Juste parmi les nations

« Juste parmi les nations » (en hébreu : חסיד אומות העולם, Hasid Ummot Ha-'Olam, littéralement « généreux des nations du monde ») est une expression du judaïsme tirée du Talmud (traité Baba Batra, 15 b).

Pour les articles homonymes, voir Juste.

Juste parmi les nations

Diplôme de Yad Vashem pour Auguste et Jeanne Bieber
Conditions
Décerné par Israël
Type Diplôme et médaille
Éligibilité Ne pas être Juif et avoir apporté une aide, dans des situations où les Juifs étaient impuissants et menacés de mort, au risque de sa propre vie et de celle de ses proches.
Statistiques
Création 1963
Total 27 712

En 1953, la Knesset (parlement d'Israël), en même temps qu’elle créait le mémorial de Yad Vashem à Jérusalem consacré aux victimes de la Shoah, décida d’honorer « les Justes parmi les nations qui ont mis leur vie en danger pour sauver des Juifs ». Le titre de Juste est décerné au nom de l’État d’Israël par le mémorial de Yad Vashem. Au , 27 712 Justes[1] parmi les nations de 51 pays ont été honorés ; la Pologne, les Pays-Bas et la France sont les pays dont les citoyens ont été le plus médaillés[2]. En tout, les Justes ont sauvé des centaines de milliers de personnes.

Il s’agit actuellement de la plus haute distinction honorifique délivrée par l'État d'Israël à des civils.

Notion de « Juste parmi les nations » dans la tradition juive

Monument aux Justes parmi les nations de Shelomo Selinger au Yad Vashem à Jérusalem.

Dans la tradition du judaïsme, la plupart des préceptes et obligations contenus dans la Torah ou dans ses commentaires s’imposent seulement aux Juifs, étant hérités de leurs ancêtres qui furent volontaires pour cette charge. Ces obligations sont détaillées dans les 613 commandements (mitzvot) du judaïsme orthodoxe.

Les non-Juifs ont à suivre des principes éthiques moins détaillés et beaucoup moins nombreux. Au sens large, tout non-Juif qui observe les « Sept commandements » est reconnu en tant que « Juste » (en hébreu Tsadik) et est assuré d’une récompense divine. Par exemple, dans les écritures juives, Job représente parfaitement ce type de personne, tout comme Melchisédech, tous deux non-juifs.

D’après la Halakha[3], les sept catégories d’obligations divines incombant aux non-Juifs (ou lois noahides, de Noé) sont :

  1. reconnaître le Dieu Unique, créateur du monde ;
  2. ne pas blasphémer contre Lui ;
  3. instaurer des cours de Justice dans la société, qui garantissent la moralité publique ;
  4. ne pas commettre de meurtre ;
  5. ne pas commettre de vol ;
  6. ne pas commettre d’adultère ;
  7. ne pas consommer le membre d’un animal vivant (et d’une manière plus large ne pas faire souffrir les animaux).

D’autres normes sont considérées par les rabbins comme importantes mais seules ces Sept Lois, supposées avoir été édictées au temps du patriarche Noé par Dieu pour toute l’humanité, sont impératives.

D’après l’enseignement rabbinique, les sociétés qui s’écartent délibérément de ces prescriptions ne survivront pas, comme le montre l’épisode biblique de Sodome et Gomorrhe. Chaque société n’est ainsi maintenue par Dieu que pour le Bien des « Justes » vivant en son sein.

Origine

Le terme vient du Talmud (traité Baba Batra, 15 b)[4]. Signifiant « les pieux des nations », il sert à désigner des non-juifs craignant Dieu. L’usage du terme devient d’un emploi plus fréquent dans la littérature médiévale où sont désignés ainsi tous ceux qui font preuve de bienveillance à l’égard des Juifs. Le Zohar qualifie ainsi tout non-Juif qui se comporte avec justice[5].

Création du titre de Juste parmi les nations

Stèle trilingue au Mémorial de Yad Vashem à Jérusalem : Allées des Justes.

Processus de création dans l'ordre juridique israélien

Après la fin de la Seconde Guerre mondiale, dans les années 1950, prend corps en Israël la volonté de commémorer les martyrs de la Shoah. En , le gouvernement israélien dépose à la Knesset un « projet de loi sur la commémoration des martyrs et des héros - Yad Vashem ». C’est lors de débats, par un amendement au projet, qu’est ajoutée une référence aux « Justes parmi les nations », non-Juifs qui ont risqué leur vie pour venir en aide à des Juifs. La notion de Juste entre dans le champ légal et politique par la loi du , au dernier alinéa de l’article I fixant les thèmes d’action du mémorial.

Mais ce n’est qu’à partir de 1963, comme une des conséquences du procès d’Adolf Eichmann à Jérusalem qui entend faire la lumière sur les comportements pendant la guerre et distingue entre les attitudes des différents pays, institutions et communautés, ceux qui ont agi pour sauver des Juifs, que Yad Vashem enclenche une politique active d’identification de ces « Justes »[6].

