Membres de la famille Romanov ayant survécu à la guerre civile russe

À la date du , jour du renoncement au trône de Russie du grand-duc Mikhaïl Alexandrovitch de Russie, 53 membres de la famille Romanov résidaient en Russie impériale, mais le le grand-duc Nikolaï Konstantinovitch de Russie décéda de mort naturelle dans la ville de Tachkent (il fut le dernier grand-duc inhumé sous la Russie impériale en la cathédrale de Saint-Georges à Tachkent).

Armoiries de l'Empire russe.

Sur les 52 autres membres composant à plein la famille Romanov, dix-sept furent assassinés par les Bolcheviks, certains dans d'atroces conditions. Trente-cinq autres hommes et femmes descendants des tsars Nicolas Ier de Russie, d'Alexandre II de Russie ou d'Alexandre III de Russie ou alliés à l'un d'entre eux par un mariage (l'impératrice douairière, danoise de naissance, l'épouse de Michel Alexandrovitch), ont été recensés à ce jour se répartissent en onze groupes. Ils purent, grâce à différentes circonstances, échapper à la mort. De même moururent officiellement sous le titre Romanov, la tsarine Alix de Hesse à Ekaterinbourg et sa sœur Elisabeth Féodorovna à Alapeievsk, qui étaient anglo-allemandes de naissance. Un douzième groupe, bien que morganatique, s'y rattache étroitement : la famille du successeur attitré de Nicolas II, son frère Michel Alexandrovitch Romanov également assassiné. Cela donne alors trente-huit Romanov survivants début sur les cinquante-cinq encore en vie début .

Les différents membres de la famille Romanov ayant trouvé refuge dans différents pays étrangers sont classés selon leur regroupement lors de leur fuite de Russie.

Premier groupe

En 1917, Victoria Melita de Saxe-Cobourg-Gotha parvint à obtenir du chef du gouvernement provisoire Alexandre Kerenski des sauf-conduits permettant au couple et à leurs enfants de quitter la Russie. En juin 1917, le grand-duc, la grande-duchesse et leurs deux filles prirent la fuite et s'installèrent quelque temps en Finlande (mai 1917) puis résidèrent à Cobourg en Allemagne. En 1920, la famille agrandie par la naissance du grand-duc Vladimir Kirillovitch de Russie (1917-1992) s'installa dans le petit village breton de Saint-Briac. Le , le grand-duc se proclama « Protecteur du trône de Russie », le prit le titre d'empereur et autocrate de Russie. Le grand-duc Kirill Vladimirovitch de Russie décéda le à Neuilly. Après la chute du communisme en URSS, sa bru, la grande-duchesse Léonida Bragation-Moukhranski fit inhumer son beau-père, le grand-duc Kirill Vladimirovitch de Russie et son épouse la grande-duchesse Victoria Melita de Saxe-Cobourg-Gotha en la basilique de la forteresse Saint-Pierre et Paul à Saint-Pétersbourg.

Le grand-duc Kirill Vladimirovitch de Russie.

Leurs enfants :

Deuxième groupe

Troisième groupe

  • Elizaveta Mavrikievna dite « Mavra » (1865-1927), épouse du grand-duc Konstantin Konstantinovitch de Russie et mère du précédent. Conviée à la Cour de Suède par la reine Victoria de Bade et avec l'aval du gouvernement soviétique, la grande-duchesse put monter à bord du navire suédois Angermanland. Accompagnée de ses deux plus jeunes enfants et de ses deux petits-enfants, elle quitta Petrograd en novembre 1918. Elle s'installa pour une durée de deux ans en Suède. Sur l'invitation du roi Albert Ier, elle s'établit en Belgique et plus tard à Altenburg en Allemagne, où elle vécut durant trente années entrecoupées par quelques séjours en Angleterre.

Ses deux plus jeunes enfants :

Ses deux petits-enfants issus du mariage de son fils aîné, le prince Ioann Konstantinovitch de Russie et d'Hélène de Serbie :

Quatrième groupe

La grande-duchesse Maria Pavlovna de Russie en 1912.

Cinquième groupe

Sixième groupe

La reine Olga de Grèce par Philip Alexius de László, 1914, collection particulière.

La reine mère de Grèce Olga Konstantinovna de Russie (1851-1926), fille du grand-duc Konstantin Nikolaïevitch de Russie, veuve du roi Georges Ier de Grèce mais également grand-mère de la grande-duchesse Maria Pavlovna de Russie (1890-1958) et sœur du grand-duc Dmitri Konstantinovitch de Russie assassiné le à Saint-Pétersbourg. En 1913, après l'assassinat de son époux, la reine Olga Konstantinovna de Russie quitta la Grèce pour retourner dans son pays natal. Dans le palais de Pavlovsk, elle mit en place un hôpital militaire. Après la Révolution russe de 1917, elle se retrouva prisonnière dans le château. Grâce à l'intervention de l'ambassade du Danemark, en décembre 1918, les Bolcheviks lui donnèrent l'autorisation de quitter la Russie avec sa femme de chambre. Elle trouva refuge en Suisse.

