Énergie éolienne au Royaume-Uni

L'énergie éolienne est devenue une source d'énergie électrique de premier plan au Royaume-Uni, qui dispose d'un potentiel éolien parmi les meilleurs au monde : l'éolien fournissait 22 % de la production électrique britannique en 2019, et sa progression est rapide : la puissance installée de ses éoliennes s'est accrue de 29 % en 2017, 7 % en 2018 et 11 % en 2019. Le rythme d'installation s'accélère pour les éoliennes en mer alors qu'il chute pour les éoliennes terrestres.

Petite ferme éolienne offshore (Burbo Bank), dans la lumière d'un coucher de soleil automnal.

Le Royaume-Uni était en 2018 au 2e rang européen pour la production d'électricité éolienne, après l'Allemagne, et pour la puissance installée au 6e rang mondial avec 3,5 % du total mondial et au 3e rang européen avec 11,9 % du total européen ; sur le segment offshore, il tient le 1er rang européen et mondial (34,4 % du total mondial fin 2018), devant l'Allemagne et la Chine. Les parcs éoliens en mer du Royaume-Uni ont produit 47 % de la production éolienne du pays et 44,5 % du total de l'éolien en mer européen.

Le Royaume-Uni se situait en 2017 au 9e rang européen pour la puissance installée par habitant.

Potentiel éolien

Le potentiel éolien de l'Europe a été évalué par DTU Wind Energy (Université technique du Danemark) qui a publié un Atlas européen du vent pour les principaux pays[1] et pour l'offshore[2]. Cet atlas classe le Royaume-Uni parmi les zones les plus favorables pour l'éolien, tout particulièrement l'Écosse et l'Irlande du Nord.

Production

Production d'électricité éolienne au Royaume-Uni
Source données : DUKES[3]

Le parc éolien de Out Newton en 2006.

La part de l'éolien dans la production d'électricité du Royaume-Uni s'élève à 22 % en 2019, selon WindEurope[4].

Selon l'Agence internationale de l'énergie, en 2018, la production d'électricité éolienne du Royaume-Uni atteignait 57,1 TWh, soit 17,1 % de la production d'électricité du pays[5] et 4,4 % du total mondial en 2017 (5e rang mondial)[6].

Le Royaume-Uni est en 2018, selon EurObserv'ER, le 2e producteur d’électricité éolienne d'Europe après l'Allemagne, avec 55,8 TWh, en progression de 11,6 % par rapport à 2017 ; les éoliennes offshore ont produit 25,5 TWh, soit 45,7 % du total éolien[7].

L'éolien couvrait 14,1 % de la consommation électrique britannique en 2017-2018 (juillet-juin) ; ce taux atteignait 40,5 % au Danemark, 28,1 % en Irlande, 24,9 % au Portugal, 20,4 % en Allemagne, 18,8 % en Espagne, 11,2 % en Suède et 5,7 % en France[8].

En 2017, le Royaume-Uni était au 3e rang européen derrière l'Allemagne et l'Espagne avec 45,5 TWh, en progression de 21,8 % par rapport à 2016, année où les conditions météorologiques avaient été très défavorables à l’éolien au Royaume-Uni (-7,6 %) comme dans les pays d’Europe du Nord[9]. L’année 2015 avait été particulièrement venteuse au Royaume-Uni, d'où une progression de 18,7 % de la production[10].

Le tableau ci-dessous présente les statistiques du gouvernement (DUKES), de 2007 à 2018, ainsi que les statistiques de l'Agence internationale de l'énergie, exhaustives mais publiées avec un délai de plus d'un an :

Production d'électricité éolienne au Royaume-Uni[3]
Éoliennes terrestres Éoliennes en mer Production éolienne
totale (DUKES)
Production éolienne
totale (AIE)[5]
Part de la
prod.d'élec.
Année TWh TWh TWh TWh  %
20074,490,785,275,271,3 %
20085,791,337,127,121,8 %
20097,531,759,289,282,5 %
20107,233,0610,2910,182,7 %
201110,815,1515,9615,474,2 %
201212,247,6019,8519,665,4 %
201316,9211,4728,4028,437,9 %
201418,5513,4131,9632,029,4 %
201522,8517,4240,2740,3111,9 %
201620,7516,4137,1637,3711,0 %
201728,7220,9249,6350,0014,8 %
201830,2226,6956,9057,1217,1 %

La production éolienne a été multipliée par 10,8 en onze ans (2007-2018) ; en 2018, la production en mer représentait 47 % du total.

