Radio Courtoisie

Radio Courtoisie est une station de radio associative française.

Pour les articles homonymes, voir Courtoisie.

Radio Courtoisie
Présentation
Pays France
Siège social 61, boulevard Murat
(16e arrondissement de Paris)
Propriétaire Comité de défense des auditeurs de Radio Solidarité
Slogan « Toutes les droites, tous les talents »
Langue Français
Statut Radio associative (catégorie A)
Site web radiocourtoisie.fr
Différents noms Radio Solidarité (1981-1987)
Historique
Création
Diffusion hertzienne
FM  Oui
RDS  Oui
DAB+  Oui
Diffusion câble et Internet
Streaming  Oui
Podcasting  Oui

Fondée en 1987 par Jean Ferré, héritière de Radio Solidarité, elle est exploitée par l'association Comité de défense des auditeurs de Radio Solidarité ; elle est diffusée par ondes hertziennes dans cinq villes du nord-ouest de la France et en Île-de-France.

Classée à l'extrême droite, Radio Courtoisie est parfois considérée comme un pont entre la droite traditionnelle et la droite extrême, voire située dans la frange la plus radicale de l'extrême droite, notamment sous la direction d'Henry de Lesquen (2006-2017), classé lui-même à l'extrême droite — ses propos racistes et antisémites lui ayant valu l'éviction de la radio. La radio se définit elle-même comme « la radio libre du pays réel et de la francophonie », et, selon son fondateur, elle est ouverte à tous les talents et à toutes les droites. Son slogan devient d'ailleurs, en , « Toutes les droites, tous les talents »[1].

Origines

Radio Solidarité

En , Bernadette d'Angevilliers et Philippe Malaud, ancien ministre du général de Gaulle et de Georges Pompidou, créent Radio Solidarité, avec la collaboration de Yannick Urrien. Cette radio libre est proche du RPR et de l’UDF, et s'oppose vigoureusement à la gauche de François Mitterrand.

À l’époque, Jean Ferré est chroniqueur de radio et de télévision au Figaro Magazine, dont il est l’un des fondateurs avec Louis Pauwels. Ses chroniques, favorables à Radio Solidarité, le font remarquer et Bernadette d'Angevilliers lui propose de collaborer à la radio.

En mai-, Jean Ferré crée sur les ondes la formule du « Libre journal », une heure et demie d’émission chaque soir autour d’un invité appartenant à la droite politique. Cette formule sera reprise à Radio Courtoisie et étendue à trois heures.

Jean Ferré propose qu’on ouvre la radio à « toutes les droites ». C’est ainsi que Serge de Beketch (alors journaliste à l'hebdomadaire d'extrême droite Minute[2]) est invité à diriger une émission chaque mercredi soir. Mais, à la suite des élections européennes de 1984, cette ouverture vaudra à la radio l’accusation d’avoir favorisé la percée du Front national. Serge de Beketch est alors sommé de partir, puis Jean Ferré qui avait pris sa défense.

CDARS

Écarté de l’antenne, Jean Ferré crée alors le Comité de défense des auditeurs de Radio Solidarité (CDARS). C’est sous ce nom, déclaré à la préfecture de police de Paris le [n 1], qu'est fondée Radio Courtoisie.

La première émission est diffusée le . Le CDARS est formé de six personnes, trois nommées par Serge de Beketch et trois par Jean Ferré. Depuis lors, elle est également exploitée par l'association éponyme.

Création de Radio Courtoisie

De jusqu’à la fin de sa vie, Jean Ferré dirige la radio avec le titre de président du Comité éditorial et une pleine délégation des présidents successifs, François Pitti-Ferrandi, Pierre Dehaye et Christian Langlois. Chaque lundi soir, il y dirige lui-même un Libre journal, sans interruption jusqu’au , date de sa dernière émission.

Lignes

Slogans

Depuis l'été 2017, on peut entendre, sur les ondes de Radio Courtoisie, le slogan « la radio de toutes les droites et de tous les talents ».