Signification politique de cet hommage

Yad Vashem estime que l’hommage rendu aux Justes parmi les nations revêt une signification éducative et morale[7] :

  • Israël a l’obligation éthique de reconnaître, d’honorer et de saluer, au nom du peuple juif, les non-Juifs qui, malgré les grands risques encourus pour eux-mêmes et pour leurs proches, ont aidé des Juifs à un moment où ils en avaient le plus besoin ;
  • les actes des Justes prouvent qu’il était possible d’apporter au moins une aide aux Juifs. L’argument selon lequel l’appareil terroriste nazi paralysait les initiatives contraires à la politique officielle est démenti par l’action de milliers de personnes de tous les milieux et dans tous les pays, qui ont aidé les Juifs à échapper à la « Solution finale ».

Octroi de la distinction

Critères de choix

Depuis 1963, une « commission d'hommage » présidée par un Juge de la Cour suprême d'Israël, a été créée pour décerner le titre de « Juste parmi les nations ».

La commission respecte des critères précis et s’appuie sur une documentation méthodique reposant principalement sur les témoignages directs. Les dossiers permettant d’établir la reconnaissance d’un Juste doivent établir, avec plusieurs témoignages concordants, des faits probants tels que :

  • le fait d’avoir apporté une aide dans des situations où les Juifs étaient impuissants et menacés de mort ou de déportation vers les camps de concentration ;
  • le fait d’avoir été conscient qu’en apportant cette aide, le sauveteur risquait sa vie, sa sécurité ou sa liberté personnelle, les nazis considérant l’assistance aux Juifs comme un crime ;
  • le fait de n’avoir recherché aucune récompense ou compensation matérielle en contrepartie de l’aide apportée[8].

Conséquences de ce choix

Diplôme d'honneur pour les Français.

Une personne reconnue comme un « Juste » se voit octroyer une médaille à son nom, un certificat officiel et son nom est gravé sur le « Mur d’Honneur » dans le « Jardin des Justes » à Yad Vashem. Cette inscription remplace la plantation d’un arbre faute de place dans le mémorial. Ces symboles sont remis au « Juste » ou à ses représentants lors de cérémonies publiques.

Un Juste reçoit en outre un versement mensuel au niveau du salaire moyen d’Israël. Diverses aides sanitaires et sociales lui sont accordées ainsi qu’à son époux(se). Le « Juste » qui est en difficulté - où qu’il réside - sera aidé par La « Fondation juive pour les Justes », établie à New York (États-Unis) créée à cet effet. Le Fonds Anne Frank, établi à Bâle (Suisse) prend en charge tous frais médicaux. Les « Justes » établis en Israël (57 personnes et leurs familles) reçoivent une pension d'État[8].

Les lois de Yad Vashem autorisent « à conférer la citoyenneté honoraire aux Justes parmi les nations et s’ils ont disparu, la citoyenneté commémorative de l’État d’Israël en reconnaissance de leurs actions ».

Au , 22 765 personnes, incluant les membres de la famille qui ont partagé les risques du sauvetage des Juifs, ont été reconnues Justes, représentant plus de 8 000 actions de secours authentifiées de par le monde.

La politique de Yad Vashem est de poursuivre ce programme tant que des demandes de reconnaissance étayées par des preuves lui seront transmises.

L’octroi de cette distinction doit honorer des actions incontestables, prouvées, largement individuelles à quelques exceptions comme le village français du Chambon-sur-Lignon, le village néerlandais de Nieuwlande, le réseau polonais d'aide aux Juifs Żegota ou la Résistance danoise. La difficulté de trouver des témoignages directs ou le caractère diffus de certaines actions réduisent le nombre des « Justes » identifiables[9].

Comme le précise le site de la section française de Yad Vashem, le livre des Justes ne sera jamais fermé car nombreux sont ceux qui resteront anonymes[10], faute de témoignages. De plus, de nombreuses actions ont été effectuées par des réseaux très variés, des actions successives de faible portée menées par de nombreuses personnes, assistées par une très large « complicité passive ».

Communautés ou réseaux

Le mémorial des Justes parmi les nations, dans le parc Raoul Wallenberg (Budapest), sur lequel sont inscrits les noms de Justes.
  • Aux Pays-Bas, trois groupements ont reçu l'honneur de Yad Vashem : le village de Nieuwlande ; l'ensemble des participants de la grève des 25 et 26 février 1941, entre quarante et cinquante mille personnes (ce fut la première grève contre la déportation des juifs en Europe occupée) ; le groupe clandestin des résistants, connu comme NV (signifiant « société anonyme »), qui se consacrait au sauvetage des petites filles juives (environ deux cents, qui ont toutes survécu à la guerre) ;
  • le village de Justes : Le Chambon-sur-Lignon, dont la population de trois mille habitants a été honorée collectivement pour avoir sauvé entre trois et cinq mille juifs ;
  • Żegota – nom de code de la Commission d’aide aux juifs (Rada Pomocy Żydom) – organisation clandestine résistante de l'Armia Krajowa active lors de la Shoah en Pologne entre 1942 et 1945, qui a sauvé environ soixante-quinze mille juifs polonais et délivré plus de soixante mille fausses identités et documents pour dissimuler les Juifs dans la population. Appuyée notamment par de nombreuses communautés religieuses, elle opérait dans la Résistance intérieure sous la tutelle du Gouvernement polonais en exil.
  • la résistance danoise, qui, en 1943, met à l’abri en Suède l’ensemble de la communauté présente au Danemark ;
  • le Comité de défense des Juifs, qui, en Belgique, a assuré la protection de quatre mille enfants entre 1942 et 1944 (Andrée Geulen en est la figure la plus connue).

