Alain (philosophe)

Alain, de son vrai nom Émile-Auguste Chartier, né le à Mortagne-au-Perche (France) et mort le au Vésinet, est un philosophe, journaliste, essayiste et professeur de philosophie français. Il est rationaliste, individualiste et critique.

Pour les articles homonymes, voir Alain et Émile Chartier.

L'auteur utilisa différents pseudonymes entre 1893 et 1914. Il signe « Criton » sept « Dialogues » adressés à la très universitaire Revue de métaphysique et de morale (dans laquelle il signe, par ailleurs, plusieurs articles de son vrai nom) ; il signe « Quart d'œil », ou encore « Philibert », ses pamphlets dans La Démocratie rouennaise[2], journal éphémère destiné à soutenir la campagne du député Ricard à Rouen ; enfin « Alain » ses chroniques dans La Dépêche de Lorient (jusqu'en 1903) puis dans La Dépêche de Rouen et de Normandie de 1903 à 1914.

Biographie

Enfance et adolescence

Émile-Auguste Chartier naît le , à Mortagne-au-Perche (Orne), rue de la Comédie, au domicile de ses parents, Étienne Chartier, vétérinaire et Juliette-Clémence Chaline. Ses grands-parents maternels Pierre-Léopold Chaline et Louise-Ernestine Bigot sont des commerçants de Mortagne connus et très présents dans la vie communale. Alain a également pour cousin l’abbé Chaline, grâce à qui le sujet de la religion aura une place toute particulière dans son étude et sa réflexion philosophique. Il tient fondamentalement une grande part de son radicalisme de son père et de son grand-père.

En 1881, il entre au lycée d'Alençon où il passe cinq ans[3]. À cette époque, ses auteurs préférés sont Homère, Platon, René Descartes, Honoré de Balzac et Stendhal. Il lit le grec ancien mieux que le latin.

Se destinant d'abord à l’École polytechnique, il opte finalement pour une préparation littéraire qu'il effectue comme externe au lycée Michelet de Vanves à partir de 1886. Là, il fait la rencontre décisive du philosophe Jules Lagneau, qu'il reconnaît comme son maître[4], et qui l’oriente vers la philosophie.

Professeur, militant et journaliste

Après avoir été admis en 1889 au concours d'entrée à l'École normale supérieure, il est reçu troisième à l'agrégation de philosophie en 1892[5], puis est nommé professeur[6], successivement aux lycées Joseph-Loth à Pontivy, Dupuy de Lôme à Lorient[7], à Rouen (lycée Corneille de 1900 à 1902) et à Paris (lycée Condorcet) puis à Vanves (lycée Michelet)[8]. Il s'engage politiquement du côté républicain et radical, donnant des conférences pour soutenir la politique laïque de la République. En 1902, après l'échec du candidat Louis Ricard dont il organise la campagne à Rouen, il se retire du militantisme politique, se consacrant aux universités populaires qui se sont créées à la suite de l'affaire Dreyfus et à l'écriture. À partir de 1903, il publie (dans La Dépêche de Rouen et de Normandie) des chroniques hebdomadaires qu'il intitule « Propos du dimanche », puis « Propos du lundi », avant de passer à la forme du Propos quotidien. Plus de 3 000 de ces « Propos » paraîtront de à . Devenu professeur de khâgne au lycée Henri-IV en 1909, il exerce une influence profonde sur ses élèves (Simone Weil, Raymond Aron, Guillaume Guindey, Georges Canguilhem, André Maurois, Julien Gracq, etc.). Alain a également enseigné à partir de 1906 au Collège Sévigné, à Paris.

Première Guerre mondiale

À l'approche de la guerre, Alain milite dans ses Propos pour la paix en Europe et refuse la perspective d'un conflit avec l'Allemagne dont il pense qu'il serait d'une violence inédite. Lorsque la guerre est déclarée, sans renier ses idées, il devance l'appel et s'engage, fidèle à un serment prononcé en 1888 lorsque la loi de l'époque permettait aux enseignants d'être dispensés de service militaire. Acceptant le bénéfice de la dispense, il avait juré de s'engager si une guerre survenait, ne supportant pas l'idée de demeurer à l'arrière quand les « meilleurs » sont envoyés au massacre.

