Anne Frank

Annelies Marie Frank, plus connue sous le nom d’Anne Frank, née le à Francfort-sur-le-Main en Allemagne, sous la République de Weimar, et morte en ou à Bergen-Belsen en Allemagne nazie, est une adolescente allemande, connue pour avoir écrit un journal intime. Celui-ci est rapporté dans le livre Le Journal d'Anne Frank, écrit pendant les deux années où elle vivait cachée avec sa famille à Amsterdam, aux Pays-Bas, alors sous occupation allemande, afin d'éviter la Shoah.

Pour les articles homonymes, voir Frank.

Anne Frank
Anne Frank à l'école Montessori d'Amsterdam en 1940.
Nom de naissance Annelies Marie Frank
Naissance
Francfort-sur-le-Main, République de Weimar
Décès (à 15 ans)
Bergen-Belsen, Bergen, Troisième Reich
Auteur
Langue d’écriture Néerlandais
Genres
autobiographique

Œuvres principales

La famille quitte Francfort pour Amsterdam à la fin de l’année 1933, afin d'échapper aux persécutions nazies à l'encontre des Juifs qui se multiplient depuis l’arrivée au pouvoir d'Adolf Hitler en janvier. Alors que les dangers s'intensifient à Amsterdam occupée par les Allemands depuis , les Frank se cachent en dans un appartement secret aménagé dans l’Annexe de l'entreprise Opekta d'Otto Frank, le père. Anne a alors treize ans. Après deux ans passés dans ce refuge, où ils sont rejoints par quatre autres personnes, le groupe, sans doute trahi, est arrêté le puis déporté le [1] vers le camp d'extermination d'Auschwitz-Birkenau. Sept mois après son arrestation, Anne meurt du typhus dans le camp de Bergen-Belsen, quelques jours après sa sœur Margot Frank. Le camp est libéré par des troupes britanniques le , Amsterdam est libérée le .

Son père Otto, l'unique survivant du groupe, revient à Amsterdam à la fin de la guerre et apprend que le journal d'Anne, dans lequel elle relate sa vision des événements du jusqu'au , a été préservé. Convaincu du caractère unique de l'œuvre, Otto décide de la faire éditer: le texte original en néerlandais est publié en 1947 après avoir été expurgé de ses passages trop intimes, sous le titre Het Achterhuis: Dagboekbrieven van 12 Juni 1942 – 1 Augustus 1944 (La maison annexe : notes du journal du au en français). Décrit comme le travail d'un esprit mûr et perspicace, l'œuvre donne un point de vue intime et particulier sur la vie quotidienne pendant l'occupation nazie. Ce journal d'une adolescente au destin tragique a fait d'Anne Frank l'une des victimes emblématiques de la Shoah. Il a en effet été traduit du néerlandais dans plus de 70 langues [2] et serait le livre le plus traduit et le plus lu dans le monde après la Bible[3]. Plusieurs films, téléfilms, pièces de théâtre et opéras en ont été tirés.

Biographie

Enfance

Immeuble sur le Merwedeplein où Anne Frank vécut de 1934 à 1942.

Anne Frank, seconde fille d'Otto Heinrich Frank () et d'Edith Frank-Holländer (), naît le à Francfort-sur-le-Main en Allemagne. Elle a une sœur prénommée Margot (). Son nom de naissance est Annelies Marie, mais pour sa famille et ses amis, elle est simplement « Anne ». Son père l'appelle parfois « Annelein » (« petite Anne »). La famille vit dans une communauté mixte de citoyens juifs et non-juifs, et les enfants grandissent en côtoyant des amis de confession catholique, protestante et juive. Les Frank sont juifs réformistes, pratiquant beaucoup des traditions de la foi juive, sans observer l'ensemble des coutumes. Dans la famille, Edith est la plus dévouée à sa foi. Otto Frank, ancien officier allemand décoré pendant la Première Guerre mondiale, veut poursuivre ses études et possède une importante bibliothèque ; les deux parents encouragent leurs filles à lire. En , les élections pour renouveler le conseil municipal de Francfort voient le parti nazi d'Adolf Hitler l'emporter. Des manifestations antisémites ont immédiatement lieu, et les Frank commencent à craindre pour leur sécurité s'ils restent en Allemagne. Plus tard la même année, Edith et les enfants se rendent à Aix-la-Chapelle pour habiter avec Rosa Holländer, la mère d'Edith. Otto Frank reste à Francfort, mais après avoir reçu une offre pour démarrer une affaire à Amsterdam, il s'y rend pour organiser la société et préparer la venue de sa famille.

Otto commence à travailler chez Opekta Werke, une société qui vend la pectine extraite des fruits. Edith arrive en novembre et trouve un appartement à Merwedeplein dans la banlieue sud d'Amsterdam. Margot arrive en decembre à Amsterdam et Anne en [4], et les deux filles sont inscrites à l'école ; Margot dans une école publique et Anne dans une école montessorienne. Elles apprennent le néerlandais, s’adaptent rapidement à la vie aux Pays-Bas et elles se font des amies[5]. Margot montre ses facultés en arithmétique et Anne découvre ses aptitudes à la lecture et l'écriture. Son amie Hannah Goslar se rappellera plus tard que pendant sa tendre enfance, Anne écrivait régulièrement, cachant ses écrits avec sa main et refusant de discuter du contenu de ceux-ci. Ces écrits précoces n'ont pas traversé l'histoire et ont été égarés. Anne et Margot ont deux personnalités bien distinctes ; Margot est maniérée, réservée et studieuse tandis qu'Anne est expressive, énergique et extravertie. En 1938, Otto Frank démarre une seconde affaire en partenariat avec Hermann van Pels, un boucher qui avait fui Osnabrück en Allemagne avec sa famille. En 1939, la mère d'Edith vient vivre avec les Frank et reste avec eux jusqu'à sa mort en . En , l'Allemagne envahit les Pays-Bas. Le gouvernement d'occupation commence à persécuter les Juifs en instaurant des lois répressives et discriminatoires, l'inscription obligatoire et la ségrégation des Juifs s'ensuivent rapidement. Margot et Anne excellent alors dans leurs études et ont de nombreux amis, mais l'application d'un décret statuant que les enfants juifs ne peuvent suivre des cours que dans des écoles juives, elles sont contraintes de s'inscrire au lycée juif.

Avant de se rendre dans l’Annexe

Étoile jaune que tous les juifs devaient porter pendant l'occupation des nazis à partir de 1942 en France ou aux Pays-Bas.

Pour son treizième anniversaire le , Anne reçoit un carnet qu'elle avait montré à son père dans un magasin quelques jours plus tôt. Lorsqu'elle écrit, elle s'adresse à « Kitty », une amie imaginaire. Bien que ce soit un livre d'autographe, relié avec un morceau de tissu rouge et blanc et muni d'une petite fermeture à l'avant, Anne décide de l'utiliser comme journal. Elle commence à y écrire presque immédiatement, se décrivant personnellement, décrivant sa famille et ses amis, sa vie à l'école, ses « admirateurs » et les endroits du voisinage qu'elle aime visiter. Si ces premiers écrits montrent que sa vie est celle d'une écolière typique, ils abordent également les changements dont Anne est témoin depuis le début de l'occupation allemande. Quelques références sont apparemment occasionnelles et non soulignées. Néanmoins en quelques passages, Anne fournit plus de détails sur l'oppression grandissante. Par exemple, elle écrit à propos de l'étoile jaune que les Juifs sont obligés de porter en public, et liste quelques restrictions et persécutions qui bouleversèrent la vie de la population juive d'Amsterdam.

