2e Panzerdivision

La 2e Panzerdivision était une division blindée de la Wehrmacht de la Seconde Guerre mondiale, créée en .

2e Panzerdivision
Création
Dissolution
Pays Allemagne
Branche Wehrmacht
Type Division blindée
Fait partie de Wehrkreis XIII puis Wehrkreis XVII
Guerres Seconde Guerre mondiale

Elle combat ainsi en Pologne en 1939, participe à la campagne de l'Ouest en 1940 et à celle des Balkans au printemps 1941, puis à l'invasion de l'URSS. Elle est engagée dans l'offensive contre Moscou et dans les combats défensifs qui suivent et demeure dans la région centrale du front de l'Est (saillant de Rjev, etc.) jusqu'à la fin du printemps 1943. Elle prend part sur la pince nord à l'offensive contre Koursk puis aux combats défensifs au centre puis en Ukraine jusqu'en . Elle gagne alors le Nord de la France pour reconstituer ses forces et se trouve ainsi employée en contre le débarquement allié en Normandie ; après la retraite elle participe à la fin de l'année à l'offensive des Ardennes puis combat défensivement sur le front de l'Ouest jusqu'à la fin de la guerre.

Emblèmes divisionnaires

Histoire

Création, Autriche et Tchécoslovaquie

La 2e division blindée est créée le 15 octobre 1935 à Wurtzbourg, dans le Wehrkreis XIII, sous le commandement de Heinz Guderian[1]. Le 12 mars 1938 la division participe à l’Anschluss ; elle parcourt 700 km en 48 heures sans combats mais accusant la perte d'un tiers de ses chars pour des causes mécaniques[2]. La division change de garnison pour Vienne (Wehrkreis XVII)[1]. La division prend ensuite part à l'annexion des Sudètes puis en mars 1939 à l'invasion du reste de la Tchécoslovaquie[1].

Campagne de Pologne

En , elle participe à l'invasion de la Pologne en étant rattachée au XVIIIe corps d'armée (14e armée, Groupe d'armées Sud). Elle subit de lourdes pertes comparativement aux autres divisions blindées et au début de l'année 1940, elle part se reconstituer dans l'Eifel[3].

Campagne de l'Ouest

Dans le plan d'offensive à l'Ouest, la 2e division blindée fait partie avec les 1re et 10e divisions blindées du 19e corps d'armée (Guderian). Ce corps est placé en premier échelon de la Panzergruppe von Kleist qui doit percer les fortifications de la frontière belgo-luxembourgeoise et ensuite le front français à Sedan en traversant la Meuse le 4e jour[4]. Pour des raisons de camouflage, la 2e division blindée est déployée depuis le mois de mars dans la région de Daun à une soixantaine de kilomètres du Luxembourg ; pendant le printemps, la division s'exerce pour la mission qu'elle aura à accomplir (franchissements, etc.)[5].

Nombre de blindés de la division le [6] :
Panzer I Panzer II Pz.Befehlswagen[alpha 1] Total blindés légers Panzer III Panzer IV Total chars moyens et lourds Total
Panzer-Regiment 3 2255885291645130
Panzer-Regiment 4 2360891291645136
Total pour la division 4511516176583290266

Au cours de la bataille de France à partir de mai 1940, la division participe à l'encerclement des forces franco-britanniques dans la poche de Dunkerque. Ce sont des éléments de la 2e PzD qui atteignent en premier la Manche le . Au moment de l'armistice, elle est aux portes de la Suisse.

De retour en Pologne fin 1940 pour des missions de maintien de l’ordre, elle est rééquipée et restructurée en perdant le Panzer-Regiment 4 au profit de la nouvelle 13e Panzerdivision.

Campagne des Balkans

En avril 1941, lors de l’opération Marita, elle participe à la campagne des Balkans pour venir au secours de l'armée italienne. Elle est déplacée vers la Roumanie, d'où elle s'empare d'Athènes et de la Croatie.

En plus des effets de la campagne dans les Balkans, la division subit de lourdes pertes matérielles lors de son transfert depuis la Grèce vers l'Italie. Le , les navires de transport allemands Marburg et Kybfels sont coulés entre Patras et Tarente par des mines alliées mouillées peu auparavant, et l'unité perd une grande partie de son équipement lourd. La 2e PzD ne peut donc pas participer aux premiers combats de l'opération Barbarossa, l'invasion allemande de l'Union soviétique, et doit se reconstituer. Elle est finalement envoyée en Russie, arrivant au front en .

Front de l'Est

Dès son déploiement, la division prend part à la bataille de Moscou au sein du XL. PanzerKorps du Panzergruppe 4 (du groupe d'armées centre). Elle est alors l'unité qui arrive le plus loin dans les faubourgs situés au plus proche de la capitale, après avoir combattu à Roslav et à Vyazma. Par la suite, elle subit la contre-offensive russe pendant l'hiver 1941-1942 et bat en retraite.

