Catholicisme en Belgique
Le catholicisme est la confession religieuse comptant le plus de membres en Belgique. L'Église catholique est une union d'Églises locales, ou diocèses, en étroite communion avec le pape. Le catholicisme en Belgique n'est donc pas organisé comme une Église nationale, mais l'ensemble de la Belgique forme une unique province ecclésiastique au sein de l'« Église universelle » depuis 1832. Il existe en outre une instance de concertation entre les évêques des différents diocèses belges : la conférence épiscopale de Belgique.
Église catholique en Belgique | |
Cathédrale Saints-Michel-et-Gudule de Bruxelles | |
Pays | Belgique |
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Église | catholique |
Rite liturgique | plusieurs |
Type de juridiction | Église catholique dans un État |
Province ecclésiastique | 1 Province ecclésiastique |
Siège | Archidiocèse de Malines-Bruxelles |
Diocèses suffragants | Gand, Bruges, Anvers, Hasselt, Namur, Tournai et Liège |
Conférence des évêques | Conférence épiscopale de Belgique |
Titulaire actuel | Jozef De Kesel |
Langue(s) liturgique(s) | Néerlandais, Français, Allemand, Latin |
Calendrier | plusieurs |
Paroisses | (diocèses : 9) |
Prêtres | 3200 |
Religieux | près de 3000 |
Religieuses | près de 6000 |
Population totale | 11 millions |
Population catholique | 4,4 millions |
Pourcentage de catholiques | 40 % |
Site web | http://www.catho.be (version francophone) http://www.kerknet.be (version néerlandophone) |
Histoire du catholicisme belge
L'Église de la Belgique moderne
Le catholicisme belge prend ses racines dans l'histoire des différentes entités, politiques et religieuses, qui ont précédé la Belgique moderne et sur les territoires desquels celle-ci est plus ou moins entée. Ses diocèses les plus anciens sont celui de Liège (IVe siècle) et celui de Tournai (VIe siècle) mais c'est au VIIe siècle que le christianisme prit véritablement son essor dans cette partie de l'Europe.
Entre 1559 et 1561, dans le cadre de la Contre-Réforme catholique, la réorganisation religieuse des Pays-Bas espagnols mit en place une nouvelle organisation ecclésiastique. En 1679, le roi Charles II demanda au pape Innocent XI que cette région soit dédiée à saint Joseph; son vœu fut exaucé et il est, depuis, honoré par les catholiques locaux comme saint patron de la Belgique dont le sanctuaire national est l'église Saint-Joseph de Bruxelles.
Quelques décennies avant sa création, la Belgique vit une partie de son patrimoine chrétien détruit ou confisqué (en 1782 et 1789) à la suite des réformes joséphistes puis à la suite des affres de la Révolution française (cette fois, surtout entre 1793 et 1798). En 1801, le concordat et les bulles Ecclesia Christi et Qui Christi Domini redéfinirent l'organisation des territoires ecclésiaux catholiques et préfigurèrent les contours des futurs diocèses belges. Dans la future Belgique, il y avait des dissensions entre les catholiques et les libéraux, mais Mgr Sterckx fut la figure de proue de ceux qui apaisèrent les oppositions, ce qui put aboutir à l'élaboration de la Constitution de 1831. Peu de temps après sa création, la Belgique fut aussi reconnue par Rome qui fit d'elle, d'un point de vue catholique, une province ecclésiastique métropolitaine en 1832. Entre 1880 et 1884, les relations entre l'Église et l'État belges se tendirent pendant la première « guerre scolaire ».
