Confluence (hydrologie)

En hydrologie, une confluence est le fait, pour plusieurs cours d'eau, de se rejoindre pour n'en former plus qu'un seul[1],[2],[3],[4],[5]. Le terme désigne également le site géographique où se produit une telle réunion : on parle alors plus précisément de point de confluence, ou encore, de confluent.

Pour les articles homonymes, voir Confluence.

Confluence Rhône (gauche) - Arve (droite), à Genève.
Confluent Rhône (à gauche) et Saône (à droite) à Lyon.

Nom du cours d'eau

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Lorsque la qualité des eaux est très différente, le point de confluence peut avoir des caractéristiques particulières (sédimentaire, de courants et écologiques), comme entre le Rio Solimões et le río Negro, ou ici entre la Morava (foncée) et le Danube (clair).
Confluence Morava/Danube : même point vu de l'aval.
Confluence de la Bhagirathi et de l'Alaknanda donnant le Gange à Devprayag, Inde.

En général, le nom du cours d'eau issu de la confluence est celui dont le débit est le plus important[5]. Le second cours d'eau originel, dont le débit est moins important, est considéré comme l'affluent. Il arrive que le cours d'eau né de la confluence de deux ou plusieurs autres cours d'eau prenne un nom nouveau, peut-être lorsqu'il est impossible de reconnaître le plus important des affluents. C'est le cas en France de la Maine (qui est en réalité une autre forme de l'hydronyme Mayenne), de la Gironde, de la Dordogne ou encore de la Midouze (mot-valise qui regroupe les noms des deux rivières en amont).

En Suisse, l'Orbe et le Talent confluent pour devenir la Thielle. En Belgique, l'Eau Noire et l'Eau Blanche forment le Viroin. C'est aussi le cas de l'Amazone au Pérou (Marañón et Ucayali) du Paraná (Paranaíba et rio Grande du Minas Gerais), de l'Amour (Argoun et Chilka) et de l'Ob (Katoun et Biia).

Difficultés d'application

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Cette définition comporte de très nombreuses exceptions, et il arrive que le cours d'eau le moins abondant soit considéré (à tort) comme la partie amont du fleuve ou de la rivière ; c'est le cas du Mississippi qui devrait s'appeler l'Ohio, du Gange qui devrait être la Yamuna, de l'Yenisei qui devrait être l'Angara, de l'Elbe qui devrait être la Vltava, du Rhin qui devrait être l'Aare, du Danube qui devrait être l'Inn. En France, c'est le cas de la Seine qui devrait être l'Yonne[6], de la Saône qui devrait être le Doubs, de l'Adour surclassé par les Gaves Réunis, etc.

Il existe aussi des cas en « cascade ». Exemple : l'Oise est surpassée par l'Aisne qui est elle-même surpassée par l'Aire. Du point de vue hydrologique, la rivière est donc l'Oise-Aisne-Aire.

Ce n'est, par contre, pas le cas du Missouri et du Mississippi, du Darling et du Murray, de l'Irtych et de l'Ob, ni de la Marne et de la Seine, pas plus que du système Saône-Doubs et du Rhône. Dans chacun de ces cas, l'affluent est plus long que le fleuve (de beaucoup pour les deux premiers), mais présente un débit nettement moindre.

Les raisons de toutes ces exceptions sont compréhensibles :

  1. Une rivière large mais peu profonde semblera plus importante qu'une rivière étroite mais profonde et rapide dont le débit est de ce fait supérieur ;
  2. Une rivière régulière sera la plupart du temps plus abondante qu'une rivière plus inconstante dont l'apport moyen est grand mais dépend surtout de crues couvrant une faible période ;
  3. Un cours d'eau incident sera considéré comme l'affluent d'un autre moins abondant mais qui donne la direction générale du système ;
  4. Une rivière chargée d'alluvions peut déterminer la couleur et aussi le nom du cours d'eau aval ;
  5. Le confluent peut être confus, marécageux, constitué de bras multiples, il peut être difficile de discerner quelle est la branche mère et quel est l'affluent, etc. ;
  6. La vallée du cours le moins important peut être plus utilisée (habitations, routes), comme c'est le cas par exemple du Lot et de la Truyère.