Pendant l'année 1942, elle prend part à divers combats défensifs avec le groupe d'armées centre au sein du XLI. et XLVI. PanzerKorps des III. Panzerarmee et 9e armée dans les régions de Karmanowo, du saillant de Rjev et de Byeloye.

Au printemps 1943, la division est mise en réserve dans la région de Smolensk avant de participer en juillet à l'opération Zitadelle au sein du 47e corps de blindés de la 9e armée du général Model du groupe d'armées centre. La 2e Panzerdivision participe à la bataille de Koursk, mais est rapidement stoppée par les forces russes après n'avoir progressé que d'une vingtaine de kilomètres. Après la contre-attaque soviétique à Koursk, elle est durement éprouvée dans une succession de batailles dans la région de Kiev et sur le Dniepr. Elle finit l'année dans la région de Gomel où elle est mise en réserve de la II. Armée.

Front de l'Ouest

Au début de l'année 1944, lae corps de blindése|désditirée du front et se retrouve dans la région d'Amiens pour se reconstituer, puis est mise en réserve en Aquitaine[7] jusqu'au début juin. À la suite du débarquement allié en Normandie, la division est envoyée en Normandie, rattachée au XLVII. Panzerkorps du Panzergruppe West (groupe d'armées B). Elle met une semaine pour atteindre le front. Subissant des pertes dans la région de Villers-Bocage, elle prend part à une attaque offensive avortée à Mortain et finit par être piégée dans la poche de Falaise où elle est décimée avant de s'en extraire.

Bataille des Ardennes

En septembre, elle est renvoyée en Allemagne à Wittlich dans l'Eifel pour se reconstituer et se rééquiper. Rattachée au LVIII. Armeekorps de la V. Panzerarmee du groupe d'armées B, elle participe en décembre à la contre offensive des Ardennes où elle occupe une position en pointe, manquant de peu d'atteindre la Meuse tout en subissant de lourdes pertes, notamment du fait des attaques aériennes.

Après l'échec de l'offensive des Ardennes, en mars 1945, elle est rattachée au 13e corps d'armée de la VII. Armee et se replie avec seulement 4 chars et 200 hommes sur la région de la Moselle, puis sur les bords du Rhin et de Fulda avant de se rendre aux forces américaines à Plauen en mai.

Crimes de guerre

Au cours de la campagne de Pologne, en septembre 1939, des soldats de la division ont pris part à des atrocités contre les ressortissants polonais. Le , près du village de Toporzysko-Bystra, un soldat polonais séparé de son unité se rend, mais des soldats de la 2e Panzerdivision lui ordonnent de courir, puis l'abattent sous prétexte de « tentative d'évasion »[8].

Commandants

Début Fin Grade Nom
Oberst Heinz Guderian
Generalmajor Rudolf Veiel
Generalmajor Hans-Karl Freiherr von Esebeck
Generalmajor Arno von Lenski (en)
Oberst, puis Generalmajor Vollrath Lübbe
Generalleutnant Heinrich von Lüttwitz
Generalleutnant Franz Westhoven
Generalleutnant Heinrich von Lüttwitz
Oberst Gustaf-Adolf von Nostitz-Wallwitz
Oberst, puis Generalmajor Henning Schonfeld
Oberst, puis Generalmajor Meinrad von Lauchert
Generalmajor Oskar Munzel
Oberst Carl Stollbrock

Ordres de bataille

Composition en octobre 1935

  • Schützen-Brigade 2
    • Schützen-Regiment 2
    • Kradschützen-Bataillon 2
  • Panzer-Brigade 2
    • Panzer-Regiment 3
    • Panzer-Regiment 4
  • Panzerjäger-Abteilung 38
  • Pionier-Abteilung 38
  • Artillerie-Regiment 74
  • Nachrichten-Abteilung 38
  • Versorgungsdienste 82

Composition en août 1939

  • Schützen-Brigade 2
    • Schützen-Regiment 2
    • Kradschützen-Bataillon 2
  • Panzer-Brigade 2
    • Panzer-Regiment 3
    • Panzer-Regiment 4
  • Panzerjäger-Abteilung 38
  • Pionier-Abteilung 38
  • Artillerie-Regiment 74
  • Artillerie-Regiment 110
  • Nachrichten-Abteilung 38
  • Versorgungsdienste 82

Composition pendant la campagne de l'Ouest de 1940

Source : Lexikon-der-Wehrmacht[1]