Quelques Justes parmi d'autres

Parmi les deux mille sept cents Justes honorés en France, différents groupes sont mis en exergue. Un dictionnaire des Justes de France, comportant plus de deux mille noms, a été publié en 2003[11],[12]. L’analyse de ces noms montre une très grande diversité des conditions sociales et des métiers, avec cependant une prédominance notable de femmes (60 % des occurrences)[9]. Le premier Juste parmi les nations nommé en France en 1964 est le père Jean Fleury, connu pour son action auprès des Juifs et des Tziganes du camp de la route de Limoges[13],[14].

Quelques-uns des « Justes » plus connus montrent également qu’ils relèvent d’origine et de condition très diverses.

Diplomates

Personnalités politiques

Catholiques

Abbé Henri Ménardais, Genêts (50).
Le Révérend Père Louis Adrien Favre (1910-1944).

Mgr Hugh O'Flaherty prélat irlandais au Vatican

Fausse carte d’identité de la juive polonaise Esther Gorinsztejn[19], délivrée par des policiers français résistants et utilisée à Lyon pour échapper aux persécutions antisémites et nazies.

Protestants

Le site du Yad Vashem contient trois cent cinquante-quatre noms de pasteurs ou de responsables religieux protestants[20]. Voici quelques exemples :

Le pasteur Gabor Sztehlo a sauvé des centaines d'enfants hongrois.

Orthodoxes

Musulmans

Militaires et policiers

  • l'adjudant-chef Marcellin Cazals, sous-officier de gendarmerie, qui a sauvé plus de 200 juifs.
  • le lieutenant-colonel Henryk Iwański, de l'Armée polonaise et soldat de l'Armia Krajowa, qui a fourni des armes lors du soulèvement du ghetto de Varsovie ;
  • le colonel Henryk Woliński, juriste et soldat polonais de l'Armia Krajowa, cofondateur de Żegota, qui a caché vingt-cinq juifs à son domicile et en a aidé deux cent quatre-vingts autres ;
  • le commandant Józef Sobiesiak (pl), organisateur de la section partisane 'Maks' de Volynie, grâce à qui ont survécu près de cinq cents juifs ;
  • le policier Wacław Nowiński, ainsi que sa femme Janina et son fils Wacław, qui ont caché des juifs[23] ;
  • le général Pierre Robert de Saint-Vincent, commandant de la XIVe région militaire (Lyon) ;
  • le capitaine Paul Grüninger, commandant de la police du canton de Saint-Gall en Suisse ;
  • le chef d’escadron Maurice Berger, résistant français (1901-1945), officier de gendarmerie à Riom ;
  • le capitaine Wilm Hosenfeld, officier de la Wehrmacht ;
  • Edouard Vigneron[24], chef du service des étrangers de la police de Nancy, Pierre Marie[25] et trois collègues policiers (Charles Bouy[26], François Pinot[27] et Charles Thouron[28]) ont reçu la Médaille pour avoir fait échouer la rafle de Nancy et sauvé plus de trois cent cinquante personnes ;
  • la liste des soixante-quatre policiers et gendarmes français distingués a été publiée par la Société française d'histoire de la police[29].
Madeleine Michelis, professeur.

Enseignants

  • Krystyna Adolphowa, enseignante polonaise à Vilnius, qui a caché deux de ses élèves, les sœurs jumelles Monica et Lydia Aran, nées Gluskin ;
  • Gaston Bourgeois, principal du collège de Villeneuve-sur-Lot ;
  • Andrée Geulen, institutrice belge ;
  • Yvonne Hagnauer, institutrice, féministe et syndicaliste résistante, qui a protégé de nombreux adultes et abrité une soixantaine d'enfants orphelins à Sèvres (jusqu'à 70 % de ses pensionnaires d'internat en 1942) ; titrée le 10 septembre 1974[30] ;
  • Renée Jacqmotte, éducatrice belge, a caché ou placé 25 enfants juifs et une famille ;
  • Amédée et Jeanne Jouan, tous deux instituteurs à Nailhac dans le Périgord. Amédée était instituteur mais également secrétaire de mairie. Il a réalisé des dizaines de fausses cartes d'identité et caché de nombreuses personnes[31],[32] ;
  • Francia et Louise Labioz-Lamberlin directrices de la maison d’enfants Clairfleurie à Trévignin en Savoie, qui acceptent des enfants juifs. Sur la quarantaine d’enfants que compte la maison, il y a une vingtaine de petits juifs[33].
  • Aimée Lallement, institutrice, militante associative et politique française, qui a adopté l’enfant qu’elle avait sauvé ;
  • Madeleine Michelis, professeur agrégé au lycée d’État de jeunes filles d'Amiens de 1942 à 1944 et résistante (elle a protégé des élèves juives du lycée Victor Duruy à Paris, où elle enseignait en 1941, et a hébergé puis fait passer en zone non occupée Claude Bloch, fille de l'architecte Jean-André Bloch[34] ;
  • Maria Rogowska-Falska (pl), enseignante et pédagogue polonaise, qui a caché plusieurs enfants, dont la fille de Salomon Fiszgrund, futur membre du PZPR ;
  • André Romanet, instituteur à Salles-Arbuissonnas-en-Beaujolais, et son épouse Simone[35],[36]. Le livre de souvenirs d’André Romanet, Le temps de la comète, publié aux Éditions Graphein en 1998, a été préfacé par Georges Charpak ;
  • Madeleine Sorel, éducatrice belge, nommée Représentante de tous Justes parmi les Nations de Belgique en 1994 ;
  • Olga Zawadzka, enseignante et catéchiste polonaise qui a sauvé la vie à trois jeunes juives, dont Noe Livne ;