Politique

Sur le plan politique, Jean Ferré a souhaité que Radio Courtoisie soit à la fois ancrée à droite et « ouverte à toutes les familles de la droite », du centre droit jusqu'au Front national, qui n'est pas qualifié d'extrême droite à cette antenne. Elle est le lieu d'expression de la droite nationaliste, des modérés nationaux-libéraux aux grécistes, ainsi que les monarchistes et les traditionalistes catholiques[3].

Jean Ferré était lui-même royaliste et antigaulliste, et proche des partis politiques d'extrême droite issus de l'OAS, dont il fut membre[2] (son principal collaborateur Serge de Beketch était pour sa part ancien journaliste de l'hebdomadaire d'extrême droite Minute). Mais, dans une émission du , il rappelait qu’il avait sacrifié son antigaullisme sur l’autel de la réconciliation, qu’il s’était engagé vis-à-vis de lui-même à ne jamais dénoncer en public les « méfaits » du Général de Gaulle, et que, par ailleurs, il respectait certains grands gaullistes comme Alain Griotteray ou Jean-Marc Varaut. Comme il le précisait lui-même dans son propre Libre Journal du , son projet était de rassembler tous les patriotes. À de nombreuses reprises, Il a affirmé qu’il n’était pas d’accord avec tout ce qui se disait à l’antenne de Radio Courtoisie, mais qu’il avait voulu, conformément à sa ligne éditoriale, donner pleine et entière liberté à ses « patrons d'émission » dans leurs propos et dans le choix de leurs invités.

La station radiophonique préserve sa liberté éditoriale en s'interdisant tout recours à la publicité. C’est une radio associative à laquelle les auditeurs sont régulièrement invités à contribuer par une adhésion annuelle et par des dons. Cependant, la radio ne cache pas ses relations de bonne amitié avec le pouvoir russe, et en particulier l'entourage direct de Vladimir Poutine[4].

Radio Courtoisie est longtemps classée tantôt à droite, tantôt à l'extrême droite[5],[6],[7]. En 1997, Libération, dans un article critique paru à l'occasion de ses dix ans, juge que la radio « sert de passerelle entre la droite traditionnelle et l'extrême droite » en diffusant de plus en plus de « Diatribes négationnistes, invités lepénistes, chants grégoriens ou encore "libre journal des scouts" »[8]. Pour Tugdual Denis de L'Express, la ligne politique de la radio est loin de s'identifier avec celle du FN de Marine Le Pen. Celle-ci est à ses yeux « trop conservatrice sur le plan moral, bien trop libérale sur le plan économique. »[5]

Henry de Lesquen devient membre du conseil d'administration de l'association de la radio en 2005, puis vice-président le . Le , au cours de sa dernière émission, Jean Ferré, fondateur de la station, invite Henry de Lesquen et désigne publiquement celui-ci comme son successeur à l'émission[9]. Jean Ferré entre à l’hôpital le , et décède le [10]. Loin des prétentions apolitiques du royaliste Ferré[2],[11], Lesquen est très impliqué en politique. Conseiller municipal de Versailles de 2001 à 2014, il se radicalise politiquement en 2016-2017 et tente de se porter candidat à l'élection présidentielle française de 2017, sur « un programme ouvertement raciste et révisionniste » : défense d’un "racisme républicain", « lutte contre la "musique nègre" ou contre la "religion de la Choah" [sic] »[2].

Selon Marianne, la web-télé TV Libertés fondée en 2014 par d'anciens cadres du Front national ou de Bloc identitaire dont Martial Bild, Philippe Milliau et Jean-Yves Le Gallou est devenue le reflet télévisuel de Radio Courtoisie avec une ligne éditoriale identitaire[12].

