Jean-Florent de Vallière

Jean-Florent de Vallière (né à Paris le ), lieutenant général d'artillerie sous Louis XV. Il est le rédacteur du règlement d'artillerie du , qui uniformise les calibres en usage dans l'armée française.

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L’Uranie, un canon de 24 de Vallière, coulé par Jean Maritz en 1745.

États de service

La guerre de succession d'Autriche

Nommé cadet (élève-officier) d'un régiment d'artillerie en 1688, Vallière prend part à toutes les campagnes de la dernière partie du règne de Louis XIV. La Biographie universelle ancienne et moderne rapporte qu'il a eu part à 60 sièges et à 10 grandes batailles. Il commande en chef l'artillerie au siège du Quesnoy, en 1715, et avec 34 pièces d'artillerie il en détruit 80 en 24 heures. Cet exploit lui vaut le grade de brigadier des armées du roi. Il est fait maréchal de camp en 1719, et directeur général d'artillerie l'année suivante.

Le système Vallière

Par ordonnance royale du , le ministre Le Blanc réorganise l’artillerie. Tout ce que compte le pays en canonniers, bombardiers, mineurs, ouvriers, est rassemblé à Vienne dans le Dauphiné.

Les deux anciennes formations d'artillerie du pays, le Régiment Royal-Artillerie et le Royal Bombardiers, sont répartis en cinq bataillons à huit compagnies de cent hommes[1]. Le maréchal de Vallière est chargé de désigner les cinq chefs de corps et d’arrêter les détails techniques de la réorganisation de l'artillerie française : il est ainsi le créateur des premières écoles d'artillerie de la Fère, de Châlon, d'Auxonne, etc.

Le général de Vallière uniformise les calibres, et en réduit le nombre à cinq. Il calcule le premier les effets de la poudre dans les mines, et améliore substantiellement la technique de coulée des canons, qui s'appuyait traditionnellement sur le procédé de Jean-Jacques Keller. C’est ainsi que naît le « système de Vallière »[2], qui annonce par son inspiration pragmatique et son souci de standardisation, le système Gribeauval. Une nouvelle ordonnance royale () officialise l'application du système Vallière en France.

Ce système des pièces longues, vivement attaqué après la mort de Vallière, sera défendu par son fils, Joseph-Florent de Vallière (qui dirigera le siège de Bergen-op-Zoom en 1747). Il est reçu à l'académie des sciences le , associé libre, premier titulaire de l'une des deux places créées le . Il est également membre de l'Académie de marine, et grand-croix de l'Ordre royal et militaire de Saint-Louis en 1739.

Lors d'un passage dans la ville de Lyon, de Vallière (successeur de Vauban) découvre un jeune homme passionné par l'exploitation des mines. son talent est si remarquable et si précieux qu'il décide de l'envoyer à la capitale parfaire ses connaissances, à l'école des ponts et chaussées[3] . Ce jeune homme n'est autre que Gabriel Jars "dit le jeune" (futur membre de l'académie des sciences à qui l'on doit les débuts de la révolution dans l'industrie du fer.)

Les canons du système de Vallière étaient percés après avoir été coulé d'une pièce, selon le procédé de Jean Maritz.

Fin de carrière

Lors de la guerre de Sept Ans, il est lieutenant général. C'est en cette qualité qu'au cours de la campagne de 1743 (?), il se distingue à la bataille de Dettingen.


Famille

  • François de Vallière marié à Marie de Saint-Fochon,
    • Jean de Vallière, capitaine de cavalerie, marié en 1667 à Madeleine Huet de Harleville,
      • Jean-Florent de Vallière (1667-1759) marié en premières noces en 1713 avec Gabrielle Trudaine, et secondes noces en 1714 avec Marguerite Martin, du Quesnoy (-1763), dont :
        • Joseph-Florent de Vallière (1717-1776) marié en 1765 avec Marie Louise Victoire du Bouchet de Sourches (1739-1794),
          • Henry Louis de Vallière (1767-1803)
          • Charlotte de Vallière (1768-1802) mariée en 1796 à Pierre Robert Bobierre (-1831), docteur en médecine,
            • Marie Élisabeth Élisa Bobierre de Vallière, propriétaire du château d'Alincourt, mariée en 1819 avec Victor Urbain Rémond, baron de l'Empire,
            • Charles Yorrick Bobierre de Vallière marié en 1833 avec Françoise Laure Barbaud (1814-1886). Il est autorisé à relever le nom de Vallière par décret du .
        • Marguerite de Vallière (1718-1788) mariée à Charles Penot de Tournière (1718-1772),
        • Louis-Florent de Vallière (1721-1775)[4], chevalier de Vallière, gouverneur de la Martinique et gouverneur de Saint-Domingue en 1772.

Notes et références

  1. D'après Encyclopédie du dix neuvième siècle, vol. III, Paris, A. de Saint-Priest, , p. 762
  2. Corvisier 1988, p. 837
  3. Jean Chevalier, Le Creusot berceau de la grande industrie Française, Paris, Dunod, , 160 p., P.13- Le jeune Jars se passionna.....etc.
  4. Louis-Florent de Vallière (1719-1775) gouverneur général de Saint-Domingue, par Claude-Henri Watelet

Annexes

Bibliographie et sources

  • Jean-Paul Grandjean de Fouchy, Éloge de M. de Vallière, dans Histoire de l'Académie royale des sciences - Année 1759, Imprimerie royale, Paris, 1765, p. 249-258 (lire en ligne)
  • Auguste Alexis Floréal Baron (1843-1847), Biographie universelle ancienne et moderne, ou Dictionnaire de tous les hommes, vol. XXI, Bruxelles, impr. H. Ode
  • André Corvisier, Dictionnaire d'art et d'histoire militaires, PUF, coll. « Grands dictionnaires », (réimpr. 1992, 2e), 896 p. (ISBN 978-2-13-040178-0, lire en ligne)

Articles connexes

Lien externe

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