Achen

Achen (prononcer [aχən]) est une commune française du département de la Moselle en région Grand Est.

Pour les articles homonymes, voir Achen (homonymie).

Achen

Vue générale

Blason
Administration
Pays France
Région Grand Est
Département Moselle
Arrondissement Sarreguemines
Intercommunalité Communauté de communes du Pays de Bitche
Maire
Mandat
Laurent Schrub
2020-2026
Code postal 57412
Code commune 57006
Démographie
Gentilé Achenois
Population
municipale
1 001 hab. (2018 )
Densité 83 hab./km2
Géographie
Coordonnées 49° 02′ 39″ nord, 7° 11′ 01″ est
Altitude Min. 225 m
Max. 336 m
Superficie 12,12 km2
Type Commune rurale
Aire d'attraction Sarreguemines (partie française)
(commune de la couronne)
Élections
Départementales Canton de Bitche
Législatives Cinquième circonscription
Localisation
Géolocalisation sur la carte : Grand Est
Achen
Géolocalisation sur la carte : Moselle
Achen
Géolocalisation sur la carte : France
Achen
Géolocalisation sur la carte : France
Achen

    Village rural de Lorraine, du pays de Bitche et du bassin de vie de la Moselle-est, Achen est situé à 66 km au nord-ouest de Strasbourg. Au niveau intercommunal, la commune est intégrée dans la communauté de communes du Pays de Bitche qui regroupe 46 communes autour de Bitche. En 2014, la population légale est de 999 habitants, appelés les Achenois.

    Achen est attesté dans les textes d'archives dès le XIIe siècle. Dépendante du Saint-Empire, la localité est successivement la propriété des comtes de la Petite-Pierre (XIIe siècle), des seigneurs de Bitche du duché de Lorraine (XIIe siècle), à nouveau des comtes de la Petite-Pierre (), des seigneurs de Fénétrange (), des comtes de Mörs-Sarrewerden (), des comtes de Nassau-Sarrebruck (), des comtes de Deux-Ponts-Bitche () et à nouveau des ducs de Lorraine (). Durant la guerre de Trente Ans, la population souffre des multiples passages de troupes et sort du conflit exsangue et décimée. Le village devient français en sous Louis XV avec le rattachement du duché de Lorraine au royaume de France. Comme le reste de la Moselle, Achen devient allemand durant la période du Reichsland (-) puis lors de l'occupation nazie (-).

    Géographie

    Localisation et localités avoisinantes

    Le village s'étend en pays découvert, à la limite occidentale du pays de Bitche. Il est situé au confluent du ruisseau dit d'Achen et du ruisseau de Singling.

    Climat

    Les données météorologiques du tableau ci-dessous sont celles de la station météo de l'aéroport de Sarrebruck-Ensheim, située à 20 km au nord-ouest d'Achen.

    Températures et précipitations moyennes à Sarrebruck[1]

    Mois Jan. Fév. Mars Avr Mai Juin Juil. Août Sept. Oct. Nov. Déc.
    Températures moyennes (°C) 1,0 2,0 5,5 8,4 12,9 15,7 18,0 18,0 14,3 9,7 4,5 2,1
    Précipitation moyenne totale (mm) 69,9 59,0 64,5 56,8 74,1 77,6 78,0 59,7 66,1 81,8 84,4 93,3
    Sources des données : Deutscher Wetterdienst

    Transports en commun

    La ligne de chemin de fer Sarreguemines-Strasbourg dessert depuis la gare ferroviaire de la commune voisine de Kalhausen. Cette gare se situe aussi sur la ligne de Berthelming à Sarreguemines, mise en service en [2].

    Des ramassages vers le collège de Rohrbach-lès-Bitche[3] et vers les lycées et collège de Bitche sont organisés lors des périodes scolaires.

