Thoiras

Thoiras est une commune française située dans le département du Gard en région Occitanie.

Thoiras

château de Maléragues

Blason
Administration
Pays France
Région Occitanie
Département Gard
Arrondissement Alès
Intercommunalité Alès Agglomération
Maire
Mandat
Lionel Andre
2020-2026
Code postal 30140
Code commune 30329
Démographie
Population
municipale
438 hab. (2018 )
Densité 19 hab./km2
Géographie
Coordonnées 44° 03′ 58″ nord, 3° 55′ 42″ est
Altitude Min. 139 m
Max. 503 m
Superficie 22,89 km2
Type Commune rurale
Aire d'attraction Commune hors attraction des villes
Élections
Départementales Canton de La Grand-Combe
Législatives Cinquième circonscription
Localisation
Géolocalisation sur la carte : région Occitanie
Thoiras
Géolocalisation sur la carte : Gard
Thoiras
Géolocalisation sur la carte : France
Thoiras
Géolocalisation sur la carte : France
Thoiras
Liens
Site web http://thoiras.fr

    Géographie

    Localisation et hydrographie

    Thoiras est une commune située dans les basses Cévennes située au confluent de plusieurs cours d'eau et qui s'étend donc sur plusieurs vallées. L'altitude minimale y est de 139 mètres, et l'altitude maximale de 503 mètres. L'habitat y est dispersé.

    La commune de Thoiras est traversée par le Gardon de Saint-Jean qui coule globalement en direction du sud-est puis de l'est, et par trois de ses affluents, le Boisseson, la Doucette et la Salindrenque (cités du nord au sud), qui coulent vers le nord-est jusqu'à ce qu'ils atteignent le Gardon de Saint-Jean. Thoiras s'étend au nord-ouest jusqu'au Gardon de Mialet qui coule aussi vers le sud-est. Le confluent des deux gardons est limitrophe de Thoiras. (Quatre communes se touchent à ce point : Thoiras, Corbès, Générargues et Anduze). La Salindrenque a également un affluent sur le territoire de Thoiras, le Valat des Campels, qui prend sa source plus au sud, à Saint-Félix-de-Pallières[1].

    Thoiras et les communes environnantes

    Ce réseau hydrographique détermine une série de crêtes assez pentues voire abruptes. La limite nord-ouest de la commune est par exemple constituée d'une série de sommets enserrés entre les vallées du Boisseson et de la Doucette (le roc de la Chapelle, le roc du Tinaou et leurs voisins) qui forment une barrière totalement infranchissable. La Serre Manteau sépare quant à elle de manière très difficilement franchissable les vallées des deux Gardons. Il en va de même de la barrière entre la Doucette et la Salindrenque (alignement des sommets du Déconte, de la Croix de Flamarys et de Pissecabre), de celle entre la Salindrenque et le Valat des Campels (le mont Cerviers), ou de celle au sud du Valat des Campels (massif de la Grande Pallières).

    Commune assez étendue, Thoiras a de nombreux voisins : elle est bordée au nord-ouest par la commune de Saint-Jean du Gard, au nord par Mialet, à l'est par Générargues, Corbès et Anduze, au sud par Saint-Félix-de-Pallières et Vabres, et à l'ouest par Saint-Bonnet-de-Salendrinque, Lasalle et Sainte-Croix-de-Caderle. Curieusement, la commune de Corbès est presque enclavée dans Thoiras, sauf au sud qui donne sur Anduze.

    Lieux-dits et hameaux

    L'habitat est dispersé. Thoiras compte pas moins de 39 hameaux et lieux-dits[2]. Les principaux hameaux de la commune sont :

    • dans la vallée du Gardon de Mialet, de l’amont vers l’aval : La Pradelle, le Mas du Pont ;
    • dans la vallée du Gardon de Saint-Jean, de l’amont vers l’aval : Camp Soureille, Massiès-Nord (sur la rive gauche, donc au nord du Gardon), Massiès-Sud (sur la rive droite, donc au sud du Gardon)[3], Rouveyrac, La Plaine ;
    • dans la vallée de la Doucette, de l’amont vers l’aval : Le Bruguierol, Laudernet, Pagès, Gorniès ;
    • dans la vallée de la Salindrenque, de l’amont vers l’aval : Prade, Malérargues, Le Moina, Les Curières, Le Püech ;
    • au sud de la Salindrenque : Les Arnauds (sur le Valat des Campels), Pallières (dans le massif de la Grande Pallières).

