Nourriture pour chats

La nourriture pour chat désigne les aliments élaborés pour le chat domestique. Ces aliments peuvent se présenter sous forme sèche, en granulés, appelés « croquettes », ou humide, dans des « sachets fraîcheur », ou conservée dans des boîtes scellées. Bien que les chats soient des carnivores, nombreuses sont les firmes qui ajoutent des produits cultivés comme les céréales et les légumes. Les croquettes et pâtées sont également complétées par l’ajout de vitamines, de minéraux et d’autres nutriments.

Chat avec une écuelle de croquettes.

Les différents types de nourriture

Les aliments de fabrication industrielle sont commercialisés en magasin sous forme sèche, appelés croquettes, ou sous forme humide, en conserve ou en barquette. Certains fabricants vendent également de la nourriture crue congelée ou des ingrédients mixés pour les propriétaires nourrissant leur chat selon le régime « RAW feeding ». Il existe une très grande variété de produits de différentes qualités destinés à chaque tranche d’âge du chat, à sa race, à son activité physique, etc.

Il existe également des aliments spécialisés pour les chats souffrant de problèmes médicaux comme l’insuffisance rénale ou l’obésité.

Nourriture sèche

Nourriture sèche en croquettes.

La nourriture sèche, communément appelée « croquette » ou granulé (8 à 10 % d’humidité), est généralement obtenue par extrusion de la viande à haute pression et haute température. Elle peut être complétée par d’autres ingrédients et recouverte de graisse pour en améliorer le goût[1].

La plupart des marques d’alimentation pour chats utilisent des céréales et des sous-produits animaux comme ingrédients principaux. Les marques dites « premium », « holistiques » ou « naturelles » utilisent des préparations avec une plus grande proportion de viande que leur concurrentes (de 30 à 40 %, contre 2 à 4 % pour les croquettes bas de gamme[2]). Certaines références de produits suppriment même totalement l’utilisation de céréales. Bien que les problèmes digestifs (diarrhée ou constipation) ne soient pas réputés douloureux pour le chat lors d’un changement d’alimentation, une transition peut être effectuée sur quelques jours en augmentant petit à petit la proportion des nouvelles croquettes[3].

Par ailleurs, il est fréquent de lire que le taux de protéines des croquettes ne serait pas le seul facteur à prendre en compte puisque le chat digérerait mieux les protéines animales que les protéines végétales. Néanmoins, cette assertion, récente, n’est ni prouvée médicalement ni mise en évidence statistiquement, à l’exception d’une recherche japonaise sur le gluten (lire ci-après).

De même, les marques disponibles chez les vétérinaires et dans les animaleries sont présentées comme plus chères à l’achat mais moins chères quotidiennement car elles seraient plus rassasiantes que les marques de gamme inférieure, ce qui se traduirait par une quantité moindre effectivement consommée. En l’absence de preuve médicale ou de mise en évidence statistique, il s’agit probablement d’exagérations ou de généralisations (dolus bonus). En effet cette assertion ne s’applique qu’aux aliments de régime, lorsqu’ils sont moins « appétents », c’est-à-dire moins salés (et moins gras) : le chat serait plus facilement rassasié et mangerait de moindres quantités. Cependant il est logique que plus l’aliment est de qualité, plus l’animal a de chances d’être maintenu en bonne santé[4]. Depuis les années 2010, il existe des animaleries en ligne, vendant les mêmes produits que chez les vétérinaires mais généralement à des prix significativement inférieurs. À l’inverse, le surcoût des produits vendus par des vétérinaires s’explique en partie par le don d’échantillons permettant de faire son choix en fonction des réactions de l’animal (les échantillons doivent être offerts).

Concernant les marques sans céréales, il est à noter qu’elles contiennent quand même des glucides provenant par exemple de pommes de terre ou de tapioca : l’amidon de ces ingrédients est en effet nécessaire pour permettre à la croquette de garder sa forme. Les chats n’en ont pas nécessairement besoin car l’organisme félin est bien adapté à la synthèse du glucose à partir des protéines[5]. Depuis l’apparition de viande de bœuf infectée par l’encéphalopathie spongiforme bovine maladie de la vache folle »), les parties à risques sont interdites dans l’alimentation pour animaux de compagnie dans certains pays comme la France et le Japon.