    Réseau aérien

    L’aéroport de Sarrebruck-Ensheim se situe à 27 km (liaison avec les grandes villes allemandes), celui de Strasbourg-Entzheim à 90 km (liaison avec les grandes villes françaises et européennes). L’aéroport international de Francfort est distant de 180 km du village. L’aéroport de Deux-Ponts36 km), qui offrait des liaisons quotidiennes vers Berlin et Majorque, n'est plus exploité depuis .

    Urbanisme

    Typologie

    Achen est une commune rurale, car elle fait partie des communes peu ou très peu denses, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[Note 1],[4],[5],[6].

    Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Sarreguemines (partie française), dont elle est une commune de la couronne[Note 2]. Cette aire, qui regroupe 48 communes, est catégorisée dans les aires de 50 000 à moins de 200 000 habitants[7],[8].

    Occupation des sols

    Carte des infrastructures et de l'occupation des sols de la commune en 2018 (CLC).

    L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (85,4 % en 2018), néanmoins en diminution par rapport à 1990 (86,6 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : prairies (50,5 %), zones agricoles hétérogènes (20,6 %), terres arables (14,3 %), forêts (8,7 %), zones urbanisées (5,8 %)[9].

    L'IGN met par ailleurs à disposition un outil en ligne permettant de comparer l’évolution dans le temps de l’occupation des sols de la commune (ou de territoires à des échelles différentes). Plusieurs époques sont accessibles sous forme de cartes ou photos aériennes : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[10].

    Logement

    En 2009, le nombre total de logements dans la commune était de 406, alors qu'il était de 346 en 1999[Insee 1].

    Parmi ces logements, 92,1 % étaient des résidences principales, 5,6 % des résidences secondaires et 2,3 % des logements vacants. Ces logements étaient pour 87,5 % d'entre eux des maisons individuelles et pour 9,7 % des appartements[Insee 2].

    La proportion des résidences principales, propriétés de leurs occupants était de 85,9 %, quasiment identique à 1999 (82,9 %)[Insee 3].

    Toponymie

    • Le village est mentionné pour la première fois dans un texte de 1199, sous la forme Aqua (eau, rivière).
    • Anciennes mentions : Aqua () ; Acchene () ; Achkena () ; Achen () ; Achain () ; Achen ().
    • En francique lorrain : Ache[11].
    • Sobriquet des habitants : Achener Mitschel et Achener Bärwle[12].

    Histoire

    Le comté de Lützelstein vers (en marron au centre).

    Le village est mentionné pour la première fois dans un texte de sous la forme Aqua (eau, rivière), puis en Acchene, et enfin en Achen, sa forme définitive. Du point de vue temporel, les terres ont appartenu aux seigneurs de la Petite-Pierre puis sont occupées par le duc de Lorraine, qui réunit le village à sa seigneurie de Bitche. Celle-ci est donnée au XIIe siècle au fils du duc Ferry II, Réginald, en même temps comte de Blieskastel, aujourd'hui en Sarre. Ainsi, on comprend le traité de 1246 par lequel le duc Mathieu II promet, quand il aura recouvré la seigneurie de Bitche, de rendre Achen au comte de la Petite-Pierre. Dans la suite, le comte Hugues paraît être rentré de fait en possession d'Achen, puisque, en 1272, il donne le patronage et la dîme d'Achen à l'abbaye de Sturzelbronn, qui les rétrocédera en 1621, au duc de Lorraine en échange de six maldres de sel de Dieuze. En 1382, le comte Henri prétend tenir Achen en fief de l'empire.

    En 1457, Walter de Dahn engage ses droits, biens et gens à Achen à Guillaume de Fénétrange, dont les droits passent après sa mort en 1472 à sa nièce, Barbe de Fénétrange, et à son époux, le comte Nicolas de Mörs-Sarrewerden. Le , le comte de Nassau-Sarrebruck cède le village à Jacques de Deux-Ponts. Son ancêtre Eberhard avait acquis la seigneurie de Bitche en 1297 et l'avait érigée en comté de Deux-Ponts-Bitche. En 1572, la seigneurie est occupée par le duc de Lorraine et, depuis cette date, Achen partage le sort du duché de Lorraine.