    Climat

    Le climat de Thoiras peut être caractérisé à l'aide des relevés de la station météorologique de Saint-Hilaire-de-Brethmas, commune voisine d'Alès, située à 15 kilomètres de Thoiras[4]. Depuis , une station météorologique est en service à Thoiras, dans le hameau de Massiès-Sud[5]. Le climat de Thoiras reste soumis à l'influence méditerranéenne mais les précipitations de printemps, d'hiver et d'automne sont plus nombreuses en raison du relief. L'altitude de Thoiras n'est pas suffisante pour que les températures y soient vraiment inférieures à celles de la plaine, et, l'été, le climat est caractérisé par sa chaleur et sa sécheresse. La particularité du relief et de sa formation en vallées encaissées produit toutefois de fortes différences de températures et de précipitations entre les différents espaces de la commune. De plus, ceux-ci provoquent d'importants écarts de températures entre le jour et la nuit, l'amplitude pouvant dépasser aisément les 20 degrés quelle que soit la saison. À l'automne, les orages et les épisodes cévenols peuvent provoquer des cumuls de pluie de plusieurs centaines de millimètres en quelques heures. Thoiras est soumis au risque de crue du fait des précipitations tombées en amont des vallées du Gardon de Saint-Jean[6].
    Thoiras a été reconnu en état de catastrophe naturelle lors des événements suivants :

    Type de catastropheDébut leFin leArrêté dusur le J.O. du
    Tempête[7]06/11/198210/11/198218/11/198219/11/1982
    Inondations et coulées de boue[7]19/10/199421/10/199403/03/199517/03/1995
    Inondations et coulées de boue[7]03/11/199407/11/199421/11/199425/11/1994
    Inondations et coulées de boue[7]03/10/199506/10/199526/12/199507/01/1996
    Inondations et coulées de boue[7]08/09/200210/09/200219/09/200220/09/2002
    Inondations et coulées de boue[7]22/10/200822/10/200813/03/200918/03/2009
    Mouvements de terrain[7]21/10/200810/02/200925/06/200901/07/2009
    Inondations et coulées de boue[8]19/09/202020/09/202023/09/202024/09/2020

    Accès

    La principale voie d'accès à Thoiras est la D907 (ex Route nationale 107, déclassée en départementale en 1973[9]) qui suit la vallée du Gardon de Saint-Jean entre Anduze et Saint-Jean du Gard. Au-delà de Saint-Jean du Gard, on accède rapidement à la corniche des Cévennes[10] qui permet de rejoindre Florac, puis Mende ou Marvejols et sa connexion avec l'autoroute A75. Au-delà d'Anduze, se trouvent l'ancienne route de Nîmes qui part en direction du sud et, vers l'est, la route d'Alès, la plus fréquentée puisqu'elle permet de rejoindre la vallée du Rhône mais à présent aussi Nîmes par une voie rapide. Le passage par Anduze est aussi le plus rapide pour atteindre le Vigan et l'ouest des Cévennes. À noter que la D907 a été redressée en deux endroits sur le territoire de Thoiras, éliminant la courbe de la Vignasse et surtout l'épingle à cheveu de la ferme de l'Elze (parfois agrémentée, à l'époque héroïque, d'une traversée du troupeau de la ferme se rendant au pâturage). Malgré ces améliorations coûteuses, cette route très fréquentée reste accidentogène, en particulier dans le secteur du Pont de Salindre et sur Corbès[11].