Des études comparatives conduites par des chercheurs japonais ont montré que la viande est beaucoup plus digeste et d’une meilleure valeur nutritionnelle dans les aliments secs que les autres sources de protéines d’origine végétale. Le gluten de maïs est celui qui a la plus mauvaise valeur nutritive[6],[7],[8]. Ces mêmes études ont montré que les chats nourris exclusivement avec des aliments secs sécrétaient de l’urine alcaline. Le pH de l’urine est impliqué dans la formation de calculs de struvite et beaucoup de fabricants rajoutent à la composition de leurs croquettes des acidifiants d’urine. Cependant, cette pratique peut mener à la formation de cristaux d’oxalate de calcium et il semblerait donc que la consommation d’eau soit un facteur crucial pour la prévention de ces maladies[9].

La nourriture sèche est moins chère et plus facile d’utilisation que la nourriture humide. En effet, la nourriture sèche peut être laissée dans l’écuelle du chat pendant plusieurs jours (sauf si elle a été pulvérisée de graisse, auquel cas elle peut devenir rance et s’oxyder), tandis que la nourriture humide se gâte et devient inconsommable au bout de quelques heures. Une alimentation en libre-service est adaptée au rythme naturel du chat mais peut aussi, dans certains cas, le conduire à manger avec excès et favoriser l’obésité[10]. La nourriture sèche prévient les problèmes de tartre lorsque le chat la croque, par frottement sur la dent. Cependant, cet avantage a été contesté[11].

Nourriture humide

Exemple de nourriture humide en conserve.

La nourriture humide (75 à 78 % d’humidité) se présente généralement sous la forme de conserves ou de barquettes de 70 g à 400 g. Certains fabricants commercialisent également la nourriture sous forme de pochons ou sachets. Ces repas sont composés en grande partie de sous-produits animaux ou, pour les marques dites de qualité supérieure, de viande de qualité égale à celle destinée à l’alimentation humaine. Les différents aliments sont broyés et mélangés, puis sont mis en boîte pour une pâtée ou subissent une étape supplémentaire de pré-cuisson pour les gelées et les bouchées en sauce. La nourriture humide est systématiquement stérilisée ou pasteurisée[12].

L’importante teneur en eau de cette alimentation est présentée comme bénéfique pour la santé par les propriétaires et les vétérinaires qui recommandent un régime constitué en grande partie ou en totalité de nourriture humide. La nourriture humide contient généralement moins de céréales et de glucides. Cependant, beaucoup de ces repas sont composés principalement de poissons, qui contiennent beaucoup d’acides gras insaturés, et dont la consommation peut causer une inflammation des tissus adipeux[13]. Par comparaison avec la nourriture sèche, la nourriture humide peut réduire les probabilités de problèmes urinaires[14],[15], de diabète, d’insuffisance rénale[16], de constipation et d’obésité.

Les conserves dans lesquelles est conservée la nourriture humide peuvent aussi jouer un rôle dans le développement de l’hyperthyroïdie chez le chat[17]. Cela serait causé par le bisphénol A entrant dans la composition des conserves et contaminant la viande à son contact. Il est ainsi conseillé de placer la nourriture humide dans un récipient réutilisable pour éviter la contamination[18].

Nourriture ménagère et Raw feeding

Certains propriétaires d’animaux préfèrent préparer eux-mêmes la nourriture. Cette alimentation contient généralement de la viande crue ou cuite, des os, des légumes et des suppléments de taurine ou d’autres nutriments.

La malnutrition a été constatée chez les chats nourris selon un régime dit « naturel », « organique » ou végétarien par des propriétaires utilisant des recettes basées sur une moyenne de nutriments nécessaires et non une recette personnalisée. Puisque la comestibilité, la digestibilité et la sécurité de ces recettes n’ont pas été testées de façon appropriée ou scientifique, il est difficile de ranger dans le même panier tous ces régimes dits « maison ». Généralement, la plupart des formulations contiennent des protéines et du phosphore en excès, et n'apportent pas assez de calcium, de vitamine E et de microminéraux comme le cuivre, le zinc et le potassium. La valeur énergétique de ces régimes est également déséquilibrée par rapport aux autres nutriments. Les préparations de nourriture « maison », qui ne sont pas déséquilibrées en graisses et en énergie, contiennent généralement de l’huile végétale qui n’est pas digérée par le chat : l’animal aura tendance à manger moins et il n’aura pas une quantité suffisante de calories au quotidien. Les rations ménagères sont donc rarement équilibrées en minéraux et vitamines[19].

