3e régiment d'artillerie (France)

Le 3e régiment d'artillerie français est un régiment constitué sous l'Ancien Régime.

Pour les articles homonymes, voir 3e régiment.

3e régiment d’artillerie

Insigne régimentaire du 3e Régiment d'Artillerie

Création 5 février 1720
Dissolution 31 août 1993
Pays France
Branche Armée de Terre
Type régiment d’artillerie
Rôle Artillerie Nucléaire
Garnison Mailly-le-Camp
Inscriptions
sur l’emblème
Valmy 1792
Austerlitz 1805
Saragosse 1809
Sébastopol 1854-1855
Solférino 1859
Ypres1914
Verdun 1916-1917
La Serre 1918
Guerres Première Guerre mondiale
Seconde Guerre mondiale
Guerre d'Algérie
Fourragères Aux couleurs du ruban de la Croix de guerre 1914-1918
Décorations Croix de guerre 1914-1918
deux palmes
deux étoiles de vermeil

Création et différentes dénominations

Par ordonnance royale du , Louis XV décide de réorganiser l'artillerie. Tout ce que compte le pays en canonniers, bombardiers, mineurs, ouvriers, est rassemblé à Vienne dans le Dauphiné.

Du regroupement des deux précédentes formations d'artillerie, le Régiment Royal-Artillerie et le Royal Bombardiers, naît le Royal artillerie. Ce régiment, avec à sa tête le roi pour chef de corps, est scindé en cinq bataillons à huit compagnies de cent hommes. À la tête de chaque bataillon, il y a un état-major composé d'un lieutenant-colonel, d'un major, d'un aide major, d'un aumônier et d'un chirurgien major.

  • 1720: Régiment Royal d'Artillerie
  • 1765: Régiment d'Artillerie de Besançon (Besançon-artillerie) [1]

C'est le maréchal de camp Vallière, inspecteur, qui désigne les cinq chefs de corps. Puis les bataillons sont numérotés de 1 à 5 d'après l'ancienneté des lieutenants-colonels. Le bataillon du lieutenant-colonel de Thorigny devient le troisième bataillon du Royal Artillerie. Il en est de même pour les capitaines ainsi classés selon leur rang d'ancienneté, le plus ancien à la première compagnie du premier bataillon et ainsi de suite.

Puis on procède au tirage au sort des 40 compagnies à partir des troupes rassemblées. Ces « bataillons » sont ainsi les premiers corps de troupe de l'artillerie à être réellement autonomes et homogènes. Chacun de ces cinq bataillons reçoit le nom de sa garnison. Le 3e bataillon du Royal Artillerie reçoit le nom de Grenoble.

Le , le 3e régiment d’artillerie à cheval est recréé à Metz avant de s'installer à Toulouse en 1824.

Les 3e régiment d’artillerie à pied et 3e régiment d’artillerie à cheval sont dissous pour renaître sous une seule entité à Besançon qui prend le soin de conserver les traditions de ses deux filiations[réf. nécessaire]

Historique des garnisons, combats et batailles du 3e RA

Ancien Régime

Le 3e Bataillon du Royal Artillerie effectue sa première campagne en Italie de 1733 à 1736, lors de la Guerre de succession de Pologne.
À son retour, il prend garnison à La Fère.
De 1741 à 1748, il participe à la guerre de succession d'Autriche avant d'affronter les Britanniques sur les côtes françaises de la mer du Nord à la Loire durant la guerre de Sept Ans. En 1759, les bataillons changent de nom pour celui de leur chef de corps.
Puis en 1765, sous l'influence du lieutenant général Gribeauval le nom de la garnison est de nouveau celui du bataillon.
Lors de la révolte américaine pour l'indépendance, la France déclare la guerre à la Grande-Bretagne sur tous les fronts. Le 3e bataillon du Royal Artillerie est expédié aux Indes avec 4 compagnies, embarquant le , il arrivera à destination le . Après avoir participé à la victoire de la bataille de Gondelour, il y restera jusqu'à la signature de la paix à Versailles en 1783[2].

Guerres de la Révolution et de l'Empire

En 1790, l'Assemblée nationale décrète que les régiments du corps royal de l'artillerie seront dorénavant désignés par des numéros. Chaque régiment reçoit le numéro correspondant au rang de son bataillon d'origine. Le régiment de Grenoble, issu du bataillon de Thorigny, se voit ainsi attribuer le numéro trois et devint le 3e régiment de canonniers. Cette numérotation devient effective le .