    Un deuxième axe important est la D57 qui suit la Salindrenque et rejoint la D907 au lieu-dit Pont de Salindre. Longue de 9 kilomètres, elle permet d'atteindre l'entrée de Lasalle puis elle rejoint la D39 qui permet de monter à Soudorgues et au col du Mercou.

    Malgré sa proximité avec la haute vallée de la Doucette, la commune limitrophe de Sainte-Croix-de-Caderle n'a pas de liaison autre que pédestre avec Thoiras. Les automobilistes doivent transiter par Lasalle pour s'y rendre.

    Le train desservait autrefois plusieurs gares entre Anduze et Saint-Jean du Gard, dont la gare de Thoiras, située au hameau de la Plaine. Hélas, depuis sa remise en service à des fins touristiques, le train à vapeur des Cévennes ne s'arrête plus qu'à la Bambouseraie d'Anduze et au terminus. La gare en activité la plus proche de Thoiras se trouve à Alès, à 14 kilomètres.

    Urbanisme

    Typologie

    Thoiras est une commune rurale, car elle fait partie des communes peu ou très peu denses, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[Note 1],[12],[13],[14]. La commune est en outre hors attraction des villes[15],[16].

    Occupation des sols

    Carte des infrastructures et de l'occupation des sols de la commune en 2018 (CLC).

    L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des forêts et milieux semi-naturels (85,4 % en 2018), une proportion sensiblement équivalente à celle de 1990 (85,6 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : forêts (85,4 %), zones agricoles hétérogènes (8,3 %), prairies (6,3 %)[17].

    L'IGN met par ailleurs à disposition un outil en ligne permettant de comparer l’évolution dans le temps de l’occupation des sols de la commune (ou de territoires à des échelles différentes). Plusieurs époques sont accessibles sous forme de cartes ou photos aériennes : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 1].

    Toponymie

    Du nom d'homme latin Taurius, issu du mot latin taurus (« taureau »), avec le suffixe possessif –acum.

    Histoire

    Préhistoire et Antiquité

    À proximité immédiate de Thoiras se trouvent deux sites qui attestent de l'ancienneté de la présence humaine sur le territoire de la commune :

    • l'ensemble mégalithique de la Grande Pallières, situé sur la commune de Saint-Félix-de-Pallières, groupe complexe de cromlech, dolmens et menhirs, unique en Europe par sa taille pour un site en grès ;
    • l'oppidum du Tinaou : situé sur le territoire de Saint-Jean du Gard littéralement à quelques mètres de la limite communale de Thoiras, ce site inexpugnable en grande partie recouvert par la végétation a été reconnu mais non fouillé[18].

    Moyen Âge

    Une bulle du Pape Alexandre III de 1162 atteste de l'existence de l'église Saint-Jacques de Thoiras et son appartenance à l'Abbaye de Gellone. Un prieuré édifié au XVe siècle jouxte l'église. La présence d'une source fait penser que cette église a pu succéder à un lieu de culte païen[19].

    Époque moderne

    La Réforme connaît à Thoiras le même succès que dans le reste de la région. Ainsi comparaît en 1553 Louis de Toyras, seigneur de Saint-Jean, pour n'avoir pas su éviter les "désordres" (par quoi on entend alors l'apparition de prédicateurs protestants et la désaffection des églises)[20].

    En 1560, le comte de Villars, lieutenant-général du roi, conduit à la demande de l'évêque de Montpellier une expédition dans les Cévennes pour ramener l'"ordre". À la nouvelle de son approche les gentilshommes huguenots s'arment et placent à leur tête Monsieur de Toyras, seigneur de Saint-Jean, ainsi que le plus jeune fils du baron de Lafare et du seigneur de Cardet. Villars brûle Thoiras et Cardet, et dévaste le pays pendant deux semaines, forçant les habitants à se réfugier dans les grottes et les bois. Après son départ, les habitations brûlées sont reconstruites et le progrès de la Réforme s'accélère, l'intervention militaire ayant fait l'unanimité contre elle[20]. La région de Thoiras devient alors 100 % protestante. En 1561, l'église du village devient un temple réformé, ce jusqu'en 1686 où la Révocation de l’Édit de Nantes le rend au culte catholique. De 1702 à 1704, Thoiras est en plein territoire camisard. Les camisards incendient le mobilier de l'église en 1702, mais surtout se cachent dans les environs (voir ci-après au chapitre "Lieux et monuments"). Dès 1755, soit plus de 30 ans avant l’Édit de tolérance de 1787, l'église revient au culte protestant.

