Le Suicide français

Le Suicide français[N 1] est un essai de l'écrivain français Éric Zemmour, paru le 1er octobre 2014. Il défend la thèse d'un affaiblissement progressif de l’État-nation français de 1970 à la date de publication en 2014. Le livre, objet de controverses, rencontre un grand succès de librairie[1]. Il obtient en outre le prix Combourg Chateaubriand l'année suivant sa parution[2].

Le Suicide français
Auteur Éric Zemmour
Pays France
Genre Essai
Éditeur Albin Michel
Date de parution
Nombre de pages 534
ISBN 978-2-226-25475-7
Chronologie

Thème

L'essai est composé de chapitres principaux pour chaque année à partir de 1970, avec des sous-chapitres dont chacun est consacré à un événement au sein de cette année. La perte de puissance de l'État français sur le pays est décrite. Il entend démontrer les renoncements successifs de la part des élites françaises à un contrôle de l'économie et de l'immigration par l'État. Par ailleurs, l'essayiste dénonce la dissolution progressive du pays, sous l'emprise de la génération Mai 68 et de son triptyque « Dérision, Déconstruction, Destruction », dans tous les secteurs d'activités français.

À travers une chanson populaire ou un discours présidentiel, il fait le portrait d'une classe politique et culturelle qui a sacrifié la souveraineté populaire dans tous les domaines : économique, social, culturel, mais aussi familial[3],[4],[N 2].

Réception par la critique

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Denis Tillinac, dans un article de Valeurs actuelles consacré à Éric Zemmour, considère que « l’événement politique de la rentrée, c’est le succès de son livre Le Suicide français. À preuve la focalisation sur sa personne d’une haine de facture quasi djihadiste. Pétainiste pour les uns, fasciste pour les autres, il est harcelé par une meute à peu près unanime car il pointe avec une acuité cruelle les vrais ressorts de notre décrépitude morale. De notre dépossession affective. De notre mise au rebut de l’Histoire. » Selon lui, « on peut discuter certaines des analyses de Zemmour, estimer qu’il isole trop l’objet de ses amours — la France — dans un contexte de chambardement historique mondial. […] Reste la pertinence globale du diagnostic, énoncé par un homme courageux ». Il souligne également que, comme « il n’épargne pas la droite “officielle”, elle se signale par un mutisme apeuré[5]. »

Dans Le Figaro, le sociologue Mathieu Bock-Côté relance le procès contre Mai 68 lancé par Nicolas Sarkozy en 2007, en estimant qu'Éric Zemmour ouvre, avec Le Suicide français, « un conflit de légitimité avec le régime soixante-huitard en refusant de souscrire à sa légende. Il a ainsi décidé de marquer son désaccord le plus complet avec l'époque, quitte à donner à l'occasion dans l'exagération, quitte à succomber à l'esprit de système, quitte à embellir exagérément les temps jadis et à noircir exagérément le présent. Mais on aurait bien tort d'y réduire sa pensée. Il révèle surtout un clivage politique authentique, recouvert par la fausse alternative entre libéraux-sociaux et sociaux-libéraux : faut-il poursuivre "l'émancipation" soixante-huitarde ou faut-il engager le réenracinement de l'homme ?[6] »

Nicolas Truong, dans Le Monde, écrit : « Cet essai est le récit d’une désagrégation, d’une dissolution, celle du mâle blanc dominant. Plus de 500 pages pour dénoncer la « halalisation », la « féminisation », la « xénophilie » et la « haine de soi » française. Un pavé pour fustiger les trois « D » hérités de Mai 68 (« Dérision, Déconstruction, Destruction ») qui auraient saccagé les anciennes hiérarchies (famille, nation, travail, État, école) d’une France désormais avachie. » Il condamne fermement la partie de l'ouvrage consacrée à ce qu'il appelle la réhabilitation du maréchal Pétain, en parlant de prose « rance », « d’abjection », de « falsifications » qu'il décrit également sous le néologisme de « vichysso-gaullisme »[4].

