Répartition géographique de l'occitan

L'occitan est originellement basé dans quatre États européens: 33 départements du sud de la France (39 en comptant les départements minoritairement occitans), 14 vallées occitanes (dans les Alpes piémontaises) et Guardia Piemontese en Italie, le Val d’Aran en Espagne, et Monaco. En dehors de ce territoire actuel de la langue, appelé Occitanie, on dénote la présence d'occitanophones dans d'autres régions du monde.

L'occitan en France et en Europe.

Définitions

On appelle occitanophones les personnes d'expression occitane. On distingue les occitanophones naturels, possédant la langue par transmission familiale, et les néo-locuteurs qui ont appris l'occitan en dehors du cadre familial.

L'Occitanie : domaine de l'occitan

Carte des dialectes occitans et des régions administratives actuelles
  • Auvergne-Rhône-Alpes : le Forez et la Basse-Auvergne ont connu un recul de l’occitanophonie, à la différence du Cantal, de la Haute-Loire et de la Lozère où la langue est encore parlée par une partie de la population[1]. Le sud de la région est occitanophone : l'Ardèche (dans sa quasi-totalité), la plus grande partie de la Drôme et le sud de l'Isère. En revanche, le Lyonnais, le Forez et le Dauphiné septentrional qui étaient des zones de parlers intermédiaires entre l'occitan et le francoprovençal sont devenues francophones précocement.
  • Calabre : La commune sud-italienne de Guardia Piemontese, situé dans la province de Cosenza, est une enclave linguistique. Un dialecte occitan de type vivaro-alpin, qui se nomme le gardiol[2], est encore usité dans cette commune. 74,6 % de ses habitants déclarent le parler couramment[3]. Sa présence est due à la fondation de ce village par des Vaudois piémontais[4] au XIIIe siècle qui importèrent en ces lieux l’occitan[5]. Le village de San Sisto dei Valdesi, fraction de la commune actuelle de San Vincenzo La Costa est un ancien village vaudois qui tente de réactiver l’usage de l’occitan[6]. Dans la province de Cosenza, d'autres zones ont aussi été peuplées par des occitans vaudois[7] tels que Montalto Uffugo, San Vincenzo La Costa et Vaccarizzo.
  • Catalogne: on parle une forme du gascon, l’aranais dans le Val d'Aran. L'occitan, dans sa forme aranaise, est une langue officielle de la région, au même titre que le catalan.
  • Centre-Val-de-Loire : une zone en bordure sud de la région. Voir l'article le Croissant (lo Creissent en occitan).
  • Monaco : une forme d’occitan, italianisé, a été parlée marginalement par les ouvriers nissophones venus travailler en Principauté, à côté du ligure monégasque[8]. L'éventuelle présence de l'occitan avant cette époque est débattue. En 2006, la proportion de locuteurs du niçois, une variante de l'occitan, était évaluée à 15 %[9].
  • Nouvelle-Aquitaine : l'occitan est parlé dans la plus grande partie de la région, sauf la partie bascophone des Pyrénées-Atlantiques à l’ouest du département et la partie nord en zone d'oïl. En Limousin, l’occitan est parlé par les gens de plus de 40 ans, la langue trouve un nouveau souffle avec la formation de professeurs d’occitan. Dans le nord de la région, le recul de l’usage de l’occitan a été brutal juste après la guerre de Cent Ans, particulièrement dans les Charentes jusque dans le nord de la Gironde et une petite partie occidentale du Périgord (voir Occitan de l'Aguiaine †). Le tiers oriental de la Charente dont la Charente limousine et cinq communes du département de la Vienne[10] sont toujours occitanophones.
  • Région Occitanie : à l’exception de la majeure partie des Pyrénées-Orientales, où l’on parle catalan (seul le Fenouillèdes est occitan). La langue est très affaiblie dans la plaine mais se maintient dans les Cévennes gardoises (autour d’Alès), en Lozère (avec le parler gévaudanais), et dans le département de l'Aude, précisément dans les Corbières. La langue est très affaiblie dans la partie languedocienne, menacée dans la partie gasconne, mais beaucoup de jeunes Gascons la reprennent. Elle se maintient particulièrement bien[pas clair] en Haute-Guyenne (c’est-à-dire l’Aveyron et la moitié nord du Lot).
  • Piémont : région italienne dont seules les hautes vallées (Val de Suse…), dites vallées occitanes sont restées occitanophones (nord-occitan). Le versant italien du col de Tende parle provençal. Dans la plus grande partie de la région, on parle cependant italien, piémontais ou lombard, des parlers gallo-italiques.
  • Provence-Alpes-Côte d'Azur : dans cette région on parle le provençal (rhodanien, le maritime, niçart) et le vivaro-alpin (classé par certains dans le provençal). Cependant dans les hautes vallées de la Roya et de la Bévéra on parle des dialectes de transition avec le ligure alpin. Les quelques isolats ligures (figoun) qui se trouvaient dans le Var et dans les Alpes-Maritimes (Biot, Vallauris, Mouans-Sartoux, Mons et Escragnolles) ont été réoccitanisés.

