Un long dimanche de fiançailles (film)
Un long dimanche de fiançailles est un film franco-américain réalisé par Jean-Pierre Jeunet, sorti en 2004. C'est l'adaptation cinématographique du roman du même nom de Sébastien Japrisot.
Pour l’article homonyme, voir Un long dimanche de fiançailles (roman).
Réalisation | Jean-Pierre Jeunet |
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Scénario |
Guillaume Laurant Jean-Pierre Jeunet |
Acteurs principaux | |
Sociétés de production |
Warner Bros. Tapioca Films TF1 Films Productions |
Pays d’origine |
France États-Unis |
Genre |
Film dramatique Film de guerre |
Durée | 134 minutes |
Sortie | 2004 |
Pour plus de détails, voir Fiche technique et Distribution
En 2005, le film reçoit cinq César, dont celui de la meilleure actrice dans un second rôle pour Marion Cotillard. Il obtient aussi deux nominations aux Oscars.
Synopsis
Dans les tranchées de la Somme, pendant la Première Guerre mondiale, cinq soldats français sont accusés de s’être auto-mutilés pour échapper à leur devoir. Condamnés à mort par une cour martiale, ils sont conduits jusqu’à un avant-poste nommé Bingo crépuscule[1] et abandonnés à leur sort dans le no man's land qui sépare les deux camps. Ils sont apparemment tous tués, soit durant la nuit qu'ils passent entre les lignes, soit durant l'attaque française à la baïonnette qui est lancée le lendemain et repoussée par les Allemands, avec de lourdes pertes parmi les attaquants. Parmi eux figure Manech, un jeune Breton, le fiancé de l’héroïne du film, une jeune romantique prénommée Mathilde qui ne croit pas à la mort de son amoureux. S’il était mort, elle le saurait. Forte de cette intuition, elle mène son enquête et recueille peu à peu les indices qui vont l’amener à découvrir ce qui s’est passé ce jour-là à Bingo crépuscule. Utilisant des superstitions, elle est amenée à souffler sur la poussière qui voile cette affaire sombre et mystérieuse. Mathilde engage un détective privé, M. Pire, qui l'aide dans ses recherches.
Fiche technique
- Titre français : Un long dimanche de fiançailles
- Titre anglais : A Very Long Engagement
- Réalisateur : Jean-Pierre Jeunet, assisté de David Artur
- Scénario : Guillaume Laurant et Jean-Pierre Jeunet, d’après Sébastien Japrisot
- Photographie : Bruno Delbonnel
- Montage : Hervé Schneid
- Décors : Aline Bonetto
- Costumes : Madeline Fontaine
- Musique : Angelo Badalamenti
- Effets visuels numériques : Studio Duboi (Paris)
- Producteurs : Francis Boespflug, Bill Gerber, Jean-Louis Monthieux et Fabienne Tsaï
- Sociétés de production : 2003 Productions, Warner Bros France, Tapioca Films, TF1 Films Productions
- Sociétés de distribution : Warner Bros., Warner Independent Pictures (États-Unis)
- Pays d'origine : France | États-Unis
- Langues originales : français et plus secondairement allemand et corse
- Budget : 56,6 millions de $
- Format : couleur - 2,35:1 - Son Dolby Digital
- Genre : Film dramatique, Film de guerre
- Durée : 134 minutes
- Dates de sortie :
Distribution
- Audrey Tautou : Mathilde
- Gaspard Ulliel : Manech Langonnet, dit « Le bleuet »
- Dominique Pinon : Sylvain
- Clovis Cornillac : 2e classe Benoît Notre-Dame, dit « Le paysan de la Dordogne »
- Jérôme Kircher : Caporal Kléber Bouquet, dit « Bastoche »
- Chantal Neuwirth : Bénédicte
- Albert Dupontel : Célestin Poux
- Denis Lavant : 2e classe Francis Geignard, dit « Six-sous »
- François Levantal : Thouvenel
- Jean-Pierre Becker : Daniel Esperanza
- Dominique Bettenfeld : 2e classe Ange Bassignano, dit « Droit commun »
- Jean-Pierre Darroussin : Caporal Benjamin Gordes, dit « Biscotte »