Sur le site Boulevard Voltaire, Dominique Jamet, ancien directeur du Quotidien de Paris, écrit peu après la parution du livre qu'« il n’y a plus guère d’article, d’émission, d’interview, de show qui ne comporte au détour d’un paragraphe, d’un dialogue, d’une phrase, d’un sketch, un jugement lapidaire, réprobateur, méprisant ou insultant pour l’auteur du livre incriminé. Par un curieux paradoxe, cette contre-publicité a d’ailleurs fait s’envoler les ventes du Suicide français. » D'après lui, une certaine intelligentsia qui détient les leviers du pouvoir médiatique, « refuse le débat et pratique contre Zemmour le même ostracisme qui lui a si bien réussi contre le Front national. On invente contre lui des chefs d’accusation étranges et inédits : il serait « vichysso-gaulliste » (sic), « ouvriéro-droitier » (re-sic). On pratique jusqu’à la nausée l’habituelle reductio ad Hitlerum[7]. »

Jérôme Dupuis, journaliste à L'Express, constate que « très étrangement, il y a un grand absent dans ce livre : le Front National. […] C'est peut-être contrairement à ce que prétendent ses détracteurs, la France de Zemmour ne se confond pas avec celle de Marine Le Pen[8]. » Il établit un lien entre Le Suicide français et L'Identité malheureuse, ouvrage d'Alain Finkielkraut paru en 2013, considérant que « d'une certaine manière, [Éric Zemmour] a écrit la version mainstream de L'Identité malheureuse[8] », et qu'aux « références parfois pointues du philosophe — Kant, Péguy… —, le journaliste préfère de Gaulle, Daniel Balavoine et Aimé Jacquet[8]. » Frédéric Pagès, dans Le Canard enchaîné, fait un rapprochement similaire à celui de Jérôme Dupuis entre Éric Zemmour et Alain Finkielkraut, en estimant que « Zemmour est le Finkielkraut du pauvre. Même panique intellectuelle, mais en plus léger. Avec l'Histoire, la chronologie, les statistiques, il y va au bulldozer[9]. »

À la suite des controverses provoquées par la sortie du Suicide français, André Bercoff, qui fut directeur de la rédaction de France-Soir de à , estime qu'Éric Zemmour est une victime, comme plusieurs autres intellectuels[10] « marqués du sceau de l'infamie » par les représentants de « l'idéologie boboïste du camp du Bien »[11].

Pour le politologue Alain de Benoist, s'exprimant dans un entretien publié sur Boulevard Voltaire, le succès remporté par le livre de Zemmour « n’est pas seulement un phénomène éditorial. C'est un phénomène sociétal. La preuve en est qu’il suscite même des sondages. L’un d’eux révèle que 37 % des Français (20 % à gauche, 53 % à droite) sont d’accord avec Zemmour, qu’ils se reconnaissent dans ce qu’il dit, qu’ils découvrent dans son livre ce qu’ils n’osaient dire tout haut ou qu’ils ne formulaient que de façon confuse. [...] Ceux qui méprisent le peuple y verront la confirmation que l’ouvrage n’est qu’une accumulation de lieux communs et de propos de bistrot. Mais il ne faut pas s’y tromper : cet adoubement populaire, c’est une consécration. » La classe politique, à force de refuser le débat à Zemmour, serait devenue inapte à débattre : « Laurence Parisot n’a pas hésité à accuser Zemmour de "haute trahison" (sic), Manuel Valls a surenchéri : "Le livre de Zemmour ne mérite pas qu’on le lise." En clair : il vaut mieux ne pas savoir ce qu’il dit. Mais c’est là que le bât blesse[12]. »

Selon Tugdual Denis et Élise Karlin, journalistes à L'Express, Le Suicide français, qui a été relu « pour le plaisir » avant sa publication par un ami de Zemmour directeur de cabinet de Marine Le Pen[13], « contribue à la révolution culturelle portée par le Front national », et il « flatte [les] électeurs » de ce parti, « qui ne se sentent pas représentés médiatiquement dans le débat intellectuel. » Dans le même temps, toujours selon ces journalistes, Éric Zemmour permet, en particulier avec cet ouvrage, « d'élargir aux classes supérieures la pensée frontiste »[14].

