Jules Moinaux

Jules Moinaux, nom de plume de Joseph-Désiré Moineaux ou Moineau[n 1], né selon les sources le 24 ou à Tours, mort le à Saint-Mandé, est un écrivain et humoriste français, dramaturge, chroniqueur et librettiste français.

Il est le père de Georges Courteline[n 2].

Biographie

Fils de Joseph-Jacques Moineau, ébéniste à Tours, Jules Moinaux commence par apprendre le métier de son père. Mais rapidement, il préfère vivre de sa plume, et devient journaliste et rédacteur-sténographe au Palais de justice de Paris.

Dès la fin des années 1840, il commence à écrire, très souvent en collaboration, des pièces comiques qui remportent un franc succès. En 1853, il écrit pour Jacques Offenbach Pépito, opéra-comique, puis en 1855, toujours pour Offenbach Les Deux Aveugles, bouffonnerie musicale.

En 1858, son épouse Victorine met au monde son fils, qui deviendra Georges Courteline. En 1866, sa comédie Les Deux Sourds est créée au théâtre des Variétés à Paris. Au cours de la guerre franco-prussienne de 1870, alors qu’il s’est porté volontaire pour la Garde nationale, il fait jouer aux Folies-Dramatiques avec un succès prolongé, un opéra-bouffe, Le Canard à trois becs.

Il a créé un genre qu’on peut considérer d’autant plus justement comme difficile qu’il n’a pas trouvé d’imitateur. Ses chroniques judiciaires du tribunal correctionnel, rédigées avec verve pour La Gazette des tribunaux, Le Charivari, etc., sont rassemblées en recueil, en 1881, sous le titre Les Tribunaux comiques. Son fils Courteline s’en est parfois inspiré pour certaines de ses pièces.

Sa satire du milieu policier, Le Bureau du Commissaire, est publiée en 1886 avec une préface d’Alexandre Dumas fils.

Le Monde ou l’on rit, son dernier ouvrage, parait en 1895. Dans cette suite de croquis on trouve entre autres Le Sourd qui n’avoue pas, On demande un malade gai, Le Rapia de Champigny, ou encore L’Homme aux goûts champêtres.

Il est inhumé au cimetière Sud de Saint-Mandé[n 3]

Jugements

« Vous êtes un des conteurs les plus originaux et les plus désopilants qui aient jamais existé dans notre pays de France. Vous puisez à la source inépuisable de la perversité, ou plutôt de la bêtise humaine ; car ce qui fait le mal en ce monde, ce n’est pas la méchanceté, c’est la bêtise[1]. »

 Alexandre Dumas fils

« Il « avait l’air d’un Anglais entre ses repas et d’un homme de bois le reste du temps[2] » »