Le , Margot reçoit un avis de mobilisation du Bureau central de l’immigration juive (Zentralstelle für jüdische Auswanderung) lui ordonnant de se présenter pour être relogée dans un camp de travail en Allemagne. On explique alors à Anne le plan qu'Otto a préparé avec ses employés les plus fidèles et dont Margot avait eu connaissance depuis quelque temps : la famille va se cacher dans des pièces au-dessus et à l'arrière des bureaux de la société Opekta sur le Prinsengracht, une rue le long d'un des canaux d'Amsterdam.

Sa vie dans l'Annexe

Image externe
Image 3D de la maison d'Anne Frank; les parties visibles se trouvaient à l'avant (gauche de l'image), ainsi que le rez-de-chaussée et le premier étage à l'arrière. Les trois niveaux supérieurs de l’Annexe étaient cachés. Le passage caché correspond au no 98 sur le plan.
Façade de l'immeuble de la société Opekta sur le Prinsengracht en 2002. Les bureaux d'Otto Frank se situaient à l'avant du bâtiment tandis que l'Annexe se trouvait à l'arrière.

Le matin du [6], la famille va s'installer dans la cachette. Leur appartement est laissé dans un désordre apparent pour donner l'impression qu'ils sont partis soudainement, et Otto laisse une note indiquant qu'ils sont allés en Suisse. La nécessité du secret de l'opération les contraint à abandonner le chat d'Anne, Moortje. Comme les Juifs n'ont pas le droit d'utiliser les transports publics, ils doivent marcher pendant plusieurs kilomètres depuis leur appartement, chacun revêtant plusieurs couches de vêtements pour qu'on ne s'aperçoive pas qu'ils transportent des valises. L'Annexe (Achterhuis) est un espace à trois niveaux à l'arrière du bâtiment auquel on accède par un palier situé au-dessus des bureaux de la société Opekta. Au premier niveau se trouvent deux petites pièces avec une salle de bains et des toilettes adjacentes. Au-dessus il y a un vaste espace ouvert avec une petite pièce adjacente. Depuis cette petite pièce, une échelle donne sur le grenier. La porte de l’Annexe fut par la suite cachée par une bibliothèque pour éviter qu'elle ne soit découverte. L'immeuble principal, situé à un bloc de Westerkerk est un vieil immeuble typique des quartiers ouest d'Amsterdam.

Victor Kugler, Johannes Kleiman, Miep Gies et Bep Voskuijl sont les seuls employés qui savent que la famille Frank se cache. Eux quatre, ainsi que Jan Gies, mari de Miep, et Johannes Hendrik Voskuijl, père de Bep, aident les clandestins pendant la durée de leur confinement. Ils sont le seul contact entre les occupants de l'Annexe et le monde extérieur ; ils les tiennent au courant des nouvelles de la guerre et des événements politiques. Ils subviennent à tous leurs besoins, assurent leur sécurité et les ravitaillent en nourriture, une tâche de plus en plus difficile à mesure que le temps passe. Anne évoque dans son journal leur dévouement et leurs efforts pour garder le moral des occupants de l'Annexe pendant les moments les plus dangereux. Ils sont tous conscients du fait qu'ils encourent la peine de mort s’ils sont pris à cacher des Juifs. Dans la journée, les clandestins doivent se montrer très prudents et rester silencieux afin que le personnel des bureaux ne les entende pas. À midi, lorsque les employés rentrent chez eux, les protecteurs se rendent souvent à l’Annexe pour y prendre leur repas. Les clandestins attendent toujours leur visite avec impatience.

À l'avant-plan, le centre d'accueil du Musée Anne Frank ; l'Annexe est la maison au centre avec un toit en pente. Vue depuis le clocher de l'église Westerkerk.
Photographie prise depuis la lucarne du grenier de l’Annexe. Le marronnier que pouvait voir Anne Frank est tombé en août 2010[7].

Le , la famille Frank est rejointe par la famille van Pels (rebaptisée « Van Daan » dans le livre  la plupart des noms ayant été modifiés, hormis la famille Frank) : Hermann, Augusta ou Auguste[8] (rebaptisée Petronella), et leur fils Peter âgé de 16 ans, puis en novembre par Fritz Pfeffer, un dentiste et ami de la famille. Anne écrit son plaisir d'avoir de nouvelles personnes à qui parler, mais des tensions surviennent rapidement dans le groupe, forcé de vivre dans un environnement restreint. Après avoir partagé sa chambre avec Pfeffer, elle le trouve insupportable, et elle se dispute avec Augusta, qu'elle considère comme une idiote. Ses relations avec sa mère sont également tendues et Anne écrit qu'elles ont peu de choses en commun, sa mère étant trop distante. Bien qu'elle ait parfois eu des disputes avec Margot, elle écrit à propos du lien inattendu qui se développa entre elles, bien qu'elle reste émotionnellement plus proche de son père. Elle évoque sa relation avec Peter.

Anne passe l'essentiel de son temps à lire et étudier, tout en continuant à écrire son journal. En plus de fournir une description des événements dans leur ordre chronologique, elle écrit également à propos de ses sentiments, sa peur de vivre cachée, ses croyances, ses ambitions parmi lesquelles celle de devenir journaliste et écrivain, des thèmes qu'elle ne pense pouvoir partager avec personne. À mesure que sa confiance dans son style d'écriture grandit et qu'elle devient plus mûre, les sujets qu'elle aborde deviennent plus abstraits, comme sa croyance en Dieu et la manière dont elle définit la nature humaine.

Jusqu'au printemps 1944, Anne écrit ses lettres pour elle seule, jusqu'au moment où elle entend, à la radio de Londres, le ministre de l'Éducation du gouvernement néerlandais en exil dire qu'après la guerre il faudrait rassembler et publier tout ce qui avait trait aux souffrances du peuple néerlandais pendant l'occupation allemande. Il cite à titre d'exemple, entre autres, les journaux intimes. Frappée par ce discours, Anne décide de publier un livre après la guerre, son journal devant servir de base. Elle entame alors un travail de réécriture, corrigeant ou supprimant les passages qu'elle juge peu intéressants, et en ajoutant d'autres en puisant dans sa mémoire[9]. Parallèlement, elle continue à écrire régulièrement son journal original, jusqu'à sa dernière lettre qui date du .

Arrestation et déportation

Mémorial d'Anne et Margot Frank sur le site de Bergen-Belsen, garni d'hommages sous forme de fleurs et de dessins.

Le , entre 10 h et 10 h 30, l'Annexe est découverte par le Sicherheitsdienst (les services de sécurité de la police allemande, dits aussi Grüne Polizei (Police Verte) soit sur l’indication d'un informateur qui n'a jamais pu être identifié formellement[10],[11], soit à la suite d'une descente de police visant d'autres activités « illicites »[12]. Mené par le Schutzstaffel Oberscharführer (sous-officier SS) Karl Silberbauer du Sicherheitsdienst, le groupe comprend au moins trois membres hollandais au service de la police allemande, en civil mais armés. Lorsque Silberbauer entre dans la maison, il semble savoir précisément où il doit se rendre. Il se dirige droit vers la « porte-bibliothèque » pivotante qui cache la porte d'accès à l'Annexe et exige qu'on l'ouvre. Silberbauer poste quelques hommes dans l'Annexe en attendant l'arrivée d'un véhicule pour emmener les clandestins. Alors qu'il interroge Otto Frank, Silberbauer voit une sacoche en cuir dont il vide le contenu, sans doute avec l'idée d'y trouver des bijoux. Elle ne contient que des feuilles de papier et divers livres. Parmi eux se trouve le journal d'Anne. Le SS demande alors à Otto, s'il se trouve dans la cachette quelques bijoux ou de la monnaie. Otto lui indique alors de la main les meubles contenant les quelques bijoux et monnaies en leur possession. Silberbauer poursuit son interrogatoire en demandant ensuite depuis quand ils vivent reclus dans leur cachette. « Deux ans » lui répond-on. Devant l'incrédulité du SS face à une telle durée, Otto fait remarquer alors, sur le mur à côté de l'officier, de nombreux traits horizontaux marqués à l'encre violette. Ces diverses lignes étaient datées depuis le début de leur cachette en 1942 et représentaient les tailles successives de Margot et d'Anne. Alors que le sous-officier indique à voix haute qu'il octroie cinq minutes aux clandestins pour réunir leurs affaires, il continue de parler avec Otto et est particulièrement surpris d'apprendre que ce dernier est un vétéran de la Grande Guerre, avec le grade d'officier dans l'armée de terre allemande au moment de l'armistice de 1918.

