blanc

Voir aussi : Blanc

Français

Étymologie

Le bas-latin *blancus est postulé par les langues romanes[1] : blanco en espagnol, bianco en italien, branco en portugais, du vieux-francique *blankclair » → voir bleu), qui a remplacé le latin albus, candidus → voir blond, brun, fauve et gris pour d’autres noms de couleur empruntés au germanique.

Adjectif

Singulier Pluriel
Masculin blanc
\blɑ̃\

blancs
\blɑ̃\
Féminin blanche
\blɑ̃ʃ\
blanches
\blɑ̃ʃ\

blanc \blɑ̃\ masculin

  1. D’une couleur comme celle des os, de la craie ou de l’écume entre autre. — Note : Comme l’adjectif noir ou gris, qui ne sont que des différences de ton du blanc, il implique souvent une notion d’absence de couleur, de teinte. #FFFFFF
    • On ne pouvait voir de fille plus fraîche, plus riante ; elle était blonde, avec de beaux yeux bleus, des joues roses et des dents blanches comme du lait ; […].  (Erckmann-Chatrian, Histoire d’un conscrit de 1813, J. Hetzel, 1864)
    • On traverse la place de la gare pour aller au bistro d’en face. Il neige dur. La place est toute blanche.  (Albert Vidalie, C'était donc vrai, éd. René Julliard, 1952, page 34)
    • La salle des fêtes était habillée pour une grande cérémonie, de somptueux rideaux blancs et pourpres qui tombaient du haut plafond jusqu'au bas des portes et des fenêtres.  (Maboa Bebe, Ewande Amours, peurs, espoir, L'Harmattan Cameroun, 2014, page 7)
  2. (Par extension) D’une couleur appartenant au champ chromatique du blanc, c’est-à-dire légèrement différente de la couleur originelle mais lié à celle-ci. #FFFFFF #FFFFD4 #FDE9E0 #FDE1B8 #F2FFFF #EFEFEF
  3. Très peu coloré, ou moins coloré que, en parlant de choses qui ne sont pas tout à fait blanches (1), pour les distinguer de celles de même espèce qui le sont moins, ou qui sont d’une autre couleur.
    • Il y a des betteraves blanches, il y en a de jaunes, de rouges, et de marbrées, et quelquefois la pellicule est rouge et la chair est blanche.  (Jean-Antoine Chaptal, Mémoire sur le sucre de betterave, Mémoires de l’Académie des sciences, Tome 1, 1818 (pp. 347-388))
    • Bois blanc, métal blanc, mûrier blanc, pain blanc, poisson blanc, poivre blanc, raisin blanc, sauce blanche, sel blanc, viande blanche, vin blanc.
    • En sabots, les manches relevées sur leurs bras blancs, les filles balayaient le devant des boutiques.  (Francis Carco, Brumes, Éditions Albin Michel, Paris, 1935, page 158)
    • Avoir le teint blanc, la gorge blanche, les mains blanches, la peau blanche.
    • La race blanche.
    • Gelée blanche, Gelée qui, le matin, se forme de la rosée ou du brouillard congelé.
    • Faire des lotions avec de l’eau blanche.
    • Ver blanc, Larve du hanneton.
  4. Qui appartient à une ethnie caractérisée par son teint clair (ex. type dit “Caucasien”).
    • Geoffroy, Maxime, Frédéric, Jérémy et Billy sont cinq hommes blancs dans la trentaine, travaillant dans le secteur manuel et originaires de l'Essonne. Ils ont été arrêtés en arrivant à Paris, samedi 1er décembre, alors qu'ils venaient de se garer non loin des Champs-Elysées. (www.francetvinfo.fr, Le défilé des gilets jaunes au tribunal, 04/12/2018)
  5. (Spécialement) Qui appartient à une ethnie autre qu’amérindienne.
    • [Mme] Hunter […] a donné naissance à une fille ce matin, le premier enfant blanc dans Teslin. Ah ! Pourtant non, pas blanc, car c’est une famille de Noirs, et pourtant on s’obstine ici à dire que c’est la naissance du premier enfant blanc. On veut sans doute dire que c’est le premier enfant né à Teslin de parents civilisés.  (17 Eldorado, Journal de Lorenzo Létourneau (1899), Qualigram/Linguatech, Montréal, 2006)