Lors de la Première Guerre mondiale, le cardinal Mercier devint, par son action et sa lettre inspiratrices Patriotisme et Endurance, une figure de proue de la résistance morale et nationale. Entre 1920 et 1925, à la suite de l'annexion par la Belgique des cantons de l'Est (Eupen, Malmedy et Saint-Vith) repris à l'Allemagne en vertu du Traité de Versailles, fut érigé l'éphémère diocèse de Malmedy, dont l'évêque était l'évêque de Liège. En 1925, ce diocèse a été incorporé à celui de Liège. Une survivance de cet état de fait : l'église de Malmedy (l'ancienne abbatiale de l'abbaye-double de Stavelot et Malmedy) porte, de nos jours encore, le titre de cathédrale. C'est également, dans les années 1920, que se tinrent les conversations de Malines. Pendant les années 1930, l'abbé Froidure donna une nouvelle dimension au catholicisme belge en liant charité et action économique par la fondation d'œuvres sociales telles que les Stations de Plein-air et Les Petits Riens tandis que l'écrivain thomiste Marcel De Corte commençait à se faire connaître. En 1955, une loi visant à réduire les subventions accordées aux établissements catholiques déclencha la seconde « guerre scolaire ».
L'après-Vatican II
Ayant été érigés en 1962, les diocèses d'Anvers et de Hasselt sont les plus récents; auparavant, Anvers appartenait au diocèse de Malines-Bruxelles (bien qu'un premier diocèse d'Anvers ait existé entre 1559 et 1801) et Hasselt au diocèse de Liège. À la suite du concile Vatican II, la conférence épiscopale de Belgique est créée. Cette dernière joua un rôle non négligeable, en 1989, dans la résolution de la controverse qui était née de la présence d'un carmel à Auschwitz.
Jusqu'alors le culte marial jouissait d'une certaine ferveur, soutenu par le cardinal Suenens et grâce au concours de la Légion de Marie (introduite en Belgique en 1945). Seulement, la réorientation pastorale décidée lors de Vatican II, peut-être dans un esprit de rapprochement avec les protestants, insista bien moins sur l'hyperdulie et délaissa, en grande partie, les pratiques mariales pour se tourner vers les nouveaux courants embrassant le renouveau charismatique; changement également soutenu par le cardinal.
La crise de Louvain, en laquelle se conjuguaient revendications linguistiques, manœuvres politiciennes et attaques anticatholiques, porta atteinte à la cohésion de la conférence épiscopale belge. Lorsque Paul VI, en 1968, clarifia, par Humanæ Vitæ, les comportements et mœurs à adopter par les catholiques face à certains changements modernes, Mgr Van Peteghem fut le seul évêque du royaume à savoir défendre les positions du pape.
Par deux fois, le royaume reçut Jean-Paul II[1]. Il resta près d'une semaine en mai 1985 pour effectuer une visite pastorale de Belgique qui fut marquée par deux messes géantes (à la basilique de Koekelberg et à Banneux) et une plus modeste à Notre-Dame de Laeken. Il revint en ; au cours de sa visite, il rendit hommage au défunt roi Baudouin avant de procéder à la béatification du père Damien, reconnu saint depuis.
Le , en l'église Sainte-Catherine de Bruxelles, Mgr Léonard consacra officiellement la Belgique au Cœur immaculé de Marie en guise de « réponse filiale et pleine de foi au message de Notre-Dame de Fátima ».
Organisation
Diocèses
Depuis 1962, l'Église catholique en Belgique est formée de huit diocèses et un diocèse spécifique aux forces armées belges. L'évêque de Malines-Bruxelles est l'archevêque métropolitain de la province et porte le titre de primat de Belgique (actuellement Mgr De Kesel). En 2020, le nombre de prêtres diocésains avoisinent les 2800.
Ordinariat militaire
L'ordinariat militaire belge fut d'abord érigé le en tant que vicariat[2]. Le , il acquit le statut de diocèse et l'église royale Saint-Jacques-sur-Coudenberg en devint sa cathédrale[3]. Traditionnellement, l’archevêque de Malines-Bruxelles est également nommé par le pape à la tête du diocèse aux armées.
Le bureau du service d’aumônerie de l'Armée belge est établi au sein de l'hôpital militaire Reine Astrid à Heembeek. En 2013, ce service comptait une dizaine d'aumôniers auxquels pouvaient s'ajouter deux aumôniers de réserve. Actuellement, son aumônier en chef est Johan Van Den Eeckhout. Le diocèse aux forces armées dispose de son propre centre de recherche (de théologie et d'éthique militaire).