 Jules Noriac

Galerie

Œuvres

Les Tribunaux comiques, 1881.
  • La Cigale et la Fourmi, 1846.
  • La Conquête de la Chine, ode symphoni-charivarique, 1849.
  • Carrière politique d’un préfet de février, histoire de deux ans, 1850.
  • Une ordonnance de police, pot-pourri, 1850.
  • Pépito, opéra-comique, musique de Jacques Offenbach, 1853.
  • La Question d’Orient, à-propos-vaudeville mêlé de couplets, 1854.
  • Dromadard et Panadier en Orient, à-propos-vaudeville, 1854.
  • Les Deux Aveugles, bouffonnerie musicale, musique de Jacques Offenbach, 1855.
  • Les Gueux de Béranger, drame mêlé de chant, 1855.
  • La Botte secrète, folie-vaudeville, 1857.
  • Les Désespérés, opéra-comique en un acte, 1858.
  • L’Ut dièse, bouffonnerie en un acte, 1858.
  • Le Zouave, récits et correspondances militaires, 1859.
  • La Clarinette mystérieuse, vaudeville, 1859.
  • Paris quand il pleut, vaudeville, 1861.
  • Le Voyage de M. Dunanan père et fils, opéra-bouffe,1861.
  • Le Monsieur de la rue de Vendôme, vaudeville en un acte, 1861.
  • Le Café de la rue de la Lune, folie-vaudeville en un acte, 1862.
  • Le Secret du rétameur, vaudeville en un acte, 1862.
  • Le Mari d’une étoile, folie-vaudeville en deux actes, 1862.
  • Les Géorgiennes, opéra-bouffe en 3 actes, musique de Jacques Offenbach, A. Lemerre,  (Wikisource).
  • Le Joueur de flûte, vaudeville romain, musique gauloise de M. Hervé, 1864.
  • Eh ! Lambert !, à-propos-vaudeville, 1864.
  • Les Marionnettes de l’amour, comédie en trois actes, 1864.
  • Les Campagnes de Boisfleury, vaudeville en un acte, 1865.
  • Les Deux Sourds, comédie, 1866.
  • L’Homme à la mode… de Caen, 1867.
  • Les Abrutis du feuilleton, bouffonnerie en un acte, 1868.
Le Monde où l’on rit, illustrations Eugène Cottin.
  • La Permission de minuit, tableau militaire, 1868.
  • La Foire d’Andouilli, tableau populaire, 1869.
  • L’Astronome du Pont-Neuf, pochade musicale en un acte, 1869.
  • Le Ver rongeur, pièce en trois actes, 1870.
  • Le Joueur de flute, vaudeville romain, 1870.
  • Le Canard à trois becs, opéra-bouffe, 1870.
  • Le Testament de Monsieur Crac, opéra-bouffe, 1871.
  • Les Parisiennes, opéra-bouffe en quatre actes, 1874.
  • La Cruche cassée, opéra comique, 1875.
  • Le Jeu de l’amour et du… houzard, vaudeville en un acte, 1876.
  • La Sorrentine, opéra-comique en trois actes, 1877.
  • Les Mouchards, pièce en cinq actes, 1880.
  • Les Tribunaux comiques, édition définitive, 1881.
  • Ça fait toujours plaisir, 1881.
  • Le Bureau du commissaire, préface d’Alexandre Dumas fils, 1886.
  • Un conseil judiciaire, comédie en trois actes, 1886.
  • Le Bracelet, comédie en un acte, 1886.
  • Les Nouveaux Contes du Palais par la presse judiciaire parisienne, 1888.
  • Les Gaietés bourgeoises, 1888.
  • Le Monsieur au parapluie, roman, 1892.
  • Les Tribunaux du bon vieux temps, Causes grasses et causes salée, 1894.
  • Le Monde ou l’on rit, 1895.

Notes et références

Notes

  1. « Moinaux ou Moineau ? Le patronyme semble n’avoir jamais été fixé définitivement. Le père de Joseph-Désiré inscrit son fils sous le nom de Moineau mais signe Moinaux. Un oncle, né en 1826, est enregistré sous le nom de Morinaux et opte plus tard pour Moineaux… Les générations suivantes utiliseront Moinaux ou Moineau indifféremment, sans que jamais le choix soit signifiant. » Emmanuel Haymann, Courteline, Paris, Flammarion, 1990.
  2. Son nom d’état-civil était Georges Moineaux (ou Moineau).
  3. Dépendant de la commune mais situé dans le 12e arrondissement de Paris.
  4. Construite au XVe siècle, située 34 rue Étienne-Marcel, à Tours, elle est inscrite aux monuments historiques depuis 1948Notice no PA00098226, base Mérimée, ministère français de la Culture.

Références

  1. Jules Moinaux (préf. Alexandre Dumas fils, ill. Louis Bombled), Le Bureau du commissaire, Paris, J. Lévy, , xxxvi-341 p., 1 vol. ill., couv. ill. en coul., 3 p. de pl. portraits ; 19 cm (lire en ligne sur Gallica).
  2. Maurice Guillemot, « Jules Moinaux », Gil Blas, Paris, 17e série, no 5862, , p. 2 (lire en ligne sur Gallica).

Liens externes

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