Vieille ville de Jérusalem

La vieille ville de Jérusalem (hébreu : העיר העתיקה, Ha'Ir Ha'Atiqah, arabe : البلدة القديمة, al-Balda al-Qadimah, arménien : Հին Քաղաք, Hin K'aghak') est constituée de quatre quartiers multiculturels qui sont entourés dans leur ensemble par les murailles de Jérusalem. Sa surface totale ne dépasse pas 0,86 km2.

Vieille ville de Jérusalem et ses remparts *
Coordonnées 31° 46′ 40″ nord, 35° 13′ 56″ est
Pays Site proclamé par la Jordanie[1].
Type Culturel
Critères (ii) (iii) (iv)
Numéro
d’identification
148
Zone géographique Moyen-Orient **
Année d’inscription 1981 (5e session)
Classement en péril 1982

Plan de la vieille ville de Jérusalem
Géolocalisation sur la carte : Israël
* Descriptif officiel UNESCO
** Classification UNESCO

Les remparts de Jérusalem

Les enceintes successives de la vieille ville avec en gris : Jérusalem au temps du Christ (Ier siècle).
La promenade en haut des remparts
Murailles à Jérusalem-Ouest
Fragment du second rempart et arc d'Hadrien sous la Mission Saint-Alexandre de Jérusalem

La vieille ville de Jérusalem et ses remparts, est un site inscrit sur la liste du patrimoine mondial[2].

Des murailles successives ont existé à Jérusalem à différentes époques, permettant à la vieille ville de se déplacer vers le nord.

La Bible fait le récit de la prise de Jérusalem par le roi David et la date approximativement de l'an La cité, connue alors sous le nom de Jébus, avait été fondée au IIIe millénaire av. J.‑C. par les Jébuséens, et était entourée de larges murs (mais peu de détails sont donnés sur cette époque).

La région originale de la ville de Jébus conquise par le roi David, connue aujourd'hui sous le nom de Cité de David, n'est pas incluse dans les murailles actuelles de la vieille ville, mais plutôt au Sud-Est de celle-ci.

Selon le récit biblique, son fils le roi Salomon réalisa l'extension des murailles de la cité de son père vers l'Ophel et le mont du Temple au nord de celle-ci, où il fit construire le premier Temple, ainsi que son palais. La ville se développe sur le mont Sion qui à l'époque désigne le nom du Temple. En réalité, le premier rempart fut l'œuvre du roi Ezéchias, à la fin du VIIIe siècle av. J.-C. Les murailles seront détruites lors de la conquête babylonienne par Nabuchodonosor II.

De retour de l'exil de Babylone, Néhémie posa la première pierre pour reconstruire des murailles et rebâtir un Second Temple vers

Le second rempart est l'œuvre des Hasmonéens dans la deuxième moitié du IIe siècle av. J.-C., englobant l'intégralité des monts « Sion » et du « Temple ».

Entre 41 et 44, le roi de Judée, Hérode Agrippa Ier, fit construire de nouveaux murs à la ville, murs connus sous le nom de « troisième muraille ». En 135, après la destruction de Jérusalem par l'empereur Hadrien, la nouvelle ville romaine de Ælia Capitolina est construite sur le même lieu mais dans des dimensions plus réduites et est entourée de nouvelles murailles.

Les murailles actuelles de la vieille ville ont été dressées entre 1535 et 1538 par le sultan Soliman le Magnifique, à l'époque ottomane. Les précédentes murailles avaient été rasées par al-Moazzam en 1219.

Lors des accords d'armistice israélo-arabes de 1949 qui mirent fin à la guerre de 1948, la frontière entre Israël et la Jordanie fut fixée au pied même des murailles ouest et nord-ouest, entre les portes de Damas et de Sion, constituant une partie de Jérusalem-Est. Cette situation perdura jusqu'à la guerre des Six Jours en 1967, date à laquelle Tsahal s'est emparé de la vieille ville.