Couverture médiatique et ventes

Le Suicide français a reçu dès sa sortie le 1er octobre une très forte couverture médiatique. Le , sept jours après la sortie, l'hebdomadaire Le Point titre « Édition : pourquoi Éric Zemmour fait mieux que Valérie Trierweiler »[15] et affirme que « depuis le début de la commercialisation, il s'en vend 5 000 exemplaires par jour ! », en particulier grâce à la promotion assurée par l'auteur sur France 2 le et dans l'émission d'Yves Calvi sur France 5, le [15]. Valeurs actuelles se demande le si Zemmour « écoulera plus de livres que les 450 000 exemplaires déjà vendus de Merci pour ce moment »[16].

Le , Le Figaro rapporte qu'en plus des 120 000 exemplaires initialement acheminés sur les points de vente, deux autres tirages de 80 000 exemplaires ont été réalisés, portant le nombre d'ouvrages imprimés à 280 000 exemplaires en deux semaines. En estimant par ailleurs à 20 % les ventes réalisées au format numérique, Le Figaro estime qu'on avoisine le chiffre de 330 000 exemplaires. Il précise que le nombre de ventes quotidiennes est quant à lui passé de 5 000 les premiers jours, à 12 000 au bout d'une semaine, pour atteindre 17 000 à 20 000 à la fin de la seconde semaine[17].

Le Monde[18], le Huffington Post[19] et Arrêt sur images[20] contredisent ces chiffres issus du journal dont l'auteur est collaborateur. Le , Le Point avance cependant que le premier tirage de 120 000 exemplaires a été vendu en une semaine, et confirme pour l'essentiel les chiffres du Figaro[21]. En décembre, la presse avance que le nombre d'exemplaires vendus serait « autour de 400 000 »[22],[23]. En , Ellen Salvi, journaliste à Mediapart, décompte 294 088 exemplaires vendus en s'appuyant sur les chiffres d'Edistat[24].

Controverses

Lors des débats avec Éric Zemmour quand il présenta son livre dans les médias, plusieurs controverses ont surgi.

Sur les sources de l'auteur

Des critiques reprochent à Zemmour de ne pas appuyer les affirmations de son livre sur des statistiques et leurs sources[25],[26], notamment Aymeric Caron dans l'émission On n'est pas couché du 4 octobre 2014[27]. L'écrivain répond que ce livre n'est pas une thèse universitaire et que c'est son droit de ne pas faire figurer les sources dans le livre[27]. Il explique qu'il fournira ces sources lors des débats médiatiques autour de son livre.

Henry de Lesquen, alors directeur de Radio Courtoisie et président du Club de l'horloge estime dans Le Point que Zemmour a « pillé [les] travaux » du club, en citant trois passages sur la préférence nationale, sur la loi Pleven et sur le « principe de non-discrimination »[28]. Joseph Korda[Qui ?] ajoute que de Lesquen voit en Zemmour un « imposteur à la solde du système »[29].

En , Jean Robin sur le site Enquête & Débat accuse Éric Zemmour d'avoir plagié deux auteurs dans son ouvrage, David Cascaro et Jean-Claude Valla[30]. Sur son blog[31], Hélène Maurel-Indart, professeur à l'Université Rabelais de Tours et spécialiste du plagiat français, évoque ce dossier sous le titre : « Plagiat : une forme de suicide à la française ».

Dans Hallier, l'Edernel jeune homme paru en 2016, Jean-Pierre Thiollet fait ainsi allusion à l'ouvrage publié par Zemmour : « livre-plagiat très promu, poussive compilation de divers travaux non cités »[32].

Infrarouge

Le , Éric Zemmour est invité sur RTS Un par la Radio télévision suisse  aux côtés du sociologue et écrivain Jean Ziegler  à participer au débat d'Infrarouge[N 2]. Le synopsis initial de l'émission diffuse l'une de ses déclarations : « Les Suisses sont les vrais héritiers de la démocratie selon Jean-Jacques Rousseau ». En préambule de la présentation qui s'ensuit, Éric Zemmour fait plusieurs fois référence à Karl Marx et notifie à la productrice et animatrice du débat Esther Mamarbachi une citation de Chamfort : « En France on protège ceux qui mettent le feu et on persécute ceux qui sonnent le tocsin[N 3] ».