3e Régiment d’Artillerie à Pied

Renommé[réf. nécessaire] 3e régiment d’artillerie à pied en 1799, il est en poste dans les départements français de Grèce où, le , les armées de la République sont défaites au siège de Corfou.

Le 3e RAP participe ensuite à la plupart des campagnes du Premier Empire[réf. nécessaire]. Il s'illustre à Austerlitz en 1805 et à Saragosse en 1809.

Lors des Cent-Jours, le régiment se rallie à Napoléon. Il est licencié le après la défaite de Waterloo.

Réformé le , il est le régiment de Valence.

Puis en 1820, il retrouve l'appellation de 3e RAP.

3e Régiment d’Artillerie à Cheval

Le , le 3e Régiment d’Artillerie à Cheval est à Austerlitz. Puis, il participe aux campagnes de Prusse et de Pologne.

Trois compagnies sont dirigées en 1808 en Espagne (Saragosse 1809[réf. nécessaire]) pendant que l'autre moitié du régiment contribue aux victoires française à Essling et à Wagram.

Insigne de béret.

La campagne de Russie sonne le glas de l'Empire. C'est sur le sol national qu'il faut désormais se battre.

À la suite des Cent-Jours le régiment est licencié.

De 1815 à 1852

En 1849, il fait partie du corps expéditionnaire de la Méditerranée envoyé combattre la République romaine et participe au siège de Rome

Second Empire

Dans la première moitié du XIXe siècle, le 3e RA embarque pour l'Algérie. En 1854 et 1855, il est en Crimée à Sébastopol. Puis en 1859, il participe à la victoire des troupes franco-piémontaises à Solférino

De 1863 à 1867, il s'illustre dans l'expédition du Mexique[réf. nécessaire] avant de rejoindre l'Afrique. En 1870, 17 batteries sont engagées sur le sol national contre les Allemands. À l'armistice une partie du régiment est licenciée.

De 1871 à 1914

Le lieutenant Félix Léon Marie, du 3e régiment d'artillerie, vers 1892.

Fin 1873 c'est Castres qui accueille le 3e RA pour 50 ans.

Première Guerre mondiale

Le 3e régiment d'artillerie de campagne est mobilisé à Brest.

1914

Équipé du fameux Canon de 75 Modèle 1897, il part le au sein de la 32e DI

1915

  • mars - juin : participe aux contre-attaques françaises entre Flirey et Apremont[3].

1916

Le régiment s'illustre à Verdun en 1916 et 1917 dans des conditions épouvantables:

témoignage d'un jeune officier (Claude Guillermet) in "Barrage sur Verdun" /Emmanuel Mère ; Ed MMIX, à partir de lettres envoyées à ses parents. (1916/18)

1918

Gazé, pilonné nuit et jour, mais toujours vaillant, le 3e sort vainqueur à La Serre fin .

Entre-deux-guerres

De retour à Carcassonne en 1919, le 3e RA est dissous le .

Seconde Guerre mondiale

Durant la « drôle de guerre », le régiment est en réserve à Cambrai. À la suite de l'offensive du 10 mai 1940, il défend la poche de Dunkerque puis est dissous. Plus précisément, en casernement à Castres, au moment de la mobilisation de , le régiment est ensuite dirigé sur Boulay en Moselle, jusqu'à Noël 1939. Puis il est dirigé vers la région de Cambrai, plus exactement Villers-Plouich où une partie de la troupe passe l'hiver dans la ferme Forez. Le , le régiment passe la frontière belge pour défendre Nivelles. Débordé par les attaques de l'aviation allemande, il se replie vers Dunkerque. Une grande partie de la troupe sera évacuée par les Anglais le en direction de Douvres. La troupe est ensuite acheminée par train jusqu'à Plymouth puis réembarquée à destination de Brest. Elle revient immédiatement en position de combattre dans la région de Lisieux. La guerre se termine lorsque les hommes sont à Saint Julien le Faucon, près de Lisieux. Ils sont alors évacués vers les Pyrénées Atlantiques puis démobilisés pendant l'été 1940. Témoignage d'un soldat ayant appartenu à ce régiment.