Artistes

  • Hélène Duc, comédienne, qui a sauvé avec sa mère plusieurs dizaines de personnes et a été faite officier de la Légion d’honneur[37] ;
  • Mieczysław Fogg, musicien et chanteur polonais, qui a caché à son domicile à Varsovie des familles et amis juifs ;
  • Jerzy Zagórski (en), poète, essayiste et traducteur polonais, et sa femme Maria, qui ont caché à leur domicile dix-huit juifs jusqu'à l'Insurrection de Varsovie ;
  • Czesław Miłosz, poète, romancier, essayiste et traducteur polonais, prix Nobel de littérature ; avec son frère Andrzej a caché des juifs ;
  • Jan Dobraczyński, écrivain et journaliste polonais, a aidé Żegota à placer des enfants juifs dans des couvents ;
  • Igor Newerly, écrivain et pédagogue polonais, secrétaire de Janusz Korczak, cachait des journalistes juifs du ghetto de Varsovie ;
  • István Szőnyi, artiste peintre hongrois, maître de l'Université hongroise des beaux-arts de Budapest, qui a caché des juifs à son domicile.
L'arbre de Hermann Friedrich Gräbe (ingénieur allemand) à Yad Vashem.

Chefs d’entreprise

  • Hermann Friedrich Graebe, ingénieur allemand, qui a été à partir de 1941 directeur régional d'une entreprise de construction de Solingen dans l'Ukraine occupée par les Allemands. Témoin d’un massacre de masse perpétré contre des juifs à Doubno, il devient un farouche défenseur des juifs et en sauve un grand nombre. Il émigre aux États-Unis après la guerre et soutiendra la cause des juifs jusqu’à sa mort ;
  • Jan Żabiński, directeur du Parc zoologique de Varsovie, résistant et militaire de l'Armia Krajowa, qui a caché des centaines de juifs sur le terrain du parc ;
  • Tadeusz Pankiewicz, pharmacien polonais, fut le seul non-Juif à rester dans le ghetto de Cracovie, à tenir ouverte sa pharmacie et à aider activement les Juifs jusqu'au jour de la liquidation ;
  • Giorgio Perlasca, homme d’affaires italien qui, bloqué à Budapest, a sauvé cinq mille personnes en se faisant passer pour le consul d’Espagne ;
  • Oskar Schindler, chef d’entreprise allemand, qui, avec son épouse Émilie, a sauvé plus de mille deux cents personnes en les faisant travailler dans sa fabrique d’émail et de munitions située en Pologne.
  • Hans Walz (en), chef d'entreprise allemand, Directeur de la Robert Bosch GmbH.

Membres du corps médical et pharmaciens

Gino Bartali représenté ici pendant le Tour de France de 1938, transportait des documents cachés sous sa selle.
  • Adélaïde Hautval, psychiatre alsacienne, déportée à Auschwitz pour sympathie avec les Juifs.

Sportifs

Membres de familles royales

Jan Karski, résistant polonais.