Les chats nourris exclusivement de poissons d’eau douce crus peuvent développer une carence en vitamine B1, ceux nourris avec du foie peuvent développer une toxicité à la vitamine A.

Alors que certains particuliers donnent à leur chat des steaks hachés ou des œufs accompagnés de nouilles, il est recommandé par la plupart des vétérinaires de préférer un régime de riz au poulet et aux carottes (l'ensemble découpé en petites bouchées), en substituant si nécessaire des coquillettes au riz. Les chats apprécient normalement la stabilité, donc il ne faut pas varier ce régime. Occasionnellement le poulet peut être remplacé par du poisson et les carottes par n'importe quel légume, mais pas trop cuit pour qu'il reste ferme, par exemple des courgettes. S'il s'agit d'un régime d'amaigrissement ou de convalescence il convient de tout cuire sans huile ni sel.

Marché de l’alimentation pour chats

Marché mondial

La population mondiale de chats domestiques est évaluée à 200 millions environ[20]. Les principales populations se trouvent aux États-Unis (environ 50 millions), mais aussi en France (12 millions environ[21]), en Grande-Bretagne (5 millions), au Japon (4 millions)…

Le marché de l’alimentation des chiens et chats (qui constitue le plus gros marché lié aux animaux de compagnie) a représenté en 2003 un total de 35 milliards d’US $ au niveau mondial[22], dont entre 25 % et 30 % pour les États-Unis à eux seuls.

Parmi les fabricants et marques les plus connues, on compte Nestlé (Purina Beneful, Cat Chow, Dog Chow, Fancy Feast, Friskies, Tender Vittles), Masterfoods, filiale de Mars (Cesar, Pedigree, Sheba, Whiskas), Procter & Gamble (Eukanuba, Iams), ou encore Colgate-Palmolive (Hill’s Science Diet)[22]. Cependant, une même marque n’appartient pas forcément au même groupe dans le monde entier : ainsi par exemple, Nestlé avait été contraint de se dessaisir de Friskies aux États-Unis, lors du rachat de Purina[23].

Marché américain

Le marché des aliments pour animaux de compagnie représente, pour les seuls États-Unis, environ 16 milliards de dollars pour 2008, contre 13 milliards en 2003. C’est un marché globalement en forte croissance (de 8 % à 10 % par an entre 1999 et 2002[23]).

Sur ce total, les aliments pour chiens représentent plus de la moitié du marché total. Ceci s’explique en particulier par le fait que 33 % des foyers américains possèdent un chien, alors que 25 % seulement possèdent un chat. La proportion de foyers possédant un chat est donc à peu près identique à la France, alors que le taux de détention d’un chien est nettement plus élevé aux États-Unis.

Les aliments secs, de leur côté, représentent environ la moitié du marché total[24].

Le marché des aliments pour chats (un peu plus d'un quart du total, puisqu’il était en 2002 de 4,20 milliards de dollars, soit 52 % du marché des aliments pour chiens[23]) présente une forte segmentation : aliments secs, aliments en boîte, snacks pour chats, aliments semi-humides, boissons…

Comme en France, les aliments secs gagnent du terrain sur le marché des aliments pour chats[24].

En 1988, les États-Unis hébergeaient un total de 142,7 millions de chiens et chats, représentant plus des trois quarts du marché des aliments pour animaux de compagnie. Le reste du marché s’adresse aux 192 millions de poissons, aux 17,3 millions d’oiseaux, aux 8,8 millions de reptiles et aux 16,8 millions d’autres petits animaux (lapins, hamsters, etc.) possédés alors par les foyers américains[24].

Le marché était en 2001 encore très fragmenté entre les différents producteurs, puisque le leader du marché, Nestlé-Purina, ne représentait alors que 14,2 % de part de marché globale[24].