Toutefois, selon une étude publiée en 2016 par la Maison d'Anne Frank, il se pourrait que les personnes dénoncées à la police ne fussent pas les Frank. Il y avait dans l'immeuble des trafiquants de coupons illégaux d'alimentation, qui, d'ailleurs, en fournissaient aux Frank. De plus, la compagnie employait du personnel non déclaré. « Une compagnie où des gens travaillaient illégalement et où deux représentants de commerce avaient été arrêtés pour trafic de coupons d'alimentation courait évidemment le risque d'attirer l'attention des autorités », lit-on dans cette étude, qui relève encore que les policiers qui découvrirent la famille Frank n'étaient pas occupés en général à la traque des Juifs, mais à des enquêtes sur des affaires de monnaie, de garanties financières et de bijouterie[13].

Les occupants de l'Annexe sont embarqués dans des camions et emmenés pour être interrogés. Victor Kugler et Johannes Kleiman sont emmenés puis emprisonnés, tandis que Miep Gies et Bep Voskuijl ne sont pas interpellées. Plus tard, elles reviennent à l'Annexe où elles trouvent le journal et les écrits d'Anne, plus de 300 pages manuscrites, éparpillées sur le sol. Elles les récupèrent ainsi que plusieurs albums de famille et Miep cache le tout dans le tiroir de son bureau, projetant de les rendre à Anne après la guerre. Les clandestins sont transportés au quartier général de la Gestapo où ils sont interrogés et détenus toute la nuit. Le , ils sont transférés à la Huis van Bewaring (maison de détention), une prison surpeuplée sur le Weteringschans[14]. Deux jours plus tard les huit prisonniers sont transportés à Westerbork (camp de regroupement et de transit), situé aux Pays-Bas. À l'époque, plus de 100 000 Juifs y transitent. Ayant été arrêtés alors qu'ils se cachaient, ils sont considérés comme criminels et sont donc envoyés aux baraquements disciplinaires pour y réaliser de lourds travaux[15]. Dans la journée, ils doivent ouvrir des piles et en retirer le métal. C’est un travail salissant et le métal est nocif, mais les prisonniers ont le droit de se parler et Anne et Peter restent la plupart du temps ensemble dès qu'ils en ont la possibilité.

Le , le groupe est déporté avec ce qui fut le dernier convoi de Westerbork pour le camp d'extermination d'Auschwitz, où ils arrivent dans la nuit du 5 au après un voyage de trois jours. Les prisonniers reçoivent l’ordre de laisser leurs bagages dans le train. Sur place, tous sont séparés selon leur sexe, de sorte que les femmes et les hommes ainsi séparés ne se revirent jamais. Otto Frank est alors séparé de sa femme et de ses filles : « Jamais je n'oublierai le regard de Margot », dira-t-il plus tard. Sur les 1 019 passagers du convoi, 549 personnes dont la totalité des enfants âgés de moins de quinze ans, sont envoyés directement dans les chambres à gaz. Anne, qui a fêté ses quinze ans trois mois plus tôt, est épargnée et, bien que tous les membres de l'Annexe aient survécu à cette sélection, Anne crut alors que son père avait été tué. Avec d'autres femmes non sélectionnées pour une mort immédiate, Anne est forcée de se dévêtir pour être désinfectée, avoir sa tête rasée au plus court et enfin être tatouée avec un numéro d'identification sur son bras. Edith, Margot et Anne sont ensemble dans la même baraque, tandis qu'Augusta se trouve sans doute dans une autre partie du camp. Bloeme Evers-Emden parle parfois avec elles, qu’elles connaissaient du lycée juif d’Amsterdam. Après la guerre, elle déclare : « Il m’est arrivé de leur parler. Elles étaient toujours ensemble, la mère et ses deux filles. Les irritations que l’on devine dans le Journal avaient complètement disparu, par suite des circonstances. Il fallait survivre. Elles étaient toujours toutes les trois et elles se sont sûrement beaucoup soutenues mutuellement. » Le jour, les femmes sont utilisées comme travailleuses esclaves ; la nuit, elles sont enfermées dans les baraquements bondés et glaciaux. Les maladies foisonnent et Anne devient sérieusement infectée par la gale. Otto, Fritz, Hermann et Peter restent ensemble. Peter a de la chance, il obtient une place au bureau de poste du camp. Les gardes et les prisonniers non-juifs ont le droit de recevoir du courrier. Ce poste lui permet de se procurer un peu de nourriture supplémentaire de temps en temps.

Le , devant l'avancée de l'Armée rouge, les SS décident d'évacuer une partie du camp afin de diriger vers l’Allemagne les prisonniers qui sont encore capables de travailler. De nouvelles sélections commencent alors parmi les femmes en vue de les déplacer à Bergen-Belsen. Plus de 8 000 d'entre elles, dont Anne et Margot, sont ainsi déplacées. Restée seule à Auschwitz, Edith tombe malade et est transférée fin novembre à l’hôpital du camp. « Je dormais à côté d’elle, se souvient Rosa de Winter. Elle était très faible et avait cessé de s’alimenter. Elle n’avait plus tous ses esprits. Tout ce qu’on lui donnait à manger, elle le fourrait sous sa couverture, expliquant qu’elle le mettait de côté pour son mari, parce qu’il en avait besoin et le pain a fini par moisir. Je ne sais pas si elle était si affaiblie parce qu’elle mourait de faim, ou si elle avait cessé de manger parce qu’elle n’en avait plus force. Il n’y avait plus moyen de parler »[16]. Après un voyage en train de trois jours, Margot et Anne arrivent exténuées à Bergen-Belsen. Le nombre de prisonniers venant d’autres camps ne cesse d’augmenter. Le camp est déjà surpeuplé lorsqu’elles arrivent. Elles sont tout d’abord abritées par des tentes dressées pour parer à l'afflux des prisonnières, mais lorsque quelques jours après leur arrivée une tempête éclate, toutes les tentes sont détruites. Elles rejoignent alors les baraques où sont entasséent toujours plus de détenues. On les fait travailler au recyclage de vieilles chaussures qui affluent de toute l'Allemagne[17]. À mesure que la population du camp augmente, le taux de mortalité dû aux nombreuses maladies augmente également.

Le camp est libéré le 15 avril 1945, un à deux mois après la mort d'Anne. Amsterdam est une des dernières villes libérées, le 5 mai 1945.

