Élections générales québécoises de 2022

Les élections générales québécoises de 2022, les 43e de ce genre, auront lieu le afin de renouveler les 125 sièges de l'Assemblée nationale du Québec.

Élections générales québécoises de 2022
125 sièges de l'Assemblée nationale
(Majorité absolue : 63 sièges)
Type d’élection Élections législatives
Coalition avenir Québec  François Legault
Sièges en 2018 74
Parti libéral du Québec  Dominique Anglade
Sièges en 2018 31
Parti québécois  Paul St-Pierre Plamondon
Sièges en 2018 10
Québec solidaire  Gabriel Nadeau-Dubois et Manon Massé
Sièges en 2018 10
Premier ministre
Sortant
François Legault
CAQ

Contexte

À la suite des élections de 2018, Philippe Couillard (chef du Parti libéral du Québec) et Jean-François Lisée (chef du Parti québécois) démissionnent de leur poste. Une course à la chefferie a lieu dans les deux partis.

Pour le Parti libéral, Dominique Anglade, ancienne vice-première ministre et ancienne ministre de l'Économie, de la Science et de l'Innovation, se présente. Alexandre Cusson se présente aussi, peu après. Ce dernier, ayant quitté quelques jours plus tôt la présidence de l'Union des municipalités du Québec et annonçant son intention de quitter son poste de maire de Drummondville à la fin de , obtient, lui aussi, des appuis au sein de la députation libérale[1]. Cependant, c'est Denis Coderre, ex-maire de Montréal qui obtient le plus d'appuis auprès des sympathisants libéraux même s'il n'est toujours pas candidat à la chefferie[2]. Finalement, Alexandre Cusson décida de se retirer de la campagne libérale à cause qu'il n'est pas « indépendant de fortune », faisant ainsi Dominique Anglade la première femme noire à la tête d'un grand parti au Québec.

Pour le Parti québécois, Sylvain Gaudreault, député de Jonquière, est le premier à se lancer[3]. Il est suivi par Frédéric Bastien, et Paul St-Pierre Plamondon. L'humoriste Guy Nantel présente sa candidature le [4].

Paul St-Pierre Plamondon, Sylvain Gaudreault, Frédéric Bastien et Guy Nantel, sont les candidats officiels à la chefferie du Parti québécois dont l'élection tenue le [5] confirme la victoire de Paul St-Pierre Plamondon.

Le , Manon Massé annonce qu'elle cède son rôle de cheffe parlementaire à Gabriel Nadeau-Dubois, l'autre co-porte-parole du parti qui deviendra donc le candidat au poste de Premier ministre du Québec aux élections de 2022. Toutefois, Manon Massé se représentera comme candidate dans la circonscription de Sainte-Marie-Saint-Jacques ainsi qu'au poste de co-porte-parole.[6].

Système électoral

L'Assemblée nationale est composée de 125 sièges pourvus au scrutin uninominal majoritaire à un tour dans autant de circonscriptions électorales[7].

Forces en présence

Tableau récapitulatif

Principaux partis en présence
Parti politique Idéologie Candidat
au poste de
Premier ministre
Résultat
en 2018
Députés
Élus
en 2018
À la
disso-
lution
Candidats
Coalition avenir Québec (CAQ) Centre droit
Autonomisme, conservatisme, nationalisme québécois, libéralisme économique
François Legault 37,42 74
Parti libéral du Québec (PLQ) Centre à droite
Fédéralisme, libéralisme économique, social-libéralisme, progressisme
Dominique Anglade 24,82 31
Parti québécois (PQ) Centre à centre gauche
Souverainisme, nationalisme québécois, social-démocratie, régionalisme
Paul St-Pierre Plamondon 17,06 10
Québec solidaire (QS) Gauche
Souverainisme, socialisme démocratique, altermondialisme, féminisme
Gabriel Nadeau-Dubois 16,10 10
Parti vert du Québec (PVQ) Gauche
Fédéralisme, écologisme, écosocialisme, droits des animaux
Alex Tyrrell 1,68 0
Parti conservateur du Québec (PCQ) Droite
Fédéralisme, conservatisme fiscal, libertarianisme
Éric Duhaime 1,46 0
Nouveau Parti démocratique du Québec (NPDQ) Centre gauche
Fédéralisme, social-démocratie, progressisme, féminisme
Raphaël Fortin 0,57 0
Indépendants 0,16 0
Vacants 0 -
Total 100 125 125