Ce revirement politique brutal en 2016 a d'ailleurs braqué les quelques associés encore attachés à une certaine indépendance politique de la chaîne, qui ont demandé sa démission mais sans succès[2], même la plupart des dirigeants du Front national ont déserté l'antenne face à la radicalisation de la ligne éditoriale[4]. Le Gallou collabore à l'antenne concurrente de « Radio Libertés »[2]. Radio Courtoisie est devenu dès lors la tribune des franges les plus extrêmes de la Manif pour tous[4], des collaborateurs débarqués par Lesquen condamnant une ligne éditoriale devenue plus extrême que le FN avec un président qui justifie le rétablissement de l'esclavage qui fait peur aux invités de la radio[2]. Ainsi en 2016, Paul-Marie Coûteaux considère que la radio devient « plus extrême que le FN »[2]. Marianne décrit « l'antisémitisme assumé » de Lesquen qui s’interroge dans un tweet de « la longévité des "rescapés" de la Shoah morts à plus de 90 ans ». Les déclarations de Lesquen gênent les autres collaborateurs pourtant « très droitiers » de Courtoisie qui craignent des sanctions du CSA et d'avoir de moins en moins d'invités dans leurs émissions. Quinze d'entre eux quittent la station durant l'été 2016, la moitié limogé, l'autre démissionne. Bernard Antony, une figure du Front national qui fait partie des limogés, déclare : « Un patron comme Henry de Lesquen jette le discrédit sur la radio. Il en a fait son jouet […] Il n'y a plus rien de rationnel chez Lesquen. Il est obsessionnellement antisémite ». Jean-Yves Le Gallou, ancien eurodéputé frontiste membre important de la « fachosphère », quitte lui aussi la radio malgré une amitié de 40 ans avec Lesquen avec qui il avait créé le Club de l'horloge, un think-tank qui voulait créer des liens idéologiques entre le FN et la droite. Henry de Lesquen déclare lui que « les purges sont terminées […] ce terme signifie l'élimination des excréments » et dénonce une « cabale » du « nazi antichrétien » Philippe Milliau, ancien membre du FN et du Bloc identitaire et cofondateur de la chaine identitaire TV Libertés et Guillaume de Thieulloy qui écrit sur Le Salon beige, site des catholiques identitaires. Pour Lesquen, « Cette opération converge avec la campagne lancée par la Licracra [sic], qui veut me détruire » et il assure que ses propos controversés ne seraient pas répréhensible et n'affecteraient pas Radio Courtoisie déclarant que « mes idées personnelles n'engagent que moi ! »[13].

Le , Henry de Lesquen est évincé du conseil d'administration de la radio à cause de propos « ouvertement racistes et antisémites ». Il est remplacé à la présidence par Dominique Paoli, qui déclare : « Nous sommes heureux d’avoir écarté ses excès et ses déclarations intempestives, qui nous ont souvent choqués ». Lesquen a pour seul soutien l'hebdomadaire Rivarol[14]. Selon Marianne, c'est « une rupture en douceur avec le style Lesquen, qui a durement entaché l’image d’une radio déjà sérieusement ringardisée par les médias en ligne de la « fachosphère » »[15],[16]. L'élection est cependant annulée le par le tribunal administratif de Paris[17], à la suite d'un recours intenté par Pierre-Marie Guastavino et Bernard Mazin (vice-présidents du Carrefour de l'horloge et membres du conseil d'administration de la radio)[18].

Religieuse

Le dimanche, la radio change de nom ; de 1987 à 2006, elle prend le nom d'une radio libre apparue en 1981, Lumière 101 (sa fréquence sur la bande FM à Paris aux origines), sous la responsabilité de Jean-Luc de Carbuccia.

À la suite du conflit entre Jean-Luc de Carbuccia et Henry de Lesquen, la radio devient en 2007 « Lumière de l'espérance », la « radio du dimanche de Radio Courtoisie ». Elle fait globalement une large place à la confession catholique de l'Église chrétienne, notamment aux catholiques traditionalistes attachés au rite de Pie V comme la Fraternité sacerdotale Saint-Pie-X, l'Institut du Bon-Pasteur ou la Fraternité sacerdotale Saint-Pierre.