L'Écosse a atteint en 2014, avec un an d'avance, son objectif de produire la moitié de ses besoins en électricité à partir des énergies renouvelables : 19 TWh ont été produits, dont 60 % d'éolien, qui a décuplé sa production en dix ans, surtout depuis l'arrivée au pouvoir des nationalistes en 2007 ; le gouvernement écossais s'est fixé l'objectif d'atteindre 100 % en 2020. Lors du premier round d’attribution en des « contracts for difference » britanniques, le nouveau mécanisme de soutien aux énergies renouvelables du Royaume-Uni, une majorité des 15 projets éoliens terrestres validés par le gouvernement britannique concernait des déploiements en Écosse, avec des prix de vente prévus autour de 80 £/MWh (111 /MWh)[11].

Puissance installée

Puissance installée éolienne annuelle au Royaume-Uni
Source données : DUKES[3], Windeurope[4]

Le Royaume-Uni a installé 2 393 MW d'éoliennes en 2019, dont 629 MW à terre et 1 764 MW en mer, portant la puissance installée de son parc éolien à 23 515 MW, en progression de 11,3 %, au 3e rang européen avec 11,9 % du parc éolien de l'Union européenne, derrière l'Allemagne (61 357 MW) et l'Espagne (25 808 MW). Le marché britannique a été en 2019 le premier marché européen avec 16 % de ce marché devant l'Espagne (2 319 MW) et l'Allemagne (2 189 MW)[4].

Le Royaume-Uni a installé 1 407 MW d'éoliennes en 2018, portant la puissance installée de son parc éolien à 21 243 MW, au 3e rang européen avec 11,9 % du parc éolien de l'Union européenne, derrière l'Allemagne (58 908 MW) et l'Espagne (23 494 MW)[7].

Selon GWEC, le parc éolien du Royaume-Uni était, avec 20 964 MW de puissance installée fin 2018, le 6e au monde avec 3,5 % du parc éolien mondial, derrière ceux de la Chine (211 392 MW), des États-Unis (96 665 MW), de l'Allemagne (59 560 MW), de l'Inde (35 129 MW) et de l'Espagne (23 494 MW). Cette puissance s'est accrue de 1 901 MW (+10 %) au cours de l'année 2018 (Monde : +9,5 %), ce qui donne au pays une part du marché mondial de 3,7 %[12].

Selon EurObserv'ER, le Royaume-Uni se situait en 2017 au 9e rang européen pour la puissance installée par habitant : 288,7 W/hab (169 W/hab en 2013), alors que la moyenne de l'Union européenne était de 330,2 W/hab et le record européen du Danemark de 960,3 W/hab[9].

Éolien en mer

Vue aérienne du parc de London Array from en février 2019.
Parcs d'Ormonde (premier plan) et de Walney (arrière-plan) en mer d'Irlande, 2013.

Le Royaume-Uni a installé 1 764 MW d'éoliennes en mer en 2019, soit 74 % de ses installations de l'année et la moitié du marché offshore européen, portant la puissance installée de son parc éolien en mer à 9 945 MW, au 1er rang européen avec 45 % du parc éolien en mer de l'Union européenne, devant l'Allemagne (7 445 MW), le Danemark (1 703 MW), la Belgique (1 556 MW) et les Pays-Bas (1 118 MW). Le marché britannique a été en 2019 le premier marché européen avec 16 % de ce marché, devant l'Espagne (2 319 MW) et l'Allemagne (2 189 MW). Les principales mises en service de 2019 sont l'achèvement de Beatrice 2 et Hornsea One, qui devient le plus grand parc mondial avec 1 218 MW[4].

Le Royaume-Uni est le leader mondial de l'éolien en mer, selon le GWEC (Global Wind Energy Council), avec 7 963 MW d'éolien offshore fin 2018, soit 34,4 % du total mondial de 23 140 MW ; sa puissance a progressé de 1 312 MW, soit +19,7 %, en 2018, année où le Royaume-Uni a été le 2e marché mondial avec 29,2 % de part de marché, derrière la Chine (1 800 MW) et devant l'Allemagne (969 MW)[12].