Fin novembre, un nouveau convoi arrive d’Auschwitz. Parmi les prisonnières se trouve Augusta. Elle retrouve Margot et Anne. Mais après quelques mois, on lui fait quitter le camp pour celui de Raguhn, qui fait partie du camp de concentration de Buchenwald. Puis de Raguhn, elle est transférée à Theresienstadt. Elle meurt quelque part sur le trajet entre l’Allemagne et la Tchécoslovaquie, entre le et le . À Bergen-Belsen, Anne est brièvement réunie avec deux amies, Hanneli Goslar (surnommée « Lies » dans le journal) et Nanette Blitz, qui survivront toutes deux à la guerre. Blitz décrivit par la suite Anne comme étant chauve, tremblante, les traits émaciés. Goslar dit que bien qu'Anne ait été malade, elle lui dit qu'elle était plus inquiète pour Margot, dont la maladie semblait plus sérieuse qui la faisait rester allongée sur sa couchette, trop faible pour marcher. Anne leur dit également qu'elle pensait que leurs parents étaient morts. Hanneli avait déjà passé un an à Bergen-Belsen, mais elle se trouvait dans une autre partie du camp. Lorsque Augusta lui apprend qu'Anne est là, elle est étonnée car elle la croyait en Suisse avec sa famille. Elle souhaite vivement rencontrer son amie, mais pour cela elle doit ruser, les différentes parties du camp étant séparées par des bottes de paille, des grilles et des fils barbelés. Les deux amies parviennent finalement à se parler à travers les barrières, mais elles ne peuvent se voir. Elles pleurent beaucoup lors de leur première rencontre. Anne raconte qu'elle est rasée et qu'elle a beaucoup maigri. Elle craint que ses parents ne soient morts. Lorsqu'elles se rencontrent de nouveau, Hanneli a apporté un paquet pour Anne, contenant des vêtements et de la nourriture. Elle le jette par-dessus la grille. Elle entend Anne hurler. Anne lui dit en pleurant qu'une autre détenue s'est emparée du paquet. Hanneli lui promet de lui apporter un autre paquet le lendemain. C'est ce qu'elle fait et cette fois, Anne l'attrape. Elles se rencontrent encore quelquefois, mais vers la fin du mois de , Anne change de baraque et dès lors elles ne se voient plus.

Durant les premiers mois de 1945, il neige souvent à Bergen-Belsen et Anne et Margot souffrent du froid. Il arrive qu'elles soient privées de nourriture pendant de longues périodes. Dans leur baraque, elles se trouvent près de la porte et sont exposées aux courants d'air. Elles n'ont plus de vêtements chauds et régulièrement, on les entend demander que l'on ferme la porte, étant trop faibles pour se lever pour le faire elles-mêmes. En , une épidémie de typhus, une maladie contagieuse propagée par les poux, se propage dans le camp, tuant environ 17 000 prisonniers. La nourriture est insuffisante et les conditions d’hygiène sont dramatiques. Des témoins certifièrent que Margot tomba de sa couchette par suite de son état de faiblesse extrême et succomba au choc, et que quelques jours plus tard Anne mourut à son tour. Ils estiment que ceci se passa quelques semaines avant que le camp ne soit libéré par les troupes britanniques le , et bien que les dates exactes n'aient pas été conservées, il est généralement reconnu que cela eut lieu entre la fin février et le milieu du mois de mars. Lors de ses derniers jours, c'est Gena Turgel, une autre déportée, qui prit soin d'elle[18]. Les corps des deux jeunes filles se trouvent sûrement dans la fosse commune de Bergen-Belsen.

Après la guerre, il fut estimé que sur les 110 000 Juifs déportés des Pays-Bas pendant l'occupation nazie, seuls 5 000 ont survécu.

Devenir des autres membres de l'annexe

  • Hermann van Pels (Van Daan) fut, selon la Croix-Rouge, gazé le jour même de son arrivée le à Auschwitz[19]. Selon d'autres sources, il aurait été épargné par la première sélection et aurait été tué plus tard[20]. Il avait 46 ans.
  • Fritz Pfeffer (Albert Dussel) fut transféré d'Auschwitz au camp de Neuengamme où il décéda à l’infirmerie le à l'âge de 55 ans.
  • Edith Frank, la mère d’Anne et Margot, tomba malade et mourut de faim et d'épuisement à l'infirmerie d'Auschwitz le . Elle avait 44 ans.
  • Margot Frank, la sœur ainée, meurt fin février 1945 au camp de concentration de Bergen-Belsen. Elle avait 19 ans.
  • Peter van Pels fut transféré d'Auschwitz au camp de Mauthausen en Autriche, où il arriva le après un voyage exténuant. Quatre jours plus tard, il est affecté à un groupe de travailleurs à l'extérieur du camp. Le 11 avril 1945, il est envoyé au baraquement des malades où on perd sa trace. Peter van Pels y est mort entre le 11 avril 1945 et le 5 mai 1945. La Croix-Rouge fixera néanmoins son décès au 5 mai 1945, jour de la libération du camp par la 11e division blindée américaine. Peter avait 18 ans.
  • Augusta van Pels (Van Daan) mourut en Allemagne ou en Tchécoslovaquie entre le et le , soit en route vers le camp de Theresienstadt, soit après y être arrivée[21]. Elle avait 44 ans.
  • Otto Frank, le père d'Anne et Margot, survécut au camp d'extermination d'Auschwitz. Il décéda à Bâle (Suisse) en 1980 à l'âge de 91 ans.

Débat sur la date de sa mort

Une étude réalisée en 2015 par des historiens travaillant pour l'institution Maison Anne Frank avancent d'au moins un mois la date de la mort des deux sœurs. Cette institution déclare que « le jour de leur mort a plus probablement eu lieu en février ». Elles souffraient du typhus dès la fin du mois de janvier. Or la « plupart des décès dus au typhus ont lieu douze jours après l'apparition des premiers symptômes », d'après l'Institut néerlandais pour la santé publique. « Il est donc improbable qu'elles aient survécu jusqu'à la fin du mois de mars », comme on le pensait jusque-là[22].

Le Journal d'Anne Frank

Publication

Le livre original avec la photo d'Anne Frank.

Otto Frank survit au camp d'Auschwitz et est libéré par l'Armée rouge le . Il revient à Amsterdam et cherche à savoir ce que sont devenues ses filles. Il garde espoir de les retrouver. Pendant le voyage à Amsterdam il est informé que sa femme est morte à Auschwitz et que ses filles avaient été transférées à Bergen-Belsen. Finalement, Janny Brandes-Brilleslijper et sa sœur Lin qui avaient connu les filles à Bergen-Belsen ont confirmé la mort d'Anne et Margot en [23]. C'est seulement à ce moment que Miep lui donne le journal d'Anne qu'elle avait réussi à sauver. Otto le lit et expliquera plus tard qu'il ne s'était pas rendu compte qu'Anne avait conservé une trace aussi précise et bien écrite du temps qu'ils avaient passé ensemble. Sachant qu'Anne désirait devenir écrivain, il commence à envisager de le publier. Quand on lui demanda plusieurs années plus tard quelle avait été sa première réaction, il dit simplement : « Je ne savais pas que ma petite Anne était aussi profonde[24]. »

Le journal d'Anne débute avec l'expression privée de ses pensées et elle y écrit plusieurs fois qu'elle n'autoriserait jamais personne à le lire. Il décrit sa vie de manière candide, ses familles et ses compagnons, leur situation, tout en commençant à reconnaître les ambitions de son auteure d'écrire et publier des œuvres de fiction. Au printemps 1944, à la suite de l'émission de Radio Londres au cours de laquelle elle entendit le ministre de l'Éducation du gouvernement néerlandais en exil dire que lorsque la guerre serait terminée, il rendrait publics les témoignages de l'oppression du peuple néerlandais sous l'occupation allemande, elle commença à corriger ses écrits, supprimant des sections, en réécrivant d'autres, dans le but de les publier. Son journal original fut agrémenté de plusieurs autres carnets de notes et feuilles volantes. Elle créa des pseudonymes pour les membres de l'Annexe et les personnes qui les avaient aidés. La famille van Pels devint Hermann, Petronella, et Peter van Daan, et Fritz Pfeffer devint Albert Düssell. Otto utilisa son journal original, connu sous le nom de « version A », et la version corrigée, connue sous le nom de « version B », pour produire la première publication du journal. Il supprime certains passages, principalement ceux parlant de sa femme dans des termes peu flatteurs, ainsi que des sections décrivant la puberté[25] d'Anne ainsi que son attirance pour d'autres jeunes filles[26],[27],[28]. Bien qu'il ait restauré les identités véritables des membres de sa famille, il ne modifie pas les autres pseudonymes.

