très

Voir aussi : tres, třes, trěś, třeš, três, tres-, très-

Français

Étymologie

(1080) Du latin trans  au delà de », « de part en part », « complètement ») ; d’où son emploi moderne comme adverbe superlatif.
Jusqu’à la fin du XIXe siècle, l’usage prépondérant est de lier l’adverbe à l’adjectif avec un trait d’union (→ voir très-).
  • Une sorte de thé vert qui est très-fin et d’une odeur très-agréable. Le song-lo et le bohé sont moins recherchés par les Hollandais.  (Jean-François de La Harpe, Jean Baptiste Benoit Eyrles, Abrégé de l’Histoire générale des voyages […], 1820)
  • L’anguille chien est très-goulue […]  (Bernard Germain de Lacépède, Œuvres du Comte de Lacépède, tome 2 : Histoire naturelle des poissons, Paris, 1836)
  • Si l’on veut un dépôt très-régulier, il est indispensable de fixer la pièce à cobalter au rhéophore de la pile avant de la plonger dans le bain.  (Comptes rendus hebdomadaires des séances de l’Académie des sciences, 1878)
  • Quand nous avons traversé la vallée, je te parle d’hier, nous avons gravi une montée très-roide et très-escarpée.  (George Sand, Le Marquis de Villemer, Paris, 1860)

Adverbe

Adverbe
très
\tʁɛ\

très \tʁɛ\

  1. Beaucoup, au plus haut point (devant un adjectif ou un adverbe).
    • Lorsque dans une armée le besoin de récompenses se fait très vivement sentir, on peut affirmer que sa valeur est en baisse.  (Georges Sorel, Réflexions sur la violence, Chap. VII, La Morale des producteurs, 1908, p. 359)
    • À quoi servent les faits divers ? […] En règle générale, à faire du très mauvais journalisme, caressant le lecteur dans ses pulsions malsaines quitte à pulvériser les lignes jaunes du métier […].  (Nicolas Demorand, Trouble, dans Libération, no 9535, 7 & 8 janvier 2012, p. 3)
    • L’affaire sera jugée sur le fond le 31 mai, mais, en attendant, ces déboires juridiques vont augmenter la facture de la grève pour les agents dès la fin de ce mois et, sans doute, faire basculer une part des très-grévistes vers le camp des non-grévistes ou des peu-grévistes.  (Éric Béziat, « SNCF : la grève faiblit, le malaise cheminot grandit », Le Monde. Mis en ligne le 19 mai 2018)

Notes

Cet adverbe marque le superlatif absolu et ne s’emploie traditionnellement que devant un adjectif ou un adverbe (pour modifier un verbe à la voix active, on emploie beaucoup ou fort).
Cependant, il est fréquent avec avoir faim, avoir soif : « J’ai très soif », alors que ce qui était traditionnellement considéré comme correct était J’ai grand-soif (mais cette dernière formulation a vieilli, et est devenue rare).

Traductions

Prononciation

  • \tʁɛ\
  • France  : écouter « très [tχɛ] »
  • (Sud de la France) \tʁe\
  • France (Paris) : écouter « très »
  • France (Paris) : écouter « très »

Anagrammes

Références

  • Tout ou partie de cet article a été extrait du Dictionnaire de l’Académie française, huitième édition, 1932-1935 (très), mais l’article a pu être modifié depuis.
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