Lycée Corneille (Rouen)

Le lycée Pierre-Corneille est un lycée quadricentenaire de Rouen. Il y forme des élèves de la seconde jusqu’aux classes préparatoires aux grandes écoles.

Lycée Corneille

Entrée principale du lycée (1981).
Généralités
Création 1593
Pays France
Académie Rouen
Coordonnées 49° 26′ 43″ nord, 1° 06′ 02″ est
Adresse 4 rue du Maulévrier
76000 Rouen
Site internet http://lgcorneille-lyc.spip.ac-rouen.fr
Cadre éducatif
Type Lycée d'enseignement général public
Pouvoir organisateur Académie de Rouen
Proviseur Hervé Lebarque
Matricule 0760090K
Population scolaire 1 464[1] (2020-2021)
Enseignants 116[2] (2011-2012)
Niveau Seconde
Première
Terminale
CPGE
BTS
Langues étudiées Allemand
Anglais
Chinois
Espagnol
Grec moderne
Italien
Japonais
Norvégien
Russe
Protection  Classé MH (1910, 1985)
 Inscrit MH (1984)

Le lycée fait l’objet de classements au titre des monuments historiques depuis les (chapelle) et (Ancien collège des Jésuites, Petit lycée de Joyeuse) et d'une inscription le (Ancien collège des Jésuites, Petit lycée de Joyeuse)[3].

Histoire

Un lycée quadricentenaire

Dans la seconde moitié du XVIe siècle, la Réforme protestante progresse rapidement en France. Le cardinal-archevêque de Rouen Charles de Bourbon souhaite fonder un établissement d’enseignement capable de former la jeunesse aristocratique et bourgeoise dans la stricte doctrine catholique ; il fait, pour cela, appel à la Compagnie de Jésus. En 1593, le Collège de Bourbon ouvre. Les cours ne sont interrompus que de 1595 à 1604 en raison de l’expulsion des jésuites du royaume.

Au XVIIe siècle, le collège rencontre un succès rapide. Dès sa réouverture en 1604, il refuse quatre cents candidats faute de place. En 1662, il compte près de deux mille élèves, dont des noms célèbres comme ceux des deux frères Corneille ou de René-Robert Cavelier de La Salle[4]. Une première extension des locaux permet la construction du portail actuel et d’une vaste chapelle. Les cours sont donnés en latin, langue que les élèves doivent parler entre eux. Une place est accordée aussi au français, à l’histoire, à la géographie et aux sciences. On ne compte alors qu’une dizaine de professeurs, il y a encore peu de classes.

Au XVIIIe siècle, l’enseignement devient plus scientifique. Un vaste programme de construction est engagé, dont il reste la cour d’honneur et la salle des Actes. En 1762, malgré la nouvelle expulsion des jésuites, l’établissement devient Collège Royal et continue de travailler selon les mêmes méthodes.

Sous la Révolution et l’Empire, le Collège fait place en 1796 à l’École centrale, expérience qui s’inspire de la pédagogie des Lumières et diversifie les cours aux dépens des langues anciennes. C'est en 1803 qu'est formé le lycée qui consacre le retour à la tradition basée sur les lettres classiques et les mathématiques.

Avec le XIXe siècle, le lycée fonctionne sur le modèle napoléonien. La discipline sous uniforme est sévère, jusqu’à provoquer des chahuts et parfois de véritables révoltes. La formation, sanctionnée par le baccalauréat, est surtout classique, avec une place plus importante pour les sciences naturelles et les langues.

Les classes préparatoires sont créées en 1870.

Hôpital militaire pendant la Première Guerre mondiale, en partie occupé par l’armée allemande pendant la Seconde, le lycée sera bombardé en et surtout le . Le monument aux morts à l’intérieur du lycée, qui comporte le nom d’anciens élèves morts à la guerre ou en déportation, accueille une cérémonie le 11 novembre.