    Période contemporaine

    Pendant la Seconde Guerre mondiale, le territoire de Thoiras est utilisé par la Résistance pour dissimuler des hommes ou du matériel.

    Ainsi le château de Malérargues devient un point d'appui du groupe de résistance de Lasalle. Robert Francisque, ancien sous-officier de carrière et résistant, en est le régisseur depuis 1933. En , il devient responsable d'une école de cadres du maquis mise en place à Malérargues, mais le , des SS investissent le château, exécutent Robert Francisque et mettent le feu aux bâtiments.

    Autre exemple, au lieu-dit le Bruguierol, un mas sert de refuge au maquis de Lasalle en [21].

    Héraldique

    Blason
    D'or aux trois fers à cheval de sable ajourés du champ.
    Détails
    Le statut officiel du blason reste à déterminer.

    Politique et administration

    La ville de Thoiras dépend d'un établissement public de coopération intercommunale (EPCI). Elle fait partie de la communauté urbaine du Grand Alès.

    Liste des maires successifs
    Période Identité Étiquette Qualité
    avant 1981  ? Aimé Rebotier    
    1989 2001 Bernard Rocoplan PS  
    mars 2001 En cours Lionel André DVD Retraité
    Les données manquantes sont à compléter.

    Démographie

    L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. À partir de 2006, les populations légales des communes sont publiées annuellement par l'Insee. Le recensement repose désormais sur une collecte d'information annuelle, concernant successivement tous les territoires communaux au cours d'une période de cinq ans. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[22]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2006[23].

    En 2018, la commune comptait 438 habitants[Note 2], en diminution de 0,23 % par rapport à 2013 (Gard : +1,67 %, France hors Mayotte : +1,78 %).

    Évolution de la population  [modifier]
    1793 1800 1806 1821 1831 1836 1841 1846 1851
    449419476476555516555544523
    1856 1861 1866 1872 1876 1881 1886 1891 1896
    512482487422459415404409362
    1901 1906 1911 1921 1926 1931 1936 1946 1954
    305603336304310275240204197
    1962 1968 1975 1982 1990 1999 2006 2011 2016
    160190255304332359405441441
    2018 - - - - - - - -
    438--------
    De 1962 à 1999 : population sans doubles comptes ; pour les dates suivantes : population municipale.
    (Sources : Ldh/EHESS/Cassini jusqu'en 1999[24] puis Insee à partir de 2006[25].)
    Histogramme de l'évolution démographique