    Le découpage administratif du district de Bitche en .

    Le village devient commune du canton de Rohrbach-lès-Bitche en 1790. Le canton relève à l'époque du district de Bitche, qui se heurte au clergé et sème la terreur dans la contrée. Les impôts sont aussi difficiles à supporter. En , le district est éclaté, et seuls trois cantons (Bitche, Volmunster et Rohrbach) subsistent et sont rattachés à l’arrondissement de Sarreguemines. Le pays de Bitche perd alors neuf siècles d’unité, et le « repliement » (c’est-à-dire le départ de l’élite locale) s’amorce.

    Le relief varié et accidenté a entraîné la construction d'ouvrages importants de la ligne Maginot et notamment celui du Haut-Poirier. La population est évacuée le en Charente, à Condac, Jarnac, Bioussac, Poursac et Barro, la mairie s'étant repliée à Condac. Les habitants regagneront leur village le .

    Le vieux pont avant les bombardements de la Seconde Guerre mondiale.

    Bombardé le , le village est libéré par les troupes américaines le . Mais, lors de l'offensive Von Rundstett, les Allemands reviennent jusqu'à l'entrée nord de la commune, où de terribles combats se déroulent le , rue de Wiesviller. Les Allemands sont pourtant définitivement refoulés le lendemain.

    Le village a conservé peu de monuments anciens : l'église construite en 1725 et agrandie du côté du chœur en 1778, des monuments funéraires des XVIIIe et XIXe siècle replacés dans l'ancien cimetière, qui entourait l'église jusqu'en 1966, et plusieurs croix de chemin.

    L'ancien pont au centre du village portant la statue de saint Jean Népomucène et comprenant cinq arches, reconstruit en 1786, a sauté au moment du bombardement. Il est remplacé par un pont en béton d'une seule jetée. La commune est citée à l'ordre de la brigade le  : " Commune de Lorraine très éprouvée par les bombardements et les combats qui ont été livrés sur son territoire, Achen compte 9 tués et 8 blessés. Évacuée d'office dès , la population, à son retour en , fut l'objet de nombreuses vexations et sollicitations de la part de l'ennemi, mais elle resta fidèle à la mère patrie. Par son attachement à la France et par ses sacrifices, Achen s'est acquis des droits à la reconnaissance du Pays ".

    Cette citation comporte l'attribution de la Croix de Guerre avec étoile de bronze. Achen a payé un lourd tribut lors des deux guerres mondiales : 20 victimes lors de la Première Guerre mondiale, 2 victimes lors de la Seconde Guerre mondiale, 14 Malgré-nous tombés ou non rentrés en 1940-1945, 10 victimes civiles des bombardements, soit une commune sinistrée à 48 %.

    Du point de vue spirituel, le village est une ancienne paroisse de l'archidiocèse de Hornbach au diocèse de Metz, passée dans celle de Rohrbach en 1804. L'église Saint-Pierre, à la collation de l'abbaye cistercienne de Sturzelbronn jusqu'en 1621, était l'église-mère d'Etting et de Kalhausen.

    Politique et administration

    Situation administrative

    Situation d'Achen (rouge) au sein du canton de Bitche (gris).

    Depuis , Achen est rattachée à l'arrondissement de Sarreguemines. La commune dépend de la cinquième circonscription de Moselle.

    De à , sous administration française, Achen était l'une des 15 communes du canton de Rohrbach-lès-Bitche. Depuis le redécoupage cantonal de 2014, la commune dépend désormais du canton de Bitche (46 communes pour près de 35 000 habitants). Selon le principe de parité, deux conseillers départementaux - une femme, un homme - sont nécessairement issus des suffrages. À la suite des élections départementales des et , les représentants auprès du conseil départemental de la Moselle sont Anne Mazuy-Harter (DVD) et David Suck (UDI), ancien vice-président du conseil général[13].