Marché français

Pour la France seule (qui occupe en Europe la première place pour le nombre d’animaux de compagnie), le marché de l’alimentation s’est élevé à 2,3 milliards d'euros pour l’ensemble des animaux de compagnie. Les chiens ont représenté 48,6 % du total des dépenses, et les chats, forts d’une population en France de 9,94 millions d’individus (légèrement supérieure à la population de chiens, de 8,51 millions), 35,3 % de ce total[25]. Le reste du marché est absorbé par les 36 millions de poissons, les 6,6 millions de lapins, et les 3,8 millions d’oiseaux que comptait la France en 2004.

Calculé sur la base du chiffre d’affaires réalisé par la profession, un chat français consomme donc en valeur entre 60 % et 65 % de ce que consomme un chien. Ce chiffre est cohérent avec la situation constatée aux États-Unis.

Le pourcentage de foyers français possédant au moins un chat est de 26 %, identique au pourcentage de foyers détenant au moins un chien[25],[26].

Toujours en France, le marché des aliments pour chats est constitué pour 67 % d’aliments humides, secteur dominé par Nestlé-Purina et Masterfoods ; mais ce secteur s’effrite (avec en particulier l’effondrement des marques « bas de gamme » Ronron et Kitekat, de Masterfoods), et la part de marché des aliments secs pour chat (dominé par Nestlé-Purina avec Friskies et Purina one) tend à progresser[26]. Dans la mesure où un kilogramme d’aliment sec équivaut à 4 kilogrammes d’aliment humide, les fabricants d’aliments pour chats peinent à compenser la baisse des aliments humides. Le marché français des aliments pour chats a donc tendance à stagner, voire à baisser.

Alimentation du chat

Système digestif

Organes du système digestif du chat.

Le chat, comme tous les félins, est un carnivore strict, c'est-à-dire qu'il a uniquement besoin de viande pour survivre. Son système digestif est adapté à son régime alimentaire : les intestins sont courts et ont un cæcum rudimentaire[27]. Toutefois, le chat domestique s'est adapté à une nourriture plus variée car son canal digestif est proportionnellement plus long que celui du chat sauvage dont il est la sous-espèce[28].

Le processus de digestion est analogue à celui de l'homme : la viande est découpée, enduite de salive, puis passe dans l'estomac via l'œsophage ; la nourriture, réduite en bouillie, passe ensuite dans l'intestin grêle et le gros intestin où les nutriments sont absorbés, enfin les déchets sont évacués par l'anus et la vessie.

Besoins énergétiques

Les besoins énergétiques d'un chat adulte s'évaluent selon son poids total : entre 60 et 70 kcal par kilogramme et par jour pour les chats les moins actifs et entre 80 et 90 kcal/kg pour les chats actifs[29]. Les chatons, à l’âge de cinq semaines, ont besoin de 250 kcal/kg. Les besoins diminuent avec la croissance du chaton, à 100 kcal/kg à 30 semaines et jusqu’à l’âge adulte vers 50 semaines. Les femelles en gestation ont besoin d’un apport quotidien de 90 à 100 kcal/kg de poids et les femelles allaitantes entre 90 et 270 kcal/kg, en fonction du nombre de chatons dans la portée[30].

L’un des nutriments les plus importants est la taurine. Il s’agit d’un dérivé d’acide aminé que le chat ne peut produire lui-même. L’expérience montre que les chats élevés avec une nourriture trop pauvre en taurine ont bien souvent des problèmes rétiniens. Dans les cas extrêmes, le chat peut même devenir aveugle[31].

Le chat a aussi besoin d'apports en glucides et lipides. Une alimentation riche en protéines et comportant un apport minime de fruits et légumes (fibres) se rapproche donc du régime naturel des chats. [32]

Régimes spécifiques et santé

Alimentation végétarienne

De la nourriture végétarienne pour chat existe depuis plusieurs années, principalement aux États-Unis et au Canada. Ce type d’alimentation cible généralement les végétariens propriétaires d’animaux. Bien qu’un petit pourcentage de ces personnes soit végétarien par souci de santé, la plupart le sont pour des questions d’éthique[33]. Les chats, eux, sont des carnivores stricts qui ont besoin de nutriments spécifiques (comme la taurine, l’acide arachidonique, les vitamines A et B12, et la niacine) qui se trouvent dans la viande et qui ne peuvent pas être obtenus en suffisance dans les produits végétaux. Par exemple, une carence en taurine peut impliquer de sévères lésions irréversibles chez le chat comme la baisse de la vue jusqu'à la cécité.

