Le Gaulois (1857-1861)

Le Gaulois est un journal satirique publié en France entre 1857 et 1861.

Pour les articles homonymes, voir Gaulois et Le Gaulois.

Le Gaulois

Affiche pour Le Gaulois, avec des caricatures d'acteurs par Carjat et Hadol (1861)

Pays France
Langue français
Périodicité Hebdomadaire
Genre Presse satirique
Prix au numéro 10 à 30 centimes
Fondateur Camille Delvaille (d) et Charles Louveau (d)
Date de fondation
Date du dernier numéro
Ville d’édition Paris

ISSN 2727-9715

Histoire

Lancé le 10 novembre 1857, Le Gaulois a plusieurs fois changé de format, de prix et de direction au cours de ses quatre années d'existence. Illustré à partir du 13 février 1858, il devient définitivement hebdomadaire le 28 mars de la même année[1].

La rédaction du Gaulois, par Grévin (Le Gaulois, 4 juillet 1858)[2]. Au premier plan, de gauche à droite : Paul Dumoulin, Achille Gleizes (d) (sous cloche), Camille Delvaille (d), Charles Louveau (d), Tony Révillon et Charles Joliet. Au second plan, de gauche à droite : Ferdinand Pouyadou (chapeau), Charles Bataille, E. Guillot et Paul Raymond-Signouret (d) (au centre). Troisième plan, à gauche : Jules Denizet (d), Sauveur Galéaz et Antonio (en bocal). Troisième plan, à droite : Paul Hadol et Étienne Carjat. En arrière-plan, derrière Louveau : Alfred Grévin.

Les fondateurs, premiers directeurs et rédacteurs en chef du Gaulois sont Charles Dell'Bricht, pseudonyme de Camille Delvaille (d), et Eugène Varner, pseudonyme de Charles Louveau (d)[3],[4]. Le 12 août 1858, Delvaille, qui sort quelque peu éreinté d'un procès contre les acteurs Goby et Deburau[5], cède sa place de rédacteur en chef à Paul Raymond-Signouret (d)[6]. Désormais, seul Louveau-Varner est mentionné en tant que directeur dans l'ours du journal[1]. Son pseudonyme n'y figure plus après le 10 octobre 1858, mais il assure toujours ces fonctions après cette date, de même que Delvaille-Dell'Bricht[7].

À l'instar du Figaro, Le Gaulois organise de grands dîners auxquels sont conviés ses collaborateurs et leurs confrères. Le premier d'entre eux a lieu le 1er février 1858[8].

Au printemps 1859, le Gaulois se vend mal et essuie d'importantes pertes financières, car le public parisien délaisse les feuilles littéraires et satiriques au profit des journaux politiques qui relatent les prémices de la guerre d'Italie[9]. La publication s’interrompt par conséquent pendant près d'un mois, entre le numéro du 8 mai et celui du 5 juin. Peu de temps après sa reparution, le Gaulois absorbe Le Diable à Paris. Publié sans dessin sous la direction de Charles de Lorbac (d)[10] jusqu'au 17 juillet 1859, le journal disparaît encore, cette fois-ci pour cinq mois[1].

Le Gaulois reprend une publication régulière et illustrée à partir du 17 décembre 1859. À cette date, une société s'est formée entre Delvaille, Louveau et Philbert Joslé (d) pour l'exploitation commerciale du journal[11]. Louveau remplace alors Raymond-Signouret en tant que gérant-responsable. Cependant, l'entente au sein de ce « triumvirat directorial » vole en éclats deux mois plus tard, à la suite d'un article de Delvaille sur George Sand, Louise Colet et Alfred de Musset[10]. Après un procès entre Joslé et Delvaille d'une part, et Louveau d'autre part, la société est mise en liquidation dès la fin du mois de février 1860[11]. Après cette décision de justice, Louveau quitte le journal et devient le rédacteur en chef du Diogène, où il est suivi par plusieurs collaborateurs du Gaulois[12]. Son poste de gérant-responsable du Gaulois est par conséquent confié à Joslé[13].

Le 6 janvier 1861, l'ours du journal indique que les nouveaux directeurs du Gaulois sont Jean Dolent et Alfred Sirven (d). Ce dernier remplace Joslé en tant que gérant-responsable[14]. Le publication se poursuit ainsi jusqu'au 1er septembre 1861[1]. Le journal vient alors d'être interdit de vente sur la voie publique et a même subi une descente de police[15]. Sirven est en effet accusé d'avoir publié, dans le numéro du 4 août précédent, des articles à caractère politique (ce qui n'est autorisé que pour les journaux cautionnés) et dont le contenu est jugé bien trop critique à l'encontre du pouvoir. Le 7 novembre, Sirven est ainsi condamné à deux mois de prison et 500 francs d'amende. Le tribunal ordonne également la suppression définitive du Gaulois[16].

Avec ses biographies de célébrités du moment illustrées de portraits-charges, Le Gaulois a été l'un des premiers magazines satiriques à pratiquer la formule qui fera le succès de titres tels que La Lune puis L'Éclipse dans les années 1860[1].

Galerie

Liste des caricatures

Collaborateurs

Notes et références

  1. Jones, p. 62-63.
  2. Le Gaulois, 4 juillet 1858, p. 4-5.
  3. Le Gaulois, 13 février 1858, p. 1.
  4. Georges d'Heylli, Dictionnaire des pseudonymes, Paris, Dentu, 1887, p. 109.
  5. Journal des débats, 16 août 1858, p. 2.
  6. Le Gaulois, 15 août 1858, p. 1.
  7. Le Gaulois, 5 décembre 1858, p. 1.
  8. Le Tintamarre, 17 janvier 1858, p. 4.
  9. Le Gaulois, 8 mai 1859, p. 1.
  10. Vaudin, p. 248-254.
  11. Le Droit, 15 mars 1860, p. 258.
  12. Le Tintamarre, 18 mars 1860, p. 5.
  13. Le Gaulois, 4 mars 1860, p. 4.
  14. Le Gaulois, 6 janvier 1861, p. 1 et 8.
  15. Le Siècle, 25 août 1861, p. 3.
  16. Le Siècle, 9 novembre 1861, p. 3.
  17. Le Gaulois, 4 novembre 1860, p. 1-4.
  18. Le Gaulois, 15 août 1858, p. 8.
  19. Le Gaulois, 18 novembre 1860, p. 3-4.
  20. Mémorial de la Loire et de la Haute-Loire, 17 avril 1900, p. 3.
  21. Le Gaulois, 19 septembre 1858, p. 8.
  22. Le Gaulois, 12 août 1860, p. 3.
  23. Georges d'Heylli, Dictionnaire des pseudonymes, Paris, Dentu, 1887, p. 255.

Voir aussi

Bibliographie

  • John Grand-Carteret, Les Mœurs et la caricature en France, Paris, Librairie illustrée, 1888, p. 579 (consultable en ligne sur Internet Archive).
  • Philippe Jones, « La presse satirique illustrée entre 1860 et 1890 », Études de presse, vol. VIII, no 14, 1956, p. 62-63 (consultable en ligne sur Gallica).
  • François Solo et Catherine Saint-Martin, Plus de 5000 dessinateurs de presse & 600 supports en France de Daumier à l'an 2000 (Dico Solo), Vichy, Aedis, 2004, p. 327.
  • Jean-François Vaudin, Gazetiers et gazettes : histoire critique et anecdotique de la presse parisienne (années 1858-1859), Paris, 1860, p. 248-254 (consultable en ligne sur Gallica).

Liens externes

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