À partir du minutage 47:46, il est confronté au désaveu d'une linguiste qui met en évidence, selon elle, la vacuité de son ouvrage. Éric Zemmour rétorque alors de façon cinglante, fustigeant « le mépris du peuple » et « l'arrogance » de son interlocutrice, poursuivant peu après sur une citation de Flaubert : « Les femmes confondent leur cœur avec leur cul et croient que la lune est faite pour éclairer leur boudoir[N 4]. »

Période de Vichy, critique de l'historien Robert Paxton

Au chapitre « 1973 » du Suicide français, un sous-chapitre intitulé « Robert Paxton, notre bon maître »[34] déconstruit un livre consacré au régime de Vichy durant l'occupation allemande : La France de Vichy, livre qui rendit célèbre l’historien américain Robert Paxton, auteur que Zemmour dit « Admiré par ses pairs, révéré par la classe politique, incontesté. La doxa paxtonienne est admise unanimement ; elle ne souffre aucune objection. »

Son article critique cette « doxa paxtonienne [qui] repose sur la malfaisance absolue du régime de Vichy, reconnu à la fois responsable et coupable. L’action de Vichy est toujours nuisible et tous ses chefs sont condamnables. » Or Paxton n'explique pas comment tant de Juifs français ont échappé à la Shoah, alors que « les Juifs hollandais ont été exterminés à près de 100 % [quoique] le nombre des Justes hollandais est pourtant supérieur à celui des Français ». C'est pourquoi Zemmour recommande l'ouvrage d'Alain Michel, Vichy et la Shoah, enquête sur le paradoxe français[35],[N 5] « paru en 2011 dans un silence médiatique assourdissant [qui] reprend, en l'étayant, l'intuition des premiers historiens du vichysme », Robert Aron[36], Léon Poliakov[37] et Raul Hilberg[38],[N 6].

Cette déconstruction d'Éric Zemmour est largement critiquée par les médias et, face aux nombreuses attaques, invité de BFM TV le , Zemmour confirme ses propos et rappelle ce qu'il a écrit dans son livre : « Le statut des Juifs était scandaleux. Le régime était xénophobe et antisémite ».

Deux ans plus tard, revenant sur cette polémique concernant Vichy, Éric Zemmour juge dans un entretien que « consacrer quinze jours de polémique à Vichy alors que cela ne représente que sept pages de mon livre sur 540, relève de la malhonnêteté intellectuelle »[39]. Il affirme qu'il n'a « en aucun cas voulu réhabiliter Vichy » et que « la réduction médiatique a transformé le propos de [son] livre »[39].

Réactions de Paxton

Robert Paxton estime qu'Alain Michel « n'est pas un historien sérieux : on ne peut pas écrire ce qu'il a écrit si on a lu les textes de Vichy et les ouvrages récents sur l'application de ces textes[40]. »

Paxton juge en outre que Zemmour se trompe lorsqu'il dit que le gouvernement de Vichy faisait une distinction entre les Juifs français et étrangers et indique : « C'est absurde de soutenir que Vichy a soutenu les Juifs français pendant ces deux premières années. Quand les déportations commencent, et surtout au moment de la rafle de décembre 1941 au cours de laquelle plus de 700 Juifs, souvent des notables, y compris un sénateur, ont été arrêtés — pour une fois — directement par les Allemands, cela a été un scandale : tout le monde a pris conscience de la faiblesse du régime de Vichy[40]. » Indiquant : « Cet argument est parfaitement vide. Il suffit de lire les lois promulguées par Vichy entre 1940 et 1942, qui imposent des exclusions sur tous les Juifs, y compris les Juifs de nationalité française[41] ».

Dans une tribune du Monde, publiée ensuite, où il qualifie la collaboration du régime de Vichy d'« active et lamentable », Robert Paxton donne son avis sur l'ouvrage de Zemmour. Il pense que celui-ci n’a pas dû lire les statuts des Juifs décrétés par Vichy qui concernaient  malgré quelques mesures moins défavorables pour les anciens combattants ou pour services rendus , aussi bien les Juifs étrangers que les Juifs français, sans « aucune préférence nationale »[42]. L’historien indique que ces mesures ont fragilisé les Juifs français dès le début des déportations[42].