L’occitan dans le monde

Colonies historiques d'occitans

Des communautés de langue occitane ont existé ailleurs dans le monde. Leur présence peut être liée au départ des protestants de France, à la colonisation française, à l'immigration vers le Nouveau monde ou même aux croisades. Il peut arriver que certaines personnes parlent encore aujourd’hui l’occitan ou plus sûrement ont conservé quelques mots mêlés à la langue locale[11].

Amérique latine

Amérique du Nord

Europe

Moyen-Orient

  • au Liban. Le Comté de Tripoli : il ne s’agit pas d’une colonie au sens moderne du terme mais d’une enclave occitane à l’étranger. Raymond de Toulouse l’a fondé pendant les croisades au nord de Jérusalem. La plupart des habitants venaient d’Occitanie et d’Italie ; l’occitan a été employé par les croisés. Mais l'occitan n'est plus parlé dans ce pays.

Les migrations modernes d'occitanophones

Les immigrants parlant occitan se rencontrent surtout en région parisienne et dans les villes du Nord de lʼItalie[20].

Des occitanophones non occitans

Dans la communauté autonome de Catalogne, l’apprentissage de l’occitan est possible à l’école y compris hors du val d'Aran (zone occitanophone). La mise en place de mesure pour assurer la co-officialité de l'occitan incite des adultes non-occitans à se former.

L'occitan est également enseigné au Japon, en Australie, en Autriche[21]. La réalité occitane est une part constitutive de la culture européenne. Elle est reconnue et étudiée comme telle dans les universités étrangères : en Allemagne, aux États-Unis, en Scandinavie, au Japon même… L’occitan est étudié dans des universités du monde entier dans le cadre des études des langues romanes. La langue et culture occitanes peuvent s’étudier également un peu partout dans le monde, par exemple dans les universités en[22] : Allemagne, Belgique, Brésil, Canada, Danemark, Espagne, États-Unis, Finlande, France, Grande-Bretagne, Italie, Japon, Pays-Bas, Roumanie et en Suisse.

Question du nombre de locuteurs

Il n'existe pas de données statistiques valables qui permettent réellement de connaître les compétences des locuteurs en occitan, celles-ci pouvant aller d'une simple compréhension passive à un usage solide, tant à l'oral qu'à l'écrit. De plus, la connaissance par la population de notions plus ou moins importantes d'occitan est largement ignorée, l'usage répandu du francitan dans le Sud de la France n'étant presque jamais pris en compte. De ce fait, le nombre de ses locuteurs varie fortement en fonction de la méthodologie employée pour le calculer ainsi que de l'étendue de la zone géographique retenue.

Un fait important et a priori irrémédiable, sauf changement prochain et radical de la politique d' emploi et d'enseignement de l'occitan par les diverses collectivités publiques et administratives, est que la grande majorité des locuteurs occitans sont des personnes âgées et très âgées et que le pourcentage de transmission de la langue aux générations suivantes est très faible. Chaque jour les locuteurs occitans meurent, de vieillesse, par centaines, et par dizaines de milliers chaque année, sans qu'ils soient remplacés par des locuteurs plus jeunes.