Les murailles de la vieille ville et les jardins publics qui les entourent ont été classés par les autorités israéliennes comme parc national et dépendent de la Direction de la Nature et des Parcs.

Le mont du Temple

Bien que faisant partie de la vieille ville, le caractère hautement symbolique du mont pour les religions monothéistes constitue un secteur à part.

  • Pour les chrétiens, c'est dans ce temple que se déroulèrent plusieurs événements majeurs de la vie de Jésus.

Les quartiers de la vieille ville

La mosaïque de Madaba (où ne figure pas le mont du Temple), VIe s.
Vue générale de la vieille ville de Jérusalem. Juillet 2012.

La vieille ville est divisée arbitrairement en quatre quartiers qui ne datent que d'une carte allemande de 1853 et ne correspondent pas à la réalité démographique du début du XXe siècle[3]. L'axe de séparation Nord-Sud suit le tracé du cardo maximus de l'époque romaine. Il y avait une porte à l'extrémité sud du Cardo, un peu plus à l'est que l'actuelle « porte de Sion ». Dans le sens Est-Ouest, il y avait plusieurs Decumanus, et non un seul.

Les quatre quartiers de la Vieille ville répartissent ses habitants selon leurs confessions religieuses ou leur appartenance ethnique. Ils abritent également des lieux ayant une importance politique, militaire ou religieuse, notamment pour les Juifs et les chrétiens :

Les Portes de Jérusalem

Traditionnellement, la vieille ville de Jérusalem comporte 9 portes d'accès (le chiffre correspond au repère sur la carte en haut à gauche (la « porte des Maghrébins » et la « porte des Tanneurs » distantes d'une quinzaine de mètres l'une de l'autre, ont le même repère).

  1. La Nouvelle Porte (Sha'ar HéHadash ou Bab al-Jedid)
    Appelée aussi « porte de Hammid » : cette porte est la plus récente (elle fut bâtie en 1887) et est située dans la partie occidentale de la muraille Nord.
  2. La porte de Damas (Sha'ar Dameseq)
    Appelée aussi « porte de Sichem » (Sha'ar Shechem), ou encore « Porte du Pilier » (Bab al'Amoud) : bâtie en 1537 et située au milieu de la muraille Nord ; de cette porte sort un chemin qui mène directement à la ville de Sichem.
  3. La porte d'Hérode (Sha'ar Hordos)
    Appelée aussi « porte des Fleurs » (Sha'ar HaPerachim) ou « Porte des Moutons » (Bab-a-Sahairad) : bâtie en (?) et située dans la partie orientale de la muraille Nord.
  4. La porte des Lions (Sha'ar Ha'ariot)
    Appelée aussi « porte de Josaphat », « porte de Sainte-Marie » (Bab Sitt Miriam), « porte de Saint-Étienne » ou « porte des Tribus » : bâtie entre 1538 et 1539 et située dans la partie nord de la muraille Est. On l'appelle ainsi car elle est encadrée par deux animaux sculptés faisant penser à des lions, mais il s'agit en réalité de léopards.
  5. La porte Dorée (Sha'ar Harahamim)
    Appelée aussi « porte de la Miséricorde »(Mercy Gate) ou encore « porte de la Vie éternelle » : bâtie au Ve siècle et située au milieu de la muraille Est ; cette porte est fermée par les autorités ottomanes car elle est selon la tradition juive (Ezekiel 44:1-3), la porte par laquelle le Messie entrera dans Jérusalem.
  6. La porte des Maghrébins (Sha'ar Ha'ashpot, « porte des Immondices»)
    Appelée aussi « porte de Silwan » ou « porte Mograbi » : bâtie entre 1538 et 1540 et située dans la partie orientale de la muraille Sud ; son nom est une référence à l'installation ancienne de pèlerins maghrébins. L'ancien nom « porte des Immondices », utilisé du temps des Francs, rappelle que les détritus de la vieille ville étaient sortis par cette porte. Elle est agrandie par les autorités israéliennes en 1952.
    La porte des Tanneurs (Sha'ar HaBursekaim)
    Datant du XIIIe siècle (depuis fermée mais elle a été rouverte récemment), elle est située près de la porte des Maghrébins.
  7. La porte de Sion (Sha'ar Tzion)
    Appelée aussi « porte de David » car elle donne accès au mont Sion où se trouve le tombeau de David. C'est l'entrée du quartier juif : elle a été bâtie en 1540 et est située au milieu de la muraille Sud.
  8. La porte de Jaffa (Sha'ar Yaffo)
    Appelée aussi « porte des Amis » (Bab al-Halil) ou « Porte de la Tour de David » : bâtie entre 1530 et 1540 et située au milieu de la muraille Ouest. Son nom vient du fait qu'elle conduit tout droit vers la ville de Jaffa à quelques kilomètres de Tel-Aviv.