Otto donne le journal à l'historienne Annie Romein-Verschoor, qui essaye sans succès de le publier. Elle le donne alors à son mari Jan Romein, qui écrivit un article au sujet du journal intitulé « Kinderstem » (« La Voix d'un Enfant »), publié dans le quotidien Het Parool le . Il écrit que le journal « bégayé par la voix d'un enfant, incarne toute la cruauté du fascisme, plus que toutes les preuves que le procès de Nuremberg ait pu réunir[29]. » Son article attire l'attention d'éditeurs, et le journal est publié en 1947, suivi d'une seconde publication en 1950. La première version américaine est publiée en 1952 sous le titre Anne Frank: The Diary of a Young Girl (Anne Frank : Le Journal d'une jeune fille). Une pièce basée sur le journal, par Frances Goodrich et Albert Hackett, est présentée en première à New York le avant de gagner plus tard le prix Pulitzer dans la catégorie Drames. Elle est suivie en 1959 par le film The Diary of Anne Frank (Le Journal d'Anne Frank), qui est un succès critique et commercial. Au fil des années la popularité du journal grandit et dans plusieurs écoles, en particulier aux États-Unis, il est intégré dans le programme scolaire, faisant ainsi découvrir Anne Frank à de nouvelles générations de lecteurs.

En 1986, l'Institut National des Documents de Guerre des Pays-Bas publia une édition critique du journal. Elle incluait des comparaisons de toutes les versions connues, publiées. Il incluait aussi des commentaires certifiant l'authenticité du journal ainsi que des informations historiques supplémentaires sur la famille Frank et le journal lui-même.

En 1999, Cornelis Suijk, un ancien directeur de la fondation Anne-Frank et président du centre américain pour l'éducation sur la Shoah, annonça qu'il était en possession de cinq pages qui avaient été enlevées du journal par M. Frank avant sa publication ; Suijk déclara qu'Otto Frank lui avait donné ces pages avant sa mort en 1980. Les passages manquants du journal contenaient des remarques critiques d'Anne par rapport aux tensions entre ses parents, et montrent le peu d'affection d'Anne envers sa mère[30].

Une controverse apparut quand Suijk réclama ses droits de publication sur les cinq pages et voulut les vendre pour collecter de l'argent pour sa fondation américaine. L'Institut National des Documents de Guerre des Pays-Bas, le précédent propriétaire du manuscrit, réclama la restitution des pages en question. En 2000, le ministre hollandais de l'Éducation, de la Culture et des Sciences conclut un accord avec la fondation de Suijk en lui versant 300 000 USD et les pages furent rendues en 2001. Depuis lors, elles ont été incluses dans les nouvelles éditions du journal.

Éloges

Reproduction de l'étagère qui cachait l'entrée de l'Annexe, dans la Maison Anne Frank à Amsterdam.

Dans son introduction de la première publication américaine du journal, Eleanor Roosevelt le décrivit comme « un des plus sages et bouleversants témoignages sur la guerre et son impact sur les êtres humains que j'aie jamais lu ». L'écrivain russe Ilya Ehrenbourg dit plus tard : « une voix parle pour six millions d'autres – la voix non pas d'un sage ou d'un poète mais d'une petite fille ordinaire. » À mesure que la stature d'Anne Frank en tant qu'écrivain et humaniste s'affirmait, on parla d'elle de manière spécifique comme de l'un des symboles de la Shoah et plus généralement comme le symbole de la persécution. Hillary Clinton, dans le discours qu'elle prononça lorsqu'elle reçut le prix humanitaire Elie-Wiesel en 1994, lut Le Journal d'Anne Frank et parla d'elle comme « nous éveillant à la folie de l'indifférence et au terrible prix qu'elle faisait peser sur notre jeunesse », que Clinton reliait aux événements alors en cours à Sarajevo, en Somalie et au Rwanda[31].

Après avoir reçu un prix humanitaire de la Fondation Anne-Frank en 1994, Nelson Mandela, s'adressant à la foule à Johannesbourg, déclara qu'il avait lu Le Journal d'Anne Frank pendant son emprisonnement et que celui-ci lui avait donné beaucoup de courage. Il compara la lutte d'Anne Frank contre le nazisme avec sa lutte contre l'Apartheid, décrivant un parallélisme entre les deux philosophies avec le commentaire « parce que ces croyances sont évidemment fausses, et parce qu'elles étaient, et seront toujours, défiées par des personnes semblables à Anne Frank, elles sont vouées à l'échec[32] ».

Le journal a aussi été reconnu pour ses qualités littéraires. Commentant le style d'écriture d'Anne Frank, le dramaturge Meyer Levin, qui travailla avec Otto Frank sur la mise au point d'un drame basé sur le journal peu de temps après sa publication[33], loua sa capacité à « entretenir la tension d'une nouvelle bien construite », tandis que le poète John Berryman écrivit qu'il s'agissait d'une description unique, non seulement de l'adolescence mais aussi « du processus mystérieux et fondamental d'un enfant devenant adulte comme si cela était en train de se dérouler ». Sa biographe Melissa Müller dit qu'elle écrivait « dans un style précis, économique et confiant époustouflant d'honnêteté ». Son écriture est principalement une étude de caractères et elle examine chaque personne de son cercle avec un regard judicieux et intransigeant. Elle est parfois cruelle et souvent biaisée, en particulier dans sa description de Fritz Pfeffer et de sa propre mère. Müller explique qu'elle canalisa les sautes d'humeur normales de l'adolescence par ses écrits. Son examen personnel et celui de son entourage est soutenu pendant une longue période de manière très critique, analytique et introspective, et dans des moments de frustration elle dépeint la bataille intérieure dont elle fait l'objet entre la « bonne Anne » qu'elle voudrait être, et la « mauvaise Anne » qu'elle pense incarner. Otto Frank rappela plus tard son éditeur pour lui expliquer la raison pour laquelle il pensait que le journal avait été lu par tant de monde ; selon lui « le journal aborde tant d'étapes de la vie que chaque lecteur peut y trouver quelque chose qui l'émouvra personnellement ».

En , Time Magazine publia une édition spéciale intitulée TIME 100 : Heroes & Icons of the 20th century ; une liste des politiciens, artistes, innovateurs, scientifiques et personnalités les plus influentes du XXe siècle. Anne Frank fut choisie pour en faire partie. L'écrivain Roger Rosenblatt, auteur de Children of War, écrivit le passage consacré à Anne Frank[34] dans lequel il décrit son héritage : « Les passions déchaînées par ce livre suggèrent qu'Anne Frank appartient à tous, qu'elle s'est élevée au-dessus de la Shoah, du judaïsme, de la féminité et du bien, pour devenir une icône du monde moderne — la moralité individuelle assaillie par le mécanisme de la destruction, insistant sur le droit de vivre, questionnant et espérant pour le futur de la condition humaine. »

Controverses et action judiciaire

Son authenticité ayant été contestée par l'historien Pierre Vidal-Naquet [réf. nécessaire] et l'anthropologue Claude Karnoouh[35] (ils n’en contestent pas l’existence, mais affirment que son père l’a réécrit, supprimant les passages intimes et en rajoutant d’autres), le Journal d’Anne Frank est devenu un enjeu politique entre les défenseurs du devoir de mémoire envers la Shoah et les négationnistes, qui incitèrent Teresien da Silva à déclarer en 1999 : « Pour beaucoup de mouvements politiques d’extrême droite, Anne s’avère être un obstacle. Son témoignage personnel de la persécution des Juifs et sa mort dans un camp de concentration empêchent la réhabilitation du national socialisme. »

Depuis les années 1970, la négation de la Shoah constitue un crime dans plusieurs pays d’Europe, dont l’Allemagne, et la loi a été utilisée pour prévenir une recrudescence des activités néo-nazies.