Selon Eurobserv'ER, l'éolien en mer du Royaume-Uni a produit 25 503 GWh en 2018, soit 45,7 % de la production éolienne du pays et 44,5 % du total de l'éolien en mer européen. La puissance installée du parc éolien en mer atteignait 7 940 MW à la fin 2018, soit 43 % du parc européen, devant l'Allemagne (6 405 MW). Au cours de l'année, six parcs ont été connectés en entier au réseau : Walney Phase 3 (329 MW) et West Phase (66 MW), Galloper (277,2 MW), Rampion (220,8 MW), Race Bank (50,4 MW) and EOWDC (93,2 MW), et un septième a été partiellement connecté : Beatrice 2 (273 MW) ; une éolienne flottante pilote a été connectée en Écosse : Kincardine[7].

En 2017, les fermes britanniques entièrement connectées sont Dudgeon East (402 MW), Burbo Bank Extension (200 MW), Blyth (42 MW) et Hywind Scotland (30 MW), le premier parc éolien flottant au monde. S’ajoutent les connexions partielles de 4 fermes : Race Bank (498 MW, connectée en 2017), Walney (256 MW), Rampion (179 MW) et Galloper (72 MW)[9].

En 2016, seuls les premières éoliennes de l'extension du parc de Burbo Bank ont été mises en service, alors que le parc de démonstration Béatrice (10 MW) a été mis hors-service[10].

Les parcs éoliens en mer entièrement raccordés au réseau en 2015 sont : Gwynt y Môr (576 MW), Humber Gateway (576 MW), Kentish Flats II (576 MW) et Westermost Rough (210 MW)[10].

En 2013, les autorisations ont été accordées pour la construction du complexe industriel Able Marine Energy Park, destiné à la fabrication de composants pour l'installation d'éoliennes offshore ; cet investissement de 450 M£ devrait créer 4 000 emplois qualifiés[13].

Pour la première fois en 2012, les raccordements de parcs éoliens offshore (1 156,4 MW) ont dépassé ceux des parcs terrestres (697,5 MW)[14].

Les subventions ont été réduites en 2014, pour des raisons budgétaires, mais restent élevées : le gouvernement garantit désormais un prix d’achat de l’électricité de 155 £ (195 ) par MWh pour l’éolien en mer, soit environ trois fois le prix de marché actuel. Près de 1 200 turbines ont déjà été installées dans les eaux territoriales britanniques, avec une capacité totale de plus de 4 000 MW, produisant 3 % de l'électricité du pays en 2013. Du fait de cette baisse des subventions ainsi que de la montée en puissance de préoccupations environnementales, beaucoup de projets ont été abandonnés : l'allemand RWE a renoncé à son projet anglais, et Technip a mis fin à son activité d'éolien en mer en Écosse ; EDF a revu à la baisse la taille de son projet de Navitus Bay près de l'île de Wight face à l'opposition de certains élus locaux : avec moins de turbines, implantées plus loin du rivage, le projet passe de 970 MW à 630 MW. Mais il reste encore quatre parcs éoliens en cours de construction, quinze autres déjà approuvés et quatre en attente d'approbation, soit au total 3 000 turbines pour 16 000 MW[15]. Le projet de Navitus Bay a finalement été rejeté en [16].

Le coût de production de l'électricité produite par les éoliennes en mer au Royaume-Uni est tombé à 97 £ (112,8 ) par MWh en moyenne en 2015-2016, selon un rapport publié par le Offshore Wind Programme Board, entité britannique réunissant industriels et représentants des pouvoirs publics. Ce coût a connu une chute spectaculaire de 30 % en quatre ans[17].

Principaux parcs éoliens

Le premier parc éolien installé au Royaume-Uni a été celui de Delabole, en Cornouailles en 1991. Il comptait 10 turbines, et une capacité de 0,4 MW.

La liste exhaustive des parcs éoliens britanniques est disponible dans la base de données The Windpower[18], qui recense 850 parcs totalisant 18 013 MW en .