Paxton note un changement dans l’opinion française  dans laquelle existait un certain antisémitisme , qui montra sa désapprobation lors des arrestations massives de mi-1942, et l’intervention de certains évêques pour les dénoncer[42]. Si Laval obtint des Allemands  sans accord formel  que les Juifs étrangers soient déportés en premier en contrepartie de l’aide de la police française, il n’était pas question pour eux d’épargner les Juifs français[42]. Cependant, bien que la police française fût active dans les arrestations, cette participation s’affaiblit à partir du début 1943[42].

Sur les 76 000 Juifs déportés, les Juifs français représentent le tiers, mais pour Paxton, « l’extermination de 25 % des Juifs de France ne fut pas une issue positive »[42]. Selon lui, la présence allemande était moins forte en France qu’en Belgique ou dans les Pays-Bas où les possibilités de dissimuler les Juifs étaient plus faibles. Il cite l’exemple italien où les déportations de citoyens Juifs représentent 16 %[42].

Concernant les Juifs étrangers de zone libre, Paxton indique que Vichy en livra 10 000 aux Allemands, à la différence des autres pays de l’Europe de l’Ouest et de la plupart de ceux de l’Est. Une tentative d’explication de cette mesure peut se trouver dans une réaction à l’importance de l’immigration des années 1930, période où la France accueillit davantage de réfugiés que les États-Unis  en proportion mais pas en nombre contrairement à ce que prétend Zemmour[42].

Sur la collaboration de la police française, Paxton montre, grâce aux archives allemandes, qu'en raison de son manque de main-d’œuvre, l’Allemagne comptait sur la France et que « ce fait n’est pas une invention de [sa] part contrairement à ce qu’insinue M. Zemmour »[42].

Paxton indique que, pensant inconcevable « que la critique de Vichy puisse équivaloir à une critique de la France et des Français (comme le pense Zemmour) », il a dédié son ouvrage coécrit avec Michael Marrus, Vichy et les Juifs (1981) aux nombreux Français qui vinrent en aide aux Juifs[42].
Paxton pense que Zemmour aborde ses sujets « au travers de verres déformants »[42].

Commentaires d'Alain Michel

Alain Michel[35],[43], qui est rabbin et historien, et travaille entre autres à Yad Vashem, a d'abord pris ses distances par rapport à la polémique dans un entretien accordé au Journal du dimanche[44] tout en reconnaissant que Zemmour « respecte globalement l'approche qui est faite dans mon livre »[44].

À Robert Paxton, il répond : « Un historien sérieux n'est pas là pour distribuer les bonnes et mauvaises notes aux autres chercheurs », il doit amener des faits[44]. Il ajoute que, dans l'interview qu'il a donnée à Rue89, Paxton a lui-même fait « une série d'erreurs stupéfiantes […] notamment sur les dates des déportations en France, ou sur la durée de l'occupation en France et en Italie… »[44]

Alain Michel confirme que Zemmour n'a pas trahi l'esprit de son livre[44] et se dit également d'accord avec l'affirmation de Zemmour, qu'il y a une « doxa paxtonienne » en France, affirmant même que « certains chercheurs ont arrêté de travailler sur le sujet, car le poids de cette doxa les empêchait de travailler librement »[44].

Il estime cependant nécessaire de corriger Zemmour disant que « Pétain a sauvé 95 % des Juifs français » : selon Alain Michel, il ne s'agit pas de Pétain mais du gouvernement de Vichy qui, à travers une politique ayant l'approbation de Pétain mais d'abord menée par Pierre Laval et René Bousquet, ont selon lui sauvé non pas 95 % des Juifs français, mais 90 à 92 %[44].

La distinction des personnes responsables de cette politique a son importance car, selon Alain Michel, Laval et Bousquet n'étaient pas antisémites, contrairement à Pétain[44]. Pour lui, le grand nombre de Juifs français qui ont échappé à la déportation ne peut donc pas être attribué à la seule action des Justes parmi les nations, comme l'affirme Serge Klarsfeld, mais principalement à la politique du gouvernement de Vichy qui a freiné la déportation dans un contexte où, du fait de l'antisémitisme qui préexistait, la majorité des Français était indifférente au sort des Juifs[44].

