André Marie

André Marie, né le à Honfleur (Calvados) et mort le à Rouen, est un homme d'État français. Il est président du Conseil en 1948 et plusieurs fois ministre entre 1947 et 1954.

Pour les articles homonymes, voir Marie.

André Marie

André Marie sous la IVe République.
Fonctions
Ministre de l'Éducation nationale

(2 ans, 10 mois et 8 jours)
Président Vincent Auriol
René Coty
Gouvernement Pleven II
Faure I
Pinay
Mayer
Laniel I
Prédécesseur Pierre-Olivier Lapie
Successeur Jean Berthoin
Vice-président du Conseil des ministres

(5 mois et 8 jours)
Président Vincent Auriol
Gouvernement Schuman II, Queuille I
Prédécesseur Léon Blum
Successeur Robert Lecourt
Garde des sceaux, ministre de la Justice

(5 mois et 2 jours)
Président Vincent Auriol
Gouvernement Queuille I
Prédécesseur Robert Lecourt
Successeur Robert Lecourt

(1 an, 6 mois et 4 jours)
Président Vincent Auriol
Gouvernement Ramadier I et II, Schuman I
Prédécesseur Paul Ramadier
Successeur Robert Lecourt
Président du Conseil des ministres

(1 mois et 10 jours)
Président Vincent Auriol
Législature Ire
Prédécesseur Robert Schuman
Successeur Robert Schuman
Député

(14 ans, 1 mois et 2 jours)
Élection 1928
Réélection 1932
1936
Circonscription Seine-Inférieure

(16 ans, 11 mois et 3 jours)
Élection 1945
Réélection juin 1946
novembre 1946
1951
1956
1958
Circonscription Seine-Maritime
Biographie
Nom de naissance André Désiré Paul Marie
Date de naissance
Lieu de naissance Honfleur (Calvados)
Date de décès
Lieu de décès Barentin (Seine-Maritime)
Nationalité française
Parti politique RAD (1933-1958)
CR (1958-1974)
Profession avocat
Résidence Seine-Maritime
Liste des chefs du gouvernement français

Biographie

Né à Honfleur en 1897, le jeune André Marie y fait ses études primaires, poursuivies au collège de Honfleur et au lycée Corneille de Rouen, où ses parents, instituteurs, s'installent en 1908. Alors qu'il y prépare Normale lettres, il est mobilisé à la fin de l’année 1916. À la fin de la guerre, il est commandant d’une batterie de 75. Il a reçu deux blessures légères et de nombreuses citations. Il est décoré de la croix de guerre avec palmes.

En 1922, il embrasse la carrière d’avocat. À neuf reprises, il est élu député radical de la Seine-Inférieure (aujourd'hui Seine-Maritime) et siège au palais Bourbon de 1928 à 1962. En 1933, André Marie entre au gouvernement comme sous-secrétaire d’État auprès d’Albert Sarraut, chargé de l’Alsace-Lorraine. Il est plusieurs fois sous-secrétaire d’État, puis représentant de la France à la Société des Nations.

Seconde Guerre mondiale

Lorsque la Seconde Guerre mondiale éclate, André Marie, capitaine de réserve, fait partie des parlementaires qui s'engagent comme volontaires. Capitaine d'artillerie décoré d'une nouvelle croix de guerre, il est fait prisonnier et est interné à l'Oflag de Sarrebourg. Il ne prend donc pas part au vote du donnant les pouvoirs constituants au maréchal Pétain et instituant le régime de Vichy.

André Marie est libéré en 1941, comme officier combattant des deux guerres. Refusant la politique vichyste à son retour en Seine-Maritime, il se démet de tous ses mandats et, dans une lettre à ses électeurs, explique qu'il ne peut exercer ces derniers tant que le peuple n'est pas librement consulté. Résistant appartenant au réseau Georges-France, il est dénoncé et arrêté le par les autorités d'occupation[1],[2], interné à Compiègne, puis déporté au camp de Buchenwald le où il demeure jusqu'à la Libération du camp par les troupes américaines le . Il a perdu trente kilogrammes, souffre d'une affection pulmonaire et d'une affection hépatique.