Brigadier au 3e régiment d'artillerie[9], il refuse toutes les propositions de promotion à un grade supérieur. Le , il se broie le pied dans un rayon de roue de chariot lors d'un transport de munitions vers Verdun[10]. Après quelques semaines d'hospitalisation et de retour infructueux au front, il est affecté pour quelques mois au service de météorologie, puis il est démobilisé le .

L'entre deux-guerres

La maison du Vésinet, 75, avenue Maurice-Berteaux, où vécut Alain de 1917 à 1951.

Ayant vu de près les atrocités de la Grande Guerre, il publie en 1921 son célèbre pamphlet Mars ou la guerre jugée. Sur le plan politique, il s’engage aux côtés du mouvement radical en faveur d'une république libérale strictement contrôlée par le peuple. En 1927, il signe la pétition (parue le dans la revue Europe) contre la loi sur l’organisation générale de la nation pour le temps de guerre, qui abroge toute indépendance intellectuelle et toute liberté d’opinion. Son nom côtoie ceux de Lucien Descaves, Louis Guilloux, Henry Poulaille, Jules Romains, Séverine… et ceux des jeunes normaliens Raymond Aron et Jean-Paul Sartre. Jusqu'à la fin des années 1930, son œuvre sera guidée par la lutte pour le pacifisme et contre la montée des fascistes. La rédaction des Propos reprend, mais sous forme de revue, de 1921 à 1936, avec une interruption de 1924 à 1927, où ils sont accueillis par la revue Émancipation de Charles Gide. En 1934, il est cofondateur du Comité de vigilance des intellectuels antifascistes (CVIA), dirigé par Paul Rivet et Paul Langevin. En 1936, alors qu'il est depuis longtemps atteint de crises régulières de rhumatismes qui l'immobilisent, une attaque cérébrale le condamne au fauteuil roulant. Il participe néanmoins, mais de loin, aux travaux du Comité de Vigilance des Intellectuels antifascistes, milite ardemment pour la paix, rassemble les deux volumes de Propos qu'il intitulera Convulsions de la Force et Échec de la Force, soutient un moment les efforts pacifistes de Giono, même si, partisan de toujours de la guerre défensive, il désapprouve toute idée de désarmement. Il soutient en revanche les accords de Munich, heurté par les appels à l'Union sacrée des bellicistes en France dans lesquels il semble retrouver la censure des opinions dissidentes et pacifistes qui ont puissamment contribué au développement de la Première Guerre mondiale. Anti-fasciste convaincu, il semble ne pas mesurer la puissance réelle et la dimension spécifique de l'hitlérisme, considérant la France comme la puissance dominante dans le rapport de force international[11]. Il signe, en , le tract « Paix immédiate » du militant anarchiste Louis Lecoin. À partir de 1937, à l'instigation de sa compagne après des semaines d'impuissance à écrire, Alain se consacre pour l'essentiel à l'écriture privée de son Journal. Sont publiés également plusieurs recueils thématiques rassemblant ses Propos, de même qu'il poursuit sa collaboration à la Nouvelle Revue française, y compris après que Drieu La Rochelle[12] en aura pris la direction sous l'Occupation nazie.