Culturelle

Radio Courtoisie fait une large place à l'histoire, à la littérature, à la francophonie, et dans une moindre mesure à la peinture, à la sculpture, au cinéma, au théâtre et à la poésie, le tout dans une optique ouvertement réactionnaire et anti-mondialiste[réf. souhaitée].

Chaque jour, cinq à six heures de musique sont diffusées sur la radio. Différents styles de musique très hétéroclites y sont retransmis, parmi lesquels de la variété française, de l'accordéon, de la musique militaire, des chants traditionnels, de la musique classique, de l'opéra, du chant lyrique, du chant grégorien et de la musique sacrée[19].

Selon Sébastien Poulain, la direction de France Culture reconnaît la station comme « une concurrente sérieuse »[20].

Organisation

Présidents

Secrétaires généraux

  • Philippe Varlet (1987-2012)
  • Dominique Paoli (2012-2017)
  • Anne Collin (depuis 2017)

Émissions

Les émissions durent entre une heure et trois heures.

« Patrons »

« Patron d'émission » est un terme propre à la station, choisi par Jean Ferré.

Polémiques et condamnations judiciaires

Succession de Jean Ferré

À la mort de Jean Ferré, une vive polémique oppose le président Henry de Lesquen à divers patrons d'émission, qui contestent le choix effectué par Jean Ferré pour sa succession. À la suite de propos de Claude Reichman tenus à l'antenne notamment contre de Lesquen le , le conseil d'administration vote à l'unanimité son renvoi immédiat le .

Le , Christian Langlois, président de Radio Courtoisie, démissionne et nomme Henry de Lesquen pour le remplacer comme président. Son arrivée à la présidence s'accompagne de l'exclusion de la station de Claude Reichman, patron d'émission sur la station depuis 1994, qui fait partie des opposants à Lesquen, et d'Olivier Pichon, directeur du Libre journal des lycéens, créé en 1987, pour lui avoir reproché de tenir à l'écart des décisions les directeurs d'émissions et l'avoir accusé de vouloir se servir de la radio comme tremplin pour ses ambitions politiques[21].

Plusieurs autres responsables d'émission, Olivier Pichon, Jean-Luc de Carbuccia, Jean-Gilles Malliarakis et Alain Paucard, quittent au fil des mois la station, volontairement ou non.

En , un des deux gérants de la SCI de la radio envoie une lettre d'assignation demandant à Henry de Lesquen de quitter son poste. L'autre gérant, Didier Roy signe un commodat à Henry de Lesquen. La légalité du conseil d'administration est mise en cause devant la justice civile, ce qui vaut à l'association d'être placée deux mois sous administration judiciaire.

Un médiateur administratif judiciaire est appelé en mai, et la majorité du conseil d'administration a confirmé Henry de Lesquen comme président le , qui est réélu à nouveau le .

Serge de Beketch, co-fondateur de la radio et patron d'émission, meurt le . En 2009, Claude Reichman est condamné pour diffamation à l'égard d'Henry de Lesquen, à la suite de propos de [22].