  • Panzer-Brigade 2
    • Panzer-Regiment 3
    • Panzer-Regiment 4
  • Schützen-Brigade 2
    • Schützen-Regiment 2
    • Kradschützen-Bataillon 2
    • schwere Infanterie-Geschütz-Kompanie 703
  • Panzer-Aufklärungs-Abteilung 5 (nom depuis le , anciennement Aufklärungs-Abteilung 5[9])
  • Artillerie-Regiment 74
  • Panzerjäger-Abteilung 38
  • Pionier-Bataillon 38
  • Nachrichten-Abteilung 38
  • Nachschubtruppen 82

Composition en septembre 1940

  • Schützen-Brigade 2
    • Schützen-Regiment 2
    • Schützen-Regiment 304
  • Kradschützen-Bataillon 2
  • Panzer-Regiment 3
    • Panzer-Abteilung I
    • Panzer-Abteilung II
  • Panzerjäger-Abteilung 38
  • Pionier-Abteilung 38
  • Artillerie-Regiment 74
    • Artillerie-Abteilung I
    • Artillerie-Abteilung II
    • Artillerie-Abteilung III
  • Naschr-Abteilung 38
  • Versorgungsdienste 82

Composition en août 1943

  • Panzer-Grenadier-Regiment 2
  • Panzer-Grenadier-Regiment 304
  • Panzer-Regiment 3
    • Panzer-Abteilung II
  • Panzer-Aufklärung Abteilung 2
  • Panzerjäger-Abteilung 38
  • Pionier-Abteilung 38
  • Artillerie-Regiment 74
    • Artillerie-Abteilung I
    • Artillerie-Abteilung II
    • Artillerie-Abteilung III
  • Flak-Artillerie-Abteilung 273
  • Naschr-Abteilung 38
  • Feldersatz-Abteilung 82
  • Versorgungsdienste 82

Théâtres d'opérations

Récompenses

Notes et références

Notes

  1. « Panzerbefehlswagen » : engin blindé de commandement, de type SdKfz 250 ou SdKfz 251.

Références

  1. (de) « 2. Panzer-Division », sur Lexikon der Wehrmacht.
  2. Rosado et Bishop 2007, p. 23.
  3. Rosado et Bishop 2007, p. 24.
  4. Karl-Heinz Frieser (trad. de l'allemand par Nicole Thiers, préf. Werner Rhan), Le mythe de la guerre-éclair : La campagne de l'Ouest de 1940 [« Blitzkrieg-Legende : der Westfeldzug 1940 »], Paris, Belin, , 2e éd., 479 p. (ISBN 978-2-7011-2689-0), p. 127 et 129.
  5. Mary 2009, p. 13 et 16.
  6. Rosado et Bishop 2007, p. 25.
  7. Dominique Lormier, La Libération de la France : Aquitaine, Auvergne, Charentes, Limousin, Midi-Pyrénées, Éditions Lucien Sourny, (ISBN 978-2-84886-065-7), p. 15
  8. Zbrodnie Wehrmachtu na jeńcach wojennych w II Wojnie Światowej Szymon Datner, Varsovie, 1961.
  9. (de) « Divisionseinheiten der 2. Panzer-Division », sur Lexikon der Wehrmacht.

Voir aussi

Bibliographie

  • Frédéric Deprun, 2.Panzer-Division en Normandie, Reformation et combats, Janvier-,Heimdal, 2019, 350 p.
  • Jean-Yves Mary, Le corridor des Panzers : Par delà la Meuse 10 - 15 mai 1940, t. I, Bayeux, Heimdal, , 462 p. (ISBN 978-2-84048-270-3 et 2-84048-270-3).
  • George Rosado et Chris Bishop (trad. de l'anglais par Christian Muguet), Le guide d'identification des blindés : Les divisions blindés de la Wehrmacht 1939-1945 [« The essential tank identification guide : Wehrmacht Panzer Divisions 1939-45 »], Paris, Éditions de Lodi, , 192 p. (ISBN 978-2-84690-287-8).
  • Georges Bernage, , L'échec des Panzers: 2- au  : Villers-Bocage, Tilly/Seulles, l'Odon, Cote 112, Caen, Pont-Hébert, hors série Historica no 60, Magazine 39-45, 1999.
  • François de Lannoy, L'invasion de la Grèce : Marita - , hors série Historica no 58, Magazine 39-45, 1999.
  • François de Lannoy, Koursk 5- : La plus grande bataille de chars de l'histoire, hors série Historica no 56, Magazine 39-45, 1998.
  • Francois de Lannoy, Josef Charita, Panzertruppen : Les troupes blindées allemandes / German Armored Troops 1935-1945, éditions Heimdal, 2001 (ISBN 978-2-84048-151-5).

Articles connexes

Liens externes

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