Cas particuliers
Aux côtés de ces branches principales de l'Église, coexistent d'autres branches telles que celle de l'Opus Dei qui a sa propre hiérarchie grâce à son statut de prélature personnelle et qui peut partager l'utilisation d'églises pour leur apostolat (exemple: l'église Saint-Jacques-sur-Coudenberg). La quasi-totalité des fidèles de l'Église catholique en Belgique sont attachés à l'Église catholique. La Belgique donna aussi naissance à trois congrégations laïques masculines: les Frères de la Miséricorde de Malines, les Frères de Saint Jérôme Émilien et les Frères de Saint-François-Xavier. Il existe quelques Églises indépendantes qui se réclament d'un « catholicisme » mais non romain, telles que les stévenistes de la Petite Église (début du XIXe siècle).
Clergé régulier
En 2020, le nombre de religieux et religieuses belges avoisinent les 1800.
Ordre cistercien
Une douzaine d'abbayes cisterciennes sont implantées en Belgique, mais c'est surtout la branche trappiste qui est présente en cette région. Elles sont aussi connues du grand public pour leur production de bière trappiste car six de ces monastères en produisent en Belgique, gage de leur authenticité.
Ordre des prêcheurs
Les dominicains, ou frères noirs, sont répartis selon la province dominicaine flamande de Sainte-Rose et le Vicariat Saint-Thomas d’Aquin de Belgique-Sud (francophone, Bruxelles étant comprise dans ce dernier).
Sont affiliés à celui-ci:
- le couvent Saint-Dominique (à Bruxelles);
- le couvent Saint-Albert le Grand: les dominicains, réinstallés à Liège au début du XXe siècle, quittèrent la cité ardente en 1987 pour y retourner en septembre 2009 dans une aile du cloître de la collégiale Saint-Jean;
- le couvent Fra Angelico (à Louvain-la-Neuve et qui est, de facto, le transfert en 2010 du couvent Dominique Pire qui était sis à Froidmont en la commune de Rixensart).
La province dominicaine Sainte-Rose dispose de quatre couvents: à Gand, Schilde, Knokke et Heverlee (Louvain).
Franciscains
Pèlerinages et lieux de processions
- Sanctuaire marial de Beauraing
- Notre-Dame de Banneux (à Sprimont)
- Notre-Dame de Dadizele
- Notre-Dame de Hal
- Relique et procession du Saint Sang à Bruges
- Sanctuaire marial de Montaigu
- Via Gallia Belgica, Via Brugensis, Via Scaldea, Via Brabantica et Via Monastica.
Médias de l'Église catholique
Médias catholiques en belges et francophones
- La Maison des Médias Catholiques regroupe les médias catholiques
- La plate-forme Médias Catholiques Culture regroupe la RTCB et le journal Dimanche.
- Le journal Dimanche, hebdomadaire
Radio catholique en Belgique francophone, RCF[4]
- RCF Bruxelles et Brabant wallon
- RCF Liège
- RCF Namur et Bastogne
Télévision et émission en Belgique francophone
- KTO: En 2011, la chaîne commença à émettre en Belgique via Proximus (alors Belgacom TV). Alors que l'opérateur avait manifesté son intention de cesser la diffusion de KTO, celui-ci revint sur sa décision, en , à la suite d'une pétition de soutien ayant recueilli de nombreuses signatures.
- RTCB (Radio Télévision Catholique Belge) qui fournit des programmes aux autres stations.
Annexes
Articles connexes
Notes et références
- Article « Les deux visites du pape en Belgique », publié le 1er avril 2005 sur le site internet de La Libre Belgique, repris de l'agence Belga
- http://www.army-chaplaincy.be/befr/ Site officiel du Diocèse aux armées belge
- http://www.paroisse-militaire-saint-jacques-sur-coudenberg.be/fr/diocese-aux-forces-armees
- « Accueil - RCF Belgique », sur RCF Belgique (consulté le ).
- Souvenirs et espérances, Paris, Fayard, 1991.
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