- Jodie Foster : Élodie Gordes
- Marion Cotillard : Valentina « Tina » Lombardi
- André Dussollier : Maître Pierre-Marie Rouvières
- Ticky Holgado : Germain Pire, le détective privé
- Julie Depardieu : Véronique Passavant
- Michel Vuillermoz : P'tit Louis
- Bouli Lanners : le caporal Chardolot
- Jean-Paul Rouve : le facteur
- Tchéky Karyo : le capitaine Favourier
- Jean-Claude Dreyfus : le commandant Lavrouye
- Michel Robin : le vieil homme qui visite le champ de bataille
- Urbain Cancelier : le curé du village de Cet Homme
- Philippe Duquesne : Favart, un soldat dans les tranchées
- Thierry Gibault : le lieutenant Estrangin
- Elina Löwensohn : la sœur de Günther
- Rufus : le Breton
- Solène Le Péchon : Mathilde à 10 ans
- Virgil Leclaire : Manech à 13 ans
- Maud Rayer : Mme Desrochelles
- Stéphane Butet : Philippot
- Marc Faure : le directeur de la prison
- Rodolphe Pauly : Jean Desrochelles
- Myriam Roustan : la serveuse du café
- Xavier Maly : le compagnon de Chardolot
- Sandrine Rigault : Mariette Notre-Dame
- Till Bahlmann : le prisonnier allemand
- Jean-Gilles Barbier : le sergent
- Louis-Marie Audubert : le soldat fossoyeur
- Marc Robert, Pierre Heitz, Philippe Maymat, Eric Debrosse et Michel Gondoin : les soldats
- Marcel Philippot : le bourgeois
- Pascale Lievyn : la bourgeoise
- Frankie Pain : la patronne du bordel
- Esther Sironneau : l'infirmière
- Stéphanie Gesnel et Frédérique Bel : les prostituées
- Jean-Philippe Bèche : Georges Cornu
- Anaïs Durand : Hélène Pire, la fille de Germain Pire
- Florence Thomassin : la narratrice (voix off)
- Éric Fraticelli (crédité Pido) : homme demandant à Germain Pire s'il cherche Tina Lombardi en Corse
Non crédités
- Anne Marivin : la gardienne de prison
- Alexandre Gillet : lui-même
- Frédéric Cerdal : le narrateur (voix off)
- Isabelle Prigent : une servante
Production
Genèse et développement
Le film est adapté du roman du même nom de Sébastien Japrisot dont les droits constituent la participation minoritaire du studio hollywoodien Warner aux côtés de TF1, Canal +, Tapioca (la société de production de Jean-Pierre Jeunet) et la nouvelle société 2003 Production.
Tournage
Le tournage s'est déroulé du au
La scène de l’hôpital de campagne a été tournée au hangar Y de Meudon. Les scènes du village breton ont été tournées à Locronan (Finistère) et notamment dans les jardins de l'ancien presbytère. Ce jardin aménagé par la production du film n'a duré qu'une saison. Le lieu de résidence de Mathilde se situe à Plougrescant (Côtes-d'Armor).
Certaines scènes parisiennes du film ont été tournées à Pontoise (Val-d'Oise), place de la harengerie, en raison de l'aspect « XIXe siècle » du lieu, au restaurant "Chartier"[2] dans le IXe arrondissement de Paris. Les scènes de tranchée ont été tournées près de Montmorillon (Vienne), sur un terrain militaire (anciennement terrain des armées de l'OTAN[3]). L'équipe avait creusé des tranchées qui sont maintenant recouvertes.
Lieux de tournage par départements
Nationalité du film
Bien que la majorité des acteurs soient français et l’ensemble des scènes tournées en France, cette coproduction a été jugée étrangère le en raison de la forte participation de la société américaine Warner Bros. aux frais de production, ce qui lui a fait perdre le droit à une future subvention du centre national de la cinématographie. Le film participera néanmoins aux César du cinéma dans la catégorie générale. Avec un coût de 45 millions d’euros, c’est l’un des films « français » les plus coûteux qui aient jamais été produits.