Membres de la famille Romanov réunis en Crimée

Un certain nombre de membres de la famille Romanov fuyant devant les Bolcheviks trouvèrent refuge en Crimée.

Le roi Gustave V de Suède, alors souverain d’un pays neutre, proposa par voie diplomatique d'envoyer des secours aux membres de la famille Romanov exposés à tous les dangers, mais les Français et les Britanniques refusèrent de dépêcher des navires en mer Noire[2]. Les différentes tentatives de sauvetage des membres de la famille Romanov furent repoussés par les alliés de la Russie impériale, ces refus provoquèrent la mort de certains grands-ducs, grandes-duchesse et princes de Russie[2].

L’avancée des Bolcheviks en Russie poussa les Romanov à se rassembler en petits groupes. Le dernier survivant de la famille Romanov quitta le sol russe dans le courant du mois de février 1920, soit trois ans après l’abdication du dernier tsar Nicolas II de Russie[2].

Septième groupe

En mars 1919, dans le port d'Anapa dans le Caucase, le grand-duc Boris Vladimirovitch de Russie (1877-1943) et sa future épouse Zénaïda Rachevska, son frère cadet, le grand-duc Andreï Vladimirovitch de Russie (1879-1956), (fils du grand-duc Vladimir Alexandrovitch de Russie) montèrent à bord d'un navire et quittèrent la Russie[3]. Les deux frères s'établirent à Paris. Auparavant, de façon fortuite, le grand-duc Boris Vladimirovitch de Russie et son jeune frère purent échapper au terrible destin de certains membres de la famille Romanov. Le commandant du groupe de Bolcheviks chargé d'exécuter les deux princes impériaux était un ancien artiste et une ancienne connaissance de Boris Vladimirovitch de Russie. En effet, lors de son séjour à Paris, le grand-duc marchant dans le Quartier latin acheta peut-être quelques toiles à ce peintre, lui évitant ainsi de mourir de faim. Ainsi, le commandant ne put se résigner à tuer le grand-duc qui, comme lui, partageait la passion de l'art. Il abandonna les deux frères dans le véhicule et ceux-ci prirent la direction de la Crimée occupée par les troupes de l'Armée Blanche[4].

Huitième groupe

L'impératrice Maria Fiodorovna avec son fils, le futur Nicolas II.

En 1917, Maria Fiodorovna (1847-1928), épouse d'Alexandre III de Russie et mère de Nicolas II de Russie et du grand-duc Mikhaïl Aleksandrovitch de Russie assassinés par les Bolcheviks en 1918, réunit un grand nombre de membres de la famille Romanov à la Villa Ai Todor en Crimée et dans ses alentours. En février 1918, à Yalta, le grand-duc Dmitri Aleksandrovitch de Russie, ses parents, le grand-duc Alexandre Mikhaïlovitch de Russie et son épouse Xenia Alexandrovna de Russie, ses frères et sa sœur la grande-duchesse Irina Aleksandrovna de Russie et son époux le prince Felix Feliksovitch Ioussoupov, l'impératrice douairière Maria Fiodorovna furent retenus prisonniers par les Bolcheviks à la Villa Dulber. En mars 1918, après le traité de Brest-Litovsk signé le , les membres de la famille Romanov retenus prisonniers dans la Villa Dulber furent libérés par les Allemands. Au cours de l'été de 1918, ils furent installés dans la Villa Harax près de Sébastopol, en mars 1919, les occupants de la Villa Ai Todor les rejoignirent. Le HMS Malborough et le HMS Nelson, deux cuirassés de la Royal Navy vinrent leur porter secours, en avril 1919, ce groupe embarqua sur ces deux bâtiments de guerre à Yalta. Invitée par sa sœur Alexandra du Danemark, elle fit un court séjour au Royaume-Uni puis s'établit dans le pays qui l'avait vu naître, elle élit domicile dans sa maison située près de Copenhague où, aux temps heureux, elle passa ses vacances. Elle y décéda le . Mais auparavant elle avait souhaité être inhumée auprès de son époux en la cathédrale Saint-Pierre et Paul à Saint-Pétersbourg. Son souhait fut exaucé le . Aujourd'hui elle repose auprès de son époux Alexandre III de Russie, de ses fils Nicolas II de Russie et du grand-duc Georgui Aleksandrovitch de Russie (1871-1889), de sa bru Alexandra Fiodorovna, de ses petits-enfants Olga Nikolaïevna, Tatiana Nikolaïevna, Maria Nikolaïevna, Anastasia Nikolaïevna et du petit tsarevitch Alexis Nikolaïevitch.