    Lieux et monuments

    Édifices

    • Temple protestant de Thoiras : église romane édifiée aux XIe et XIIe siècles sur un plan simple avec une abside voûtée en cul de four, un rappel de chœur et une nef à deux travées. L'absence de contreforts à l'extérieur et de pilastres à l'intérieur laisse supposer que la nef était initialement couverte en charpente et non voûtée. Les éléments les plus anciens sont du dernier quart du XIe siècle : assises inférieures en petits moellons calcaires grossièrement taillés visibles au bas de l’abside, au bas du mur nord et au bas du côté nord de la façade. Les assises supérieures de l’abside et de la nef sont du premier quart du XIIe siècle tandis que datent du dernier quart du XIIe siècle la chapelle élevée avec des moellons très allongés. La porte de la façade a été refaite en 1689 (date gravée sur la clef de voûte). La porte de l’abside, les baies et la voûte de la nef sont modernes, l'église ayant été victime des troubles religieux[19].
    • Château de Thoiras : le domaine est mentionné dans une donation de 892 mais l'existence du château n'est attestée qu'à partir du début du XIVe siècle. Son premier propriétaire connu est Gauffridi de Saint Bonnet,"seigneur des châteaux de Peyre, de Salindrenque et de Toyras". Au plan architectural, le château est inscrit dans un carré de 25 mètres de côté, avec une tour carrée au sud-est et des tours rondes aux autres angles. L’entrée se trouve sur le côté sud-ouest. Il a appartenu au cours de l'histoire à trois dynasties : celle des Toiras (dont est issu le maréchal de Toiras) de 1330 environ à 1685, celle des Roquier-Caulet de 1685 à 1736 et celle des Manoël et descendants de 1736 à nos jours. Le propriétaire actuel, Paul Chapel, a ouvert le château à une visite exceptionnelle lors des journées du patrimoine 2015[26]. Une tour-relais située au-dessus du château faisait partie des chaînes cévenoles de signalisation par le feu, notamment de celle des seigneurs d’Anduze-Sauve jusqu’en 1243 qui allait de Sommières jusqu'à Saint-Laurent-de-Trèves (en Lozère) en passant par Anduze. Elle fut hélas dynamitée à la Révolution[26].
    • Filature du Pont de Salindres, dite filature Volpelière, malheureusement à l'abandon malgré ses spectaculaires escaliers.
    • Salle peligrinne (salle des fêtes sur le Site de la Châtaigneraie)
    • Gare du Train à vapeur des Cévennes

    Cachettes camisardes

    Le territoire de Thoiras est riche de cachettes utilisées par les huguenots proscrits après la Révocation de l’Édit de Nantes. En effet, du fait de sa situation isolée, Thoiras constitua « le centre stratégique de tous les mouvements de camisards dans la région de Lasalle et de Saint-Jean-du-Gard[27] » — en particulier la vallée de la Doucette qui monte de Massiès en direction de Sainte-Croix-de-Caderle en passant par les hameaux de Pagès, Gorniès et Laudernet. En voici quelques exemples :

    • la grotte de Valaurie : située à 280 mètres d'altitude au-dessus du ruisseau de Fontlongue, elle est à la fois grande (250 mètres de développement) et difficile d'accès, ce qui rend vraisemblable son utilisation à l'époque des camisards[28] ;
    • la grotte de Pagès, derrière le hameau du même nom, près du col du Rouquiès, plus petite autrefois, très bien dissimulée et difficile d'accès, à présent parfaitement indiquée grâce au fléchage mis en place par la municipalité. Des assemblées prophétiques s'y tinrent dès 1686[28] ;
    • la baume rabassière ou grotte des rabas (blaireaux), qui fut le théâtre d'une ruse du chef camisard Rolland pour faire évacuer une assemblée surprise là en 1703 par les troupes royales : il fit marcher tous les participants de l'assemblée clandestine en colonne ordonnée entourée de camisards armés, ce qui fit hésiter les assaillants se croyant en présence d'une troupe nombreuse. Le temps de réaliser leur méprise, les soldats ne purent que s'en prendre à une arrière-garde fortement armée mise en place par Rolland, tandis que le reste de la colonne s'était échappé[28] ;
    • la baoumo queyrado, ou grotte de Reylac, petite cavité bien dissimulée, qui aurait servi de réserve aux camisards[28] ;
    • le rocher des camisards, situé près du hameau de Massiès sur l'itinéraire pédestre fléché qui conduit au Roc de la Chapelle, simple abri auprès d'un bloc de rocher massif, où Abraham Mazel aurait eu sa vision, réitérée, qui le poussa à prophétiser et à entrer en résistance, déclenchant ainsi la Guerre des camisards ;
    • le mas Volpellier à Pagès comporte une cachette du même type que celle du mas Soubeyran à Mialet[27] ;
    • le mas des Arnauds comporte deux cachettes dans l'épaisseur des murs[27].