Les mises en service récentes les plus notables ont été :

Nom du parc Localisation Nb éol.* MW* Date
mise en
service
Scout Moor Rochdale (Grand Manchester) 26 65 2008
Lynn and Inner Dowsing Mer du Nord, au large du Lincolnshire 54 194 2009
Whitelee Écosse 215 539 2009
Gunfleet Sands Mer du Nord, estuaire de la Tamise 48 172 2010
Robin Rigg Écosse, Mer d'Irlande, Solway Firth 60 180 2010
Thanet[19] au large de Thanet (Kent) 100 300 2010
Walney Mer d'Irlande 102 367 2011
Clyde Écosse, South Lanarkshire 152 350 2012
Ormonde Mer d'Irlande, au large de Barrow-in-Furness[20] 30 150
Sheringham Shoal Mer du Nord 88 317 2012
Greater Gabbard au large du Suffolk 140 504 2012
London Array Mer du Nord, estuaire de la Tamise 175 630[n 1] 2013
Lincs[21] Mer du Nord, au large du Lincolnshire 75 270 2013
West of Duddon Sands[22] Mer d'Irlande, au large de Barrow-in-Furness 108 389
Gwynt y Môr[23] Mer d'Irlande, au large des Galles du Nord 160 576
Westermost Rough[24] Mer du Nord, au large de Withernsea (Yorkshire de l'Est) 35 210
Humber Gateway[25] Mer du Nord, au large de Spurn (Yorkshire de l'Est) 73 219
Kentish Flats II[26] Mer du Nord, au large du Kent 15 49,5
Dudgeon East[27] Mer du Nord, au large de Sheringham (Norfolk) 67 402
Burbo Bank Extension[28] Mer d'Irlande, baie de Liverpool 32 256 2017
Blyth 42 2017
Hywind Scotland[9] Mer du Nord, au large de Peterhead (Aberdeenshire) 5 30
Race Bank[29] Mer du Nord, au large du Norfolk et du Lincolnshire 91 573
Walney extension[30] Mer d'Irlande 87 695 2017-2018
Rampion[31] Manche, au large du Sussex 116 400 2017-2018
Galloper[32] Mer du Nord, au large du Suffolk 56 353 2018
Beatrice[33] Mer du Nord, au large de Caithness (Écosse) 84 588 2018-2019
EOWDC[34] Mer du Nord, au large d'Aberdeen (Écosse) 9 75,6
Hornsea One[35] Mer du Nord, au large de Hornsea, Yorkshire de l'Est 174 1218 2019[4]
* Nb éol.= nombre d'éoliennes ; MW : Capacité installée (MW).

D'énormes projets ont été annoncés et ont reçu leur licence ; au total, 32 GW sont autorisés en 2013[36] :

  • le projet de Dogger Bank a un potentiel estimé à 9 000 MW ; la construction ne devrait pas commencer avant 2014 ;
  • projet de Norfolk Bank : potentiel estimé à 7 200 MW,
  • projet de Irish Sea Zone : 4 200 MW,
  • projet de Hornsea : 4 000 MW,
  • projet de Firth of Forth : 3 500 MW,
  • projet de Bristol Channel Zone : 1 500 MW,
  • projet de Moray Firth Zone : 1 300 MW,
  • projet de Isle of Wight Zone : 900 MW,
  • projet de Hastings Zone : 600 MW
  • Parc East Anglia ONE : 1,2 GW.

Principaux acteurs

Les investisseurs qui construisent les parcs éoliens offshore sont souvent étrangers :

Politique énergétique

Les gisements pétroliers de la Mer du Nord étant en voie d'épuisement, le Royaume-Uni a décidé très tôt d'exploiter son gisement éolien, le plus important d’Europe, en particulier en mer ; la Mer du Nord et la Mer d'Irlande sont particulièrement propices grâce à leur faible profondeur et à leurs vents réguliers.

Outre le système des ROCs (certificats verts), le gouvernement a mis en place en 2010 un tarif d'achat réglementé (feed-in tariff) pour favoriser les petits producteurs, tarif qui a été revu à la baisse en et diminuera de 5 à 20 % par an pour accompagner la baisse des coûts d'installation[14].