Mais les contestations des négationnistes n'ont pas attendu les doutes des historiens sur l'authenticité du texte : dès 1958, Simon Wiesenthal fut défié par un groupe de manifestants lors de la représentation théâtrale du Journal d'Anne Frank à Vienne, de prouver qu'Anne a bien existé, en retrouvant l’homme qui l’avait arrêtée. Wiesenthal commença à chercher Karl Silberbauer et le trouva en 1963. Lors de son interview, Silberbauer admit directement son rôle, et identifia Anne Frank à partir d’une photographie comme étant l’une des personnes arrêtées. Il fournit un compte rendu complet des événements et se rappela qu’il avait vidé une valisette pleine de papiers sur le sol. Ses déclarations corroborèrent la version des événements qui avait précédemment été présentée par des témoins oculaires comme Otto Frank. Aucune charge ne put être retenue contre Silberbauer, qui n'avait fait que suivre les ordres. Les informations qu’il donna ne permirent pas à Wiesenthal de trouver le dénonciateur de la famille Frank, qui reste une énigme pour les historiens[11].

À Lübeck en 1959, Otto Frank attaqua en justice Lothar Stielau, un professeur d'école, ancien membre des Jeunesses hitlériennes, qui avait publié un prospectus scolaire décrivant le journal comme une contrefaçon. La Cour de justice examina le journal et, en 1960, le déclara comme étant authentique. Stielau rétracta ses précédentes déclarations et Otto Frank arrêta la procédure judiciaire.

Depuis les années 1970, le négationniste David Irving a affirmé de manière régulière que le journal n'était pas authentique[36].

En 1976, M. Frank engagea une autre procédure contre Heinz Roth de Francfort, qui avait également publié des pamphlets proclamant que le journal était une contrefaçon. Le juge statua que s'il publiait de nouveaux écrits de ce type, il serait passible de 500 000 Deutsche Mark d'amende et d'une peine de six mois de prison. Deux autres plaintes furent rejetées par des tribunaux allemands en 1978 et 1979 sur base de la liberté d'expression, car la plainte n'avait pas été déposée par une des parties visées par les écrits. La cour statua dans les deux cas que si la plainte avait été déposée par une partie concernée, comme Otto Frank, une charge pour calomnie aurait pu être retenue.

Expertises des manuscrits

La controverse atteignit son sommet avec, à la suite d'une nouvelle plainte d'Otto Frank, l'arrestation et le jugement de deux néo-nazis, Ernst Römer et Edgar Geiss, qui furent jugés coupables de produire et de distribuer de la littérature dénonçant Le Journal d'Anne Frank comme étant une contrefaçon. Quand ils firent appel de leur condamnation, une équipe d'historiens étudia les documents en collaboration avec Otto Frank, et conclut qu'ils étaient authentiques. En 1978, durant la procédure d'appel des jugements Römer et Geiss, le laboratoire du tribunal criminel allemand (Bundeskriminalamt, BKA) eut pour tâche d'examiner le type de papier et les types d'encres utilisées dans le manuscrit du journal. Bien que ses conclusions aient indiqué que l'encre avec laquelle le journal avait été écrit était utilisée pendant la guerre, le BKA conclut que « les corrections subséquentes appliquées sur les pages volantes ont été écrites avec des stylos à bille noirs, verts et bleus ». Bien que le BKA n'ait pas donné plus de précisions à propos de ces supposées corrections au stylo à billes, les négationnistes dénonçant l'authenticité du journal se sont focalisés sur cette phrase, car les stylos à bille ne sont devenus populaires qu'après la Seconde Guerre mondiale.

Le BKA publia en un communiqué de presse dans lequel il déclara que les recherches effectuées en 1980 ne peuvent en aucune manière être utilisées pour remettre en cause l'authenticité du Journal d'Anne Frank[37].

En 1986, le Laboratoire national de sciences légales néerlandais de Rijswijk exécuta une autre expertise technique exhaustive du manuscrit. Bien que le BKA fût invité par ce laboratoire à indiquer sur quelles pages volantes il avait détecté des corrections au stylo à bille, celui-ci fut incapable de présenter un seul exemple. Le laboratoire lui-même trouva seulement deux pages de manuscrits rédigées avec de l'encre de stylo à bille, qui avaient été ajoutées dans les pages volantes du manuscrit. L'édition critique révisée du Journal d'Anne Frank (publiée en 2003) fournit des images (pages 167-171) de ces deux pages du manuscrit et dans le chapitre résumant les découvertes faites par le Laboratoire national de sciences légales hollandais, H.J.J. Hardy écrit à ce sujet :

« Le seul passage au stylo à bille fut découvert sur deux morceaux de papier inclus parmi les feuilles volantes. Les figures VI-I-I et 3 montrent la manière dont ces morceaux de papier avaient été insérés dans le dossier plastique concerné. En tout état de cause, ces écrits au stylo à bille n'ont aucune influence sur le contenu factuel du journal. De plus, l'écriture observée sur ces morceaux de papier diffère de façon saisissante de celle du journal. »

 page 167

Une note de bas de page ajoute : « Le psychologue et expert en graphologie de Hambourg Hans Ockleman déclare dans une lettre à la Fondation Anne Frank datée du que sa mère, Dorothea Ockleman, est l'auteur de ces morceaux de papier écrits au stylo à bille. Elle les écrivit quand elle collabora à l'étude des journaux avec Minna Becker. »

Avec la mort d'Otto en 1980, le manuscrit original du Journal, ainsi que les lettres et les feuilles volantes, furent réclamés par l'Institut national des documents de guerre des Pays-Bas, qui demanda une étude légale au ministère de la Justice des Pays-Bas en 1986. Ils comparèrent le manuscrit et plusieurs exemplaires connus. Ils conclurent qu'ils concordaient mais aussi que le papier, la colle et l'encre utilisés étaient disponibles à l'époque à laquelle le journal est supposé avoir été écrit. Leur conclusion finale confirma l'authenticité du journal comme le fit également la Cour régionale de Hambourg le .

Néanmoins, certains négationnistes ont persisté dans leurs affirmations selon lesquelles le journal est une contrefaçon. En 1991, Robert Faurisson et Siegfried Verbeke produisent un livret intitulé : Le Journal d'Anne Frank : une approche critique. Ils déclarent qu'Otto Frank était l'auteur du journal, basé sur le fait que le journal contient plusieurs contradictions, que se cacher dans l'annexe aurait été impossible et que le style et l'écriture d'Anne Frank ne seraient pas ceux d'une adolescente[38].

En , la Maison Anne Frank à Amsterdam et la Fondation Anne-Frank de Bâle déclenchèrent une action au civil de manière à interdire la poursuite de la distribution du livret Le Journal d'Anne Frank : une approche critique aux Pays-Bas. Le , la Cour du District d'Amsterdam statua en faveur des plaignants, rendant hors la loi tout déni concernant l'authenticité du journal, toute distribution des publications de même nature et imposa une amende de 25 000 florins par contravention constatée[39].

Héritage

Statue d'Anne Frank par Mari Andriessen, à l'extérieur de Westerkerk, à Amsterdam.