    Instances judiciaires et administratives

    Dans le ressort de la Cour d'appel de Metz, Achen relève du tribunal de grande instance, du tribunal d'instance, du tribunal pour enfants et du bureau foncier de Sarreguemines, de la Cour d'Assises de Moselle, du tribunal administratif de Strasbourg et de la cour administrative d'appel de Nancy[14].

    La commune se trouve dans la circonscription de gendarmerie de la communauté de brigades (COB) de Sarreguemines[15].

    Liste des maires

    Maire actuel
    Période Identité Étiquette Qualité
    2014 En cours Laurent Schrub[16] DVG Cadre (entreprise publique)

    Tendances politiques et résultats

    Le résultat de l'élection présidentielle de dans cette commune est le suivant[17] :

    Candidat Premier tour Second tour
    Voix % Voix %
    Eva Joly (EÉLV)60,94
    Marine Le Pen (FN)21433,70
    Nicolas Sarkozy (UMP)16525,98 40369,97
    Jean-Luc Mélenchon (FG)538,35
    Philippe Poutou (NPA)111,73
    Nathalie Arthaud (LO)101,57
    Jacques Cheminade (SP)30,47
    François Bayrou (MoDem)7311,50
    Nicolas Dupont-Aignan (DLR)294,57
    François Hollande (PS)7111,18 17330,03
    Inscrits 786 100,00 786 100,00
    Abstentions 132 16,79 142 18,07
    Votants 654 83,21 644 81,93
    Blancs et nuls 19 2,91 68 10,56
    Exprimés 635 97,09 576 89,44

    Le résultat de l'élection présidentielle de 2017 dans cette commune est le suivant[18] :

    Candidat Premier tour Deuxième tour
    % Voix % Voix
    Nicolas Dupont-Aignan (DLF)7,9951
    Marine Le Pen (FN)37,7724151,37300
    Emmanuel Macron (EM)13,648748,63284
    Benoît Hamon (PS)3,7624
    Nathalie Arthaud (LO)1,107
    Philippe Poutou (NPA)1,7211
    Jacques Cheminade (SP)0,161
    Jean Lassalle (R)2,0413
    Jean-Luc Mélenchon (LFI)13,9589
    François Asselineau (UPR)0,946
    François Fillon (LR)16,93108
    Inscrits 792 100,00 792 100,00
    Abstentions 135 17,05 140 17,68
    Votants 657 82,95 652 82,32
    Blancs 13 1,98 52 7,98
    Nuls 6 0,91 16 2,45
    Exprimés 638 97,11 584 89,57

    Population et société

    Démographie

    L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. À partir de 2006, les populations légales des communes sont publiées annuellement par l'Insee. Le recensement repose désormais sur une collecte d'information annuelle, concernant successivement tous les territoires communaux au cours d'une période de cinq ans. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[19]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2007[20].

    En 2018, la commune comptait 1 001 habitants[Note 3], en augmentation de 0,3 % par rapport à 2013 (Moselle : −0,32 %, France hors Mayotte : +1,78 %).

    Évolution de la population  [modifier]
    1793 1800 1806 1821 1836 1841 1861 1866 1871
    7207247701 3759119009421 005933
    1875 1880 1885 1890 1895 1900 1905 1910 1921
    957874831785760763783825849
    1926 1931 1936 1946 1954 1962 1968 1975 1982
    796723785736794857875883896
    1990 1999 2006 2007 2012 2017 2018 - -
    9299389899961 0111 0111 001--
    De 1962 à 1999 : population sans doubles comptes ; pour les dates suivantes : population municipale.
    (Sources : Ldh/EHESS/Cassini jusqu'en 1999[21] puis Insee à partir de 2006[22].)
    Histogramme de l'évolution démographique