Le gouvernement a mis en place au début 2014 un nouveau système d'incitation fondé sur le marché : les contrats pour différence (CfD) ; les prix d'exercice (strike prices) pour chaque technologie d'énergie renouvelable ont été publiés, prix minimum que l'état garantira aux producteurs pour leur électricité ; les producteurs vendent leur électricité au prix du marché de gros et perçoivent un complément de rémunération sous la forme d'une prime lorsque la différence entre le prix d'exercice et le prix de référence (prix du marché de gros) est positive ; si elle est négative, ils doivent reverser le surplus perçu ; le prix d'exercice pour l'éolien terrestre (projets >MW) est fixé à 95 £/MWh (116 /MWh) jusqu'en 2017, puis 90 £/MWh (110 /MWh) ; pour l'offshore, il est à 155 £/MWh (189 /MWh) jusqu'en 2016, puis 150 £/MWh (183 /MWh) en 2016-2017, puis 140 £/MWh (171 /MWh) pour deux ans ; les industriels ont bien accueilli ces prix très avantageux[13].

Le ministre de l'Énergie a réitéré en 2014 l'objectif de 39 GW offshore pour 2030[13].

En 2019, 5 466 MW de projets ont été alloués par appel d'offres avec des prix d'exercice situés entre 43,8 et 46 €/MWh[4].

En , le premier ministre Boris Johnson annonce un objectif de 40 GW d'éolien en mer en 2030, dont GW d'éoliennes flottantes, pour faire du Royaume-Uni « l'Arabie saoudite de l'éolien offshore » afin d'atteindre son objectif de neutralité carbone à horizon 2050. Des enchères sont organisées tous les deux ans par le gouvernement ; la quatrième est prévue fin 2021. Les prix sont désormais tombés autour de 40 livres par MWh, soit une baisse de deux tiers sur les cinq dernières années[39].

Oppositions aux éoliennes

Les mouvements anti-éoliens sont nombreux au Royaume-Uni : la « Plateforme européenne contre l'éolien industriel » (EPAW) recense 114 associations britanniques parmi ses 914 associations européennes adhérentes[40].

Le célèbre magazine The Economist a publié en un article sur l'éolien offshore expliquant le leadership britannique dans ce domaine par deux raisons : l'engagement européen de produire 30 % d'électricité renouvelable en 2020 et l'espoir de conquérir un marché mondial ; comme l'éolien terrestre est impopulaire au niveau local, au point que plusieurs parlementaires conservateurs sont devenus de farouches opposants sous la pression de leurs électeurs ruraux, le gouvernement a privilégié l'éolien offshore ; mais ce dernier s'avère extrêmement coûteux, « l'un des moyens connus les plus coûteux de réduire marginalement les émissions de carbone ». Le gouvernement lui garantit un prix de 155 livres (250 euros) par MWh, soit trois fois le prix du marché de gros de l'électricité et 60 % de plus que le prix garanti pour l'éolien terrestre, et 68 % plus cher que le prix garanti de 92,5 £/MWh pour le futur réacteur nucléaire EPR d'Hinkley Point ; de plus, seulement 25 % de l'investissement va à des firmes britanniques, la quasi-totalité des turbines étant produites au Danemark par Siemens et Vestas. Le Department of Energy and Climate Change (DECC) a confirmé en que le pays pourrait avoir 40 GW d'offshore en 2030 si les coûts baissent rapidement, produisant le tiers de l'électricité nationale. Mais ces lourdes subventions deviendront plus difficiles à défendre dès lors que les consommateurs se plaignent des prix croissants de l'électricité[41].

Le gouvernement britannique a officiellement refusé, le , d'agréer le projet de ferme éolienne en mer de Navitus Bay présenté par EDF en association avec le néerlandais Eneco. Le ministère de l'Énergie estime que les installations auraient nui à la protection du paysage ; le projet concernait l'une des zones les plus touristiques d'Angleterre, la Côte jurassique, au large de Bournemouth, dans le sud du pays, non loin de l'île de Wight ; cette portion du littoral de la Manche est inscrite au Patrimoine mondial de l'Unesco. EDF et Eneco avaient pourtant accepté de réduire leurs ambitions pour avoir plus de chances de l'emporter: fin 2014, ils avaient soumis un nouveau projet ramenant la surface du parc éolien de 155 km2 à 79 km2 ; les turbines auraient été installées à 19 km de la côte, km plus loin que dans le projet initial, et le nombre de turbines était réduit à 78 turbines au lieu de 194. Mais les députés de la région, presque tous conservateurs comme le gouvernement, ont mené un lobbying intensif contre le projet, de même que les collectivités locales concernées et les associations de protection de l'environnement[16].