Le , un groupe de citoyens, parmi lesquels Otto Frank, créa la fondation de la Maison d'Anne Frank dans le but initial de sauvegarder l'immeuble Prinsengracht menacé de démolition et de le rendre accessible au public[40]. Otto Frank insista sur le fait que l'objectif de la fondation serait de promouvoir les contacts et la communication entre les jeunes de différentes origines, cultures et religions, mais aussi de lutter contre l'intolérance et la discrimination raciale[41]. La Maison d'Anne Frank ouvrit ses portes le . La même année, Shelley Winters fait don de son premier Oscar de la meilleure actrice dans un second rôle, obtenu pour Le Journal d'Anne Frank, à la Fondation Anne-Frank. On peut à présent admirer la mythique statuette dorée au musée jouxtant l'immeuble. Elle comprend l'entrepôt et les bureaux de la société Opekta ainsi que l'Annexe, le tout non meublé de manière que les visiteurs puissent circuler librement dans les pièces. Certains effets personnels des précédents occupants sont restés, comme une affiche d'une star de cinéma collée au mur par Anne, un morceau de papier peint sur lequel Otto Frank marquait la taille de ses filles à mesure qu'elles grandissaient et une carte sur le mur où il notait l'avance des forces alliées, le tout étant protégé par du papier Perspex (Plexiglas). Depuis la petite pièce qui fut celle de Peter van Pels, une allée relie l'immeuble aux bâtiments voisins, également rachetés par la Fondation. Ces autres immeubles sont utilisés pour héberger le journal mais aussi des expositions qui présentent différents aspects de la Shoah et des études plus contemporaines sur l'intolérance raciale dans différentes parties du globe. La Maison d'Anne Frank est devenue l'attraction touristique la plus fréquentée d'Amsterdam avec plus d'un million et demi de visiteurs chaque année.

En 1963, Otto Frank et sa seconde femme Elfriede Geiringer-Markovits établissent la Fondation Anne-Frank en tant qu'organisation caritative, basée à Bâle en Suisse. La Fondation collecte l'argent pour le donner à des causes qui lui semblent louables. Jusqu'à sa mort, Otto légua ses droits sur le journal à la Fondation, à la condition que les premiers 80 000 francs suisses de revenus annuels soient distribués à ses héritiers, le reste étant crédité à la Fondation à destination des projets que ses administrateurs jugent valables. Cela a permis de soutenir tous les ans le traitement médical des Justes parmi les nations, d'éduquer les jeunes contre le racisme et de prêter certains écrits d'Anne Frank au musée américain dédié au mémorial de l'Holocauste de Washington pour une exposition en 2003. Le rapport annuel de la même année permet de se faire une idée des efforts réalisés pour contribuer à un niveau plus global, avec le support de l'Allemagne, d'Israël, de l'Inde, de la Suisse, de l'Angleterre et des États-Unis[42].

Des dizaines d'écoles à travers le monde ont été baptisées « Anne Frank », en souvenir de la jeune fille[43]. Son nom a également été donné à un astéroïde, peu après la Seconde Guerre mondiale ((5535) Annefrank). La vie et les écrits d'Anne Frank ont inspiré divers groupes d'artistes et commentateurs populaires, faisant référence à elle en littérature, musiques populaires, télévision, et d'autres formes de média. En 1959, son journal a été adapté pour le cinéma par George Stevens ; il a fait l'objet ensuite de plusieurs téléfilms et d'une adaptation japonaise en dessin animé (Anne no nikki, 1995).

Le , le journal est ajouté avec d'autres documents au Registre de la Mémoire du monde de l'Organisation des Nations unies pour l'éducation, la science et la culture (UNESCO)[44]. Le , le musée Anne Frank annonce la publication des vidéos[45] montrant des images de la jeune fille[46].

En 2007, le châtaignier situé devant la maison où Anne Frank se cachait, et dont elle parle plusieurs fois dans son fameux journal, est sauvé provisoirement de l'abattage. L'arbre, âgé de 150 ans, était malade et jugé dangereux, mais le conseil municipal décida de surseoir à la décision[47]. Le châtaignier est finalement renversé par une tempête[48] le  ; les volontaires d'une fondation protégeant l'arbre tenteront de le faire repousser, grâce à l'accord du propriétaire du terrain[49].

En France, en 2015, 95 établissements scolaires portent son nom, fait rare pour une personnalité étrangère[50].

Voir aussi

Bibliographie complémentaire

  • La première édition française du Journal d’Anne Frank a paru en 1950 aux éditions Calmann-Lévy, avec une préface de Daniel-Rops.
  • Theo Coster (trad. Marie Boudewyn), En classe avec Anne Frank : un jour, certains enfants ne sont pas venus, c'est ainsi que tout commença..., Paris, Lattès, , 193 p. (ISBN 978-2-7096-3693-3, notice BnF no FRBNF42597806).
  • Geneviève Duhamelet, Anne Frank : la petite fille de la maison du fond..., Paris, Desclée de Brouwer, , 160 p.
  • Miep Gies (trad. Anne Damour, avec la collaboration de Alison Leslie Gold), Elle s'appelait Anne Frank : l'histoire de la femme qui aida la famille Frank à se cacher, Paris, Calmann-Lévy, , 304 p. (ISBN 978-2-7021-1590-9, notice BnF no FRBNF34968796).
  • Carol Ann Lee (trad. Pierre-Emmanuel Dauzat et Denis Trierweiler), Anne Frank : les secrets d'une vie, Paris, Robert Laffont, coll. « Vécu », , 364 p. (ISBN 978-2-221-08895-1, notice BnF no FRBNF37093055).
  • Willy Lindwer (dir.) (trad. Marie-Noëlle Fontenat et Anne Rabinovitch), Anne Frank : les sept derniers mois : témoignages, Paris, Stock, coll. « Stock plus / Judaïsme-Israël », , 151 p. (ISBN 978-2-234-02198-3, notice BnF no FRBNF35044595).
  • Jacqueline van Maarsen (trad. Mireille Cohendy et Arlette Ounanian), Je m'appelle Anne, dit-elle, Anne Frank : souvenirs de Jopie : récit, Paris, Galaade éditions, coll. « Documets », , 356 p. (ISBN 978-2-35176-030-7, notice BnF no FRBNF41026442).
  • Maison Anne Frank (dir.), Menno Metselaar et Ruud van der Rol (trad. Mireille Cohendy), L'Histoire d'Anne Frank, Amsterdam, Maison d'Anne Frank, , 215 p. (ISBN 978-90-72972-85-9, notice BnF no FRBNF40075768).
  • Maison Anne Frank (dir.) (préf. Hans Westra), La Maison d'Anne Frank : un voyage illustré dans le monde d'Anne, Paris, Calmann-Lévy, , 268 p. (ISBN 978-2-7021-3520-4, notice BnF no FRBNF39923230).
  • Maison Anne Frank (dir.), Le Monde de Anne Frank : 1929-1945, Paris, Calmann-Lévy, , 143 p. (ISBN 978-2-7021-1894-8, notice BnF no FRBNF35086285).
  • Melissa Müller (trad. Anne Weber, postface Miep Gies), La Vie d'Anne Frank, Paris, Perrin, , 343 p. (ISBN 978-2-262-01559-6, notice BnF no FRBNF37206215).
  • Mirjam Pressler (trad. François Mathieu), Qui était Anne Frank ? : l'histoire de sa vie, Paris, Calmann-Lévy, , 221 p. (ISBN 978-2-7021-2389-8, notice BnF no FRBNF35787412).
  • (en) Memories Of Anne Frank: Reflections Of A Girlhood Friend, Alison Leslie Gold, 1999 (ISBN 0606166106).
  • (nl) Jeroen de Bruyn et Joop van Wijk, Bep Voskuijl, het zwijgen voorbij, Een biografie van de jongste helper van het Achterhuis, Prometheus Bv Vassallucci, Uitgeverij, 2015 (ISBN 978-9035143098)

Filmographie autour d'Anne Frank

Sauf indication contraire ou complémentaire, les informations mentionnées dans cette section proviennent de la base de données IMDb[51].

