Marcel De Corte

Marcel De Corte est un philosophe belge, catholique néothomiste et maurrassien, né le à Genappe et mort le à Tilff.

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Biographie

Après des études à l’Athénée de Nivelles et un doctorat en philosophie et lettres (philologie classique) à l’Université libre de Bruxelles, obtenu en 1928, il enseigne durant deux ans les langues anciennes à l’Athénée de Hannut. Lauréat du concours universitaire et boursier du Gouvernement belge, il suit des cours à Paris (École Normale supérieure, Sorbonne, Institut Catholique de Paris), puis effectue une enquête sur les manuscrits d’Aristote dans quatre universités italiennes.

Il est nommé assistant à l’Université de Liège en , puis chargé de cours en . Il est agrégé de l’enseignement supérieur en philosophie (thèse sur la doctrine de l’intelligence chez Aristote) en 1934. Il devient professeur ordinaire le premier et est titulaire d'une chaire relevant principalement de l’histoire de la philosophie ancienne et de la philosophie morale. Il enseigne à l’Université de Liège jusqu'à sa retraite en 1975[1].

Philosophe catholique, il a été influencé par Jacques Maritain, qu'il a fini par critiquer à propos de l’antisémitisme chrétien[2]. Il est aussi marqué par la pensée du maitre de l'Action française, Charles Maurras[3].

Lors de la Question royale, il est un partisan acharné du maintien de la monarchie. Marcel De Corte est aussi l'auteur de nombreux articles dans le quotidien La Libre Belgique, de 1950 à 1966, ainsi que dans les périodiques français Itinéraires, revue catholique traditionaliste et anticommuniste de Jean Madiran, et La Nation française, hebdomadaire royaliste de Pierre Boutang. Il est en 1952 l'un des membres originels du groupe belge du Comité européen pour le progrès économique et social.

Catholique thomiste, Marcel De Corte est représentatif d'un courant qui, à l'aune de la philosophie thomiste, remet en cause les évolutions et transformations sociales nées de la Révolution française qui ont abouti à notre société dite « moderne ». L'égalitarisme, l'urbanisation, la mondialisation, ou encore le marxisme sont pour lui autant de manifestations de la désintégration sociale et morale de l'Homme. Cette dernière étant celle de la société chrétienne paysanne occidentale, du Moyen Âge, une société proche de la nature, hiérarchisée et localiste.[réf. souhaitée][4]

Ouvrages

  • La liberté de l'esprit dans l'expérience mystique (Paris, Ed. de la Nouvelle Équipe, 1933)
  • La doctrine de l'intelligence chez Aristote, essai d'exégèse (Préf. d'Étienne Gilson, de l'Acad. franç. Paris, Vrin, 1934)
  • Le Commentaire de Jean Philopon sur le Troisième Livre du « Traité de l'Âme » d'Aristote (Liège, Fac. de Philosophie et Lettres; Paris, Droz, 1934)
  • Aristote et Plotin. Études d'histoire de la philosophie ancienne (Paris, Desclée De Brouwer, 1935)
  • La philosophie de Gabriel Marcel (Paris, Téqui, 1938)
  • L'essence de la poésie. Étude philosophique de l'acte poétique (Bruxelles, Cahier des Poètes Catholiques, 1942)
  • Incarnation de l'homme. Psychologie des mœurs contemporaines (Paris, Libr.de Médicis, 1942 ; rééd. anastatique : Bruxelles, Ed. Universitaires, 1944)
  • Philosophie des mœurs contemporaines (Bruxelles, Ed. Universitaires, 1944)
  • Du fond de l'abîme. Essai sur la situation morale de notre pays au lendemain de la Libération (Bruges, Desclée De Brouwer, 1945)
  • Essai sur la fin d'une civilisation (Bruxelles, Ed. Universitaires ; Paris Libr. de Médicis, 1949)
  • Mon pays où vas-tu ? Philosophie et histoire de la crise belge de 1950 (Paris-Bruxelles, Ed. Universitaires 1951)
  • (Coécrit avec Marie de Corte, son épouse) Deviens ce que tu es : Léon, notre fils, 1937-1955..., édité en 1956 et préfacé par Gustave Thibon (Paris, Ed. Universitaires, 1956 ; Rééd. : Paris, Nouvelles Éditions Latines, 1969)
  • J'aime le Canada français (Québec, Presses Universitaires Laval, 1960)
  • L'homme contre lui-même (Paris, Nouvelles Éditions Latines, 1962)
  • L'intelligence en péril de mort (Paris, Club de la Culture française, 1969)
  • De la Justice (Jarzé, Dominique Martin Morin, 1973)
  • De la prudence. La plus humaine des vertus (Jarzé, Dominique Martin Morin, 1974)
  • De la force (S.1. Dominique Martin Morin, 1980)
  • De la tempérance (S.1. Dominique Martin Morin, 1982)

Sources

Références

  1. Site de l'Université de Liège
  2. Bernard Hubert ( dir. ), Jacques Maritain en Europe : la réception de sa pensée, Beauchesne, 1996, p. 157-162
  3. Francis Balace, op. cit.
  4. L'intelligence en péril de mort, Paris, 1969
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