Plusieurs chiffres sont avancés :

  • En 2020, une enquête menée par l'Office Public pour la Langue Occitane (OPLO) estime à environ 540 000 locuteurs pour les seules régions Nouvelle-Aquitaine et Occitanie[23]. Il est à noter que cette enquête s'est déroulée en occitan pour les personnes se déclarant locutrices de la langue afin de certifier leur niveau de compétence[24].
  • Alors qu'en 2009 SIL International annonçait encore le chiffre de 2 048 310 locuteurs d'occitan[25], l'édition de 2014 indique que la langue ne serait aujourd'hui parlée que par 218 310 personnes, principalement en France (110 000 personnes), en Espagne, en Italie et à Monaco. Cette très forte baisse de l'évaluation du SIL s'appuie sur une étude française réalisée en 2012 par Fabrice Bernissan. Ces chiffres sont bien inférieurs à ceux régulièrement avancés[26]. L'UNESCO indique à plusieurs reprises le manque de crédibilité de l'évaluation de l'occitan par SIL International sur son site ethnologue[27].
    • Les chiffres indiqués proviennent d'une extrapolation de données réalisées dans les Hautes-Pyrénées auprès de 2 500 personnes principalement nées avant 1935 et originaires de 267 communes rurales du département. L'auteur de l'étude, Fabrice Bernissan, estime qu'il y a au niveau départemental 3 785 locuteurs natifs auxquels il ajoute 300 néo-locuteurs supposés sur un total de 227 000 habitants. Il étend ses estimations au niveau français à une valeur médiane de 110 000 locuteurs de l’occitan, avec un total maximum de 267 872. L'ensemble des non-locuteurs plus ou moins imprégnés serait de 1 200 000 personnes en France[28],[29],[30]. Outre la méthodologie limitant l'enquête à certaines populations, l'étude propose une nouvelle catégorisation suivant le degré de connaissance et le type d’apprentissage de la langue. Ne sont comptabilisés comme locuteurs que des personnes capables de soutenir une conversation en occitan pour lesquels la langue commune d’usage a été transmise dès la petite enfance et des personnes, majoritairement des professionnels de l'occitan, s'étant réapproprié la langue à la suite d’une démarche d’apprentissage. Les non-locuteurs étant des personnes qui peuvent par ailleurs avoir développé de fortes compétences linguistiques et sont au minimum capables de saisir globalement le contenu d’un discours.
  • D'après les données fournies par Étienne Hammel ; Philippe Martel, directeur de recherche au CNRS avance le chiffre de 583 000 personnes[31]. Mais il reconnaît lui-même la faible probabilité du chiffre énoncé : « Du point de vue quantitatif, il y a peu à attendre d’une telle enquête... Disons-le : nous ne savons pas combien il y a d’occitanophones dans ce pays ».
  • L'INED (Institut national d'études démographiques) a estimé dans un premier temps les occitanophones en France à 526 000 puis à 789 000[31]. L'étude étant basée sur l'enquête famille du recensement de 1999. La délégation générale à la langue française et aux langues de France n'a retenu que le premier chiffre de 526 000 dans sa communication sur les langues de France en 2009[32].
  • À partir de la même enquête « famille » du recensement de 1999, l'INSEE (Institut national de la statistique et des études économiques) a estimé que 610 000 personnes utilisent quotidiennement l'occitan en France sur un total de 1 670 000 locuteurs[33],[34]. L'enquête a toutefois fait l'impasse sur quatre départements où l'occitan a encore une pratique dense, notamment l'Aude[35].
  • Mme Christiane Taubira, garde des sceaux et ministre de la justice française déclare devant le sénat en 2015 qu'il y a 2 000 000 de locuteurs d'occitan[36].
  • Le projet Langues en danger (en) annonce en 2017 environ 2 200 000 locuteurs natifs d'occitan dans le monde dont auvergnat 150 000, gardiol 300, gascon 250 000, languedocien >1 000 000, limousin 400 000, provençal ~200 000 et vivaro-alpin 200 000. Il manque les données sur Monaco.
  • Le linguiste britannique George Law Campbell (en) donne une fourchette entre 2 et 3 millions de locuteurs en l'an 2000[37].
  • L’enquête Euromosaic donne environ 3 000 000 de locuteurs par extrapolation des résultats en Midi-Pyrénées (France), dont plus de 2 000 000 l'utiliseraient en famille[37],[38].
  • Selon "Minority Rights Group International", l'occitan compterait 3 000 000 de locuteurs avec d'excellentes connaissances, et 6 000 000 de locuteurs en tout si on y ajoute ceux qui ont des connaissances de l'occitan[39].
  • 3 500 000 locuteurs en rassemblant les données issues de sondages, enquêtes et recensements sur plusieurs régions[40].
  • Un numéro de « Courrier International »[41] donnait 3 600 000 locuteurs uniquement en France, dont 2 millions parleraient auvergnat plus précisément. Toutefois, toujours en France, ce seraient environ sept millions de personnes qui comprendraient l'occitan sans pratiquer (bilinguisme passif).
  • 4 000 000 locuteurs selon l'Union latine[37].
  • Mercator Média, soutenu par la Commission européenne et l'université du Pays de Galles, donne entre 5 et 6 millions de personnes capables de parler occitan dont 1,5 million de locuteurs qui le parlent quotidiennement[37],[42].
  • Selon l'encyclopédie des Nations sans État, environ 6 millions d'occitans auraient, en 1991, une certaine compréhension des dialectes occitans[43].
  • Certains chercheurs lui donnent jusqu’à sept millions de locuteurs en France, en Italie et en Espagne (Quid France 2004).
  • Le géolinguiste et président du conseil de recherche de l'Observatoire linguistique Roland Breton (1976, confirmé en 1994) donne 8 000 000 de locuteurs[37].
  • La linguiste et romaniste Brigitte Schlieben-Lange (de) (1993 : 218) montre que les chiffres peuvent varier de 1 à 10 millions[37].
  • Dix à douze millions selon le linguiste Jean-Marie Klinkenberg[44].