    Activité économique

    Activité minière historique

    Une mine importante, dite la mine de la Croix de Pallières s'étend sur les communes de Thoiras, Saint-Félix-de-Pallières et Tornac. Il s’agit d’un gisement de minerai sulfuré de zinc et de plomb argentifère, la blende étant largement majoritaire. Ce gisement est connu depuis l’époque romaine. Les périodes d’exploitation ont lieu essentiellement entre 1844 et 1888, entre 1911 et 1931 et enfin de 1948 à 1971. D’après l’inventaire général du patrimoine Mérimée, il subsiste sur le territoire de la commune de Thoiras les installations de surface suivantes :

    • une usine d’acide sulfurique (vitriol) au lieu dit la Fabrique construite en 1812 et arrêtée en 1856,
    • une usine de préparation du minerai construite vers 1860 au lieu dit la Croix de Pallières, puis une usine de traitement du minerai (broyage et concentration) installée en 1926 au même endroit[29].

    En , des associations écologistes et représentantes des habitants ont dénoncé publiquement la pollution rémanente de ce site, dont le sol présenterait des teneurs en mercure, antimoine, arsenic et plomb extrêmement élevées, jusqu'à 400 000 mg/kg de terre au lieu de 50 mg normalement. Les eaux de ruissellement dirigent toutefois cette pollution essentiellement vers Saint-Félix-de-Pallières et les communes situées en aval : Saint-Sébastien-d'Aigrefeuille, Générargues, Tornac, Anduze, Monoblet et Durfort. Les poussières peuvent en revanche atteindre Thoiras, mais le site est surtout dangereux pour ceux qui le visitent ou s'y attardent sans connaître le risque[30],[31].

    Secteurs d'activités actuellement présents à Thoiras

    • Au 01/01/2013, 65 sièges sociaux actifs étaient répertoriées à Thoiras. Par secteur d'activité :

    Agriculture, sylviculture et pêche : 12 (18,5 %) Industrie : 3 (4,6 %) Construction : 5 (7,7 %) Commerce, transports, services divers : 34 (52,3 %) dont commerce et réparation automobile : 5 (7,7 %) Administration publique, enseignement, santé, action sociale : 11 (16,9 %) (Source : INSEE, CLAP, au 31/12/2011)

    • Tourisme
      • Au 31/12/2012, Thoiras comptabilisait deux campings, d'une capacité totale de 461 emplacements. (Source : INSEE, Direction du tourisme - hébergements touristiques.)
      • Sur le site de la Châtaigneraie, est implantée la Maison de la Randonnée et des Activités de Pleine Nature qui conseille et oriente les randonneurs et amateurs d'activité de plein-air.
      • La commune de Thoiras a fait un effort de balisage important qui rend la carte IGN superflue pour sillonner le territoire communal : Roc de la Chapelle (et son rocher des camisards), Roc du Tinaou (et son oppidum), grottes de Pagès et de Valaurie, dolmen de Pallières[32].
      • Au Moina, le site Abracadabranche exploite un parc de 5 hectares qui offre de nombreux parcours d'acrobranche et permet de visiter une ferme et d'en aprocher les animaux[33].
      • A la Boriette et sur le terrain attenant, près de Massiès-sud, est implantée la SCI Domino-Massiès, créée en 1969[34] à l'initiative un groupe d'anciens de la Fédération Française des Associations Chrétiennes d’Étudiants (ou "Fédé") comme substitut au domaine de Domino-Oléron vendu par la Fédé et qui permet de procurer à une quarantaine de familles françaises et suisses (renouvelées par cooptation) un espace de détente et de transmission de la culture protestante.
      • Depuis 2019, la gare de Thoiras a retrouvé du service grâce au Vélorail des Cévennes, reliant la Gare de Thoiras, lieu de stockage des vélorails à la gare de Générargues, en passant par les plus beaux lieux de la ligne, comprenant les fameux viaducs de Corbès et du Mescladou ainsi qu'une magnifique vue sur les gardons de Saint-Jean et de Mialet, qui se regroupent au pied du Mescladou.[35]

