent également à Desvres (62), Montataire (60), Florange (57), Mouzon (08), Basse-Indre (44), Saint-Chély-d'Apcher (48), Uckange (57) et Gandrange (57). Deux sites de R&D sont localisés à Montataire et Maizières-lès-Metz[73].

Au Luxembourg, le site d'Esch-Belval (anciennement Arbed) est le plus important site du pays.

En Espagne, les usines (anciennement Aceralia) se localisent principalement le long du golfe de Gascogne : en Asturies (Gijón, Avilés), en Navarre (Lesaka), Pays Basque (Etxebarri, Sestao, Bergara, Zumarraga, Olaberria). Les installations sont également implantées à Pedrola, Sagunto et Villaverde (Madrid)[74].

On trouve aussi des usines en Belgique, au Brésil, en Pologne, en Roumanie, en Inde, etc.

Notes et références

  1. (en) « A list of the biggest steel-producing companies in the world in 2018 », sur www.worldsteel.org (consulté le )
  2. (en-US) « ArcelorMittal », sur Fortune (consulté le ).
  3. (en) « Key financial and operational information », sur annualreview2016.arcelormittal.com (consulté le ).
  4. « Fer, aciers, sidérurgie », sur societechimiquedefrance.fr (consulté le ).
  5. « Arcelor Mittal : l'EBITDA pro forma 2006 atteint 15,272 mds$ », L'Express.
  6. Arcelor offre 4,3 milliards pour Dofasco, Le Devoir, .
  7. Thierry Lucas, Arcelor s'accroche à Dofasco, L'Usine nouvelle, .
  8. lexpress.fr : Arcelor-Mittal Le mondial de l'acier.
  9. « Mittal, un colosse aux pieds d'argile en train de flancher ? », RTBF d'après Médiapart, .
  10. Arcelor veut s'emparer du russe Severstal pour échapper à Mittal, L'Usine nouvelle.
  11. L'offre bonifiée de Mittal fait grimper le titre d'Arcelor, Le Devoir.
  12. rian.ru : Fusion Arcelor-Mittal Steel : une alliance politique.
  13. [PDF] Pascal Faure, « La filière acier en France et l'avenir du site de Florange », rapport au ministre du Redressement productif, p. 13.
  14. [PDF] Pascal Faure, « La filière acier en France et l'avenir du site de Florange », rapport au ministre du Redressement productif, p. 22.
  15. Avec un écart de taux d'intérêt de 583,4 points de base (un point de base = 0,01 %) Thomas Biesheuvel et Brooke Sutherland, « ArcelorMittal’s Debt Cut to Junk by S&P on Steel Weakness », Bloomberg LP, .
  16. Olivier Pinaud, « ArcelorMittal devra sacrifier plus que son seul dividende pour sauver sa notation », l'AGEFI, .
  17. Ingrid François-Feuerstein, « La note d'ArcelorMittal dégradée en catégorie spéculative », Les Échos, .
  18. Pascal Faure, [PDF] « La filière acier en France et l'avenir du site de Florange », rapport au ministre du Redressement productif, p. 15.
  19. Sharon Wajsbrot, « ArcelorMittal ébranlé par le poids de sa dette », Les Échos, .
  20. Mathieu Magnaudeix, « Florange arrête ses hauts fourneaux : une nouvelle affaire Gandrange », Médiapart, .
  21. En septembre 2011, 600 salariés de la division emballages de Florange sont par ailleurs priés de prendre leurs vacances et RTT.
  22. Marie Bartnik, « Florange : Nicolas Sarkozy promet un redémarrage », Le Figaro, .
  23. « ArcelorMittal supprime 1.300 emplois: "Cette fermeture est nécessaire pour la rentabilité de l’entreprise" », sudinfo.be, (lire en ligne, consulté le ).
  24. « ArcelorMittal, c'est régional : Elio Di Rupo veut éviter une cacophonie », RTBF, .
  25. « ArcelorMittal : accord sur la conciliation, la Région n'est pas repreneuse », RTBF, .
  26. ArcelorMittal, Consolidated Statement of Financial Position.
  27. ThyssenKrupp to sell U.S. plant for $1.97 billion: report, Reuters, .
  28. Robert-Jan Bartunek and James B. Kelleher, ArcelorMittal, Gerdau to sell U.S. joint venture to Nucor, Reuters, .
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  30. « Liberia: 450 licenciements chez ArcelorMittal », Le Figaro (consulté le ).
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  64. Lanceur d’alerte : « Ma vie est foutue, je suis devenu un paria », raconte Karim Ben Ali, 20 minutes, 13 janvier 2020.
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  73. Nos sociétés et nos sites
  74. Mapa plantas

Voir aussi

Articles connexes

Bibliographie

  • Valérie Astruc et Elsa Freyssenet, Florange, la tragédie de la gauche, Paris, Plon, , 243 p. (ISBN 978-2-259-22140-5, notice BnF no FRBNF43578702).
  • Rognant, Jean-Yves, et al., Où va la sidérurgie? Paris, Syros, 1977. (OCLC 461827076)
  • Rosso, François, et Anne Querrien. « Florange : Résistance en quête de soulèvement ». Multitudes, no 50, 2012 [lire en ligne].

Liens externes

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