Les plupart des différentes sources ne distinguent pas la pratique active et la connaissance passive, sans compter les différents contextes d'usages de la langue (diglossie). Par ailleurs, l'évaluation du nombre d'occitanophones peut être restreinte localement ou être étendue à plusieurs régions du monde. En réalité, il n’existe aucune enquête indépendante, globale et approfondie sur laquelle s’appuyer.

«  Les difficultés à dénombrer les locuteurs sont de plusieurs ordres :

  • idéologique : certains ont intérêt à grossir les chiffres, d’autres à les minimiser ;
  • théorique : comment définir un « locuteur d’occitan », en sachant qu’il faut distinguer entre compétence passive et compétence active ? On trouve un grand nombre de locuteurs ayant une compétence passive en occitan, d’autant plus que les variétés régionales de français du Sud de la France sont encore fortement imprégnées par le substrat ;
  • méthodologique : comment trouver les locuteurs en sachant que nombre d’entre eux n’osent pas se déclarer occitanophones, ou déclarent ne parler que « patois » ? »

 Données collectées par l’Union latine qui œuvre à la mise en valeur de l’héritage culturel de ses 37 pays membres, relecture et informations complémentaires de Henri Giordan (LEM) et Marie Jeanne Verny (FELCO), 2011, Programme Sorosoro, pour que vivent les langues du monde !

Malgré les différences statistiques, toutes s'accordent à montrer que le français est aujourd'hui plus parlé que l'occitan en Occitanie sous l'effet de la politique linguistique française. L'occitan est passé du statut de langue majoritaire encore dans les années 1900 à celui de langue minoritaire et menacée.

En 1864, lors de la dernière enquête linguistique précise et quantifiée sur les parlers en France, c’est en Occitanie que l’on connaissait la plus forte proportion de Français ignorant la langue nationale. Sur 21 départements, 40 % de la population était occitanophone unilingue, avec des résultats montant à plus de 90 % de la population dans certains départements. Les situations intermédiaires dues au conflit linguistique n'avaient volontairement pas été évaluées (connaissances ou utilisations partielles de l'occitan : bilinguisme actif, bilinguisme passif et diglossie)[45].