Alain Michel rejoint encore Zemmour en insistant sur le fait que Léon Poliakov partage son avis sur l'absence d'antisémitisme de Laval, et que Raul Hilberg est en désaccord avec Paxton et Klarsfeld[44].

Puis dans une longue interview deux ans plus tard, donnée sur le site dreuz.info, Alain Michel[45] déclare que Paxton va trop loin, au-delà des historiens antérieurs (Léon Poliakov, Raul Hilberg), ce qui est la thèse de Zemmour : « Lorsque Léon Poliakov écrit, dès les années 50, ou Raul Hilberg dans les années 60, que la politique française, la politique de Laval — parce que finalement c’est seulement Pierre Laval — a consisté, quand il n’y avait pas d’autres moyens, à troquer les juifs étrangers contre les juifs français, oui c’est ce qui s’est passé. Et c’est le vrai crime de Vichy. Le vrai crime de Vichy c’est d’avoir accepté. Mais, c’est un crime qui en même temps protège les juifs français, ce qui montre la complexité des choses[45]. »

Dans cette interview, il apporte une précision sur le pourcentage de Juifs qui auraient été « sauvés par Vichy » : « […] au moins 88 %[45] » alors « qu’à peine plus de 60 % des juifs étrangers qui étaient en France, ont échappé à la Shoah[45] » Il critique aussi cette phrase de Zemmour : « la France avait été, dans les années 1930, le pays au monde qui avait accueilli le plus d'émigrés », qui n'est vraie que proportionnellement à sa population et non en valeur absolue, les États-Unis en ayant accueilli davantage[45].

Autres prises de position

Le texte de Zemmour est mis en cause dans On n'est pas couché, le 4 octobre 2014, par Léa Salamé, qui lui reproche de « réhabiliter Pétain ». Éric Zemmour explique : « Vichy fait un pacte avec le diable. Il négocie avec les Allemands et dit : « On vous donne les Juifs étrangers […] sans savoir, jusqu’en 1942, qu’ils seront tous exterminés […] et vous ne touchez pas aux Juifs français ». On peut trouver ça horrible. Dans les autres pays, les Allemands ne se sont pas embarrassés : ils ont exterminé tout le monde. Les Juifs français ont été sauvés à 95 % ».

Il est également critiqué dans Libération (par le journaliste Laurent Joffrin[46], l'écrivain Marc Weitzmann[47]), Mediapart (l'historien François Delpla)[48], Rue89[49], Slate[50], Télérama (l'écrivain Gilles Heuré[51]), Les Échos[52] et Le Point[53]. Dans Les Inrocks, l’historien Serge Berstein affirme : « C’est vrai, [le maréchal Pétain] ne savait probablement pas mais qu’il l’ait ignoré jusqu’en 1944, c’est moins sûr. Lorsque les Allemands demandent à Vichy de livrer les Juifs, la réplique est : « On ne va pas livrer des citoyens français. », mais il note cependant que « des Juifs français ont bien entendu été arrêtés au cours de rafles, surtout à partir de 1943, lorsqu'ils tombent entre les mains des Allemands ou, tout simplement, de la police française »[54]. Il précise également : « Le chiffre [de Juifs déportés] est moindre que dans d’autres pays. C’est dû d’une part aux effets de protection de la population et d’autre part aux efforts, en tout cas au début, pour essayer de conserver les Juifs français et livrer les Juifs étrangers à l’Allemagne »[54]. Enfin, il rappelle qu'Éric Zemmour n’est « pas du tout un historien » mais « quelqu’un qui s’intéresse à l’histoire »[54].