D'après le journal tenu par le brigadier de la 2e pièce de la 1re batterie du 3e RAD, les étapes ont été les suivantes[réf. nécessaire]: -  : mobilisation à Castres - 13- : embarquement et départ en train -  : arrivée à Girauvoisin (Meuse). Etape de marche jusqu'à Mécrin -  : Jaulny -  : Pommérieux -  : Alemont (Moselle) -  : Colligny puis Piblange -  : Sainte Barbe (2 batailles aériennes) -  : Vry -  : relève de la 2e batterie à Remelfang -  : retour à Vry -  : Piblange puis Noisseville -  : Marly -  : Waville -  : Rembercourt -  : Essey - embarquement dans le train pour Marcoing (Nord) -  : Marcoing puis Metz-en-Couture (Pas de Calais) -  : Gouzeaucourt ... -  : Bourlon -  : Demicourt -  : Cambrai (embarquement en train) -  : arrivée à Manage (Belgique) - 14- : Ecaussines et Marche-lez-Ecaussines - 15-16-...: attaque puis, sous la pression de l'ennemi, repli des troupes françaises (forêt de Raisme, forêt de Marchiennes, Nomain, etc. puis Lille et enfin Dunkerque) -  : traversée jusqu'à Douvres puis transfert vers Tidworth -  : Southampton - embarquement pour Cherbourg -  : Lisieux puis Saint-Pierre-de-Mailloc -  : Saint-Julien-le-Faucon -  : Damblainville -  : départ en train pour Tarbes puis Nay -  : Bordères -  : armistice.

De 1945 à nos jours

Le 3e RA réapparaît au moment de la guerre d'Algérie, armé du 105 HM2. Il change d'appellation pour devenir le 620e Groupe d'armes spéciales avant d'être de nouveau dissous en .

Le , le 3e RA reçoit à nouveau son étendard. Durant 3 ans, les canonniers du 3 vont mettre en œuvre les rampes de missiles Honest John à Carpiquet

en Normandie.

En 1972, il est le premier à servir à Mailly-le-Camp en Champagne, le système d'arme nucléaire tactique Pluton. Le , le régiment est opérationnel. Il tire son premier missile le à Biscarosse.

Avec le retrait du Pluton, il est dissous le , devenant ainsi le premier et le dernier régiment nucléaire Pluton. C'est actuellement le Centre d'entraînement et de contrôle des postes de commandement (CECPC) de Mailly qui détient ses traditions et son étendard.

Chefs de corps

  • 23/06/1914 - 18/10/1914  : Colonel Léonce Marie Lebrun
  • 1970/1973  : colonel Lamort
  • 1973/1975  : Colonel Daniel Clédière
  • 1975/1977  : colonel Libourel
  • 1977/1979  : colonel Lemaire
  • 1979/1981  : colonel Martinie
  • 1981/1983  : colonel Lejehan
  • 1983/1985: colonel Buisine
  • 1988/1989  : Colonel Guiochon
  • 1989/1991  : Colonel Hasselmann
  • 1992/  : Colonel Perrin

Faits d'armes faisant particulièrement honneur au régiment

Fourragère aux couleurs du ruban de la Croix de guerre 1914-1918.

Il porte, cousues en lettres d'or dans ses plis, les inscriptions suivantes[4] :

(*) Bataille portée a l'étendard du régiment.

Devise

  • Devise de la Sainte Barbe : "A la Sainte Barbe, Vive la bombarde"

Décorations

Sa cravate est décorée de la Croix de guerre 1914-1918 :

  • 2 citations à l'ordre de l'Armée
  • 2 citations à l'ordre du corps d'armée

Il porte la fourragère aux couleurs du ruban de la Croix de guerre 1914-1918.

Personnages célèbres ayant servi au 3e d'Artillerie

Sources et bibliographie

  • Historique de l'artillerie française, H. Kauffert.

Notes et références

  1. Histoire de l'armée française, Pierre Montagnon, éditions Pygmalion - 1997
  2. Encyclopédie de l'armée de terre, vol. 7, Paris, Service d'informations et de relations publiques des armées-Terre, Hachette, , 229 p. (ISBN 2-245-02618-7), p. 47
  3. D'après Alain, Souvenirs de Guerre, éd. Gallimard.
  4. Décision no 12350/SGA/DPMA/SHD/DAT du 14 septembre 2007 relative aux inscriptions de noms de batailles sur les drapeaux et étendards des corps de troupe de l'armée de terre, du service de santé des armées et du service des essences des armées, Bulletin officiel des armées, no 27, 9 novembre 2007
  5. Cf. T. Leterre, Alain, le premier intellectuel, Paris, éd. Stock, coll. « biographies » (2006), p. 331.

Annexes

Articles connexes

Liens externes


  • Portail de l’histoire militaire
  • Portail de la Première Guerre mondiale
  • Portail de la Seconde Guerre mondiale
  • Portail de la France
  • Portail du nucléaire
Cet article est issu de Wikipedia. Le texte est sous licence Creative Commons - Attribution - Partage dans les Mêmes. Des conditions supplémentaires peuvent s'appliquer aux fichiers multimédias.