Selon l’United States National Research Council, « une alimentation végétarienne sans suppléments nutritionnels peut causer des déficiences de certains acides aminés, acides gras et vitamines essentiels[34] ». Les producteurs d’aliments pour chats végétariens tentent d’éviter ces déficiences en ajoutant à leurs produits des nutriments de synthèse.

Une étude parue dans le Journal of the American Veterinary Medical Association a évalué l’état de santé des chats dont les propriétaires leur avaient choisi une alimentation végétarienne. La présence de vitamine B12 et de taurine, deux nutriments manquant dans l’alimentation végétarienne ont été testés. L’étude a trouvé chez tous les chats un taux normal de vitamine B12 dans le sang, mais trois chats sur 17 avaient un taux en taurine en dessous du seuil de référence. Un niveau de taurine trop bas est impliqué dans des carences à long terme mais ces valeurs ont été décrites comme « marginales mais non médicalement insignifiantes »[33].

Même correctement suppléée, l’alimentation végétarienne du chat comprend d’autres risques comme des problèmes d’urine acide. L'existence de rapports reliant problèmes urinaires et régimes végétariens est cependant anecdotique, et aucune étude sérieuse n'existe à ce sujet[33].

Les organisations qui plaident pour une alimentation humaine végétarienne ont des avis très différents face à la nourriture végétarienne pour chat. L’Union végétarienne internationale[35], la Vegan society britannique[36] et la PETA américaine[37] sont quelques-unes des organisations qui soutiennent une alimentation végétarienne des chats. À l’inverse, la Vegetarian Society anglaise suggère de considérer avec prudence une diète végétarienne pour les chats car ils n’y sont pas adaptés. Pour ceux qui voudraient toutefois essayer, ils fournissent une liste de nutriments essentiels qui doivent être additionnés à la nourriture sous la surveillance d’un vétérinaire[38]. L’institut de protection animale américaine API ne recommande absolument pas ce type de régime et met en garde contre les carences qui peuvent prendre des mois ou des années à se développer et devenir incurables. Ils conseillent de ne pas faire confiance à l’ajout de suppléments nutritionnels parce qu’ils ne contiennent pas les co-éléments et des enzymes nécessaires dont l’impact à long terme n’a pas été étudié[39]. L’association américaine pour le bien-être des animaux, l’American Society for the Prevention of Cruelty to Animals, recommande d’être contre une alimentation végétarienne des chats[40], bien qu’elle soutienne le recours à des suppléments nutritionnels pour les régimes végétariens à destination des chiens[41].

Il existe dans le commerce des croquettes végétariennes et/ou vegan supplémentées en taurine comme celles des marques AmiCat ou Benevo[42]. Il est important de noter que les croquettes non-végétariennes du commerce sont également supplémentées en compléments alimentaires à cause de la trop faible présence de nutriments présent dans la viande utilisée[réf. souhaitée].

Il convient enfin de souligner qu'un déséquilibre alimentaire contribue, chez le chat, à la formation de calculs (struvites, oxalates, etc.) qui se formant rapidement dans les systèmes excrétoires, toujours extrêmement douloureux, générateurs d'infections du système urinaire, et généralement mortels si le chat n'est pas opéré. C'est le cas notamment des aliments naturellement riches en oxalates[43].

Allergie alimentaire

Prurit dû à une allergie alimentaire.

L’allergie alimentaire est une maladie non saisonnière causant des perturbations cutanées et gastro-intestinales. Le principal symptôme est généralement du prurit, souvent résistant aux traitements anti-inflammatoires stéroïdiens. La prévalence exacte de l’allergie alimentaire chez le chat reste inconnue, il n’y a ni prédilection de sexe, d’âge ou de race bien que certaines races soient touchées de façon plus fréquente.

Avant de montrer des signes cliniques d’allergies, les chats ont généralement été nourris pendant au moins deux ans avec une alimentation contenant l’ingrédient incriminé, bien qu’il y ait déjà eu des cas d’animaux atteints de moins d’un an. Dans 20 à 30 % des cas, les animaux présentent simultanément d’autres signes allergiques (atopie, allergie cutanée aux puces, eczéma).