En France et à Monaco, la diglossie au profit du français est constante et menace l'occitan. En Italie, la diglossie au profit de l'italien reste forte. En Catalogne, malgré la récente officialité de l'occitan, la diglossie en faveur de l'espagnol est toujours présente car elle reste la langue avec le plus de poids en Espagne. Dans tous les pays les locuteurs d'occitan sont au minimum bilingues.

Statut actuel de l’occitan

Espagne

Des panneaux en occitan (aranais) à Bossòst
  • L’occitan a un statut coofficiel en Catalogne au même titre que le catalan et l’espagnol. La forme employée est celle de l’occitan utilisé dans le val d'Aran. C’est la cinquième langue constitutionnelle de l’Espagne.
  • En Val d'Aran, dans le pré-scolaire, environ 60 % des élèves reçoivent la majeure partie de l’enseignement en occitan. Dans le primaire et le premier cycle du secondaire, l’enseignement de l’aranais est obligatoire dans tous les établissements et tous les élèves reçoivent une partie de l’enseignement en aranais. Les élèves âgés de 10 ans et plus suivent des cours d’aranais à raison de deux heures par semaine et étudient certaines matières, dont les sciences sociales, en aranais. Dans le dernier cycle du secondaire et la formation technique, bien que les élèves suivent de manière obligatoire des cours d’aranais, l’introduction de cette langue comme moyen d’enseignement est moins avancée qu’aux échelons inférieurs. Il n’y a pas d’enseignement supérieur en occitan faute d’établissement de ce niveau en Val d’Aran.

France

 : Manifestation de plus de 12 000 personnes à Carcassonne pour la reconnaissance de l'occitan comme langue officielle ainsi que son usage dans l'éducation et les médias.
  • L'occitan n'y a pas de statut.
  • Le français est la seule langue officielle mais l'article 75-1 de la Constitution reconnait que « Les langues régionales appartiennent au patrimoine de la France ». Avant cela, l’État français avait modifié l’article 2 de la Constitution en 1992 pour affirmer que « La langue de la République est le français ». Cet article est utilisé (Conseil constitutionnel, Conseil d’État) pour favoriser le français au détriment des autres langues, contre les langues étrangères (notices commerciales en français, etc.) mais également contre les langues minoritaires françaises (langues régionales). Ainsi, la France a signé mais n’a pas ratifié la Charte européenne des langues régionales ou minoritaires après avis contraire du Conseil constitutionnel. De nombreux politiciens français sont toujours opposés à cette ratification car ils y voient une atteinte à l’identité républicaine française[46].
  • Seul l’emploi du français est permis dans les tribunaux, sauf cas de force majeure pour de rares sujets monolingue occitan, bientôt disparus.
  • La mise en place du Code de l’éducation a aussi réduit les possibilités offertes par la loi Deixonne, qui a été remplacée par cette loi : voir la politique des langues régionales et minoritaires (lois sur les langues régionales, enseignement…)[47].
  • Dans certaines communautés de l’Occitanie, on retrouve un affichage bilingue incluant la variante locale de la langue occitane.
  • En 2005, 78 000 élèves apprenaient l'occitan dans les écoles publiques[48] ainsi que 2100 dans les écoles associatives Calandreta.
  • Ces dernières années deux grandes manifestations unitaires pour la langue occitane ont rassemblé 12 000 personnes environ à Carcassonne en et et 20 000 personnes environ à Béziers en . Des gens de toutes tendances politiques et de tous dialectes occitans ont ensemble réclamé à ces deux occasions une plus grande reconnaissance des pouvoirs publics pour la langue occitane, une présence amplifiée de la langue dans les médias publics et un accès facilité à l’apprentissage de la langue à l’école publique.