Articles connexes

Notes et références

  1. (en) « The final transport from Westerbork to Auschwitz », sur Anne Frank Website, (consulté le )
  2. « Qui était Anne Frank ? », sur Anne Frank House (consulté le )
  3. Ganna Ottevaere-van Praag, Histoire du récit pour la jeunesse au XXe siècle (1929-2000), P. Lang, , 394 p. (ISBN 9789052019055, lire en ligne)
  4. (nl) Rian Verhoeven, Anne Frank was niet alleen. Het Merwedeplein 1933-1945., Amsterdam, Prometheus, , 356 p. (ISBN 9789044630411), p. 7, 25, 31
  5. « Qui était Anne Frank ? », sur Anne Frank House (consulté le )
  6. « L'Annexe », page 3, sur le site officiel de la Maison d'Anne Frank.
  7. Article du Figaro sur "le marronnier d'Anne Frank".
  8. Voir le site Anne Frank.
  9. Avant-propos au Journal d'Anne Frank, Calmann-Lévy, 1992 (trad. Nicolette Oomes), p. 9.
  10. Différentes hypothèses ont été formulées à ce sujet. On les trouvera résumées sur le dossier qui est consacré à cette question sur le site officiel de la maison d'Anne Frank (« Qui a dénoncé les clandestins ? »).
  11. Un ouvragé récent a proposé d'ajouter à la liste des suspects une sœur d'Élisabeth Voskuijl (Bep), la personne qui a prêté main-forte à la famille juive lorsqu'ils vivaient en clandestinité dans l'Annexe à Amsterdam. En effet, au cours de leurs recherches, deux investigateurs flamands, Jeroen de Bruyn et Joop van Wijk, ont découvert que Nelly Voskuijl (1923-2001), sa sœur cadette, avait collaboré avec les nazis de ses 19 ans jusqu'à ses 23 ans. Elle aurait donc pu dévoiler l'ingénieuse planque aux nazis comme le soulignent deux articles sur lefigaro.fr, celui du 9 avril 2015 et celui du 13 avril 2015. Toutefois, la Maison d'Anne Frank, moins susceptible de sensationnalisme que la presse, « ne voit aucune raison de reprendre à son compte les soupçons à l’encontre de Nelly Voskuijl » (voir « Théorie de la dénonciation »).
  12. « Un nouvel éclairage sur l'arrestation d'Anne Frank », sur annefrank.org (Maison Anne Frank), (consulté le )
  13. (en) « Anne Frank may have been discovered by chance, new study says », BBC News, (lire en ligne)
  14. « Le jour de l'arrestation », sur le site officiel de la maison d'Anne Frank.
  15. « Départ pour Westerbork », sur le site de la maison d'Anne Frank.
  16. Carol Ann Lee, Anne Frank, les secrets d’une vie, Robert Laffont, (ISBN 2-7382-1654-4), p. 240-241
  17. Carol Ann Lee, Anne Frank, Les secrets d'une vie, Paris, 1999, p. 237.
  18. (en) Harriet Sherwood, « Gena Turgel, Holocaust survivor known as Bride of Belsen, dies », sur the Guardian, (consulté le )
  19. Rijksinstituut voor Oorlogsdocumentatie, Les Journaux d'Anne Frank, Calmann-Lévy, 1989, p. 64 et p. 72, note 8.
  20. Voir par exemple Melissa Müller, La vie d'Anne Frank, tr. fr., Paris, Perrin, 2000, p. 254 et p. 265.
  21. Rijksinstituut voor Oorlogsdocumentatie, Les Journaux d'Anne Frank, Calmann-Lévy, 1989, p. 66 et p. 72, note 14.
  22. « Révélations sur la mort d'Anne Frank », Le Point, (lire en ligne)
  23. « Otto krijgt de dagboeken », sur Anne Frank House (consulté le )
  24. « Le Journal », pages 2 et 3, sur le site officiel de la Maison d'Anne Frank.
  25. (en-US) Metro, « Hidden pages from Anne Frank's diary discuss sexuality », sur Metro US (consulté le )
  26. (en) Stephanie Leguichard, « 6 Queer Historical Figures You Thought Were Straight », sur Medium, (consulté le )
  27. (en-GB) « Anne Frank was attracted to girls », sur PinkNews - Gay news, reviews and comment from the world's most read lesbian, gay, bisexual, and trans news service, (consulté le )
  28. (en) « As a queer Jew, learning Anne Frank was bisexual is a game-changer », sur Haaretz.com (consulté le )
  29. AnneFrank.org - La publication du journal reproduction de l'article du Het Parool, avec les commentaires de Jan Romein.
  30. (en) annefrank.org - Publicité à propos d'Anne Frank et de son journal, cinq pages précieuses relancent la controverse sur Anne Frank, source attribuée à l'article de Ralph Blumenthal, The New York Times, le 10 septembre 1998.
  31. (en) La Maison Blanche - Le prix Elie-Wiesel - Remarques de la première dame des États-Unis à la remise du prix humanitaire Elie-Wiesel à New York le 14 avril 1994.
  32. (en) Discours du président sud-africain Nelson Mandela à l'occasion de l'ouverture de l'exposition Anne Frank au Musée africain de Johannesbourg le 15 août 1994.
  33. (en) Souvenirs d'Anne Frank par Jacob B. Michaelsen, 1997.
  34. (en) « TIME 100 : Heroes & Icons of the 20th century », Time Magazine, Ranker, (lire en ligne).
  35. cité par Didier Daeninckx, Temps des cerises: le déshonneur du poète… (partie 3), Amnistia.net, 13 juillet 2006
  36. (en) Le projet Nizkor.
  37. « Remise en cause de l'authenticité par les néonazis réfutée », sur le site officiel de la maison d'Anne Frank. ((de) Communiqué de presse du BKA).
  38. Lire à ce sujet le chapitre Le Journal d'Anne Frank est-il authentique, dans le livre de Serge Thion Vérité historique ou vérité politique ? Le dossier de l'affaire Faurisson, la question des chambres à gaz, La Vieille taupe, 1980 (ISBN 978-2-90327902-8).
  39. (en) « Ten questions on the authenticity of the diary of Anne Frank », archives de la Maison d'Anne Frank, 5 octobre 2007, consulté le 25 juillet 2014.
  40. « La Maison d'Anne Frank », sur le site de la maison d'Anne Frank.
  41. « Présentation des activités de la fondation Anne Frank » (version du 4 octobre 2009 sur l'Internet Archive).
  42. Fondation Anne-Frank, résumé du rapport annuel 2003.
  43. « Qu'est-ce qu'une école Anne Frank ? », sur le site officiel de la Maison d'Anne Frank.
  44. Le Journal d'Anne Frank ajouté au registre de la Mémoire du monde, centre d’actualité de l’ONU.
  45. The only existing film images of Anne Frank.
  46. Des vidéos consacrées à Anne Frank visibles sur internet.
  47. Sursis pour le châtaignier, sur Alliance, le .
  48. L'arbre d'Anne Frank renversé par une tempête, sur Branchez-vous.com, .
  49. Le châtaignier d'Anne Franck reprendra vie, sur Guysen International News, le .
  50. « De Jules Ferry à Pierre Perret, l'étonnant palmarès des noms d'écoles, de collèges et de lycées en France », sur lemonde.fr, (consulté en ).
  51. (en) « Anne Frank », sur IMDb (consulté le )
  52. (en) « Le Journal d'Anne Frank (1999) - Connections », sur IMDb (consulté le )
  53. (en) « Mi ricordo Anna Frank (TV Movie 2009) », sur IMDb (consulté le )
  54. (en) « American Horror Story Episode List Season 2 », sur IMDb (consulté le )
  55. (en) « #AnneFrank - Parallel Stories », sur IMDb (consulté le )
  56. (en) « Anne Frank Video Diary », sur annefrank.org (consulté le )

Liens externes

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