  6. Vierge, sur lequel il n’y a rien d’écrit ou d’imprimé.
    • Un feuillet de papier blanc.
    • Une page blanche.
    • Un cahier blanc.
    • Livre blanc, livre dont tous les feuillets sont blancs.
  7. Vierge.
    • Bal blanc, bal où ne sont invitées que des jeunes filles.
    • Mariage blanc, mariage qui n’a pas été consommé.
  8. (Par extension) Vide de contenu.
    • Pour certains, ce taf était juste un moyen commode de remplir un blanc dans leur CV en attendant qu’un membre de leur famille leur trouve une meilleure place.  (David Graeber, traduit par Élise Roy, Bullshit jobs, Les liens qui libèrent, 2018, ISBN 979-10-209-0633-5)
  9. (Militaire) À lame d'acier.
    • Armes blanches, armes offensives, comme épées, sabres, baïonnettes, etc., par opposition aux armes à feu. On appelait autrefois aussi armes blanches les armes défensives qui n’étaient ni gravées, ni dorées, ni bronzées.
    • Se battre à l’arme blanche.
    • Combat à l’arme blanche.
  10. Clair.
    • Voix blanche, voix claire mais qui manque de timbre.
    • Il prenait pour parler une voix blanche, doucereuse, déclamait des bouts d’idées ramassées un peu partout, sur les droits de l’ouvrier, la tyrannie du capital.  (Alphonse Daudet, Arthur, dans Contes du lundi, 1873, Fasquelle, collection Le Livre de Poche, 1974, page 168.)
    • Argent blanc, Bâton blanc, Bulletin blanc, Houille blanche, Magie blanche, Nuit blanche, Sauce blanche, Viande blanche. Voyez « argent », « bâton », « bulletin », etc.
  11. (Jeux) Coup qui ne produit rien.
    • Amener blanc, à certains jeux de Dés, se dit lorsque tous les dés présentent la face qui n’est marquée d’aucun point.
    • Coup blanc, coup nul.
    • Opération blanche, Opération qui n’a pas donné de résultat.
    • (Figuré) Vers blancs, en termes de Versification, Vers non rimés.
    • Le Paradis perdu " de Milton est en vers blancs.
  12. (Administration) forestière.
    • Couper une forêt, faire une coupe à blanc estoc ou
    • À blanc être, ou simplement
    • À blanc, En couper tout le bois, sans y laisser de baliveaux.
    • On dit dans le même sens
    • Coupe blanche. On dit aussi
    • Couper un arbre à blanc estoc, Le couper au pied sur la souche.
    • (Proverbial) et (Figuré) Se faire tout blanc de son épée, se faire blanc de son épée, Locution empruntée aux duels judiciaires du moyen âge et qui signifiait Répondre à une accusation, se justifier d’une accusation par l’épée, par la force.
    • Elle signifie, par extension, Se prévaloir de sa force, se vanter de faire quelque chose en se supposant un pouvoir ou un crédit qu’on n’a pas.
    • On dit dans ce sens
    • Faire blanc de son épée.
  13. Qui est propre, par opposition à sale.
    • Linge blanc.
    • Ces draps ont servi, ils ne sont pas blancs.
    • Chemise blanche.
    • Nappe blanche.
    • Serviette blanche.
    • Blanc de lessive se dit du Linge propre, tel qu’il est au sortir de la lessive.
    • Ces draps, ces rideaux sont blancs de lessive.
    • (Figuré) et (Familier) Sortir d’une accusation, d’une affaire blanc comme neige, ou simplement
    • Sortir blanc d’une affaire, être déclaré innocent, être acquitté par un arrêt ou un jugement, en matière criminelle ou correctionnelle.
    • Vouer un enfant au blanc, Faire vœu qu’un enfant sera entièrement vêtu de blanc, jusqu’à tel âge, en l’honneur de la sainte Vierge.
    • Se vouer au blanc.