Un diagnostic fiable peut être posé seulement après avoir éliminé successivement de l’alimentation tous les ingrédients suspectés. Un test cutané est nécessaire pour détecter l’ingrédient causant l’allergie. Le traitement consiste en la suppression de l’ingrédient de l’alimentation de l’animal[44].

Mycotoxines

En faisant suite aux nombreux rappels américains et à l'absence totale de rappels en Europe, une polémique est née quant à la qualité des céréales utilisées dans la composition de certaines marques d’aliments pour chats et chiens. En effet, des tests effectués par un laboratoire français indépendant ont mis en évidence la présence de mycotoxines, d’acide cyanurique et de mélamine à des taux supérieurs à ceux autorisés pour les bovins et porcins par la législation européenne, en vigueur pour les animaux de compagnie également. Ces toxines causeraient des problèmes de stérilité, d'avortements, de malformations des chatons et des chiots, et provoqueraient des tumeurs[45].

Controverses et critiques

Rappels

Aux États-Unis, dès , des fabricants de nourriture pour animaux ont rappelé massivement de nombreuses marques de nourriture pour chats et chiens. Ces rappels ont fait suite à de problèmes d’insuffisance rénale chez les animaux consommant des marques contenant du gluten de maïs fourni par une firme chinoise. Après plus de trois semaines de plaintes de consommateurs, les rappels volontaires ont commencé chez la marque canadienne Menu Foods (en), le , quand le laboratoire de test a rapporté les maladies et la mort de certains animaux de test.

En tout, plusieurs grandes compagnies ont rappelé plus de 100 marques d’alimentation destinée aux animaux de compagnie, principalement celles contenant des ingrédients fournis par Menu Foods. Bien qu’il y ait plusieurs théories quant à la source causant les maladies chez les animaux infectés, et malgré l'étendue des tests réalisés dans le privé et par le gouvernement, aucune cause précise n’a pu être mise en lumière. Le , bien que rien n’ait pu être prouvé, la Food and Drug Administration a attribué les maladies à la présence de mélamine dans le gluten de blé entrant dans la composition des aliments.

Aux États-Unis, il y eut une large couverture médiatique de ces rappels. L’exaspération généralisée du public l'amena à demander une régulation de la part du gouvernement. Cette régulation était jusque-là faite par l’industrie du pet food elle-même. L’impact de ces rappels sur le marché alimentaire animal a été massif ; la société Menu Foods a perdu approximativement 30 millions de dollars rien qu’en rappels. Ces évènements ont causé une grande perte de confiance de la part des consommateurs envers les fabricants de nourriture animale.

En Europe, l’affaire a été peu couverte par les médias et aucun rappel n’a jamais été effectué par ces mêmes marques.

Impact environnemental

Lors d'une étude sur l’impact de l’industrie alimentaire animale sur la population mondiale de poissons et de fruits de mer, les chercheurs ont estimé que plus de 2,4 millions de tonnes de poissons sont utilisées chaque année pour la production alimentaire féline[46],[47]. Il a été suggéré qu’il était nécessaire « d’avoir une approche plus pragmatique et objective de l’utilisation de cette ressource biologique limitée et déclinante dans notre propre intérêt ». Paul Watson, un activiste de la protection marine, soutient que la réduction de la pêche de poissons typiquement utilisés dans la production alimentaire féline (sardines, harengs, anchois) aurait un impact positif sur les plus gros poissons se trouvant plus haut dans la chaîne alimentaire, comme le thon, le cabillaud, l’espadon et la morue, sans parler des grands mammifères marins et des oiseaux[48].

Du fait de leur alimentation carnée, chiens et chats sont responsables de 25 à 30 % des dommages environnementaux : « chaque année, chiens et chats américains consomment ainsi autant de calories que la population française »[49].

Notes et références

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  2. « Tableau comparatif des croquettes pour chats » (consulté le ).
  3. « Changement d’alimentation du chat: respecter une transition » (consulté le ).
  4. « Que choisir pour nourrir mon chat » (consulté le ).
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Voir aussi

Articles connexes

Bibliographie

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