Carrière politique après-guerre

Rentré en France, André Marie reprend rapidement place dans la vie politique, tant au plan départemental que national. En 1945, il est président de l'Aéro Club de Normandie.

En 1947, il devient garde des Sceaux dans le ministère Ramadier et a la responsabilité des derniers procès en Haute Cour des collaborateurs. Le président de la République l’appelle pour devenir chef du gouvernement en remplacement de Robert Schuman, le , mais il est obligé de démissionner un mois plus tard.

Il accepte la vice-présidence du cabinet Queuille en 1948 et est ensuite nommé à la Justice. Il joue un rôle important dans la sévérité de la répression de la grève des mineurs de 1948. Il envoie des instructions aux procureurs demandant la plus grande sévérité, et le procureur de Béthune qui est jugé trop laxiste fait l'objet de poursuites disciplinaires ()[3].

Le , le garde des sceaux est pris à partie à l'Assemblée dans le cadre de l'affaire de collaboration économique Pierre Brice. Le député progressiste Emmanuel d'Astier de la Vigerie déclare : « Les hommes qui ont amassé des fortunes grâce à la collaboration jouissent maintenant pour une bonne part tranquillement de leur trahison tandis que le gouvernement, indulgent aux collabos, a mené une politique de répression contre la classe ouvrière. » Affaibli par cette affaire, André Marie démissionne le .

Il est ensuite ministre de l'Éducation nationale, d’ à . Il fait voter les lois Marie et Barangé d’aide à l’enseignement libre. Mais, ardent défenseur de l'école publique, il fait appliquer la loi qui octroie la qualité de fonctionnaires stagiaires aux élèves des écoles normales supérieures[4].

Il quitte en 1957 le Parti radical et rejoint le Centre républicain, constitué par des animateurs de l'aile droite du Parti.

Maire de Barentin (Seine-Maritime) de 1945 à 1974, c’est lui qui amène dans cette ville toutes les statues du célèbre « musée dans la rue ».

Fonctions

Fonctions gouvernementales

Fonctions électives

  • Maire de Barentin (Seine-Maritime) (1945-1974)
  • Député (radical) de la Seine-Inférieure (1928-1940, 1945-1951, 1951-1956, 1956-1958)
  • Député (non-inscrit) de la Seine-Maritime (1958-1962)

Décorations

Notes et références

  1. Gontran Pailhès (préf. Pierre Varenne), Rouen et sa région pendant la guerre 1939-1945, Rouen, Henri Defontaine, , 309 p., p. 171
  2. René-Gustave Nobécourt (préf. Jean de La Varende), Rouen désolée 1939-1944, Paris, Médicis, , p. 160
  3. Jean-Louis Vivens, Conflit social ou affrontement politique ? La grève des mineurs en France en 1948 sous les angles de la solidarité ́et de la répression, mémoire de Master 2, 2015, p. 107.
  4. Loi n° 48-1314 du 26 août 1948 attribuant aux élèves des écoles normales supérieures le traitement et les avantages afférents à la condition de fonctionnaire stagiaire

Voir aussi

Bibliographie

  • Dictionnaire des parlementaires de Haute-Normandie 1871-1940, Université de Rouen, 2000.
  • Mathieu Bidaux et Christophe Bouillon, André Marie (1897-1974). Sur les traces d'un homme d'État, Paris, Autrement, 2014.
  • Les papiers personnels d'André Marie sont conservés aux Archives nationales sous la cote 445AP.

Liens externes

  • Portail de la politique française
  • Portail de la Résistance française
Cet article est issu de Wikipedia. Le texte est sous licence Creative Commons - Attribution - Partage dans les Mêmes. Des conditions supplémentaires peuvent s'appliquer aux fichiers multimédias.