Députés ne se représentant pas

Coalition avenir Québec

La Coalition avenir Québec, fondée en 2011 et dirigée par l'ancien ministre péquiste François Legault gouverne le Québec depuis les élections de 2018. Élu avec comme promesse phare de réduire les seuils d'immigration au Québec et d'adopter une loi cadre sur la laïcité de l'État, le parti du premier ministre François Legault mise sur une politique nationaliste afin de se maintenir haut dans les sondages d'opinion. Le début du mandat vit le gouvernement adopté la loi 21, ou Loi sur la laïcité de l'État. Bien que populaire chez une partie de l'électorat québécois[9], l'adoption du projet de loi a été dénoncée par divers groupes de la société civile, ainsi que par le Parti libéral du Québec[10], Québec Solidaire[11], ainsi que par le Parti libéral du Canada et le Nouveau Parti démocratique[12]. La CAQ a également été critiquée par rapport à sa gestion du processus d'immigration. Le ministre responsable, Simon Jolin-Barrette, a admis une erreur dans la gestion de la réforme et s'est engagé à être plus à l'écoute.[13]. Amené à gérer la pandémie de COVID-19 au Québec depuis mars 2020, le gouvernement de François Legault a su, contrairement aux partis d'opposition,[14], maintenir ses intentions de vote dans les sondages d'opinions, malgré les mesures mises en place par l'État afin de contenir la propagation de la maladie. Un sondage de la firme Mainstreet Research accordait 48% des intentions de vote à la CAQ le 9 février 2021.

Parti libéral du Québec

Au pouvoir de 2003 à 2012 puis de 2014 à 2018, le Parti libéral du Québec a obtenu aux élections de 2018 son pire résultat en nombre de sièges (31) depuis 1976 et le pire résultat de son histoire en termes de pourcentage du vote obtenu. À la suite de ces résultats, Philippe Couillard, chef depuis 2013 et premier ministre de 2014 à 2018 annonce qu'il quitte la direction du PLQ ainsi que son siège de Roberval. Le Parti libéral forme alors l'opposition officielle, sans nécessairement se faire entendre par les médias et les Québécois surtout en contexte de pandémie, où les travaux de l'Assemblée nationale ont été suspendus durant de nombreuses semaines[15]. Le parti ayant perdu son chef, une course à la direction fut organisée afin de trouver un remplaçant à Philippe Couillard. Bien que plusieurs noms aient circulé, seuls deux candidats se sont présentés: l'ex-maire de Drummondville, Alexandre Cusson[16] ainsi que l'ancienne présidente de la CAQ et ancienne vice-première ministre dans le cabinet Couillard, Dominique Anglade. À la suite de la suspension de la course à la direction par le parti, Alexandre Cusson retira sa candidature[17]. C'est Dominique Anglade qui est donc devenue cheffe du PLQ[18]. Sous la direction de cette dernière, le Parti, qui n'a aucun député à l'est de Montréal depuis la démission de Sébastien Proulx, s'engage à faire une grande tournée de consultation dans les régions du Québec afin de reconnecter avec l'électorat québécois et s'engage aussi à écrire la charte des régions[19].

Parti québécois

Ayant gagné les élections générales de 2012, le Parti québécois n'obtient que 10 députés et 17,06% du vote populaire lors des élections générales de 2018, son pire résultat en nombre de sièges depuis les élections générales de 1973 et son pire résultat en termes de pourcentage de son histoire. Le parti, qui a connu sept chefs entre 2014 et 2020, perds son statut de deuxième opposition lors du départ du caucus de la députée de Marie-Victorin Catherine Fournier. Jean-François Lisée, qui a dirigé le parti de 2016 à 2018, quitte ses fonctions après la défaite de son parti. Une course à la direction est organisée. L'historien Frédéric Bastien, le député Sylvain Gaudreault, l'humoriste Guy Nantel et le juriste Paul St-Pierre Plamondon sont sur les rangs. Ce dernier est élu au troisième tour avec 56% des votes[20].