Membres de la famille Romanov à bord du HMS Malborough

Coupables d'avoir introduit auprès de la famille impériale le « starets » Raspoutine, une quelconque agression perpétrée par des fidèles au régime de la monarchie impériale de Russie contre la grande-duchesse Militza de Monténégro et sa sœur Anastasia de Monténégro fut crainte par l'entourage de l'impératrice douairière Maria Fiodorovna. La décision fut prise de faire voyager les Nikolaïevitch sur le HMS Nelson, l'impératrice mère sur le HMS Malborough[5].

Alexandre Mikhaïlovitch de Russie.

Leurs enfants :

Membres de la famille Romanov à bord du HMS Nelson

Le grand-duc Nicolas Nikolaïevitch de Russie.

et leurs enfants :

  • Le prince Roman Petrovitch de Russie
  • La princesse Marina Petrovna de Russie
  • La princesse Nadejda Petrovna de Russie accompagnée de son époux le prince Nikolaï Vladimirovitch Orlov et de leur fille
  • La princesse Irina Nikolaïevna Orlova.

Neuvième groupe

La grande-duchesse Tatiana Konstantinovna de Russie.

Dixième groupe

  • La grande-duchesse Olga Alexandrovna de Russie (1882-1960), fille d'Alexandre III de Russie et sœur cadette de Nicolas II de Russie. En 1917, accompagnée de son second époux, le colonel Nikolaï Alexandrovitch Koulikovsky, la grande-duchesse se réfugia en Crimée. Accompagnée de son époux et de ses deux jeunes fils, les princes Tihon Nikolaïevitch Koulovsky né en 1917 et Gouri Alexandrovitch Koulovsky né en 1920, elle quitta le groupe de la famille Romanov établi dans la Villa Ai Todor. Après avoir longé la côte de Crimée, le couple et leurs deux enfants parvinrent à embarquer sur un navire qui les emmena au Danemark en [8].

Onzième groupe

La grande-duchesse Maria Pavlovna.

En 1943, l'un de ses fils, le grand-duc Boris Vladimirovitch de Russie (1877-1943) fut inhumé à ses côtés.

Douzième groupe

Il s'agit ici exceptionnellement de trois membres d'un mariage morganatique.

  • Natalia Cheremetievskaïa, veuve de Michel Alexandrovitch Romanov, le frère du tsar Nicolas II.
  • Georges Brassov, leur fils et le neveu du tsar Nicolas II (1910-1931).
  • Natalia Mormontova, belle-fille de Michel Alexandrovitch, demi-sœur de Georges Brassov, née d'un premier mariage de Natalia Cheremtievskaï, (1903-1969).

Un treizième groupe ?

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Depuis les années 1980 sur la base d'une investigation de deux journalistes britanniques, Anthony Summers et Tom Mangold, divers historiens, tels que Marina Grey fille du général Anton Denikine, Marc Ferro et Michel Wartelle contestent le massacre de la famille impériale à Ekaterinbourg qui en Russie soviétique du vivant de Lénine, ne fut pas reconnu, à la différence des onze autres exécutions, dont celle du tsar Nicolas II[10]. Ils s'appuient en partie sur des échanges de documents diplomatiques - mettant en avant le commissaire soviétique Gueorgui Tchitcherine qui répètera la chose à Gênes en 1922, faisant état du transfert de la tsarine, des quatre Grands Duchesses et peut-être du tsarévitch à l'ouest de l'Oural, et même à l'étranger après l'exécution du tsar [11]. Après Zinoviev l'affirma, alors qu'il ordonnera et assumera les exécutions des quatre-grands ducs Romanov fin . Ce en représailles à l'annonce des assassinats le à Berlin des révolutionnaires spartakistes, Karl Liebknecht et Rosa Luxembourg[12]. Après les Bolcheviks voulaient négocier avec Guillaume II le transfert de la famille impériale d'ascendance germanique vers l'Allemagne contre la libération en pleine révolution spartakiste des révolutionnaires Karl Liebnecht et Leo Jogiches. Ils furent effectivement relaxés en . Fin le frère de la tsarine, Ernest de Hesse, assura par télégramme secret auprès de sa sœur Victoria de Hesse tenir de deux sources dignes de confiance qu'« Alix et tous les enfants » sont en vie. Plus radicalement d' à sa mort en , l'impératrice douairière, elle-même épargnée, malgré son veuvage d'avec le tsar Alexandre III qui fit exécuter le frère de Lénine en 1887, affirma que les sept détenus impériaux avaient tous survécu, et que son fils Nicolas s'était retiré dans un monastère [13]. Cette incertitude constitue un des grands mystères du XXe siècle comme en témoigne la multitude de prétendants, diversement crédibles, au titre d'un des cinq enfants de Nicolas II. Tous étaient forts du fait que ces cinq jeunes corps de la famille n'avaient jamais été retrouvés entre et quand les Tchécoslovaques et les Russes blancs occupaient Ekaterinbourg. Marina Grey pense que la famille de Nicolas mourut après pendant la guerre civile russe. D'après les recherches de Marc Ferro et de Michel Wartelle, Maria Nicolaïevna mourut dans un hôpital romain en 1970, Olga Nicolaïevna en 1976 dans une maison de retraite à Côme, Anastasia Nicolaïevna à Charlotsville (sous les traits de la fameuse Anna Anderson) en 1984 ; pour Michel Wartelle la tsarine dans un couvent florentin en 1942. Par ailleurs deux revues d'Histoire ont signalé la Grande Duchesse Tatiana Nicolaïevna, dans l'après-guerre, sous l'identité possible d'Alexandra Michaelis, directrice d'un camp de réfugiés à Brême [14]. Il n'y aurait eu alors selon la version de l'impératrice douairière ou l'ancienne version soviétique, cautionnée par plusieurs historiens que dix à onze homicides, et quarante-quatre à quarante-cinq sauvetages de Romanov. Ajoutons que, de par un lien de parenté avec la tsarine, Tchitcherine était lointainement un Romanov [15].

