rien

Voir aussi : Rien

Français

Étymologie

(Date à préciser) Du latin rem, accusatif de reschose ») qui est encore le sens du substantif rien dans certaines expressions populaires ou régionales.

Pronom indéfini

Invariable
rien
\ʁjɛ̃\
Mémorial du 17 avril 1891, situé rue du 14 juillet à Corbeil-Essonnes, qui commémore cette journée paisible où il ne se passa strictement rien en ce lieu.

rien \ʁjɛ̃\ masculin singulier invariable

  1. (Soutenu) (Avec une valeur positive) Quelque chose, quoi que ce soit. — Note : se dit parfois, dans cette acception, dans les phrases construites pour exprimer un sens négatif.
    • Il serait maintenant impossible à aucun de nous de se rien rappeler de lui  (Gustave Flaubert, Madame Bovary, 1857)
    • Considérez l’homme depuis la naissance jusqu’à la mort ; que voyez-vous en lui dans ses premières années ? Une créature faible, souffrante, longtemps incapable de pourvoir à ses besoins, etc. ; trouvez-moi rien dans la nature qui, dans la première période de l’existence, soit aussi dépendant, et par conséquent aussi sujet que l’homme.  (Pierre-Marie Quitard, Dictionnaire étymologique, historique et anecdotique des proverbes et des locutions proverbiales de la langue française, Paris : chez P. Bertrand, 1842, page 658)
    • Les moines et les prêtres surprirent le pauvre homme, le jetèrent en prison, et le firent conduire à Vienne en Dauphiné, où résidait l’archevêque. Rénier préféra être brûlé vif, plutôt que de rien céder.  (Jean-Henri Merle d'Aubigné, Histoire de la Réformation en Europe au temps de Calvin, tome 2, chap. 12, Paris : chez Michel Lévy frères, 1878, ThéoTex, 2016, p. 496)
    • Pour les littérateurs Allemands il ne leur a manqué rien jusqu’içi qu'un centre réel, un appui de la part d'un gouvernement suffisamment éclairé.  (Pierre Reboul, Errements littéraires et historiques, Presses Universitaires de Lille, 1979, page 311)
  2. (Avec une valeur négative, et en corrélation avec ne) Absence de quelque chose ou, par extension, de toute chose.
    • On pourrait remplir des pages entières avec l’exposé sommaire des thèses contradictoires, cocasses et charlatanesques qui forment le fond des harangues de nos grands hommes ; rien ne les embarrasse […].  (Georges Sorel, Réflexions sur la violence, Chap. IV, La grève prolétarienne, 1908, p. 159)
    • Tenez, qu’est-ce qui se passe à la Bourse ? Des gens qui n’ont rien prennent le droit d’acheter une marchandise dont ils savent parfaitement que la livraison ne s’accomplira jamais, mais qu’ils revendront avec profit.  (Victor Méric, Les Compagnons de l’Escopette, Éditions de l’Épi, Paris, 1930, pages 167-168)
    • Rien ne naît ni ne périt, mais des choses déjà existantes se combinent, puis se séparent de nouveau.  (Anaxagore de Clazomènes)
    • Rien ne se perd, rien ne se crée, tout se transforme.  (Antoine Lavoisier)
    • Rien n’est jamais acquis à l’homme […].  (Louis Aragon)
  3. (Avec une valeur négative, mais sans l’adverbe ne) Absence de quelque chose ou, par extension, de toute chose.
    • Aucune trace d’effraction, rien de forcé, pas d’empreintes digitales ni d'ADN étranger au personnel. Rien ! À croire que les types ont opéré en scaphandre. Et cerise sur le gâteau : l'alarme et les caméras étaient désactivées ce week-end.  (Jérémie Lebrunet, Alice et le Crédit solidaire, Éditions Destination Futur, 2013, partie 2)
    • À l’automne le paresseux ne laboure pas,
      à la moisson il cherche, et… rien !
       (Proverbes XX, 4, traduction Émile Osty)
    • Rien de gracieux comme ses mouvements d’épaules, lorsqu’elle attire le menton pour se cacher entièrement la figure, qui, par instants, se montre à la dérobée.  (Flora Tristan, Les Femmes de Lima, dans Revue de Paris, tome 32, 1836)
  4. Sans rien + verbe à l’infinitif : tournure rendant l’action du verbe totalement négative.
    • Rester sans rien dire.
  5. Peu de chose.
    • Les chevaux islandais se vendaient pour rien autrefois, et la coutume était de les acheter pour les revendre au retour ; […].  (Jules Leclercq, La Terre de glace, Féroë, Islande, les geysers, le mont Hékla, Paris : E. Plon & Cie, 1883, p. 17)
  6. (Vieilli) Personne.
    • Madame de Chartres qui eſtoit extrêmement glorieuſe, ne trouvoit preſque rien digne de ſa fille [Mlle de Chartres]  (Madame de La Fayette, La Princesse de Clèves, 1678)
    • Il n’est rien de plus inepte qu’un séminariste ; rien de moins propre à être un jour ce que l’on veut qu’il soit, un pasteur éclairé : ces jeunes gens n’ont la tète remplie que de fadaises mystiques.  (Nicolas Edme Restif de La Bretonne, Monsieur Nicolas, part. 1 : Souvenirs d’enfance, an V)