Autres portes (actuellement murées)

Ces portes ne sont pas toutes indiquées sur le plan.

  • La Porte Dorée (voir supra)
  • Les portes de Houldah (שערי חולדה, Sha'arei 'Hulda (nom provenant de la Mishnah, Traité des Midot 1:3), sont constituées de deux portes, elles-mêmes composées d'une triple porte et d'une double porte (dite aussi Porte du Prophète Mahomet, Bab an-Nabi (باب النبي,) ; elles sont construites sous le roi Hérode et situées sur le mur Sud pour conduire au Mont du Temple. Des escaliers antiques y mènent encore. Elles ont été murées au Moyen Age, à l'époque fatimide et partiellement reconstruites sous les Omeyyades..
  • La porte de Suse (ou Porte de Chouchan) s'ouvrait à l'est du Mont du Temple, vers la Cédron (vallée) et le Mont des Oliviers. Selon Rabbi Astouri Farhi (1282-1322) dans son livre (Kaftor VaPéra'h, chapitre 6) :

« Aujourd'hui encore on peut repérer l'emplacement de la porte de Suze. Elle est obstruée par des pierres de taille. Tu la trouveras dans le premier tiers de la longueur du mur à partir de l'angle sud est. »

Cette porte de Suze mentionnée dans le Talmud est-elle la Porte Dorée ?

Autres ouvertures dans la muraille

Galerie

Bibliographie

  • (en) Kathleen Mary Kenyon et British School of Archaeology in Jerusalem, Jerusalem : Excavating 3000 Years of History, Thames and Hudson, coll. « New aspects of archaeology », , 211 p. (ISBN 978-0-500-39003-0, lire en ligne)
  • (en) Menashe Har-El, Golden Jerusalem, Gefen Publishing House, , 335 p. (ISBN 978-965-229-254-4, lire en ligne)
  • Renée Neher-Bernheim, Jérusalem, trois millénaires d'histoire : Du roi David à nos jours, Albin Michel, , 240 p. (ISBN 978-2-226-29202-5, lire en ligne)
  • Jean Joseph Francois Poujoulat, Histoire de Jérusalem ... jusqu’à nos jours, vol. 1, Hivert, , 2e éd. (lire en ligne)
  • Jean Joseph Francois Poujoulat, Histoire de Jérusalem ... jusqu’à nos jours, vol. 2, Hivert, , 2e éd. (lire en ligne)
  • Vincent Lemire (dir.), Katell Berthelot, Julien Loiseau et Yann Potin, Jérusalem : Histoire d'une ville-monde, Paris, Flammarion, coll. « Champs Histoire », , 544 p. (ISBN 978-2-08-138988-5, OCLC 961352313, lire en ligne) (aperçu)

Notes et références

  1. UNESCO, « Vieille ville de Jérusalem et ses remparts » (consulté le )
  2. Informations sur la Vieille ville de Jérusalem et ses remparts, sur le site du Patrimoine Mondial.
  3. Lemire et al. 2016, p. 339

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

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