Autres personnalités

  • Rolande Birgy, résistante française qui a fait passer des enfants juifs en Suisse ;
  • Marie Bouffa, membre de la Résistance belge, elle a, entre autres, hébergé une famille juive de sept personnes ; elle a été exécutée à Ravensbrük ;
  • Tadeusz Czeżowski (pl), philosophe polonais qui a caché à son domicile huit évadés du ghetto de Vilnus, puis les a aidés à fuir la ville en leur procurant de faux papiers ;
  • Władysława Choms (pl), militante politique polonaise, membre de l'organisation Żegota (section Lwów), qui a sauvé de nombreuses personnes du ghetto de Lwów ;
  • Jeanne Daman, a aidé à sauver deux mille enfants juifs et de nombreuses femmes en Belgique.
  • Jan Dobraczyński, écrivain et journaliste polonais, membre de Żegota, qui a permis de placer entre cinq et sept cents enfants juifs dans des orphelinats catholiques[44] ;
  • Maria Fedecka (pl), militante politique polonaise, qui a caché une famille de douze personnes à Vilnus ;
  • Marianne Golz, cache des familles juives dans sa maison de Prague et, après son arrestation, arrive à faire libérer ses associés en prenant toute la responsabilité de cette action[45] ;
  • Julian Grobelny, leader de l'organisation Żegota et sa femme Halina, qui ont sauvé un groupe d'enfants juifs ;
  • Anne-Marie Im Hof-Piguet, historienne suisse, fait passer la frontière suisse à une douzaine d’enfants juifs ;
  • Jan Karski, courrier et émissaire du Gouvernement polonais en exil, auteur des rapports Karski, premiers rapports officiels sur la Shoah ;
  • Zofia Kossak-Szczucka, cofondatrice de l'organisation Żegota, qui est venue en aide à des centaines de juifs, en particulier des enfants ;
  • Maria Kotarba, appelée ange d'Auschwitz, courrier du mouvement de Résistance Armia Krajowa puis prisonnière politique internée au camp d'Auschwitz, qui a fourni vivres et médicaments aux femmes juives du camp ;
  • Jerzy Krępeć et sa femme Irena (en), qui ont sauvé une trentaine de juifs près de Płock, en Pologne ;
  • Yvonne Nèvejean, auxiliaire sociale belge, directrice de l'Œuvre nationale de l'enfance
  • Lorenzo Perrone, maçon italien qui a sauvé la vie de Primo Levi à Auschwitz[46] ;
  • Germaine Ribière, étudiante et militante catholique française, membre de la Résistance, qui a sauvé de nombreux juifs ;
  • Konrad Rudnicki, astronome polonais, professeur à l'Université Jagellonne de Cracovie et prêtre de l'Église mariavite, qui a caché avec ses proches la famille Weintraub ;
  • Abel Sarramiac, résistant français, qui a sauvé durant la Seconde Guerre mondiale de nombreux juifs dans le Gers ;
  • Irena Sendlerowa, cofondatrice de l'organisation Żegota, qui a contribué à sauver deux mille cinq cents enfants du ghetto de Varsovie ;
  • Leopold Socha, inspecteur des égouts, qui, avec sa femme Magdalena, a sauvé dix juifs en les abritant dans les égouts de Lwów, en Pologne[47], comme le relate le film d'Agnieszka Holland Sous la ville (2011) ;
  • Suzanne Spaak, militante antiraciste belge ;
  • Robert Stahl, prêtre à Lille, qui a sauvé des enfants juifs de la déportation ;
  • la comtesse Erszébet Szapary (née le 2 juin 1902 à Budapest et décédée le 26 mai 1980 à Lausanne), qui a sauvé des juifs grâce à la Commission hungaro-polonaise des réfugiés, fondée en 1940. Elle était l’amie intime de Katalin Andrássy, épouse du comte Mihály Károlyi, ancien président de la République de Hongrie ;
Anne-Marie Orveillon, épicière bretonne, qui a hébergé deux jeunes juifs à Jugon-les-Lacs en Armor.
  • Refik Veseli, un jeune Albanais musulman de dix-sept ans, ses frères Hamid et Xhemal et ses parents Vesel et Fatima Veseli, qui ont abrité la famille de Mosa et Gabriela Mandil, pour qui le premier avait travaillé comme apprenti. Ce sont les premiers Albanais reconnus comme Justes parmi les nations [48].
  • Suzanne Babut (1887–1978), résistante, hôtelière.
  • Félix de Gérando (1888 - 1945), écrivain, journaliste, diplomate. Figure de la Résistance en Dordogne. Dossier en cours d'instruction.
  • Élisabeth Risler-François, militante associative, responsable au sein de la Fédération Française des Eclaireuses, qui a caché des enfants à Vichy.

Justes par pays

Au , les Justes parmi les nations sont 27 362[49]. Ces chiffres tiennent compte des États actuels et non des États existant au moment des faits (Tchécoslovaquie : 688, Roumanie : 139, Yougoslavie : 314, URSS : 4 552). Par ailleurs, dans les pays où la démocratie et la liberté de l’information manquent ou ne sont apparus que récemment, les rescapés ont eu du mal à retrouver leurs sauveteurs, ceux-ci n’ont pas souvent osé rechercher les personnes qu’ils avaient aidées, et l’existence de Yad Vashem n’a été que tardivement connue, et plutôt en milieu urbain que rural.