Notes

Il faut faire la liaison devant une voyelle.
Lorsque ce mot est l’objet direct et utilisé dans un temps composé, il est placé entre l’auxiliaire et le verbe.
  • Je n’ai rien dit. [→ voir J’ai dit quelque chose.]
  • Il n’a rien trouvé d’intéressant. [→ voir Il a trouvé quelque chose d’intéressant.]
Lorsque ce mot est l’objet direct et utilisé avec un infinitif, il est placé devant l’infinitif.
  • Je ne veux rien dire. [→ voir Je veux dire quelque chose.]
L’autre pronom avec ces caractéristiques est tout.

Synonymes

Dérivés

Proverbes et phrases toutes faites

Traductions

Adverbe

Invariable
rien
\ʁjɛ̃\

rien \ʁjɛ̃\ invariable

  1. (Populaire) (Par antiphrase) (Suivi d'un adjectif) Beaucoup, très, vraiment.
    • C’était rien drôle !  (Émile Zola, La Terre, 1887, p. 286)
    • Oh ! fit la malheureuse en sortant de son corsage frippé deux méchants bouquets de violettes… elles sont comme moi, mes fleurs… Elles sont rien fatiguées…  (Francis Carco, Au coin des rues : La Marchande de fleurs, 1919 ; Éditions G. Crès et Cie, Paris, 1922p. 47)

Nom commun 1

SingulierPluriel
rien riens
\ʁjɛ̃\

rien \ʁjɛ̃\ masculin

  1. Peu de chose ; petite quantité de quelque chose.
    • Elle revient du cabinet de toilette, un peu traînante et lasse des mille riens qu’elle a entrepris déjà […]  (Henri Barbusse, L’Enfer, Éditions Albin Michel, Paris, 1908)
    • Petits riens qu’on aime à se remémorer, dont on savoure le parfum à mesure qu’on s’avance dans la vie !  (Joseph Caillaux, Mes Mémoires, I, Ma jeunesse orgueilleuse, 1942)
    • Voilà le genre d’occasion qui n'était pas donné à tout le monde et il s'en fallut d’un rien qu’ivre d’amertume je m’offusquasse de n’y trouver nul profit.  (Max Steen, Schoolblock, 3e étape : Athens (2032-2040), éd. Librinova, 2018)

Proverbes et phrases toutes faites

Synonymes

Dérivés

Traductions

Nom commun 2

rien \ʁjɛn\ masculin singulier

  1. (Linguistique) Langue taï parlée au Laos[1].

Notes

Le code de cette langue (rien) dans le Wiktionnaire est rie. (ISO 639-3)

Traductions

Prononciation

Références

  1. « Rien », Ethnologue
  • « rien », dans TLFi, Le Trésor de la langue française informatisé, 1971-1994 → consulter cet ouvrage
  • Dictionnaire de l’Académie française, huitième édition, 1932-1935 (rien)

Voir aussi

Anagrammes

Ancien français

Étymologie

Du latin rem.

Nom commun

rien \rjẽn\ féminin

  1. Chose.
  2. Personne, créature.
    • Tes, fole riens !  (Chrétien de Troyes, Yvain ou le Chevalier au lion, circa 1176. Tes, le verbe taisir (« se taire »))

Variantes

Anagrammes

Références

Latin

Nom commun

Cas Singulier Pluriel
Nominatif rien rienēs
Vocatif rien rienēs
Accusatif rienem rienēs
Génitif rienis rienum
Datif rienī rienibus
Ablatif rienĕ rienibus

rien \Prononciation ?\ masculin

  1. Variante de ren.

Références

Tumleo

Étymologie

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Nom commun

rien \Prononciation ?\

  1. Eau.

Références

  • Donald C. Laycock, “Austronesian Languages: Sepik Provinces”, in Stephen A. Wurm (éd.), New Guinea Area Languages and Language Study, vol 2: Austronesian Languages, Research School of Pacific and Asian Studies, Australian National University, Canberra, 1976, page 414 (de 399-418)
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