L'historien et politologue Jacques Semelin, dans une interview donnée au journal Le Monde au sujet du livre de Zemmour, considère que, bien que les pourcentages de Juifs ayant survécu aux persécutions nazies en France cités dans l'ouvrage soient historiquement justes, l'interprétation qui en est faite est « honteuse et instrumentalise les chiffres à des fins idéologiques[55] » et que « c'est un non-sens historique[55] ».
Il explique qu'il est impossible de ne trouver qu'une cause à ces chiffres  selon Zemmour, cela indiquerait que Pétain et Laval auraient sacrifié les Juifs étrangers pour sauver les Juifs français , car selon l'historien Léon Poliakov : « L'événement ayant une multiplicité de causes, il est impossible de connaître la cause de l'événement[55] ». Parmi les causes multiples du sauvetage des Juifs en France, Semelin indique les raisons géographiques (étendue du territoire, frontières communes avec les pays où la fuite était possible, zone libre), l'intégration séculaire des Juifs français (en particulier le fait que la France fut, en 1791 sous la Révolution, le premier pays d'Europe à émanciper les Juifs), leur non-passivité, les liens familiaux, les soutiens de proches, etc. La différence des chiffres entre les Juifs étrangers et français pouvant, en partie, s'expliquer par leur isolement et la mauvaise maitrise de la langue, ce qui facilitait leur arrestation[55]. À cela, s'ajoute l'attitude globale de la population, qui, malgré l'existence d'un certain antisémitisme, a fait preuve de compassion et d'entraide, ce que confirment les rapports de Vichy[55]. Les réactions de certains hommes d'Église, tels Mgr Saliège  auteur, en août 1942, d'une lettre pastorale condamnant sans ambiguïté les persécutions antisémites, lue en chaire dans de nombreuses paroisses, texte qui eut beaucoup d'impact et fut diffusé ensuite par la presse clandestine, la BBC et le New York Times , « confirment la sensibilité de l'époque[55] » telle que François Mauriac la décrivait dans un texte clandestin[55].
En conclusion, Jacques Semelin indique : « En affirmant que c'est la politique de Vichy qui a sauvé les Juifs, Éric Zemmour ne prend pas en compte la réaction de la population, l'intégration républicaine, les particularités du territoire français et oublie également que le processus d'extermination des nazis prévoyait de commencer par les Juifs étrangers avant de se rabattre sur les nationaux. Cette falsification idéologique est inacceptable[55] ! »

Pour l'historien André Kaspi, la thèse de Zemmour « n'est pas nouvelle, est extrêmement réductrice et parce qu'elle est réductrice, elle est fausse ». Il explique que : « C'est en partie vrai et en partie faux. Vrai parce que les Juifs français n'ont pas été immédiatement inquiétés. Jusqu'en 42, ils ont pu survivre en zone libre. Faux, parce que des Juifs français ont été déportés en 42 ». Selon lui, « en acceptant de déporter des Juifs étrangers, le régime de Vichy « a ouvert la porte » à la déportation des Juifs français »[56],[57].

Selon Denis Peschanski, membre du conseil scientifique du mémorial de la Shoah et directeur de recherche au CNRS, pour qui « Il n'y a rien de neuf dans cette thèse très traditionnelle destinée à justifier et réhabiliter Pétain », le travail de Zemmour, entaché de nombreuses erreurs, correspond à « un mouvement culturel très réactionnaire qui passe par la réappropriation d'un discours pétainiste — travail, famille, patrie — et la dénonciation de ceux qui sont considérés comme responsables de la crise »[56],[57].

Laurent Joly, historien spécialiste de l'antisémitisme et de la Seconde Guerre mondiale, juge les écrits de Zemmour, lorsqu'il s'attaque à Paxton[57],[56], « absurdes et faux[57],[56] » : « C'est très démagogique de dire comme Zemmour qu'avant Robert Paxton, les historiens avaient une vision juste et nuancée sur cette période. Or, ajoute-t-il, fin des années 50, début des années 60, les thèses de Paxton existaient[57],[56]. » Cet ouvrage de Paxton (La France de Vichy) démontre de surcroit « combien le régime de Vichy avait été « coupable et responsable » de la déportation des Juifs de France[57],[56] ». Joly rappelle que « la collaboration n'était pas une politique de sauvetage des Juifs »[57],[56].