Italie

  • L'occitan y a un statut protégé nominativement par la loi mais l'italien reste la seule langue officielle dans la constitution. Son usage est autorisé dans lʼadministration pour les communes qui en font la demande, dans lʼenseignement, et les médias.
  • Le parlement italien a adopté en 1999 une loi destinée aux minorités linguistiques du pays : loi du , no 482, « Norme in materia di tutela delle minoranze linguistiche storiche », en français : « Normes en matière de protection des minorités linguistiques historiques »[49]. L’article 2 de la loi est explicite, car il énumère les minorités touchées par la loi : y sont compris les Occitans et les Catalans. En vertu de l’article 6 de la Constitution et en harmonie avec les principes généraux établis par les organisations européennes et internationales, la République protège la langue et la culture des populations albanaise, catalane, autrichienne, grecque, slovène et croate, et de celles qui parlent le français, le francoprovençal, le frioulan, le ladin, l’occitan et le sarde. Le décret du président de la République du , no 345 sert de règlement d'application de la loi du portant sur les règles de protection des minorités linguistiques historiques[50]. Il y est fixé notamment l'emploi de la langue des minorités dans les écoles de premier degré, les initiatives dans le domaine scolaire et universitaire en faveur de la langue des minorités, l'emploi de la langue des minorités par les élus locaux et régionaux, la publication des actes officiels de l'État dans la langue, l'emploi oral et écrit des langues dans les bureaux des administrations publiques, la reconnaissance du droit au rétablissement des noms et prénoms d'origine, l'usage des langues dans la toponymie et les services publics de la radiotélévision.
  • Sur le plan régional, les autorités du Piémont accordent un soutien financier limité aux associations occitanes de promotion et défense de l’occitan.

Monaco

  • L'occitan n'y a pas de statut.
  • Le français est la seule langue officielle. Le monégasque (dialecte ligure) bénéficie d’un certain soutien de l’État. Le niçois serait quant à lui compris ou parlé par 15 % de la population[9]. L'Académie monégasque des langues dialectales fait une large place à la langue d'oc[51].

Europe

  • La langue occitane n’est pas reconnue comme une langue officielle de l'Union européenne. En effet, les trois pays européens concernés n’ont pas officialisé leurs langues régionales au niveau de l’Europe. Ces langues ne sont pas des langues officielles de travail et l’occitan a seulement un statut de langue régionale et minoritaire.
  • Dans le cadre de la coopération européenne, l'occitan est une langue officielle d'institutions transfrontalières: le GECT Pyrénées-Méditerranée remplaçant l'Eurorégion Pyrénées-Méditerranée concerne l'Espagne et la France, et la Communauté de travail des Pyrénées concerne l'Andorre, l'Espagne et la France.