L'Occupation, maladie et fin de vie

L'entrée en guerre et la débâcle sont pour lui un effondrement. Il est cosignataire d'un tract pacifiste Paix immédiate que Louis Lecoin fait imprimer clandestinement  car la guerre est déclarée  et distribuer. Alain n'évite une peine de prison qu'en prétendant que Lecoin l'a abusé[13]. Ensuite il ne prend aucune position publique pendant la guerre et l'on ne peut restituer son opinion qu'à travers le style heurté, lapidaire et volontiers paradoxal de son Journal. En 1940, il accepte la défaite et ne souhaite pas la poursuite des hostilités. Dans son Journal, le , il va jusqu'à souhaiter la victoire allemande plutôt que celle « du genre De Gaulle ». La collaboration pétainiste lui semble un moindre mal, dans la continuité de son engagement pacifiste[14]. En 1943, il est sollicité pour apporter son patronage à la Ligue de pensée française[15], de René Château[16], initiative qui ne semble pas s'être concrétisée[15]. Très affaibli, pratiquement coupé du monde et de la guerre que même ses amis évitent d'évoquer devant lui, il connaît de 1940 à 1942 des années très sombres d'un point de vue moral comme physique. Il perd en 1941 sa compagne, amie de cœur et fidèle collaboratrice, Marie-Monique Morre-Lambelin, et en 1944 son ancien élève et plus proche disciple, Jean Prévost, tué dans le Vercors. Son Journal (1937-1950)[17] porte néanmoins la marque de la renaissance de son activité littéraire à partir de 1943. C'est pour l'essentiel la relecture des grandes œuvres qui le ramène à l'écriture. Il y avoue sa part d'ombre de ne pouvoir se débarrasser d'un antisémitisme latent[18]. Cet aspect est d'ailleurs régulièrement mis en place publique[19]. Il rédigera encore, en 1947, les Lettres à Sergio Solmi sur la philosophie de Kant ainsi que les Souvenirs sans égards, divers articles et préfaces et l'ébauche d'un Marx en 1950. En , il reçoit le Grand Prix National des Lettres. Il meurt le et est enterré au cimetière du Père-Lachaise (division 94).

Postérité

Trois associations contribuent aujourd'hui à faire connaître et à diffuser son œuvre en se chargeant de la réédition et de la publication de ses textes inédits : l'Institut Alain[20] est dirigé par l'administrateur littéraire de son œuvre, l'Association des Amis d'Alain[21] et l'Association des Amis du Musée Alain et de Mortagne[22].

Philosophie

Les Propos

Alain met au point à partir de 1906 le genre littéraire qui le caractérise, les « Propos ». Ce sont de courts articles, inspirés par l'actualité et les événements de la vie de tous les jours, au style concis et aux formules frappantes[23], qui couvrent presque tous les domaines. Cette forme appréciée du grand public[24] a cependant pu détourner certains critiques d'une étude approfondie de son œuvre philosophique[25]. Beaucoup de Propos sont parus dans la revue Libres Propos (1921-1924 et 1927-1935) fondée par un disciple d'Alain, Michel Alexandre. Certains ont été publiés, dans les années trente, dans la revue hebdomadaire L'École libératrice éditée par le Syndicat national des instituteurs.

Il s'inspire de Platon, Descartes, Kant et Auguste Comte  mais il se réclame surtout de Jules Lagneau, dont il prit les conseils à la lettre, sans jamais devenir véritablement son disciple[26],[27]. Lagneau a été son premier professeur de philosophie au lycée de Vanves (actuel lycée Michelet). Il n'a jamais oublié, toute sa vie durant, celui qu'il appelle « le seul Grand Homme que j'aie jamais connu », et dont la rencontre fut pour Alain aussi décisive que celle de Platon avec Socrate : « Parmi les attributs de Dieu, il avait la majesté. […] Ses yeux perçants traversaient nos cœurs et nous nous sentions indignes. L'admiration allait d'abord à ce caractère, évidemment inflexible, inattentif aux flatteries, aux précautions, aux intrigues, comme si la justice lui était due. »[28].

Philosophie et religion

Le but de sa philosophie est d'apprendre à réfléchir et à penser rationnellement en évitant les préjugés. Humaniste cartésien, il est un « éveilleur d'esprit », passionné de liberté[29], qui ne propose pas un système ou une école philosophique mais apprend à se méfier des idées toutes faites. Pour lui, la capacité de jugement que donne la perception doit être en prise directe avec la réalité du monde et non bâtie à partir d'un système théorique.

Alain perd la foi au collège[30] sans en ressentir de crise spirituelle. Bien qu'il ne croie pas en Dieu et soit anticlérical, il respecte l'esprit de la religion. Il est même attiré par les phénomènes religieux qu'il analyse de façon très lucide. Dans Propos sur la religion et Propos sur le bonheur il fait transparaître, un peu comme chez Auguste Comte, une certaine fascination pour l'Évangile[31] et pour le catholicisme, dont il aime la dimension universelle[32]. Profondément athée, il critique le côté irrationnel de la croyance religieuse. Ainsi, dans Les Saisons de l'esprit, il affirme : « Le propre d'une religion est de n'être ni raisonnable ni croyable ; c'est un remède de l'imagination pour des maux d'imagination. » Il dénonce la croyance sans preuve : « Or, se croire fanatique est la source de tous les maux humains ; car on ne mesure point le croire, on s'y jette, on s'y enferme, et jusqu'à ce point extrême de folie où l'on enseigne qu'il est bon de croire aveuglément. C'est toujours religion ; et religion, par le poids même, descend à superstition. »[33]. Il pointe du doigt le manque d'humanisme des monothéismes en particulier.