    Les plus anciens recensements connus remontent à la première moitié du XVIe siècle. On note alors seulement les foyers. Achen était un des plus grands villages de la seigneurie de Bitche. À une certaine année, le village compte 71 foyers contre 67 à Bining, 62 à Kalhausen, 54 à Rohrbach, 45 à Gros-Réderching, 28 à Etting, 26 à Enchenberg, 22 à Lemberg, 4 à Lambach et à Siersthal. D'autres recensements donnent 65 foyers en 1539, 66 en 1586, 68 en 1606, 80 en 1621, 71 en 1622, 81 en 1626, En multipliant chaque foyer par 5 ou 6, cela correspond à une population d'environ 450 habitants à la veille de la guerre de Trente Ans.

    En 1627, la peste éclate dans la région et trouve de nombreuses victimes à Achen. Les années de guerre, et plus spécialement 1634 et 1635, font partir les survivants. Ainsi toute la région se trouve abandonnée. Pourtant en 1661, la vie reprend doucement. Des colons essaient de s'installer, mais sont obligés de se retirer. En 1680, Achen compte de nouveau 28 foyers, Etting et Kalhausen compris. En 1708, il y en a déjà 41 et en 1783, on en dénombre 110, soit environ 600 habitants.

    Le repeuplement des villages dévastés pendant la guerre de Trente Ans est assuré en grande partie par des immigrés venus de Suisse, du comté de Tyrol, du margraviat de Bade, de l'électorat de Bavière et des Ardennes.

    Entre 1811 et 1833, le village d'Etting appartenait à la commune d'Achen.

    Enseignement

    La commune d'Achen est rattachée à l'académie de Nancy-Metz. Cette académie fait partie de la zone B pour son calendrier de vacances scolaires, et cela depuis le redécoupage des régions françaises de 2015. Avant, elle faisait partie de la zone A.

    Pour leur enseignement secondaire, les jeunes Achenois vont au collège Jean Seitlinger de Rohrbach-lès-Bitche. Ensuite, ils se rendent principalement aux lycées de Bitche et Sarreguemines.

    Médias

    Le Républicain lorrain est un quotidien régional d’information dont le siège social se situe à Metz. Dans son édition de Sarreguemines-Bitche, il consacre régulièrement des articles à l’actualité communale[23].

    Dans le domaine des médias audiovisuels, trois chaînes de télévision sont accessibles aux habitants d'Achen et relaient les informations locales : France 3 Lorraine, Mosaïk et TV Cristal. Parmi les nombreuses stations de radio disponibles, on peut citer Radio Studio 1 et Radio Mélodie, basées respectivement à Bitche et à Sarreguemines, ainsi que Radio Salü, radio de langue allemande basée à Sarrebruck.

    Économie

    Jusqu'en 1939, Achen est essentiellement une localité agricole avec de petites exploitations familiales d'une moyenne de 5 hectares. Les terres sont trop morcelées : plus de 10 000 parcelles pour 1 212 hectares, soit une moyenne de 12 ares par parcelle.

    Depuis 1945 on assiste à une transformation profonde de la vie économique. Les jeunes sont attirés par l'industrie et surtout au début par les Houillères du Bassin de Lorraine, qui assurent un ramassage par car pour Merlebach et Petite-Rosselle. Les gains assez élevés vont améliorer le niveau de vie, d'où les nouvelles constructions modernes et transformations intérieures des immeubles, surtout après la réalisation du réseau d'eau en 1955. En même temps, les petites exploitations agricoles disparaissent, et seule une dizaine subsiste. Les petits artisans, charron, peintre, maréchal ferrant, sellier bourrelier, cordonnier, tailleur, disparaissent à leur tour. Achen est devenue une commune-dortoir. Chaque jour, de nombreux habitants migrent vers Deux-Ponts et Pirmasens. Une centaine d'élèves quitte également la localité pour le collège de Rohrbach ou les différents lycées de Sarreguemines.