Québec solidaire

La formation politique de gauche obtient son meilleur résultat en faisant élire 10 députés et en obtenant 16% des votes aux élections de 2018. Bien qu'en accord avec le principe de la laïcité des institutions publiques, Québec solidaire s'oppose à l'interdiction du port de signes religieux par les fonctionnaires en position d'autorité, prévue par la Loi sur la laïcité de l'État adoptée en juin 2019. Québec solidaire s'oppose farouchement au projet de GNL Québec, un gazoduc dont le terminal devrait être situé sur la rivière Saguenay[21].

Sondages

Évolution des intentions de vote depuis les dernières élections.

Résultats

Résultats des élections générales québécoises de 2022[22]
Parti Voix  % +/- Sièges +/-
Coalition avenir
Parti libéral
Parti québécois
Québec solidaire
Parti vert
Parti conservateur
Nouveau Parti démocratique
Citoyens au pouvoir
Bloc Pot
Parti nul
Parti marxiste-léniniste
Parti libre
Équipe autonomiste
Parti 51
Changement intégrité
Parti culinaire
Climat Québec Nv
Parti accès propriété et équité Nv
Parti animal Nv
Parti autochtone Nv
Parti pour l'indépendance Nv
Parti royaliste Nv
Québec cosmopolitain Nv
Union nationale Nv
Indépendants
Votes valides
Votes blancs et nuls
Total 100 - 125
Abstentions
Inscrits / participation

Notes et références

  1. « Alexandre Cusson se lance dans la course à la chefferie du PLQ », sur Radio-Canada.ca, (consulté le ).
  2. Geneviève Lajoie, « Course à la direction du PLQ: Les libéraux préfèrent Denis Coderre », sur TVA Nouvelles, (consulté le ).
  3. « Chefferie du Parti québécois: Sylvain Gaudreault se lance », sur Le Quotidien, (consulté le ).
  4. Suzanne Colpron, « Direction du PQ: Guy Nantel se lance dans la course », sur La Presse, (consulté le ).
  5. « Quatre candidats dans la course à la direction du PQ », sur La Presse, (consulté le ).
  6. « Manon Massé cède sa place à Gabriel Nadeau-Dubois », sur La Presse, (consulté le ).
  7. (es) « - Loi électorale », sur legisquebec.gouv.qc.ca, (consulté le ).
  8. Zone Politique- ICI.Radio-Canada.ca, « La libérale Lise Thériault ne sollicitera pas un nouveau mandat », sur Radio-Canada.ca (consulté le )
  9. « Le débat sur la laïcité n’a pas fini d’agiter le Québec », sur Le Devoir (consulté le )
  10. « Loi 21: Dominique Anglade ne renouvellerait pas la dérogation », sur La Presse, (consulté le )
  11. Zone Politique- ICI.Radio-Canada.ca, « Québec solidaire, la laïcité et la nouvelle gauche », sur Radio-Canada.ca (consulté le )
  12. « Le NPD pourrait s’opposer à la loi 21, comme son chef Jagmeet Singh », sur Le Devoir (consulté le )
  13. Zone Politique- ICI.Radio-Canada.ca, « Immigration : « C'est mon erreur », admet le ministre Simon Jolin-Barrette », sur Radio-Canada.ca (consulté le )
  14. Philippe J. Fournier, « Nouveau sondage : les mesures de confinement n’ont pas ébranlé les appuis à la CAQ », sur L’actualité, (consulté le )
  15. « La suspension des travaux de l’Assemblée nationale prolongée jusqu'au 5 mai », sur Le Devoir (consulté le )
  16. « Alexandre Cusson officialise sa candidature à la chefferie du PLQ », sur Le Devoir (consulté le )
  17. « Chefferie au Parti libéral : Alexandre Cusson se retire de la course », sur L'Express, (consulté le )
  18. « Dominique Anglade couronnée cheffe du PLQ », sur Le Devoir (consulté le )
  19. Zone Politique- ICI.Radio-Canada.ca, « Le PLQ à la reconquête des régions », sur Radio-Canada.ca (consulté le )
  20. Patrick Bellerose, « Paul St-Pierre Plamondon élu chef du Parti québécois », sur Le Journal de Québec (consulté le )
  21. « QS lance une campagne contre le projet GNL-Québec », sur La Presse, (consulté le )
  22. « Élections Québec », sur Élections Québec (consulté le ).

Liens externes

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