Mars ou la guerre jugée (1921)

Alain y explique que ce qu'il a ressenti le plus vivement dans la guerre, c'est l'esclavage. Il s'insurge contre le mépris des officiers pour les hommes de troupe lorsqu'ils « parlent aux hommes, comme on parle aux bêtes ». Il ne supporte pas l'idée de cette tuerie organisée, de ce traitement que l'Homme inflige à l'Homme[réf. nécessaire].

Il se révolte quand il assiste à la mise au point d'une énorme machine destinée à tenir les hommes dans l'obéissance et explique pourquoi, soldat, il n'a jamais voulu d'autres galons que ceux de brigadier[réf. nécessaire].

Œuvre

Livres publiés de son vivant

  • La théorie de la connaissance des Stoïciens (1891, publié en 1964)
  • Spinoza (1900)
  • Les Cent un Propos d'Alain (2ème série) (1910)
  • Propos d'un Normand (1912)
  • Éléments de philosophie (1916)
  • Quatre-vingt-un Chapitres sur l'esprit et les passions (1917)
  • Petit Traité d'Harmonie pour les aveugles (en braille, 1918)
  • Les Marchands de Sommeil (1919)
  • Système des Beaux-Arts (1920)
  • Mars ou la guerre jugée (1921)
  • Propos sur l'esthétique (1923)
  • Propos sur le christianisme(1924) (F. Reider éditeur)
  • Lettres au Dr Henri Mondor (1924)
  • Propos sur les pouvoirs (1925)
  • Souvenirs concernant Jules Lagneau (1925)
  • Sentiments, passions et signes (1926)
  • Le citoyen contre les pouvoirs (1926)
  • Les idées et les âges (1927)
  • La visite au musicien (1927)
  • Esquisses de l'homme (1927)
  • Propos sur le bonheur (1925, édition augmentée en 1928)
  • Les Cent un propos d'Alain (5ème série) (1928)
  • Onze chapitres sur Platon (1928)
  • Entretiens au bord de la mer (1931)
  • Vingt leçons sur les Beaux-Arts (1931)
  • Idées (1932)
  • Propos sur l'éducation (1932)
  • Les Dieux (1933)
  • Propos de littérature (1934)
  • Propos de politique (1934)
  • Propos d'économique, éd. Gallimard, collection Les Essais (1935)
  • Stendhal (1935)
  • En lisant Balzac, éd. Laboratoires Martinet, 1935
  • Histoire de mes pensées (1936)
  • Avec Balzac, Gallimard, Paris, 1937, réédition 1999.
  • Souvenirs de guerre (1937)
  • Entretien chez le sculpteur (1937)
  • Les Saisons de l'esprit (1937)
  • Propos sur la religion (1938)
  • Convulsions de la force (suite à Mars) (1939, réédité en 1962)
  • Minerve ou De la sagesse (1939)
  • Vigiles de l'esprit (1942)
  • Préliminaires à la mythologie (1943)
  • Abrégés pour les aveugles (1943)
  • Idées, introduction à la philosophie (1945)

Posthumes

  • Vingt et une Scènes de Comédie (1955)
  • Propos, La Pléiade, Gallimard, 1956
  • Les arts et les dieux; Paris (Gallimard), 1958
  • Les passions et la sagesse; Paris (Gallimard), 1960
  • Propos sur des philosophes (1961)
  • Lettres aux deux amies, Les Belles Lettres, 2014
  • Journal inédit; Éditions des Équateurs, 2018