Notes et références

Notes

  1. extension prévue à 1000 MW avec 341 turbines ; plus grand parc éolien au monde

Références

  1. (en)European wind resources at 50 metres a.g.l, DTU Wind Energy
  2. (en)European Wind Atlas, map only, 300 dpi, jpg, DTU Wind Energy
  3. (en) DUKES 6.4 : Capacity of, and electricity generated from, renewable sources, Département des Affaires, de l'Énergie et des Stratégies industrielles, 25 juillet 2019.
  4. (en) Wind energy in Europe in 2019 (pages 10-16), WindEurope, février 2020.
  5. (en)Data and statistics : United Kingdom - Electricity 2018, Agence internationale de l'énergie, 24 septembre 2019.
  6. (en) Agence internationale de l'énergie (AIE - en anglais : International Energy Agency - IEA), Key World Energy Statistics 2019 (page 23), [PDF].
  7. [PDF](en) « Wind energy barometer 2019 » [PDF], EurObserv'ER,
  8. Europe - Part de la consommation couverte par la production éolienne 2017-18, RTE, février 2019.
  9. [PDF] Baromètre éolien 2018, EurObserv'ER, février 2018.
  10. [PDF] Baromètre éolien 2015, EurObserv'ER, février 2016.
  11. L'Écosse toutes pales dehors, Journal des Énergies Renouvelables du 15 avril 2015.
  12. (en) « Global Wind Report 2018 » [PDF], Global Wind Energy Council (GWEC), , p. 23 à 29
  13. EurObserv'ER Baromètre éolien 2013 (février 2014).
  14. La production d'électricité d'origine renouvelable dans le monde - 15e inventaire - Édition 2013 - chapitre 3 : détails par région et pays - Royaume-Uni, site Observ'ER consulté le 7 février 2014.
  15. Le Royaume-Uni, un leader dans les énergies marines, Les Échos, 2 décembre 2014.
  16. Eolien en mer : coup dur pour EDF sur le marché britannique, Les Échos du 14 septembre 2015.
  17. Les énergies vertes de plus en plus compétitives, Les Échos, 25 janvier 2017.
  18. (en)United-Kingdom wind farms, The Windpower, consulté le 13 mars 2016.
  19. à l'époque le plus grand parc offshore au monde Service pour la Science et la Technologie, Ambassade de France à Londres, « L'énergie éolienne au Royaume-Uni »
  20. (en)Ormonde, Irish Sea, Vattenfall.
  21. (en)Lincs offshore wind farm: mission complete, site de Centrica, 27 septembre 2013.
  22. (en)About the project, site consacré au projet.
  23. (en)Gwynt y Môr, site RWE Innogy.
  24. (en)Westermost Rough Offshore Wind farm, site de DONG Energy.
  25. (en)"Humber Gateway", E.ON Energy.
  26. (en)Kentish Flats Extension, 4Coffshore, 18 octobre 2016.
  27. Dudgeon, thewindpower, 16 février 2018.
  28. Showtime at Burbo 2, renews, 27 avril 2017.
  29. (en)Full power at Race Bank Offshore Wind Farm, Orsted, 1er février 2018.
  30. (en)Ørsted: Walney Extension Brings UK Installed Offshore Wind Capacity to 7.5GW, offshorewind, 7 février 2018.
  31. (en)First giant turbines installed at wind farm, The Argus, 11 mars 2017.
  32. (en) Facts and figures, galloperwindfarm.com.
  33. (en) Facts and figures, beatricewind.com.
  34. (en) EOWDC, thewindpower.
  35. (en) Hornsea Project One - Heron Wind, Hornsea Project One - Njord, thewindpower.
  36. (en)New UK offshore wind farm licences are announced, sur le site BBC News consulté le 18 septembre 2013.
  37. Jensen, Mette Buck. DONG borrows GBP 250mio Ing.dk, 9 juin 2010.
  38. GB : les norvégiens Statoil et Statkraft vont planter 67 éoliennes en mer, site de La Voix du Nord, 1er juillet 2014.
  39. Comment le Royaume-Uni veut devenir « l'Arabie saoudite » de l'éolien offshore, Les Échos, 27 avril 2021.
  40. (en)Rueing the waves - Britain is a world leader at something rather dubious, The Economist, 4 janvier 2014.

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

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