Pendant la Seconde Guerre mondiale, il est réquisitionné par la Wehrmacht pour servir de centre d’accueil aux soldats en garnison à Rouen et alentour. Des inscriptions en allemand sont d'ailleurs toujours visibles dans le portique de l’entrée Joyeuse.

Après la fin des travaux et l'ouverture du restaurant scolaire en [5], une série de grands travaux est planifiée de 2018 à 2023 par la région Normandie pour un investissement qui devrait s'élever à 54 millions d'euros. Ces travaux devraient notamment inclure la construction d'une salle de conférences, la réhabilitation du bâtiment Joyeuse, la création d'un pôle audiovisuel, la reconstruction du bâtiment des sciences et enfin la restructuration de toute une partie du lycée comprenant notamment la cour d'honneur[6].

La chapelle

Nef de la chapelle.

La première pierre de l'église Saint-Louis a été posée en 1614 par la reine Marie de Médicis et est ouverte au culte depuis 1631. Cette église à une seule nef au plan en croix (52 m de long) est une synthèse entre le style gothique finissant et l’architecture classique. Mal entretenue, elle sera sauvée de la démolition par le Conseil municipal en 1895 et deviendra monument classé en 1910.

Endommagée en 1942 par un bombardement, elle est lentement restaurée dans la seconde partie du XXe siècle. Dans les années 2010, elle est aménagée en auditorium afin de compléter l'offre du théâtre des Arts de Rouen.

La section norvégienne

La section norvégienne est créée en 1918 et accueille 18 garçons (contre 24 auparavant) en moyenne qui passent 3 ans au lycée. En 1987, la princesse Sonja de Norvège est venue rencontrer les lycéens norvégiens, au cours de trois jours de commémoration qui aura vu plus de 270 anciens élèves norvégiens revenir à Rouen. Sonja Haraldsen revient à Rouen, en tant que reine consort, à l'occasion du centième anniversaire de la section norvégienne, le , en présence de la première dame de France, Brigitte Macron, de la ministre norvégienne de l'Enseignement supérieur, Iselin Nybø et de son homologue française, Frédérique Vidal. Un accord bilatéral régissant la section norvégienne est signé et une statue est également dévoilée à l'occasion de cet événement. En aval de cette visite, pendant une semaine, un menu norvégien est proposé aux élèves au restaurant scolaire et de nombreuses affiches présentant différents aspects de la société norvégienne et de son histoire sont exposées au lycée Corneille, ainsi que des photos du pays et des objets tels d'anciens formulaires d'admission ou des photos d'élèves norvégiens datant des années 1960[7],[8],[9].

Association d’anciens élèves

Depuis 1840, l’habitude s’était établie d’un repas des Anciens fixés à Paris. En 1864, l’Association des Anciens élèves est créée avec comme buts essentiels de resserrer les liens de camaraderie et de venir en aide aux plus jeunes. En 1906 est fondé Notre vieux lycée, bulletin de l’Association auquel ont collaboré entre autres Maurice Leblanc, André Maurois ou le peintre Jacques Villon. L’association sportive, les Francs Joueurs, est fondée en 1890.

Enseignements

Le lycée a suivi l’évolution générale du système scolaire national. Devenu mixte et ne comptant plus que les classes secondaires du second degré, il propose à ses élèves de seconde les enseignements d’exploration suivants : sciences économiques & sociales, littérature & société, méthodes et pratiques scientifiques, arts visuels, grec, latin, LV3 (allemand- espagnol), ainsi qu'une section européenne. Par ailleurs, il propose les options facultatives suivantes : grec, latin, LV3 (allemand-espagnol), EPS, musique, arts plastiques.

Le lycée abrite des CPGE économiques et commerciales (ECS), et scientifiques (MP, PC, PSI, BCPST).