Éditions

  • Aux éditions Gallimard, coll. Pléiade :
    • Les Arts et les dieux, 1488 p.
    • Les Passions et la sagesse, 1480 p.
    • Propos, tome I : propos de 1906 à 1936, 1424 p.
    • Propos, tome II : choix de propos 1906-1914-1921-1936, 1408 p.
  • Aux éditions Gallimard :
    • Mars ou la guerre jugée, Gallimard, NRF, 1936, Collection Idées, 1969, 309 p.
    • Suite à Mars, Tome 1 : Convulsions de la force – Gallimard, NRF, 1939, 309 p.
    • Suite à Mars, Tome 2 : Échec à la force – Gallimard, NRF, 1939, 316 p.
  • Aux éditions des Presses Universitaires de France :
    • Philosophie, Textes choisis pour les classes. 2 volumes, Paris, PUF, 1966-1968, Collection SUP. 569 p.
    • Esquisses d’Alain, 3 volumes : I. Pédagogie enfantine, II. La conscience morale et III. La recherche du bonheur. Paris, PUF, 1968. 309p.
    • Humanités, Paris, PUF, 1960. 220p.
  • Aux éditions de l'Institut Alain :
    • Premier journalisme d’Alain (1900-1906). 168 Propos. Paris, Institut d’Alain, 2001. 501 p.
    • Édition complète des 3083 Propos d’un Normand (1906-1914) en 9 volumes. Paris, Institut Alain, 1990-2001, 5114 p.
    • De quelques-unes des causes réelles de la guerre entre nations civilisées. Paris, Institut Alain, 1988, 237p.
    • Mythes et fables, Paris, Institut Alain, 1985. 312p.
  • Aux éditions de La Table Ronde (2001, 306 p.)
    • Minerve ou la sagesse.

La bibliographie des œuvres d’Alain est considérable. Outre 3083 Propos d’un Normand et plus de 1800 Libres propos, Alain a écrit une cinquantaine de volumes ou articles, sans compter des dizaines de volumes reprenant un choix de propos. On trouvera au Tome II d’Olivier Reboul [voir plus bas] une bibliographie complète des œuvres d’Alain ainsi que les principales études (jusqu’en 1968). La thèse de Reboul sur Les passions selon Alain reste considérée comme la meilleure introduction à Alain.

Le lecteur d’aujourd’hui trouvera l’essentiel de l’œuvre d’Alain dans les quatre volumes de la Bibliothèque de la Pléiade. Alain fut longtemps le seul philosophe français du XXe siècle publié dans la Pléiade, avant que soient accueillis dans la collection, en 2015, deux volumes d'Œuvres de Michel Foucault.

Annexes

Bibliographie

  • Georges Pascal, Pour connaître la pensée d'Alain, Bordas, (réimpr. 1956 (3e), 1967 (4e)), 224 p.
  • André Maurois, Alain, Éditions Domat, 1950, 150 p.
  • Henry de Waroquier, « Hommage à Alain », La Nouvelle revue française, . 371 p.
  • Judith Robinson, Alain lecteur de Balzac et de Stendhal, Corti, 1958[34].
  • Olivier Reboul, L'homme et ses passions d'après Alain, vol. I : La passion, Paris, PUF, coll. « Publications de l'Université de Tunis. Faculté des Lettres et Sciences humaines / 6e série (Philosophie), III », , 385 p., in-octavo, broché
  • Olivier Reboul, L'élan humain ou l'éducation selon Alain, Paris J. Vrin ; Montréal : Presses de l'Université de Montréal, 1974, coll. L'Enfant no XVI.
  • André Sernin, Alain, un sage dans la cité, Robert Laffont 1985, 478 pages (ISBN 2-221-01307-7).
  • Robert Bourgne (présentation de), Alain, Lecteur des philosophes. De Platon à Marx. Bordas, 1987. 264 p.
  • Didier Gil, Alain, la République ou le matérialisme, Méridiens Klincksieck, coll. « philosophie », , 142 p. (ISBN 978-2-865-63257-2)
  • Collectif, Alain - Freud [Colloque de 1990]. Institut Alain, 1992. 195p.
  • Pascal Georges, De quelques malentendus concernant Alain et la dernière guerre, in : Bulletin de l'Association des Amis d'Alain, n° 90, .
  • André Comte-Sponville (textes réunis par), Alain, Revue internationale de philosophie, , 165 pages (ISBN 90-71868-45-1)
  • Thierry Leterre, Alain, le premier intellectuel, Paris, Stock, coll. « Biographies », , 594 p. (ISBN 978-2-234-05820-0, présentation en ligne)
  • Ollivier Pourriol, Alain, le grand voleur, Le Livre de Poche, Biblio essais no 4400 (ISBN 978-2-253-08380-1)
  • Emmanuel Blondel, Philippe Monart et Cécile-Anne Sibout, Alain et Rouen : 1900-1914, Rouen, PTC, , 156 p. (ISBN 978-2-350-38025-4).
  • Baptiste Jacomino, Apprendre à philosopher avec Alain, Paris, Ellipses, coll. « Apprendre à philosopher avec », , 186 p. (ISBN 978-2-729-85215-3)
  • Michel Murat (dir.) et Frédéric Worms (dir.), Alain, littérature et philosophie mêlées, Paris, Éd. Rue d'Ulm, , 226 p. (ISBN 978-2-728-80469-6) (ISBN 978-27288-0469-6).
  • (it) M. Marianelli, Il primato delle passioni. Alain interprete di Descartes, Mimesis, Milano 2012
  • Jérôme Perrier, Alain ou la démocratie de l'individu, Paris, Les Belles Lettres, 2017, 448p.
  • Michel Onfray, Solstice d'hiver : Alain, les Juifs, Hitler et l'Occupation, Paris, Éditions de l'Observatoire, , 100 p. (ISBN 979-1-032-90363-6)