Le Conseil d'État a finalement décidé que le film était bel et bien américain, et qu’il n’aurait pas de double nationalité, ceci malgré la réalisation française, et le casting à plus de 98 % français (décision du Conseil d'État 2007/283319 du ). Le producteur délégué du film étant largement contrôlé par la firme Warner, le film n’a donc pu être éligible à une subvention de 8 millions d’euros du CNC[5].
Accueil
Distinctions
Récompenses
- Dallas-Fort Worth Film Critics Association : Meilleur film en langue étrangère
- Florida Film Critics Circle : Meilleur film étranger
- Chicago Film Critics Association : Meilleur film en langue étrangère
- Festival international du Making-of de Toulouse : Grand prix du Jury
- Prix Edgar-Allan-Poe 2005 du meilleur scénario
- London's Favourite French Film 2006
Nominations
- César 2005
- César du meilleur film (Jean-Pierre Jeunet)
- César de la meilleure actrice (Audrey Tautou)
- César du meilleur réalisateur (Jean-Pierre Jeunet)
- César du meilleur scénario original ou adaptation (Jean-Pierre Jeunet) et (Guillaume Laurant)
- César de la meilleure musique (Angelo Badalamenti)
- César du meilleur montage (Hervé Schneid)
- Oscars
À noter
- Dans l’une des scènes du film, on voit l’un des soldats condamnés à mort, Ange Bassignano tenter de se rendre aux Allemands en criant : « Je ne suis pas Français, je suis Corse, moi ». Une polémique s’en est suivie en Corse, d’autant plus que le personnage était veule, lâche et sournois. À l’origine, le soldat devait être marseillais, mais le réalisateur a choisi d’en faire un Corse parce qu’il, explique-t-il, voulait à tout prix filmer la beauté de l’île (et non créer une polémique). À la suite de cette affaire, le film a été retiré des salles de cinéma en Corse dont celles de Propriano. Beaucoup de Corses se sont portés volontaires pour servir dans l’armée française durant la Première Guerre mondiale ; cette phrase porterait ainsi préjudice à leur mémoire.
- On retrouve dans ce film de nombreuses sources d’inspiration : la couleur sépia de l’image évoque l’atmosphère des albums de bande dessinée de Jacques Tardi, certaines scènes font allusion au facteur de Jour de fête de Jacques Tati, et la bande sonore rappelle le thème du film Les Sentiers de la gloire. Il y a aussi une allusion à un film partageant le même thème : Quand passent les cigognes de Mikhaïl Kalatozov : les deux héroïnes attendent la lettre de leur fiancé et se lancent des paris étranges dont l'issue sera, selon elles, décisive de l'accomplissement de leurs espoirs comme atteindre un certain point avant la fin d'un compte à rebours.
- Le film restitue le Paris du début du XXe siècle, notamment en reconstituant des monuments disparus (Palais du Trocadéro, Halles de Paris, moulins de Montmartre) ou transformés (gare d'Orsay).
- Le making-of du film (Une année au Front, 74 min) a obtenu le prix du jury au festival du making-of de Romorantin en 2006[7].
Notes et références
- Sébastien Japrisot explique dans son livre qu'un Portrait de Byng au crépuscule donne le nom de la tranchée Bingo Crépuscule. À noter que cette explication n'est pas reprise dans le film.
- « Bouillon Chartier – UN LONG DIMANCHE DE FIANÇAILLES », sur www.parisfaitsoncinema.com (consulté le )
- Au XXe siècle, les forces de l’OTAN ont acquis à l’amiable ou en expropriant[réf. nécessaire] les fermes de l’est de Montmorillon. Les dernières parcelles ont été achetées en 1956. Des troupes américaines ont occupé le camp jusqu’en novembre 1966 où les autorités françaises ont pris possession du terrain.
- « L’auberge Ravoux - UN LONG DIMANCHE DE FIANÇAILLES », sur www.parisfaitsoncinema.com
- Le Monde, 10 août 2007
- Tous les temps - All Time
- « Palmarès du Festival du Making-Of 2006 »
Voir aussi
Article connexe
Liens externes
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