Bibliographie

Notes et références

  1. La Langue occitane, Pierre Bec, Que sais-je ?, p. 77
  2. La Gàrdia : un laboratoire calabrais pour l’occitan de demain
  3. P. Monteleone, Per una identità di Guardia Piemontese tra dati demografici, riscontri, memorie e territorio, Le ragioni di una civiltà, a c. di A. Formica, Commune di Guardia Piemontese (1999)
  4. En provenance de la commune de Bobbio Pellice, ils fuyaient les persécutions religieuses
  5. « EUROPA - Éducation et formation - Langues régionales et minoritaires - Étude Euromosaïc »(ArchiveWikiwixArchive.isGoogle • Que faire ?) (consulté le )
  6. « Le projet « langue occitane » sur le site de la commune San Sisto dei Valdesi »(ArchiveWikiwixArchive.isGoogle • Que faire ?) (consulté le )
  7. I Valdesi in Italia
  8. Géo (magazine France), juillet 2004, no 305 - Occitanie au cœur du Grand Sud, propos de Louis Combes (Cantalausa), page 79
  9. (en) Editorial Team, « Monaco: Language Situation », Encyclopedia of Language & Linguistics (Second Edition), , p. 230 (DOI 10.1016/B0-08-044854-2/01814-9) :
    « A further 15% of the population of Monaco speaks the Niçard (Niçois) variety of Provençal, which greatly influences the French of the Monegasque region. In fact, the Niçard-speaking community comprises mainly individuals of over 50 years of age, but Provençal is increasingly gaining status as a literary language. »
    .
  10. Pressac, Availles-Limouzine, Millac, Mouterre-sur-Blourde et Coulonges (cf. enquête de Tourtoulon et Bringuier)
  11. « Récapitulatif de lieux d’implantation occitane et traces toponymiques occitanes »(ArchiveWikiwixArchive.isGoogle • Que faire ?) (consulté le )
  12. « présentation et histoire de Pigüé »(ArchiveWikiwixArchive.isGoogle • Que faire ?) (consulté le )
  13. Histoire de Valdese en anglais
  14. Jules Ronjat, Grammaire [h]istorique des parlers provençaux modernes, tome I, p. 23 : « D’autres parlers provençaux sont encore en usage chez quelques descendants des Vaudois chassés de la vallée du Cluson et réfugiés à la fin du XVIIe siècle dans le duché de Württemberg. » Ronjat indique dans une note à la même page : « Leur langage ne s’est conservé que dans trois villages, où je l’ai trouvé encore parlé en 1909 par une centaine à peine en tout de gens âgés : Bourcet ou Neu-Hengstett, près d’Alt-Hengstett, à l’E. de Calw ; Pinache et Serres (noms fr.) formant une même paroisse aux environs de Dürrmenz près de la frontière badoise, dans le district de Maulbronn. » Le terme de provençal doit ici s’entendre au sens d’occitan, dans sa variété vivaro-alpine.
  15. Colonies gasconnes au Pays basque
  16. Manon Perrin, « Le francoprovençal des colonies du sud de l’Italie :Évolutions présentes à Faeto dans les cartes de l’AIS,l’Atlas linguistique et ethnographique de l'Italie et de la Suisse méridionale », (consulté le )
  17. Giovanni Agresti, « L’enjeu de l’identité linguistique dans l’île francoprovençale des Pouilles. Entre aménagement linguistique et linguistique du développement social », Lengas. Revue de sociolinguistique, no 79, (ISSN 0153-0313, DOI 10.4000/lengas.1011, lire en ligne, consulté le )
  18. (it) Touring club italiano, Puglia, Touring Editore, , 486 p. (ISBN 978-88-365-0020-8, lire en ligne)
  19. Localisation du quartier "Provence"
  20. [http://portal-lem.com/fr/langues/occitan/donnees_essentielles.html Occitan - Projet Langues d’Europe et de la Méditerranée (LEM) - Forum des langues de France (FLF)
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  22. « http://recherche.univ-montp3.fr/mambo/slo/fr/enseignement.html »(ArchiveWikiwixArchive.isGoogle • Que faire ?) Université de Montpellier
  23. « L'occitan, une langue régionale toujours en danger », sur Rue89 Bordeaux, (consulté le ).
  24. « Qui parle occitan ? Le volet quantitatif de l’enquête sociolinguistique auprès de 8 000 personnes est à présent achevé - Ofici Occitan », sur Ofici Occitan, (consulté le ).
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  28. Fabrice Bernissan, « Combien de locuteurs compte l'occitan en 2012 ? », Revue de linguistique romane, (ISSN 0035-1458, lire en ligne)
  29. Combien de locuteurs compte l'occitan en 2012 ? Télécharger le document
  30. (en) Fiche langue[oci]dans la base de données linguistique Ethnologue.
  31. MARTEL Philippe, « Qui parle occitan ? », Langues et cité, 10, Paris, DGLFLF, 12/2007.
  32. Références 2009 : les Langues de France
  33. La dynamique des langues en France au fil du XXe siècle