Zemmour est soutenu par Jean-Marie Le Pen, qui déclare à Apolline de Malherbe sur BFM TV : « Éric est un homme intelligent et courageux [...] ; j'ai de la sympathie pour lui, j'ai de l'estime, parce que je sais quel courage il faut pour oser dire un certain nombre de choses », puis affirme que « oui, bien sûr » le régime de Vichy est « excusable »[58],[59],[60],[61].

Notes et références

Notes

  1. La couverture du livre comporte un bandeau à vocation commerciale, comportant la mention « Les 40 années qui ont défait la France ». Cette mention, absente de la page de titre, ne fait à proprement parler pas partie du titre de l'œuvre, tel que considéré par les bibliothèques, et n'a pas été retenue comme sous-titre de l'œuvre lors des opérations de dépôt légal.
  2. Esther Mamarbachi (présentation et animation du débat), « Alors Monsieur Zemmour, c'était mieux avant ? », RTS Un, Radio télévision suisse « Infrarouge », (lire en ligne [vidéo])
    « Son livre Le suicide français, caracole en tête des ventes en France et en Suisse. L'essayiste et journaliste Éric Zemmour fait face à des contradicteurs pour évoquer la France qui se meurt. À qui la faute ? Aux élites coupées de leur base, à l'immigration ou encore aux valeurs de Mai 68 ? La Suisse peut-elle servir de modèle à nos voisins français ? » Avec la participation de : Jean Ziegler, sociologue ; Benoît Gaillard, président du Parti socialise lausannois ; Isabelle Falconnier, journaliste à L'Hebdo et directrice du Salon du livre de Genève ; Stéphanie Pahud, enseignante en Lettres, université de Lausanne. Durée : 01:04:50.
  3. La citation exacte de Sébastien-Roch Nicolas de Chamfort est la suivante : « En France, on laisse en repos ceux qui mettent le feu et on persécute ceux qui sonnent le tocsin. »
  4. La citation exacte de Gustave Flaubert est : « Elles prennent leur cul pour leur cœur et croient que la lune est faite pour éclairer leur boudoir[33]. »
  5. Zemmour présente ses travaux ainsi : « [Alain Michel] y montre une audace inouïe, presque suicidaire, décortiquant le paradoxe français avec une rare délicatesse et honnêteté. Il reprend, en l’étayant, l’intuition des premiers historiens du vichysme, et montre comment un pouvoir antisémite, cherchant à limiter l’influence juive sur la société par un statut des Juifs inique, infâme et cruel, et obsédé par le départ des Juifs étrangers — pour l’Amérique, pense d’abord Laval qui, devant le refus des Américains, accepte de les envoyer à l’Est, comme le lui affirment alors les Allemands —, réussit à sauver les « vieux Israélites français ».
  6. Éric Zemmour cite cinq phrases d'un passage qui en comporte huit de La Destruction des Juifs d'Europe : « Dans ses réactions aux pressions allemandes, le gouvernement de Vichy tenta de maintenir le processus de destruction à l’intérieur de certaines limites […]. Quand la pression allemande s’intensifia en 1942, le gouvernement de Vichy se retrancha derrière une seconde ligne de défense. Les Juifs étrangers et les immigrants furent abandonnés à leur sort, et l’on s’efforça de protéger les Juifs nationaux. Dans une certaine mesure, cette stratégie réussit. En renonçant à épargner une fraction, on sauva une grande partie de la totalité », en renvoyant à l'édition de 1985 éditée chez Gallimard, sans plus de précision. Pour la dernière édition, voir Raul Hilberg, La Destruction des Juifs d'Europe, t. II, Paris, Éditions Gallimard, coll. « Folio Histoire », édition définitive 2006, 884 p. (ISBN 2-07-030984-3 et 978-2-07-030984-9), chap. 8 (« France »), p. 1122-1123 (pages du tome II, numérotées de 710 à 1593, le chapitre sur la France comporte 101 p., de 1122 à 1223) – La partie de ce passage non citée par Éric Zemmour (remplacée par […]) est la suivante : « Celles-ci eurent essentiellement pour objet de retarder l’évolution du processus dans son ensemble. Les autorités françaises cherchèrent à éviter toute action radicale. Elles reculèrent devant l’adoption de mesures sans précédent dans l'histoire. »

Références

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Annexes

Articles connexes

Bibliographie

Sources

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