Pays d’origine Nombre de Justes Notes
Albanie75Dont la famille Veseli. L'Albanie, pays à majorité musulmane, a sauvé la quasi-totalité de sa population juive résidente, soit environ 2 000 personnes[50],[51],[52].
Allemagne627Dont Oskar et Émilie Schindler [53] ; le capitaine de la Wehrmacht Wilm Hosenfeld qui sauva Władysław Szpilman[54] ; l'ingénieur Hermann Friedrich Graebe[55] – voir la liste des Justes allemands.
Arménie24Dont Ashkhen Agopyan[56].
Autriche110Dont l'actrice Dorothea Neff[57].
Belgique1 751Dont la Reine Élisabeth[58] et Marie Bouffa[59].
Biélorussie660Dont Yefim Buldov[60].
Bosnie-Herzégovine47Dont Mustafa and Zejneba Hardaga, Izet and Bachriya Hardaga et Ahmed Sadik[61].
Brésil2Qui sont l'agent de chancellerie à Hambourg Aracy Guimarães Rosa et l'ambassadeur à Berlin Luiz Martins de Souza Dantas[62].
Bulgarie20Dont Dimitar Pechev [63] et Stéphane Ier (exarque bulgare)[64].
Chili2Dont Maria Errazuriz[65].
République de Chine2Qui sont le consul général à Vienne Ho Feng Shan et Pan-Jun-Shun[66].
Croatie118Dont Ivan (Ivica) Vranetic[67].
Cuba1Qui est Amparo (Otero) Pappo[68].
Danemark22Dont Henry Christen et Ellen Margrethe Thomsen[69]. La Résistance danoise veut que les personnes ayant sauvé des juifs ne soient pas listés individuellement mais commémorés comme un seul groupe (voir par exemple Club de couture d'Elseneur)[70].
Égypte1Qui est le Dr Mohamed Helmy[71]
Équateur1Qui est Manuel Antonio Munoz Borrero [72]
Espagne9Dont le diplomate basé à Budapest Ángel Sanz Briz[73]
Estonie3Qui sont Uko et Eha Masing[74] et Polina Lentsman.
États-Unis5Dont le diplomate basé à Marseille Varian Fry[75], et le sous-officier Roddie Edmonds[76] – voir la liste des Justes américains.
France4 099Dont le père Jean Fleury, Georges Lauret, Germaine Ribière, Simone Tanner-Chaumet[77], Marc Boegner[78], Lucien Bunel[79], Marie Louise Carven[80] ; l'institut Yad Vashem a aussi décerné un diplôme d'honneur aux « habitants de la commune du Chambon-sur-Lignon et des communes voisines qui se sont portés à l'aide des Juifs durant l'occupation allemande »[81].
Géorgie1Qui est Sergueï Metreveli[82].
Grèce355[83]Dont la princesse Alice de Battenberg, princesse de Grèce et du Danemark[84]. Elle est l'une des deux seules princesses européennes à avoir reçu ce titre.
Hongrie867Dont Erzsebet Fajo[85], Gábor Sztehlo.
Inde 2
Irlande1Qui est Mary Elizabeth Elmes[86].
Italie714Dont Don Gaetano Tantalo[87], Emanuele Stablum qui cacha 52 Juifs parmi ses malades[88] et Giorgio Perlasca, qui se fit passer pour le consul d'Espagne à Budapest.
Japon1Qui est le consul en Lituanie Chiune Sugihara[89].
Lettonie138Dont Jānis et Johana Lipke[90].
Lituanie904Dont Sofija Kymantaitė-Čiurlionienė[91] ; les familles Rakevicius et Mozuraitis[92].
Luxembourg1Qui est Victor Bodson[93].
Macédoine du Nord10Dont Smiljan Cekada et Aleksandar et Blaga Todorov[94]
Moldavie79Dont la famille Zvadaskaya[95].
Monténégro1Qui est Petar Zankovic[96].
Norvège67Dont Per Faye Hansen[97] et Ingebjorg Sletten[98].
Pays-Bas5 778Dont Miep Gies, la femme qui cacha Anne Frank et sa famille[99] ; le village de Nieuwlande (117 personnes) ; deux personnes originaires des Antilles néerlandaises ; Johan van Hulst[100] ; Hendrika Gerritsen[101] ; Nicolaas et Willemijn Posthumus-van der Goot[102] ; Geertruida Wijsmuller-Meijer (en), qui a sauvé 10 000 enfants juifs d'Allemagne et d'Autriche[103].
Pérou 2
Pologne6 992C'est le pays qui compte le plus grand nombre de victimes et le plus grand nombre (plus d'un quart) de Justes parmi les nations au monde.

Parmi les plus connus :

Portugal3Que sont Aristides de Sousa Mendes, consul à Bordeaux[112] et Carlos Sampaio Garrido, ambassadeur à Budapest.
Tchéquie116Dont Milena Jesenská, l'amour de Franz Kafka[113] et Milena Herbenova[114].
Roumanie66Dont Viorica Agarici, Constantin Karadja, Traian Popovici maire de Tchernivtsi[115].
Royaume-Uni22Dont le major Frank Foley. Sir Nicholas Winton aida aussi des juifs mais étant lui-même juif, il ne put recevoir cette distinction.
Russie209Dont la famille Ivanov et Yelizaveta Kondratyeva[116].
Salvador1Qui est Jose Arturo Castellanos[117]
Serbie139Dont Vera Arandjelovic[118].
Slovaquie602Dont Maria Chomova et sa fille, Olga Sramkova[119].
Slovénie15Dont Ivan Breskvar[120].
Suède10Dont Raoul Wallenberg, diplomate suédois à Budapest, qui sauva des milliers de Juifs[121].
Suisse64Dont Carl Lutz, diplomate à Budapest, Paul Grüninger, chef de la police de Saint-Gall et Maurice Dubois (Croix-Rouge)
Turquie1Qui est Selahattin Ülkümen, consul sur l'île de Rhodes en Grèce[122].
Ukraine2 634Dont la famille Gerasimchik[123].
Viêt Nam1Qui est Paul Nguyen Cong Ahn[124].
Total27 362

Justes en France

Inscription au Panthéon.

Comme dans d’autres pays européens, la France a connu des actions visant à aider les Juifs[10], certaines actives, d’autres traduisant une capacité diffuse et assez répandue de « désobéissance civile » chez les Français.