    Culture locale et patrimoine

    Édifices civils

    De nombreux moulins, pour la plupart encore en activité dans la première moitié du XXe siècle, ont tourné sur le ruisseau d'Achen :

    • la Walkmühle (le moulin à foulon) est donné à un nommé Louis Muller par le comte Jacques de Deux-Ponts, seigneur de Bitche et de la moitié de Lichtenberg, en location viagère en 1546. En 1572, Laurent Muller y est meunier. Dix ans plus tard, on lui permet de transférer ce moulin à blé au village, où il est devenu très probablement le Neumühle, et le moulin même est changé en moulin à foulon. Mentionné de 1661 à 1703 comme étant détruit, Jean Funfrock obtient le , de la duchesse régente, la permission de le reconstruire, à charge de lui donner une dîme de quatorze francs par an. Le nommé Antoine Muller de Sarre-Union profite de cette autorisation. En 1867, le moulin appartient à un certain Pierre Gross d'Achen, dont le fils lui a rendu en 1908, sa destination première de moulin à blé. Il n'est plus exploité actuellement par son propriétaire actuel.
    • le Neumühle, en plein village, est mentionné pour la première fois en 1612 comme appartenant à Jean Zoller. Ce moulin, détruit pendant la guerre de Trente Ans, est vendu après la reconstruction à Nicolas Muller, l'héritier de Jean Zoller. Le moulin actuel a usage d'habitation.
    • l' Altmühle, habité avant la guerre de Trente Ans, en 1570 par Étienne Muller et enfin en 1612 par Jean Vogel, est complètement détruit pendant la Seconde Guerre mondiale.
    • l' Oligmühle, à 800 m de l' Altmühle, est mentionné pour la première fois en 1729, son propriétaire de l'époque étant un certain Wittbrauch. Les propriétaires suivants sont Jean Nicolas Schmitt de 1762 à 1782 puis son fils Jean Schmitt. Jean Freyermuth et Eve Herzog leur succéderont avant que le moulin ne passe aux enfants et petits-enfants de ces derniers, jusqu'en 1878, où les exploitants se retirent à Rahling. Le nouveau propriétaire, Étienne Bertran, le vend en 1890 à Charles Gross de Bining, l'époux de Hoffmann Barbe. Le gendre de ces derniers, Jean Assant l'exploite jusqu'à ces dernières années et le moulin suit le sort des autres en 1971.
    • le Gallenmühle doit son nom, d'après la tradition locale, à un certain Gall, immigré de Suisse. Ce moulin, propriété vers 1725 de Philippe Seyler qui l'a acheté pour 875 écus (Taler) à son père, Pierre Seyler, est resté propriété de cette famille jusqu'en 1896. Le moulin n'est plus actuellement en activité.
    • le moulin disparu de Naumühle est mentionné en 1758.
    • le village disparu de Pfaffenthal n'a laissé aucun souvenir.

    Édifices militaires

    Des vestiges de la ligne Maginot :

    • l'ouvrage du Haut-Poirier ;
    • la casemate du Nord-Ouest d'Achen ;
    • le Val d'Achen regroupe les logements d'officiers et de sous-officiers, construits avant guerre pour les militaires du 153e Régiment d'Infanterie Française en garnison à Achen. Le casernement est complètement détruit.

    Édifice religieux

    • l'église Saint-Pierre, reconstruite en 1728 (date portée par le portail) en remplacement d'une église du XVe siècle, dont il subsiste un élément de remplage dans la baie sud du 2e niveau de la tour clocher. Agrandie vers le chœur à la suite d'une requête du curé, des échevins et des notables à l'évêque de Metz, déposée conformément à une ordonnance épiscopale de 1778. Jusqu'en 1979, le cimetière se trouvait autour de l'église et les tombes les plus anciennes ont été conservées et replacées le long de la façade Sud et dans un muret au nord de l'édifice.