  34. L'occitan, une langue
  35. « Les locuteurs occitans sont passés de 10 millions à 2 millions » Compte rendu analytique officiel du 27 octobre 2015 sur le site du Sénat français
  36. Programme Sorosoro, pour que vivent les langues du monde ! Données collectées par l’Union latine qui œuvre à la mise en valeur de l’héritage culturel de ses 37 pays membres, relecture et informations complémentaires d’Henri Giordan (LEM) et Marie-Jeanne Verny (FELCO), 2011
  37. Occitan in Midi-Pyrénées, France 11.11.1997
  38. Occitan-speakers(en).
  39. Aquitaine Sondage du conseil régional d’Aquitaine réalisé par Média Pluriel Méditerranée en 1997
    Pratiques et représentations de la langue occitane en Aquitaine-
    Aquitaine Bordeaux (Bx) Dpt 33 Gironde (avec Bx, hors zone saintongeaise) Dpt 24 Dordogne Dpt 40 Landes Dpt 47 Lot-et-Garonne Dpt 64 Pyrénées-Atlantiques (hors Pays basque)
    Comprend l’occitan 11 % 27 % 54 % 48 % 42 % 41 %
    Parle occitan 3 % 13 % 34 % 28 % 25 % 22 %
    Auvergne (enquête IFOP menée en ) :
    Auvergne
    Comprend l’occitan 61 %
    Parle occitan 42 %
    Languedoc-Roussillon (sondage réalisé en 1991 par Média Pluriel Méditerranée – Montpellier) « http://www.linmiter.net/information_occitan.html »(ArchiveWikiwixArchive.isGoogle • Que faire ?) (consulté le ) :
    • Une personne sur deux comprend l’occitan
    • Une personne sur quatre sait parler occitan
    Languedoc-Roussillon
    Comprend l’occitan 48 %
    Parle occitan 28 %
    Val d’Aran (Catalogne) recensement 1991 « http://ec.europa.eu/education/policies/lang/languages/langmin/euromosaic/es7_fr.html »(ArchiveWikiwixArchive.isGoogle • Que faire ?) (consulté le ) :
    Val d'Aran
    Comprend l’occitan 92,3 %
    Parle occitan 60,9 %
  40. Dossier. Langues en péril. no 486, 24/02-01/03/2000
  41. Mercator Media - Minority Language Media in the European Union
  42. (en) James Minahan, Encyclopedia of the Stateless Nations: L-R Occitans p. 1443, Greenwood Publishing Group, 2002, (ISBN 0-313-32111-6)
  43. Des langues romanes, Jean-Marie Klinkenberg, Duculot, 1994, 1999, page 228 : Le nombre de locuteurs de l’occitan est estimé tantôt à 10 tantôt à 12 millions. Le comptage est certes malaisé, (…) mais en tout cas aucun chiffre avancé ne descend jamais plus bas que 6 millions.
  44. Philippe Vigier, « Diffusion d'une langue nationale et résistance des patois en France au XIXe siècle », Romantisme, Persée, vol. 9, nos 25-26, , p. 201-203 (DOI 10.3406/roman.1979.5281, lire en ligne)
  45. Si je suis élu, je ne serai pas favorable à la Charte européenne des langues régionales. Je ne veux pas que demain un juge européen ayant une expérience historique du problème des minorités différente de la nôtre, décide qu’une langue régionale doit être considérée comme langue de la République au même titre que le Français. Car au-delà de la lettre des textes il y a la dynamique des interprétations et des jurisprudences qui peut aller très loin. J’ai la conviction qu’en France, terre de liberté, aucune minorité n’est opprimée et qu’il n’est donc pas nécessaire de donner à des juges européens le droit de se prononcer sur un sujet qui est consubstantiel à notre identité nationale et n’a absolument rien à voir avec la construction de l’Europe. Source(s) : discours de Nicolas Sarkozy à Besançon (13 mars 2007) « http://www.u-m-p.org/propositions/index.php?id=charte_europeene_des_langues_regionales »(ArchiveWikiwixArchive.isGoogle • Que faire ?)
  46. , PILOTAGE ET COHÉRENCE DE LA CARTE DES LANGUES, sur le site de l'Éducation nationale
  47. L'occitan est reconnu dans la loi italienne 482/1999 sur les minorités linguistiques historiques: Loi du 15 décembre 1999, no 482 en italien et en français. On dénombre 107 des 120 communes occitanophones du Piémont ayant choisi d'opter pour la reconnaissance de l'occitan au niveau de leur territoire: Valadas_occitanas.fr.doc. Tandis que 2 communes de Ligurie de parler brigasque ont choisi d'être reconnues comme occitanophones et sont donc incluses dans les vallées occitanes.
  48. Décret du président de la République du 2 mai 2001, no 345
  49. Site de l'Académie des langues dialectales de Monaco
  50. dans le prolongement du travail sur le parler occitan de Saugues étudié par le linguiste Pierre Nauton (1912-1970) avec la mise en évidence la limite linguistique que représente la Margeride

Annexes

Articles connexes

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