Radicalisation politique d'Henry de Lesquen

En 2016, de nouveaux remous ont lieu au sein de l'équipe de la radio, en raison de la tentative de candidature d'Henry de Lesquen à l'élection présidentielle. Le président de la station multiplie en effet les déclarations polémiques, qui lui valent plusieurs plaintes pour racisme et négationnisme[23]. Le 9 juin, Paul-Marie Coûteaux publie sur Le Salon beige une lettre ouverte à Lesquen, dans laquelle il accuse ce dernier de faire régner un « climat délétère » et de nuire à la station : « Des auditeurs choqués ne paient plus leur cotisation, des producteurs démissionnent, des invités se dérobent […], tandis que pleuvent plaintes et instructions judiciaires […]. » Il conclut en déclarant que le comportement du président de la radio est « pain béni [sic] pour tous [leurs] adversaires, qu’il s’agisse du système médiatique, des droites modérées gangrenées par la « pensée unique » et, bien entendu, de toutes les gauches ». Deux jours plus tard, il cosigne sur le même site, avec onze autres responsables d'émissions parmi lesquels Bernard Antony et Daniel Hamiche, un appel réclamant le départ d'Henry de Lesquen. Les signataires menacent de « suspendre » leur participation à la radio[24]. En réaction, Lesquen signifie son renvoi à Paul-Marie Coûteaux, puis à Bernard Antony[réf. nécessaire]. Une nouvelle lettre de patrons d'émissions lui réclame de démissionner le 22 suivant, tandis que Jean-Yves Le Gallou indique ne pas être certain de reprendre l'animation du « Bulletin de réinformation » à la rentrée[25]. Henry de Lesquen dit voir dans cette querelle une tentative de déstabilisation fomentée par les « nazis néopaïens et anti-chrétiens de TV Libertés »[25].

La radicalisation d'Henry de Lesquen, qui a des conséquences non seulement sur l'image de la station mais aussi, potentiellement, sur les dons des auditeurs, finit par conduire en à son éviction du conseil d'administration de la radio[26]. L'élection est cependant annulée par le tribunal administratif de Paris, le [17].

Condamnations

Le , Radio Courtoisie et Serge de Beketch sont condamnés pour diffamation envers Olivier Biffaud, journaliste au quotidien Le Monde, à verser un franc symbolique de dommages-intérêts, ainsi que 8 000 FRF de frais de justice. Au cours d'une émission diffusée le , Beketch avait déclaré, évoquant les initiales de M. Biffaud, qu'il a « un joli nom de garniture hygiénique ». Le tribunal a estimé que cette phrase « porte atteinte à la délicatesse et à la dignité de la personne visée ».

De 1997 à 2006, le Conseil de l'audiovisuel (CSA) a adressé à Radio Courtoisie, pour des propos considérés comme racistes, injurieux ou révisionnistes, diffusés à l’antenne et provenant selon les cas d’un patron d'émission ou d’un intervenant, trois courriers[27],[28],[29] et deux mises en demeure[30],[31]. Il a ordonné, à titre de sanction, l'insertion d’un communiqué au début de l'émission Le Libre Journal du , à 18 heures[32].

Le , le CSA a de nouveau adressé une mise en demeure à Radio Courtoisie en raison de propos, constituant selon lui « un encouragement à la discrimination », tenus lors du Libre Journal d'Henry de Lesquen au cours duquel celui-ci citait Jules Ferry qui avait tenu un discours devant la chambre des députés en 1885 et affirmé que « les races supérieures avaient le droit et le devoir de civiliser les races inférieures »[33]. Se référant à une étude du professeur Arthur R. Jensen publiée dans la revue britannique Medical Hypotheses qui fait état d'une différence de QI de 30 points en moyenne entre les Noirs d'Afrique et les Blancs d'Europe, Henry de Lesquen avait établi une relation de cause à effet entre le retard du développement de l'Afrique et le quotient intellectuel[34]. Radio Courtoisie a déposé contre cette sanction un recours gracieux, lequel a été rejeté, puis un recours contentieux devant le Conseil d'État qui n'a pas eu plus de succès.

Une nouvelle fois en , le CSA adresse une mise en demeure à la suite de l'émission du Libre journal d’Henry de Lesquen le , "au cours de laquelle l’animateur a tenu des propos virulents à l’encontre du mariage entre personnes du même sexe, le qualifiant notamment « d’abject et contre-nature »" et pour avoir "assimilé la menace aux fondements de l’identité nationale française que constituerait le mariage entre personnes de même sexe à celle que représenterait l’islam qu’il considère « dangereux et radicalement incompatible » avec ces fondements, ne suscitant à l’antenne aucune réaction" [35]. En cela le CSA considère que la radio a manqué à ses obligations déontologiques "qui prévoient le respect du pluralisme des courants de pensée et d’opinion, d’autre part l’obligation de ne pas encourager les comportements discriminatoires"[35]. À la suite de l'introduction d'un recours par Radio Courtoisie devant le Conseil d'État, ce dernier confirme partiellement la décision du CSA[36], invalidant cependant l'article 2-3 de la convention entre le CSA et Radio Courtoisie, qui prévoit que le titulaire de l’autorisation veille au respect du pluralisme des courants de pensée et d’opinion sur son antenne[37].