Un exemple bien connu, qui démontre la difficulté d'apprécier quel est l'affluent, concerne le plus grand fleuve du monde : l'Amazone. L'Amazone brésilien porte ce nom après la jonction à Manaus du rio Solimões et du rio Negro. Les couleurs de ces deux énormes cours d'eau sont très dissemblables. Il faut plusieurs centaines de kilomètres pour que les « eaux noires » du rio Negro se confondent avec les « eaux blanches » du rio Solimões. Quel est le fleuve ? En apparence, le rio Negro apparaît plus large que le rio Solimões sur une longue distance en amont, mais ce dernier est beaucoup plus rapide et plus profond (80 mètres), de sorte que son débit est plus de trois fois supérieur (103 000 m3/s contre 29 300 m3/s), ses eaux plus denses passent sous celles du rio Negro avant de les absorber graduellement. Le Rio Solimões est bien la branche-mère et donc, le Rio Negro l'affluent, mais un examen visuel ne suffit pas à le déterminer.

Mais d'autres raisons sont sans rapport avec l'hydrologie ; elles tiennent à la culture, à l'histoire, voire à des décisions gouvernementales. C'est ainsi que les Indiens considéraient que l'Ohio était le fleuve jusqu'au delta, et que la Chine a décidé que le Tuotuo était la source du Yangzi Jiang, alors que le Dangqu est sa branche tibétaine la plus importante.

Rôle dans l'aménagement du territoire

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Le confluent est souvent un point stratégique, par les communications qu'il permet, choisi pour l'établissement d'une ville. Ainsi, Lyon se trouve au confluent de la Saône et du Rhône, Paris de la Seine et de la Marne, Rennes de l'Ille et de la Vilaine, Coblence de la Moselle et du Rhin, Wuhan du Han Jiang et du Yangzi Jiang, Belgrade du Danube et de la Save, Nijni Novgorod de la Volga et de l'Oka, Manaus de l'Amazone et du Rio Negro, Saint-Louis du Missouri et du Mississippi, Pittsburgh de la Monongahela et de l'Allegheny formant l'Ohio, Khartoum du Nil Blanc et du Nil Bleu, Allahabad du Gange et de la Yamuna.

Il convient de différencier la situation de confluence, d'échelle régionale ou nationale, et le site de confluence, d'échelle locale. Les villes ne s'installent pas toujours entre deux rivières qui se rejoignent, entre autres du fait du risque d'inondations (exemple de Saint-Louis). À Lyon, la ville s'est longtemps tenue à l'écart du site de confluence, qui est par contre valorisé dans le projet d'urbanisme contemporain « la Confluence ». Néanmoins, une situation de confluence majeure ne fait pas nécessairement naître une grande métropole : Cairo dans l'Illinois, où se rejoignent l'Ohio et le Mississippi, est une petite ville.

La Kontrovod (ru), rivière russe, possède deux confluences en alternance, avec l'Oussouri et le Bikin.

Influence sur la toponymie

La ville de Conflans-Sainte-Honorine tire son nom de sa situation géographique, étant au confluent de l'Oise et de la Seine. On y trouve par ailleurs le quartier de Conflans-Fin-d'Oise.

La position entre deux eaux a aussi influencé les noms de villes[7] comme Entraigues, Le Grau-du-Roi, Tramezaïgues, Entre-deux-Guiers, Vayres, Arveyres.

Notes et références

  1. Jacques Bethemont, Les mots de l'eau : Dictionnaire des eaux douces : De la métrique à la symbolique, L'Harmattan, , 334 p. (ISBN 978-2-296-50868-2 et 2-296-50868-5, lire en ligne), p. 61
  2. Bernhard Varenius, Isaac Newton et Jacques Jurin, Géographie générale, vol. 2, Paris, Vincent, Lottin, , 432 p., p. 206
  3. Pascal Saffache, Dictionnaire simplifié de la géographie, Publibook, , 348 p. (ISBN 2-7483-0209-5, lire en ligne), p. 91
  4. confluent sur le dictionnaire de l'académie française.
  5. Définition de Confluence, Ressources de géographie pour les enseignants, Eduscol ENS de Lyon.
  6. Centre France, « On vous explique - Rivière ou fleuve : pourquoi l'Yonne a été détrônée par la Seine », sur www.lyonne.fr, (consulté le )
  7. Frank R. Hamlin, « Entre toponymie et hydronymie : les noms des confluents », Nouvelle revue d'onomastique, vol. 15, no 1, , p. 47–54 (DOI 10.3406/onoma.1990.1045, lire en ligne, consulté le )

Voir aussi

Articles connexes

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