Classement du lycée

En 2016, le lycée se classe 2e sur 46 au niveau départemental en termes de qualité d'enseignement, et 114e au niveau national[10]. Le classement s'établit sur trois critères : le taux de réussite au bac, la proportion d'élèves de première qui obtient le baccalauréat en ayant fait les deux dernières années de leur scolarité dans l'établissement, et la valeur ajoutée (calculée à partir de l'origine sociale des élèves, de leur âge et de leurs résultats au diplôme national du brevet)[11].

Classements des CPGE

Le classement national des classes préparatoires aux grandes écoles (CPGE) se fait en fonction du taux d'admission des élèves dans les grandes écoles. En 2015, L'Étudiant donnait le classement suivant pour les concours de 2014 :

Filière Élèves admis dans
une grande école*
Taux
d'admission*
Taux moyen
sur 5 ans
Classement
national
Évolution
sur un an
ECS [12] 18 / 33 élèves 51 % 33 % 51e
sur 100
=
MP / MP* [13] 17 / 67 élèves 25 % 19 % 13e
sur 114
10
PC / PC* [14] 5 / 86 élèves 6 % 9 % 33e
sur 110
1
PSI / PSI* [15] 13 / 43 élèves 30 % 26 % 18e
sur 120
4
BCPST [16] 22 / 41 élèves 54 % 46 % 16e
sur 53
3
Source : Classement 2015 des prépas - L'Étudiant (Concours de 2014).
* le taux d'admission dépend des grandes écoles retenues par l'étude. Par exemple, en filières
ECS, ce sont les 10 meilleures écoles qui ont été retenues; en filières scientifiques, c'est un
panier de 11 à 17 écoles d'ingénieurs qui a été retenu selon la filière (MP, PC, PSI, PT ou BCPST).

Enseignement technique

Une section cinéma et audiovisuelle est créée en 1958, elle est prolongée par une formation au BTS Audiovisuel depuis 1993.

Personnalités

Cette section ne cite pas suffisamment ses sources (mai 2018). 
Pour l'améliorer, ajoutez des références vérifiables [comment faire ?] ou le modèle {{Référence nécessaire}} sur les passages nécessitant une source.

Anciens élèves

Anciens professeurs


Patrimoine

Une partie du matériel pédagogique du lycée Corneille est conservée au Musée national de l'Éducation, notamment dans le domaine de la physique et des sciences naturelles. Sont notamment concernés 32 modèles de botanique créés par Louis Auzoux donnés par le lycée au musée en 2007 [17]

Notes et références

Annexes

Bibliographie

  • André Vincent, La Saga norvégienne du lycée Corneille de Rouen, , 301 p.
  • Projet de démolition de la chapelle du lycée Corneille à Rouen. Vœu de conservation par la Société des architectes de la Seine-Inférieure, Rouen, imprimerie Julien Lecerf,
  • Olivier Chaline (préf. Étienne Wolff), La Chapelle du lycée Corneille à Rouen, , 64 p.
  • Yvon Pailhès, Rouen : un passé toujours présent… : rues, monuments, jardins, personnages, Luneray, Bertout, , 285 p. (ISBN 2-86743-219-7, OCLC 466680895), p. 96-97
  • François Lemoine et Jacques Tanguy, Rouen aux 100 clochers : Dictionnaire des églises et chapelles de Rouen (avant 1789), Rouen, PTC, , 200 p. (ISBN 2-906258-84-9, OCLC 496646300, lire en ligne), p. 135-136
  • Cécile-Anne Sibout, « Amitiés scandinaves », Paris-Normandie,
  • Bénédicte Duthion, Du collège des Jésuites au lycée Corneille, Rouen / Inventaire général du patrimoine, 2015

Liens externes

  • Portail des écoles
  • Portail des monuments historiques français
  • Portail de Rouen
Cet article est issu de Wikipedia. Le texte est sous licence Creative Commons - Attribution - Partage dans les Mêmes. Des conditions supplémentaires peuvent s'appliquer aux fichiers multimédias.