Le , la radio est sanctionnée par le CSA pour « discrimination » et « non-maîtrise de l’antenne » et se voit infligée une amende de 25 000 euros[38]. En décembre, l'autorisation d'émettre à Caen, Chartres, Cherbourg-en-Cotentin, Le Mans et Le Havre est retirée à la station par le comité du CSA de Caen, à compter de [39]. Le , le Conseil d’État annule la décision du CSA et le condamne à verser une amende de 3 000 euros à la radio. Le Conseil d’État relève que Radio Courtoisie s’est amendée en retirant à Henry de Lesquen les responsabilités qu’il exerçait au sein de l’association éditant la radio et en l’écartant de l’antenne[40].

Publications

Deux numéros du bulletin Le Courrier de Radio Courtoisie[41] ont paru :

  1. Dix mille heures de créations radiophoniques (1992) ;
  2. Dix ans de ferveur (1998)[42].

Henry de Lesquen le remplace en 2009 par une lettre d'information intitulée À l'écoute de Radio Courtoisie, d'abord mensuelle de 8 pages, puis trimestrielle de 12 pages à partir de 2011[43].

Manifestations

Fête de la Courtoisie

La fête de la Courtoisie se compose d'une vente-signature annuelle (au mois de juin) regroupant des écrivains passés à l’antenne de Radio Courtoisie.

Fête de la langue française

La Fête de la langue française est chaque année l'occasion de décerner le prix Jean-Ferré à la personnalité ayant le mieux servi la langue française durant les trois dernières années, selon les auditeurs de Radio Courtoisie.

Pour le premier tour du scrutin, le jury est constitué de l'ensemble des adhérents à l'association de Radio Courtoisie, et pour le second tour, par l'ensemble des personnes présentes au dîner d'anniversaire de la radio, au mois de novembre.

Prix Daudet

Il est créé en 1997 sous l'intitulé de prix Daudet, en l'honneur d'Alphonse. Après la mort de Jean Ferré, lauréat en 2006 à titre posthume, Jean-Louis Daudet, héritier de Léon Daudet, retire l'autorisation d'utiliser son nom[44].

Lauréats

Prix Jean-Ferré

Cela conduit la station à rebaptiser le prix du nom de Jean Ferré.

Lauréats

Diffusion

Pour diffuser ses programmes, Radio Courtoisie a utilisé historiquement la transmission hertzienne en modulation de fréquence, la transmission numérique terrestre, la transmission par satellite, et la transmission par Internet, mais ses déboires avec le CSA lui ont contraint de réduire ces moyens. Celui-ci décide de ne pas renouveler ses fréquences à Caen, Chartres, Cherbourg, Le Mans et au Havre qui arrivent à échéance en [46].

Par le satellite

Entre 2008 et 2017, Radio Courtoisie était accessible en clair sur les bouquets satellite TNT Sat ainsi que sur Canalsat sur le canal 641, et auparavant, elle était diffusée par le bouquet TPS.

En modulation de fréquence

La modulation de fréquence permet à Radio Courtoisie d'être reçue en Île-de-France, Chartres, Le Mans, Le Havre, Caen et Cherbourg-Octeville, mais, au , la radio devait perdre l'autorisation de disposer de ses cinq fréquences hors de Paris[47].

En radio numérique terrestre

Par internet

Radio Courtoisie est diffusée sur son site internet, radiocourtoisie.fr., qui propose également la réécoute des programmes durant une semaine.