Synonymes

De type europoïde :

Antonymes

Autre qu’amérindienne :

Dérivés

Proverbes et phrases toutes faites

Vocabulaire apparenté par le sens

  • blanc figure dans les recueils de vocabulaire en français ayant pour thème : boisson, vin.

Traductions

Nom commun 1

SingulierPluriel
blanc blancs
\blɑ̃\
Le blanc (2) et ses divers blancs (3).

blanc \blɑ̃\ masculin

  1. (Au singulier) La couleur comme celle des os, de la craie ou de l’écume entre autre. #FFFFFF
    • Le Beerenberg apparut fier et arrogant dans une brusque et étroite déchirure des nuées ; le blanc immaculé de son sommet éclairé par le soleil se détachait dans une auréole d'azur.  (Jean-Baptiste Charcot, Dans la mer du Groenland, 1928)
    • La façade était peinte en blanc et les arêtes de la corniche se rehaussaient d'un filet rouge qui en accentuait le profil.  (Francis Carco, L’Homme de minuit, Éditions Albin Michel, Paris, 1938)
    • Il déboucha bientôt devant plusieurs chalets, construits en planches comme le dernier, avec chacun une sorte de véranda mal peinte en blanc, […].  (H. G. Wells, La Guerre dans les airs, 1908, traduction d’Henry-D. Davray et B. Kozakiewicz, Mercure de France, Paris, 1910, p. 381 de l’éd. de 1921)
  2. (Au singulier) (Par extension) Terme générique qualifiant un des onze champs chromatiques français, couvrant les différentes variantes de la couleur blanche. #FFFFFF #FFFFD4 #FDE9E0 #FDE1B8 #F2FFFF #EFEFEF
    • Voilà que le blanc regagne la faveur et suscite la ferveur quand il se teinte de tons chauds, de jaunes, de rouges et d’orangés.  (www.sico.ca)
  3. (Au pluriel) Les couleurs de ces variantes appartenant au champ chromatique du blanc.
    • L’avantage de cette diversification est de pouvoir marier et opposer les blancs, de jouer avec les effets, et de les accorder au mieux avec les couleurs.  (Olivier Waché, Mur blanc et couleurs : comment réveiller votre intérieur article paru dans Maison Magazine de mars-avril 2011)
    • Les blancs subtils, légèrement colorés, s’annoncent prédominants en véritables leaders des courants émergents.  (www.sico.ca)
  4. (En particulier) (Peinture) (Maçonnerie) (Cuisine) Couleur ou matière blanche que les peintres, les maçons, etc., emploient pour rendre une surface blanche.
    • Blanc de plomb (sous-carbonate de plomb), de zinc (oxyde de zinc), de céruse, de lait, de perles.
    • Nuance du blanc semblable à celle du lait, des perles.
    • Broyer, peindre du blanc.
    • Une couche de blanc.
    • Blanc sale : couleur blanche dont l’apparence est terne, sans éclat.
    • Cette étoffe, ce papier sont d’un blanc sale.
    • Mets au blanc : mets accommodé à une sauce blanche.
    • Un plat de cardons, des laitues, un poulet au blanc.
  5. Silence au cours d’une conversation.
    • Seuls les poumons d'un train ou d'un bateau auraient pu lancer le cri des joies qu'avaient soulevées dans nos ventres les éclats de sa petite voix fatiguée et les halètements doux de ses blancs de parole.  (Réjean Ducharme, L'hiver de force, Gallimard, 1973, p. 85)
  6. Espace vide, sur une feuille de papier, sur un formulaire réservé pour être rempli plus tard ou intervalle sur une page.
    • Le notaire a laissé des blancs dans le contrat pour y mettre les noms des contractants et la somme dont ils conviendront.
    • Laisser beaucoup de blanc entre le titre et la matière.
    • Devancé par tous les autres clercs, il s'empara bravement d'une déclaration très difficile à rédiger et à laquelle personne n'avait voulu mordre; mais il n'avait pas encore parcouru la moitié des titres qu'il fallait analyser, que son imagination prit encore une fois la clé des champs, et lorsqu'après une heure de travail, M. Dumon vint regarder par-dessus son épaule, afin de voir comment il se tirait d'affaire, [...].
      — Tiens, s'écria le patron, vous m'avez fait l'ouvrage d'un
      blanc.
      — C'est que M. Guérin ne travaille pas comme un
      nègre, observa malicieusement le premier clerc.  (Pierre-Joseph-Olivier Chauveau, Charles Guérin, G.H. Cherrier, éditeur, Montréal, 1853, I, 5, p. 74)
  7. (Par ellipse) (Œnologie) (Familier) Vin blanc ou un verre de ce vin
  8. (Cuisine) Chair cuite de la poitrine de certains oiseaux.
    • Un blanc de poulet, de dinde, de chapon, de perdrix.
  9. Colorants de couleur blanche.
    • Blanc de céruse, blanc de plomb, blanc de Troyes, blanc de bourre, etc.
  10. (Désuet) Linge de fil ou de coton blanc.
    • Magasin, vente de blanc.
  11. (Botanique) Nom vulgaire de certains champignons parasites (Oïdium) produisant des taches blanches à la surface des plantes, ainsi qu'à la maladie elle-même.
  12. (Vieilli) Anciennement, petite monnaie qui valait cinq deniers.
  13. Albumen, ellipse de blanc d’œuf.
    • Battre les blancs en neige.
  14. (Par métonymie) Correcteur liquide.
  15. (Figuré) Par exagération, extrême opposé à noir
    • Si vous lui dites blanc, il répondra noir, il se plaît à contredire.
  16. (Par ellipse) Blanc de fard : sorte de fard, de cosmétique qui fait paraître la peau blanche.
    • Cette femme met du blanc, a du blanc.
  17. (Agriculture) Maladie de végétaux caractérisée par des moisissures.
  18. (Sport) Partie d’une cible la plus rapprochée du centre, partie qui est peinte en blanc.
    • Tirer au blanc.
    • Donner, mettre dans le blanc.
    • Tirer de but en blanc.
  19. (Militaire) Interruption périodique et très brève d’une émission de brouillage afin de contrôler l’émission de l’adversaire pour suivre ses variations de fréquence ou interrompre le brouillage en temps voulu.