    Dialecte

    Sur le plan culturel, la seconde moitié du XXe siècle se caractérise par la diffusion de la langue française dans le village et plus largement dans l'ensemble de la population alsacienne et mosellane. Depuis le traumatisme de l'occupation nazie de 1940-1945, la langue allemande et le dialecte francique sont en net recul même si le canton de Rohrbach comptait encore 80 à 90 % de locuteurs du francique lorrain en [24].

    Dans les conversations en français de Moselle germanophone, outre les spécificités de l'accent francique lorrain (non distinction entre le p et le b, le ch et le j, le d et le t), la syntaxe est fréquemment bousculée par celle de l'allemand. Parmi les autres tendances lourdes figurent l'inversion entre le prénom et le nom (Muller Michel), l'usage fréquent d'abréviations pour les noms de localités (Gros-Réd', Petit-Réd', Diem', 'Bronn, Stras'), et l'emprunt de mots à la langue francique rhénane (Bix, Flammkuche, Schnaps, Scheslon, Kirb).

    Personnalités liées à la commune

    Héraldique

    Blason
    Coupé de gueules au chevron ployé d'argent et à deux clés d'or réunies en chevron versé brochant et d'or à la Croix de Lorraine de gueules.
    Détails
    La partie supérieure représente les armoiries du comté de la Petite-Pierre et la partie inférieure celles du comté de Bitche. Les deux clefs sont les attributs de saint Pierre, patron de la paroisse.
    Adopté par arrêté préfectoral le .

    Annexes

    Bibliographie

    • Joël Beck, Rohrbach-lès-Bitche et son canton,
    • Joël Beck, Les moulins et scieries du Pays de Bitche,
    • Joël Beck, Le canton de Rohrbach-lès-Bitche,
    • Joël Beck, Le Pays de Bitche 1900-1939, , 128 p.
    • Paul-Édouard Glath, Du pays de Bitche en Charente-Maritime : Souvenirs de 1939-40, , 94 p.
    • Marie-France Jacobs, Jacques Guillaume et Didier Hemmert, Le Pays de Bitche (Moselle), Metz, Éditions Serpenoise, , p. 17-18
    • Francis Kochert, Laurette Michaux et Gérard Michaux, Moselle : Metz et le pays messin, pays de Bitche, Nied, Sarrebourg, Saulnois, trois frontières et bassin houiller, , 345 p.
    • Joseph Schaefer, Le Pays de Bitche, passionnément, , 174 p.
    • André Schutz, Bitche et son pays,

    Articles connexes

    Liens externes

    Notes et références

    Notes

    1. Selon le zonage des communes rurales et urbaines publié en novembre 2020, en application de la nouvelle définition de la ruralité validée le en comité interministériel des ruralités.
    2. La notion d'aire d'attraction des villes a remplacé en octobre 2020 l'ancienne notion d'aire urbaine, pour permettre des comparaisons cohérentes avec les autres pays de l'Union européenne.
    3. Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2021, millésimée 2018, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2020, date de référence statistique : 1er janvier 2018.

    Insee

    1. LOG T1M - Évolution du nombre de logements par catégorie.
    2. LOG T2 - Catégories et types de logements.
    3. LOG T7 - Résidences principales selon le statut d'occupation.

    Autres sources

    1. Fiche climatologique du Deutscher Wetterdienst
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    17. Ministère de l'Intérieur - Moselle (Lorraine), « Résultats de l'élection présidentielle de 2012 à Achen » (consulté le ).
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    19. L'organisation du recensement, sur insee.fr.
    20. Calendrier départemental des recensements, sur insee.fr.
    21. Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui sur le site de l'École des hautes études en sciences sociales.
    22. Fiches Insee - Populations légales de la commune pour les années 2006, 2007, 2008, 2009, 2010, 2011, 2012, 2013, 2014, 2015, 2016, 2017 et 2018.
    23. Le Républicain lorrain, « Achen » (consulté le ).
    24. S. Legrand - d'après les chiffres de l'INSEE.
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