Dans la culture populaire

La station fait partie des stations tournées en dérision dans Les Radios libres des Inconnus[48].

Notes et références

Notes

  1. Par François Pitti-Ferrandi (premier président), Philippe Varlet (secrétaire général), Jean-Joseph Richard (trésorier), Caroline Lermon-Colombier, Didier Roy et René Bottolier.

Références

  1. « Présentation de la radio », sur radiocourtoisie.fr (consulté le )
  2. Alexandre Piquard et Olivier Faye, « Raciste déclaré, le président de Radio Courtoisie, Henry de Lesquen, est prié de démissionner », sur www.lemonde.fr, .
  3. Alexandre Reynes, Les Droites nationalistes en France : mythes & archétypes (thèse de doctorat en sociologie), Paris, université Paris 5, , p. 176.
  4. Tugdual Denis, « Radio Courtoisie, la voix de la vieille France », sur lexpress.fr, .
  5. Radio Courtoisie, la voix de la vieille France, L'Express, 10 octobre 2014.
  6. Entre homophobie et racisme : ce que les médias pro-Jean-Marie Le Pen pensent du FN de Marine Le Pen, Le Lab Europe 1, 30/4/2015
  7. Dieudonné jugé trop extrême pour Radio Courtoisie, Les Inrocks, 20/11/2013
  8. Courtoisie, à droites toute. La radio extrémiste «du pays réel et de la francophonie» fête ses dix ans - Renaud Dely, Libération, 7 novembre 1997.
  9. Martin Peltier, « Libre Journal de la résistance française du 20 juillet 2016 : “Le développement de Radio Courtoisie ; Le club de la presse” », sur radiocourtoisie.fr, .
  10. Laurent Poultier du Mesnil, « Libre Journal de la vie française du 18 mai 2016 : « Henry de Lesquen, un parcours au service de la France », sur radiocourtoisie.fr, .
  11. « Comment Henry de Lesquen est devenu l’emblème des jeunes d’extrême droite sur internet ? », sur lesinrocks.com, .
  12. Louis Hausalter, « TV Libertés, la webtélé des ultra-réacs qui se rêve en « Fox News à la française », sur marianne.net, .
  13. Louis Hausalter, Entre délires racistes et antisémites, l'ingérable Henry de Lesquen à Radio Courtoisie, Marianne, 22 octobre 2016
  14. Jugé trop extrémiste, Henry de Lesquen évincé de Radio Courtoisie, Huffington Post, 5 juillet 2017.
  15. « Fachosphère : Henry de Lesquen débarqué de Radio Courtoisie (enfin !) », sur Marianne, .
  16. « Radio Courtoisie se débarrasse du gênant Henry de Lesquen », L'Express, .
  17. « Coup de théâtre à Radio Courtoisie : le tribunal administratif annule le Conseil d’administration du 1er juillet », sur contre-info.com, .
  18. « Communiqué de la direction de Radio Courtoisie », sur radiocourtoisie.com, .
  19. « Vie de la Radio », À l'écoute de Radio Courtoisie, no 36, , p. 12.
  20. Sébastien Poulain (sous la dir. de Jean-Jacques Cheval), Les Radios alternatives : l'exemple de Radio ici et maintenant (thèse de doctorat en sciences de l'information), Bordeaux, université Bordeaux-III, 2015, p. 92 (SUDOC 189895039) (lire en ligne).
  21. Christiane Chombeau, « Guerre de succession à Radio Courtoisie », sur lemonde.fr, (consulté le ).
  22. Jugement du tribunal correctionnel de Paris du 17 février 2009 et arrêt de la cour d'appel de Paris du 27 mai 2010.
  23. « Enquête ouverte après les propos d'Henry de Lesquen sur la Shoah », sur lefigaro.fr, Le Figaro, .
  24. Dominique Albertini, « Henry de Lesquen jugé trop extrême pour Radio Courtoisie », sur liberation.fr, .