Dérivés

Hyponymes

Traductions

→ voir blanc d’œuf

Nom commun 2

Singulier Pluriel
Masculin blanc
\blɑ̃\

blancs
\blɑ̃\
Féminin blanche
\blɑ̃ʃ\
blanches
\blɑ̃ʃ\

blanc \blɑ̃\ masculin

  1. Personne dont la peau est claire, par opposition à noir, jaune, peau-rouge, etc.
    • Il n’y a point ici de blancs et il n’y a point de noirs ; il y a des Africains du Nord, tous coiffés de la chéchia.  (Ludovic Naudeau, La France se regarde : le Problème de la natalité, Librairie Hachette, Paris, 1931)
    • Le long des boutiques éclairées, des ombres se succédaient sans hâte. Il y avait des nègres, quelques Chinois, des blancs. Tous reluquaient les filles.  (Francis Carco, Brumes, Éditions Albin Michel, Paris, 1935, page 41)
    • Comme le montre une étude récente, pendant longtemps, aux États-Unis, les immigrés juifs, irlandais ou italiens ne furent pas considérés comme "blancs". C'est seulement une fois intégrés économiquement et culturellement à la bourgeoisie américaine qu'ils devinrent, dans l'imaginaire américain, "blancs".  (Paul Klein, La reine d'Angleterre et autres fictions, Charlie Hebdo, 7 janvier 2015)

Dérivés

Traductions

Prononciation

  • \blɑ̃\
    • France : écouter « blanc [blɑ̃] »
    • (Région à préciser) : écouter « blanc [blɑ̃] »
    • France : écouter « blanc »
  • Français méridional : \blaŋ\
  • Canada : \blã\
  • France (Massy) : écouter « blanc »
  • France (Paris) : écouter « blanc »
  • France (Occitanie) : écouter « blanc »
  • France (Toulouse) : écouter « blanc »
  • France (Vosges) : écouter « blanc »
  • France (Grenoble) : écouter « blanc »
  • France (Lyon) : écouter « blanc »
  • (Région à préciser) : écouter « blanc [Prononciation ?] »

Voir aussi

Références

  • « blanc », FranceTerme, Délégation générale à la langue française et aux langues de France.
  • Dictionnaire de l’Académie française, huitième édition, 1932-1935 (blanc)
  • [1] « blanc », dans TLFi, Le Trésor de la langue française informatisé, 1971-1994 → consulter cet ouvrage

Ancien français

Étymologie

Du vieux-francique *blank.

Adjectif

Nombre Cas Masculin Féminin Neutre
Singulier Sujet blans blanche blanc
Régime blanc
Pluriel Sujet blanc blanches
Régime blans

blanc \blãnk\

  1. Blanc.

Nom commun

Cas Singulier Pluriel
Cas sujet blans blanc
Cas régime blanc blans

blanc \blãnk\

  1. Blanc.

Dérivés dans d’autres langues

Ancien occitan

Étymologie

Du vieux-francique *blank.

Adjectif

blanc

  1. Blanc.

Variantes

Nom commun

blanc masculin

  1. Blanc, sorte de monnaie.

Références

  • François Raynouard, Lexique roman ou Dictionnaire de la langue des troubadours, comparée avec les autres langues de l’Europe latine, 1838–1844

Catalan

Étymologie

Du vieux-francique *blank.

Adjectif

blanc

  1. Blanc.

Nom commun

blanc

  1. But, dessein.

Synonymes

Prononciation

  • République catalane (Barcelone) : écouter « blanc »

Occitan

Étymologie

De l'ancien occitan blanc.

Adjectif

blanc (graphie normalisée)

  1. Blanc.

Nom commun

blanc (graphie normalisée)

  1. Blanc.

Prononciation

  • France (Béarn) : écouter « blanc »

Références

  1. « blanc », dans Émile Littré, Dictionnaire de la langue française, 1872-1877 → consulter cet ouvrage
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