Sources

  1. É. Roudinesco, Philosophes dans la tourmente, Points essais.
  2. Alain, Philosophe et Humaniste Normand.
  3. Le 13 juin 1956, le lycée d'Alençon a pris le nom de son plus célèbre élève : lycée Alain.
  4. Maurice Savin, dans le tome I des Propos d'Alain, Biographie p. XXII, édition de La Pléiade, 1969.
  5. « Les agrégés de l'enseignement secondaire. Répertoire 1809-1960 | Ressources numériques en histoire de l'éducation », sur rhe.ish-lyon.cnrs.fr (consulté le )
  6. (en) Philippe Foray, « ALAIN (1868-1951) », Perspectives : revue trimestrielle d’éducation comparée, Paris, UNESCO: Bureau international d’éducation, vol. vol. XXIII, nos 1/2, , p. 21-36 (lire en ligne [PDF], consulté le ).
  7. « Lycée. Devoirs... de mémoire », dans Le Télégramme, 3 février 2009, consulté sur www.letelegramme.fr le 29 juin 2013.
  8. Dossiers d’Émile Auguste Chartier conservés aux Archives nationales dans les fonds du ministère de l'instruction publique (sous la cote F/17/24293), du rectorat de Paris (sous la cote AJ/16/5921) et de l'École normale supérieure, promo 1889 (sous la cote 61/AJ/218).
  9. Cf. T. Leterre, p. 331.
  10. Cf. T. Leterre, p. 349.
  11. « Alain, antisémite opiniâtre », par Roger-Pol Droit, Le Monde des Livres, 2 mars 2018.
  12. http://www.contreculture.org/AT_Roparz.html.
  13. Louis Lecoin, De prison en prison
  14. Dans son Journal intime du 23 juillet 1940, il écrit : « J'espère que l'Allemagne vaincra ; car il ne faut pas que le général de Gaulle l'emporte chez nous. Il est remarquable que la guerre revient à une guerre juive, c’est-à-dire à une guerre qui aura des milliards et aussi des Judas Macchabées » cité dans Laurent Wetzel, « Les normaliens durant l'Occupation », La Nouvelle Revue d'histoire, no 74 de septembre-octobre 2014, p. 58-62.
  15. Jean-François Sirinelli, Génération intellectuelle : Khâgneux et Normaliens dans l'entre-deux-guerres, éditions Fayard, (lire en ligne)
  16. Il préfacera le livre de René Château, Introduction à la politique, en 1947.
  17. Journal inédit 1937-1950, édité par Emmanuel Blondel, Paris, Les Équateurs, 832 p., 2018
  18. Journal inédit (1937-1950) d'Alain, p. 63-64
  19. Alain antisémite ? Retour aux écrits pour comprendre la polémique. Chloé Leprince, France Culture, 7 mars 2018
  20. l'Institut Alain à Paris
  21. Les Amis d'Alain
  22. Amis du Musée Alain et de Mortagne
  23. « On ne met point de prétention dans un court article ; on va lestement ; on arrive au trait final ou bien on n'y arrive pas. Si l'on manque la pointe ce n'est qu'un petit malheur. Et d'autre part on ne peut s'empêcher de chercher les occasions les plus variées de dire quelque chose. Je m'égarai souvent fort loin du journalisme traditionnel. » (Histoire de mes pensées in Les Arts et les dieux, collection Pléiade, p. 68).
  24. « Le fait est que le succès vint assez vite. Cela veut dire que sur 25 000 lecteurs il s'en trouva dix ou vingt qui coupèrent et collèrent les Propos, et peut-être un millier qui les lurent chaque matin pour commencer. La fidélité de ces premiers lecteurs est quelque chose d'incroyable. » (Histoire de mes pensées in Les Arts et les dieux, collection Pléiade, p. 70).