  25. « Raciste déclaré, le président de Radio Courtoisie, Henry de Lesquen, est prié de démissionner », sur lemonde.fr, .
  26. Dominique Albertini, « Henry de Lesquen éjecté de Radio Courtoisie », sur oeilsurlefront.liberation.fr, .
  27. CSA Courrier en 2003 pour infraction aux articles 24, 32 et 33 de la loi du 29 juillet 1881 relative à la liberté de la presse qui répriment l'injure, la diffamation et la provocation à la discrimination et à la haine pour des raisons raciales, ethniques ou religieuses.
  28. CSA Courrier en 2004 pour lui rappeler la nécessité d’assurer la maîtrise de son antenne suite aux propos d’Alain Ménargue le 12 octobre 2004.
  29. CSA Courrier en 2005 pour non-respect de la personne humaine, à la suite de propos diffusés les 9 et 10 mars 2005.
  30. CSA Mise en demeure pour les propos d’un invité jugés révisionnistes, décision du CSA le 20 mars 1997.
  31. CSA Mise en demeure en 2004, pour des propos considérés par le CSA comme « portant atteinte au respect de la dignité de la personne ».
  32. CSA Décision no 2006-647 du 7 novembre 2006 ordonnant, à titre de sanction, l’insertion d’un communiqué dans les programmes du service Radio-Courtoisie.
  33. Décision no 2012-450 du 12 juin 2012 mettant en demeure l'association Comité de défense des auditeurs de Radio Solidarité (CDARS) - Légifrance, JORF no 0165 du 18 juillet 2012.
  34. La très dérangeante vérité de James Watson : réalisme racial et illusion moraliste - J. Philippe Rushton et Arthur R. Jensen, Polémia, 2008 [PDF].
  35. CSA Émission « Le Libre Journal d’Henry de Lesquen » : Radio Courtoisie mise en demeure - JORF no 518 du 25 septembre 2013.
  36. Conseil d'État Mise en demeure du CSA à Radio Courtoisie - Décision contentieuse du 27 novembre 2015.
  37. Conseil d'État, 5ème / 4ème SSR, 27/11/2015, 374373, Publié au recueil Lebon, (lire en ligne)
  38. https://www.csa.fr/Reguler/Espace-juridique/Les-textes-reglementaires-du-CSA/Les-decisions-du-CSA/Sanction-a-l-encontre-de-Radio-Courtoisie.
  39. François Quairel, « Radio Courtoisie va perdre 5 fréquences », sur lalettre.pro, .
  40. Publié par Frédéric Dieu | 4 Mar et 2020, « Le Conseil d’État ordonne la reprise des émissions de Radio Courtoisie en Normandie », sur Profession Spectacle le Mag', (consulté le )
  41. notice BnF no FRBNF34407192.
  42. Carnets de Courtoisie
  43. À l'écoute de Radio-Courtoisie
  44. [PDF] courtoisie.fr
  45. Anne Le Pape, « Radio Courtoisie : prix Jean Ferré 2016 », sur present.fr, .
  46. « Radio Courtoisie va perdre 5 fréquences », sur La Lettre Pro de la Radio & des Médias - La Puissance du Média Radio (consulté le ).
  47. « Radio Courtoisie va perdre ses 5 fréquences hors Paris », sur www.technic2radio.fr, (consulté le ).
  48. « Les Inconnus - Les radios libres », sur Youtube, (consulté le ).

Annexes

Bibliographie

  • Sébastien Poulain (sous la dir. de Brigitte Le Grignou), Les Auditeurs de Radio Courtoisie (mémoire de diplôme d'études approfondies en sciences de l'information), Paris, université Paris-I, 2004.
  • « Radio Courtoisie », dans Erwan Lecœur (dir.), Dictionnaire de l'extrême droite, Paris, Larousse, coll. « À présent », (ISBN 978-2-03-582622-0).

Liens externes

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