La diversité des actions de sauvetage, en zone libre comme en zone occupée, la propension des laïcs et des religieux à ne pas exécuter les lois du Régime de Vichy et les exigences des autorités allemandes, la relativité de l’application des décisions gouvernementales sont révélatrices de cette attitude qui a débuté dès 1940, avant les rafles de l’été 1942. Désobéir, c’était, à certains moments, prendre des risques pour ne pas collaborer et pour tenter de sauver autrui.

En France, 4 065 personnes ont été formellement identifiées comme Justes par Yad Vashem (chiffre mai 2018[7]). Mais un bien plus grand nombre, probablement, a dû agir pour sauver de la déportation les trois quarts des Juifs qui résidaient alors en France : en , la France comptait environ 300 000 Juifs se répartissant ainsi : 110 000 Français depuis plusieurs générations, 70 000 naturalisés Français et 120 000 étrangers et apatrides ; à ceux-ci s’ajoutèrent en près de 40 000 réfugiés Juifs de Belgique, des Pays-Bas et du Luxembourg qui avaient fui sous le choc de l’invasion allemande ; sans oublier les Juifs allemands, expulsés d’Allemagne en France par les Nazis après l’Armistice de 1940, dont 6 538 Juifs du Pays de Bade, du district du Palatinat et de Sarre ; nombre d’entre eux furent internés au Camp de Gurs[125]. 75 721 Juifs[126] furent déportés et 2 560 revinrent des camps[127].

« Justes de France »

La notion de « Justes de France » apparaît dans une proposition de loi de Jean Le Garrec (groupe socialiste), déposée le et qui n’a pas abouti. Elle prévoyait la création d’un titre de « Juste de France » témoignant d’actions accomplies durant la période du Régime de Vichy pour recueillir, protéger ou défendre des personnes menacées de l’un des crimes définis par les articles 211-1 à 213-5 du code pénal français (génocide, crime contre l’humanité).

Le titre de « Juste de France » aurait été décerné par une commission nationale créée à cet effet et qui aurait vérifié que les personnes concernées répondaient aux conditions fixées par le texte (avoir procuré, au risque conscient de sa vie ou de son intégrité corporelle, spontanément et sans espoir de contrepartie, une aide véritable à une personne se trouvant en situation de danger ou de péril immédiat). Cette proposition de loi n'aboutit pas.

En 2000, une nouvelle proposition de loi, adoptée à l’unanimité par les députés, instaure une Journée nationale à la mémoire des victimes des crimes racistes et antisémites de l'État français et d'hommage aux « Justes » de France mais abandonne la création d’un titre de « Juste de France » décerné par la République française.

Sont donc désignées, Justes de France, les personnes ayant reçu le titre de « Juste parmi les nations », délivré par la commission israélienne de Yad Vashem aux protecteurs des seuls Juifs (et non à ceux des autres victimes de persécutions raciales, comme les Tsiganes)[128] et qui ont agi en France.

Néanmoins, les Français ayant secouru des Juifs, pendant la Seconde Guerre mondiale et restés des « Justes » anonymes[10] sont honorés comme les « Justes parmi les nations » par une inscription dans la crypte du Panthéon de Paris, en tant que Justes de France.

Hommage aux Justes de France

La cérémonie au Panthéon de Paris le 18 janvier 2007.

On peut lire sur le mur de la crypte le texte suivant :

« Sous la chape de haine et de nuit tombée sur la France dans les années d’occupation, des lumières, par milliers, refusèrent de s’éteindre. Nommés « Justes parmi les nations » ou restés anonymes, des femmes et des hommes, de toutes origines et de toutes conditions, ont sauvé des Juifs des persécutions antisémites et des camps d’extermination. Bravant les risques encourus, ils ont incarné l’honneur de la France, ses valeurs de justice, de tolérance et d’humanité. »

Cette cérémonie fait suite à la déclaration du au Vélodrome d’Hiver dans laquelle le Président Chirac disait : « La folie criminelle de l’occupant a été secondée par des Français, par l’État français »[130], reconnaissant ainsi le rôle de l’administration française dans la déportation des Juifs en France. La cérémonie suivait aussi l’instauration en 2000 de la Journée nationale à la mémoire des victimes des crimes racistes et antisémites de l'État français et d'hommage aux « Justes » de France le 16 juillet de chaque année[131].

Mémorial de la Shoah à Paris

Mur des Justes, Mémorial de la Shoah à Paris.
Quelques noms de Justes français sur le mur des Justes à Paris.

Le Mémorial de la Shoah est situé au 17 rue Geoffroy-l’Asnier, à Paris dans le IVe arrondissement, en plein cœur du quartier du Marais.

Historique

Le Mémorial de la Shoah a ouvert ses portes le , à Paris, sur le site du Mémorial du martyr juif inconnu.

Cette institution succède au C.D.J.C. (Centre de documentation juive contemporaine), créé dans la clandestinité à Grenoble par Isaac Schneersohn en ) et du Mémorial du martyr juif inconnu (inauguré le ), à la suite de la fusion de ces deux institutions décidée en 1997.