  25. « Les gros livres, et encore ne furent-ils jamais très gros, devaient venir à la suite des Propos, et ne remédièrent nullement à la réputation que j'eus désormais d'improviser et de m'amuser. Je n'ai rien fait pour vaincre ce préjugé ; j'étais bien plus pressé de défricher mon propre terrain. » (Histoire de mes pensées in Les Arts et les dieux, collection Pléiade, p. 74).
  26. Rapports de la philosophie et des Propos d'Alain, dans Propos, tome II, La Pléiade, 1970, p. LXX.
  27. « Me voilà au lycée Michelet, où je suivis les leçons de Jules Lagneau. Je connus un penseur, je l'admirai, je résolus de l'imiter. Dès ce temps-là et depuis, j'ai bien plaidé pour mon maître ; mais l'ai-je continué comme il aurait voulu ? Assurément non. J'ai appris de lui un genre d'analyse qui adhère à son objet, et qui est de pensée pourtant. » (Histoire de mes pensées in Les Arts et les dieux, collection Pléiade, p. 15)
  28. Souvenirs concernant Jules Lagneau (1925)
  29. « D'où je vois que si j'ai des devoirs, le premier et principal de ces devoirs est de me croire libre. Et dire encore qu'on n'y peut rien, c'est toute la faute possible. Si le mot il faut, ou bien je dois, a un sens, la liberté est hors de doute. » (Histoire de mes pensées in Les Arts et les dieux, collection Pléiade, p. 115.)
  30. « Jusqu'à l'âge de douze ans j'avais dit mes prières, appris le catéchisme, confessé mes péchés, communié en toute bonne foi ; je le sais car j'avais bien peur du diable et de l'enfer (…) Or deux ou trois ans plus tard je ne trouvais plus en moi la moindre trace de cette religion si sincère, sans que je puisse dire comment ce changement s'est fait. » (Histoire de mes pensées in Les Arts et les dieux, collection Pléiade, p. 6)
  31. « Je vois bien de l'élan dans le catholicisme, et une puissance de vol que l'on sent dans les psaumes et dans l'Évangile. Bref il faut se faire un pressentiment du paradis, ou bien n'en pas parler. Cette existence idéale est bien plus près de nous que nous ne pensons ; à chaque instant nous allons la toucher ; et voilà ce qui fait la beauté du monde et la grandeur de Dieu.» (Propos, 27 janvier 1911, in Propos, tome II, collection Pléiade, p. 202)
  32. « Catholique veut dire universel, et ce trait est commun à tous les christianismes. On se moquera de ces petites sectes qui ne couvrent chacune qu'une partie du monde humain. L'universalité est pourtant dans toutes, par l'idée qu'il importe également de sauver toutes les âmes, idée qui leur est commune. » (Préliminaires à la mythologie in Les Arts et les dieux, collection Pléiade, p. 1166)
  33. Propos sur des philosophes, éd. PUF Paris 1961, § XIX.
  34. Denis Pernot, « Alain : la littérature des «propos» », Romantisme, vol. 33, no 121, , p. 105–112 (DOI 10.3406/roman.2003.1206, lire en ligne, consulté le )

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