Dogger Bank

Le Dogger Bank est un grand banc de sable situé dans une région peu profonde de la mer du Nord, à une centaine de kilomètres des côtes du Royaume-Uni et entre 125 et 150 km des côtes du Danemark. Il tire son nom du mot dogge qui signifie « bateau de pêche » en vieux néerlandais. Sa superficie est d'environ 17 600 km2 et ses dimensions approximatives sont de 260 km du nord au sud et de 95 km d'est en ouest. Il se situe à une profondeur entre 15 et 36 m, soit une moyenne de 20 m sous le niveau de la mer.

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Ne doit pas être confondu avec Doggerland.

Géologie

Du point de vue géologique, il s'agit d'une moraine formée à l'extrémité méridionale d'un glacier durant la dernière ère glaciaire.
À cette époque, le niveau marin était bien plus bas et il y avait là une terre émergée, soit insulaire soit reliée au continent. D'ailleurs des chalutiers pêchant dans cette zone ont dragué de grandes quantités de tourbe. Le banc est le vestige du « Doggerland », qui reliait la Grande-Bretagne au continent européen durant la dernière ère glaciaire.

Le contexte général du plateau continental est celui d'une large plate-forme née de la formation du rift de la mer du Nord à l'époque où se formait également plus au sud le domaine océanique dit du golfe de Gascogne, il y a plus de cent millions d’années. Ce plateau a été plus ou moins abrasé par les glaciations et remodelé par des grabens et d'anciennes vallées.

Sismicité

La mer du Nord continue à s'ouvrir et est donc sismiquement active[1] ; des séismes « petits à modérés » y sont « relativement fréquents (...) par comparaison avec les terres émergées adjacentes. De plus, quelques rares tremblements de terre plus importants sont documentés (avec pour les plus récents les évènements de Colchester en 1884 et du Dogger Bank en 1931) ». Les données disponibles suggèrent « que quelques tremblements de terre peuvent dans cette région être d'une ampleur suffisante pour susciter l'intérêt des ingénieurs[2]. » impliqués dans les activités offshore et portuaires. Des vibrations importantes sont perçues sur les plates-formes offshore[1] et plusieurs séismes petits ou moyens sont enregistrés chaque année en mer du Nord.

Des variations de pression et de tension sur la lithosphère sont induites par la déglaciation et le rebond post-glaciaire[3].

Un tremblement de terre de 6,1 sur l'échelle de Richter a eu lieu en 1931 sur la zone du Dogger Bank (Dogger Bank earthquake). Il fut le plus important séisme enregistré au Royaume-Uni. Il a été ressenti par tous les pays bordant la mer du Nord et a même causé des dégâts dans l'Est de l'Angleterre. Son épicentre se situait au niveau du banc de sable, et son foyer se trouvait à une profondeur de 23 km.

Une étude faite pour le HSE (Health and safety executive) a conclu que des séismes de magnitude 4,1 à 4,4 sur l'échelle de Richter ont une probabilité annuelle d’occurrence de 0,7 en mer du Nord [1].

De plus, la reprise accélérée de la fonte du reste de la calotte polaire nord, combinée aux pressions exercées par la montée de la mer pourraient par le jeu de rééquilibrages eustatiques réveiller des failles depuis longtemps inactives[4].

Batailles navales

Le Dogger Bank a été le site de plusieurs batailles navales au cours des siècles, leur donnant son nom  :

Pêche

Le banc est une importante zone de pêche pour le hareng et la morue. Son importance pour la pêche fait que la zone de météo marine correspondante se nomme Dogger. Les eaux étant peu profondes, de nombreuses épaves gisent au fond.

Parc éolien

En , un consortium d'entreprises a obtenu une autorisation pour développer un parc éolien sur le Dogger Bank. L'accord a été donné le par Ed Davey et un accord de coopération a été signé par neuf pays européens en pour mener à bien ce projet. Ce parc développerait près de 7,5 GW de puissance (initialement 9) et consisterait en la création d'une île artificielle d'environ 6 km² couverte de panneaux solaires et entourées d'éoliennes, relié aux pays riverains par des câbles électriques sous marins. Ce parc éolien pourrait exister à partir de 2035 et fournir ensuite son énergie à l'ensemble des pays environnants[5].

Notes et références

  1. PC Marrow, Seismic monitoring of the north sea, Rapport OTH 90 323, préparé par le "Global seismology for Health and safety executive (HSE), Offshore technology, report, PDF, 59 pages, 1991, (ISBN 0-11-885999-4)
  2. voire page 7/59 du rapport de 1991 déjà cité : Seismic monitoring of the north sea, Rapport OTH 90 323
  3. Grollimund B. ; oback M. D. ; Arnesen L.(1998), Flexurally-induced stresses in the Northern North Sea : Preliminary comparison of observation and theory ; Congrès SPE/ISRM rock mechanics in petroleum engineering : Trondheim, 8-10 July 1998 EUROCK 98. Symposium, Trondheim, Norvège (1998-07-08) ; 23 ref. (Fiche Inist/CNRS)
  4. David Wiprut et Mark D. Zoback, Fault reactivation and fluid flow along a previously dormant normal fault in the northern North Sea ; (université Stanford), doi: 10.1130/0091-7613(2000) ; 28<595:FRAFFA> ; 2.0.CO;2 v. 28 no. 7 p. 595-598 ; Résumé
  5. (en) Sharon Marris, « Artificial island is planned on Dogger Bank for cheaper wind power », sur Sky news, (consulté le )

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

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