    Quelques entreprises

    • Terroir Cévennes, boutique de produits fermiers et artisanaux, gérée par les producteurs.
    • Au Jardin des Mourgues Horticulture (la plaine)
    • Abracadabranche, site de parcours acrobatique dans les arbres (Le Moina)

    Emplois recensés à Thoiras

    Hors indépendants, on recense à Thoiras 87 emplois salariés, dont :

       Industrie :                                                   27 (31 %)
       Construction :                                                26 (29,9 %)
       Commerce, transports, services divers :                       18 (20,7 %)
       Administration publique, enseignement, santé, action sociale :14 (16,1 %)
       Agriculture, sylviculture et pêche :                           2 (2,3 %)

    (Source : INSEE, CLAP, au 31/12/2011)

    Structure d'emploi de la population

    Parmi les résidents de Thoiras, 158 sont recensés comme ayant un emploi dont 109 salariés et 49 indépendants. (Source : INSEE, RP2011 exploitation principale.)

    Personnalités liées à la commune

    • Jean de Saint-Bonnet de Toiras[36]
    • Roy Hart, acteur reconnu en Grande-Bretagne, qui installe à partir de 1974 au Château de Malérargues le Centre Artistique International Roy Hart, destiné à la recherche vocale et à la formation de la voix.
    • Robert Francisque, régisseur du château de Malérargues, héros de la Résistance[37].
    • Charlie Watts, batteur des Rolling Stones, propriétaire d'une ferme à Thoiras[38].
    • Paul Andreu, architecte international spécialiste des structures aéroportuaires, propriétaire d'une résidence secondaire à Thoiras[39]

    Notes et références

    Notes et cartes

    • Notes
    1. Selon le zonage des communes rurales et urbaines publié en novembre 2020, en application de la nouvelle définition de la ruralité validée le en comité interministériel des ruralités.
    2. Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2021, millésimée 2018, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2020, date de référence statistique : 1er janvier 2018.
    • Cartes
    1. IGN, « Évolution de l'occupation des sols de la commune sur cartes et photos aériennes anciennes. », sur remonterletemps.ign.fr (consulté le ). Pour comparer l'évolution entre deux dates, cliquer sur le bas de la ligne séparative verticale et la déplacer à droite ou à gauche. Pour comparer deux autres cartes, choisir les cartes dans les fenêtres en haut à gauche de l'écran.

    Références

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    2. Selon le décompte publié par l'Association des Généalogistes Aigoual-Cévennes, section de Valleraugue, site consulté le 28/08/2014
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    4. Site infoclimat, page résumant les caractéristiques climatiques relevées à Saint-Hilaire-de-Brethmas en 2016 Site internet de la station météorologique de Saint Hilaire de Brethmas
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    28. Claude Viala, Grottes et cachettes camisardes, Les Presses du Languedoc, 2005, p.99 et suivantes
    29. Recherche d’une zone « témoin » dans le cadre de la démarche IEM sur la commune de Saint-Laurent-le-Minier (30), Rapport du BRGM, juin 2008, p. 22.
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    31. Dossier de l'ONG ATC Association Toxicologie Chimie du 11/6/2013
    32. Sentiers petite randonnée balisés en jaune ; voir ici quelques exemples : « Randonnées autour de Thoiras », sur le site de Visorando (consulté le ).
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    35. « Le parcours du Vélorail des Cévennes », sur Vélorail des Cévennes (consulté le ).
    36. Historique du château de Thoiras sur le site officiel de la commune
    37. Brève biographie de Robert Francisque
    38. Le batteur des Rolling Stones, Charlie Watts, était un Cévenol d'adoption depuis 50 ans, Midi-Libre, 24 août 2021.
    39. Article de Paul Carcenac dans le Midi Libre du 14 août 2014, Paul Andreu, rencontre avec l'un des plus célèbres architectes français

    Voir aussi

    Article connexe

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