Les huit membres de la famille Romanov résidant dans les pays étrangers au début de la Révolution russe

Le grand-duc Dmitri Pavlovitch de Russie.

Certains grands-ducs, grandes-duchesses ou princesses de Russie échappèrent à l’oppression soviétique grâce à un exil ou à un séjour dans un pays étranger.

la grande-duchesse ne se précipita pas pour effectuer son retour en Russie. Les mois passant, ce retour devint bien trop périlleux pour elle et ses enfants. Abandonnant ses associations caritatives, la grande-duchesse tenta en vain de sauver ses proches prisonniers des Bolcheviks.

L'après révolution russe

La dynastie des Romanov régna sur la Russie de 1613 à 1917. Fin février 1920, Maria Pavlovna, son fils Andreï Vladimirovitch de Russie ainsi qu'une des deux sœurs de Nicolas II, Olga Alexandrovna, furent les derniers membres de la famille Romanov à quitter le sol russe. À cette date, la prestigieuse famille que fut les Romanov perdit son statut important et son influence dans le monde. Aujourd'hui, le chef de la Maison impériale de Russie est le grand-duc Nicolas Romanovitch de Russie (1922-2014), descendant de Nicolas Ier de Russie[17].

Notes et références

  1. Royal Russia - The fate of the Romanovs: The Survivors www.angelfire.com
  2. www.angelfire.com
  3. www.angelfire.com
  4. www.angelfire.com
  5. www.angelfire.com
  6. www.angelfire.com
  7. www.angelfire.com
  8. Nicolas II Le dernier des tsars, Edward Radzinsky, p. 40
  9. Marc Ferro, Nicolas II, Paris 1990
  10. Marina Grey, Enquête sur le massacre des Romanov, Paris, Perrin, 1987 ; Marc Ferro, Nicolas II, Paris, Seuil, 1990 ; La vérité sur la tragédie des Romanov, Paris, Tallandier, 2012 ; Michel Wartelle, L'affaire Romanov les mystères de la maison d'Ipatiev, Paris 2007
  11. Edvard Radzynsky, Nicolas II le dernier des tsars, Paris, Editions du Cherche-Midi, p. 391
  12. Essad Bey, Devant la Révolution russe, Nicolas II, Paris, Payot, 1935 p. 167
  13. Felix Dassel, « le mystère de la Grande Duchesse Anastasie » Historia, n°59, octobre 1951, p. 281-293 ; Henri Danjou, « Est-ce une grande-duchesse de Russie ? » Historia, février 1956, n° 111,p. 205-207 ; Dominique Labarre Raillancourt « Souverains, tsars, et gouvernements de la Russie des origines à nos jours » Cahiers de l’Histoire, février-mars 1961 n° 7 p. 121
  14. Marc Ferro, La vérité sur la tragédie des Romanov,, Paris, Tallandier, 2012
  15. Nicolas II le dernier des tsars, Edward Radzinsky, p. 146 et 147
  16. www.angelfire.com

Annexes

Articles connexes

Liens externes

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