Mur des Justes

Plaque commémorative des Justes parmi les Nations [Mémorial de la Shoah à Paris]

Le Mémorial de la Shoah, auquel la Fondation pour la Mémoire de la Shoah apporte un soutien financier permanent, a réalisé, à proximité du Mur des Noms où sont gravés les noms des 76 000 Juifs déportés de France, un « Mur des Justes », sur le mur extérieur du mémorial, en hommage à plus de 3 900 personnes reconnues « Justes parmi les nations » en France[132]. La liste des noms est ordonnée par l'année où le titre a été décerné et par ordre alphabétique. La rue où se trouve la liste a été renommée « allée des Justes ». Ce « Mur des Justes », ainsi que l’exposition réalisée à cette occasion, ont été inaugurés le .

Listes des Justes par région ou département

Controverses

Le diplôme et la médaille de Juste parmi les nations remis par l’Institut Yad Vashem à la famille d’Auguste et Jeanne Bieber en 2012.

La notion de Juste parmi les nations entraîne quelques critiques : ainsi les Juifs qui sauvèrent des Juifs, comme les frères Bielski, ne sont pas considérés comme des Justes, leur action étant jugée « normale ». Certains débats ont eu lieu sur le fait de savoir si sauver des Juifs convertis au christianisme pouvait être considéré comme l’action de Justes. Les avis divergent sur cette question[133].

La délivrance du titre de Juste est basée uniquement sur des témoignages de Juifs en faveur de leurs anciens sauveteurs et donc des personnalités, dont le rôle dans le sauvetage de Juifs est avéré, ne peuvent y prétendre si ce témoignage manque. Même des personnalités unanimement réputées pour leur action ne peuvent être reconnues : c'est le cas de Mgr Bruno de Solages, recteur de l'Université catholique de Toulouse dont le dossier n'a pu aboutir faute de témoignages de Juifs[134].

Par ailleurs, il existe des discussions sur l’ambiguïté de Justes comme Oskar Schindler et Traian Popovici, qui, dans leurs relations avec les nazis ou leur équivalent local, ont mis en avant des raisons économiques pour préserver « leurs » Juifs : les commentateurs modernes débattent pour savoir si ces arguments avaient une motivation humaniste (prétexte pour sauver des Juifs) ou bien étaient « sincèrement cyniques » (raison réellement économique)[135]. Dans N’oublie pas le petit Jésus !, L’Église catholique et les enfants juifs (1940-1945), Maurice Rajsfus publie des témoignages sur les motivations prétendument prosélytes des démarches de certains sauveteurs d’enfants[136].

Des familles de Justes, comme celles du médecin égyptien Mohammed Helmy (en), ont refusé d'être honorées par la médaille de Juste parmi les nations au motif des relations israélo-égyptiennes et de sa délivrance par un organe israélien ; un petit-neveu d'Helmy l'a finalement acceptée hors de l'ambassade d'Israël[Laquelle ?] en 2017[39],[137],[138].

Lente reconnaissance de certains Justes

La liste des récipiendaires du titre de Juste parmi les Nations s'enrichit au fil des recherches et des travaux historiques. C'est un « travail en [constante] progression » comme on peut le lire sur la base de données du site du mémorial de Yad Vashem. Cependant, il existe un certain nombre de personnages historiques qui se sont distingués par leur soutien inconditionnel et décisif envers leurs compatriotes juifs durant la Seconde Guerre Mondiale et dont les actes sont reconnus par les historiens mais qui ne jouissent pas pour autant de ce titre. Parmi ces personnages, il y a notamment des individus issus du monde musulman qui ne jouissent pas du même traitement de faveur mémoriel.

On peut citer à titre d'exemple, le recteur de la grande mosquée de Paris, Si Kaddour Benghabrit, qui fournissait sous l'Occupation de faux certificats d'identité musulmane à des Juifs vivant à Paris, notamment d'origine séfarade. La grande mosquée de Paris sauva ainsi une centaine de Juifs et construisait même de fausses pierres tombales dans le cimetière musulman de Bobigny pour attester de l'ascendance musulmane de certains Juifs. L'artiste et chanteur Salim Halali bénéficia ainsi de ce stratagème. Ismaël Ferroukhi s'inspira de cette histoire pour réaliser son film Les Hommes libres. Un appel à témoin de Juifs sauvés par la Mosquée de Paris entre 1942 et 1944 a été lancé le pour que la médaille des Justes soit remise aux descendants de Si Kaddour Benghabrit[139][source insuffisante].

On peut citer aussi Mohammed V qui fut sultan puis roi du Maroc et qui a protégé les 200 000 Juifs marocains[140]. Selon Serge Berdugo, en 1941, 200 000 étoiles jaunes avaient été préparées par la France de Vichy pour l’identification des juifs marocains ; le sultan répliqua qu’il fallait en prévoir 50 autres pour lui et sa famille[140]. C'est aussi pourquoi le roi Mohammed V demeure un monarque très apprécié dans la communauté juive au Maroc et en Israël malgré le fait qu'il n'ait pas reçu le titre de Juste. Il n’en demeure pas moins que les hommages et les actes de reconnaissance officiels tendent à être moins timides comme en témoignent les récents travaux de mémoire réhabilitant la figure du Sultan protecteur. En 2015, il est le premier à recevoir à titre posthume le Prix de la liberté Martin Luther King Jr-Rabbin Abraham Joshua Hesche à New York pour « son action honorable pour empêcher l’application des lois de Vichy sur ses sujets juifs lorsque le Maroc était sous protectorat français »[141].

Filmographie

Notes et références

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