Touvre (rivière)

La Touvre est une rivière du Sud-Ouest de la France, fruit d'une importante résurgence. Rivière très courte aussi large à sa source qu'à son embouchure, elle est un affluent gauche de la Charente. Elle arrose le département de la Charente, dans la région Nouvelle-Aquitaine.

Pour les articles homonymes, voir Touvre (homonymie).

la Touvre

La Touvre à Magnac.

La Touvre à l'est du bassin de la Charente
la Touvre sur OpenStreetMap.
Caractéristiques
Longueur 11,7 km [1]
Bassin 166 km2 [1]
Bassin collecteur Charente
Débit moyen 13,09 m3/s (Gond-Pontouvre) [2]
Régime pluvial océanique
Cours
Confluence la Charente
· Localisation Le Gond Gond-Pontouvre
· Altitude 30 m
· Coordonnées 45° 39′ 59″ N, 0° 09′ 31″ E
Résurgence Sources de la Touvre
· Localisation Touvre
· Altitude 47 m
· Coordonnées 45° 39′ 47″ N, 0° 15′ 16″ E
Géographie
Principaux affluents
· Rive gauche l'Échelle, la Font-Noire
· Rive droite Viville
Pays traversés France
Départements Charente
Régions traversées Nouvelle-Aquitaine
Principales localités Ruelle-sur-Touvre, Gond-Pontouvre

Sources : SANDRE:« R2330500 », Géoportail, Banque Hydro, OpenStreetMap

Géographie

Les sources de la Touvre vues depuis l'église de Touvre.

Elle prend sa source dans la commune de Touvre (Charente).

Le débit d'étiage de la Touvre (de juin à septembre), 10 m3/s mais très variable d'une année sur l'autre (de 4 à 15)[2], est souvent supérieur à celui de la Charente, ce qui a permis à cette dernière d'être navigable en aval d'Angoulême en toutes saisons. Elle se jette dans la Charente (rive gauche) à Gond-Pontouvre en amont d'Angoulême. La Touvre est depuis sa source jusqu'à son embouchure entièrement dans l'agglomération d'Angoulême.

La température de l'eau est invariablement entre 8 et 12 °C [3]. Les sources alimentent l'agglomération d'Angoulême en eau potable, et la rivière fait tourner de nombreuses usines : moulins, papeteries, fonderie de Ruelle.

La longueur de son cours n'est que de 11,7 km[1].

Communes et cantons traversés

La Touvre au Pontouvre.

La Touvre traverse - dans l'ordre alphabétique - les communes de Gond-Pontouvre, Magnac-sur-Touvre, Ruelle-sur-Touvre, Touvre.

Soit en termes de cantons, la Touvre arrose, d'amont en aval, les cantons de Ruelle, Soyaux et Gond-Pontouvre.

Toponymes

La Touvre a donné son hydronyme aux quatre communes qu'elle traverse : Gond-Pontouvre, Magnac-sur-Touvre, Ruelle-sur-Touvre, Touvre.

Affluents

La Touvre a aussi deux affluents référencés[1]:

Elle a aussi comme affluents, sur sa rive gauche :

Hydronymie

Le cours d'eau est mentionné sous la forme fl[uvium] Tolveram en 852[6] et Tolvera en 1001[7],[8],[note 1]. Il est en outre indirectement attesté par la forme Tolveram en 1267[6], qui désigne à cette époque la paroisse homonyme de Touvre qu'arrose la rivière.

On peut reconnaître dans le second élément -vera, le mot gaulois ver- signifiant « eau, rivière » et que l'on retrouve en finale, phonétiquement analogue dans l'ancien nom de Saint-Lô, Briovera « pont sur la Vire »[9].

Le premier élément tol- est obscur, peut-être existait-il un mot gaulois à rapprocher du gaélique toll « boucle, méandre » et aussi « creux », et qui signifierait dans ce cas « gouffre », à cause de ses sources insondables[10]. Ernest Nègre[6] propose un mot gaulois *telo « source, cours d'eau » variante de telon[11]. En effet, telon est reconnaissable dans de nombreux hydronymes : le Tholon (Tolonum en 886), le Toulon (Telonno au IVe siècle, apud Tolonum en 1180), etc., et *telo dans la Théols (fluvium Telum en 638, Thiou en 1270), peut-être aussi en Normandie dans le nom de la Touques (Tolca 1021/1025)[12],[13].

La Touvre a donné son nom à la commune où sont situées ses sources.

Histoire

Cygnes entre Magnac et Ruelle.
L'entrée de la fonderie de Ruelle et le pont sur la Touvre, vers 1903.

Le dicton à l'époque de François Ier disait que « La Touvre était pavée de truites, lardée d'anguilles, bordée d'écrevisses et couverte de cygnes » [10].

La Touvre a encore aujourd'hui de nombreuses truites et de nombreux cygnes.

De nombreux moulins parsemaient son cours, et la Touvre a joué un rôle dans l'industrie papetière de la région.

En 1753 fut créée la fonderie de canons de Ruelle sur les bords de la Touvre, en raison du débit assez régulier de cette rivière et de sa température basse grâce à ses sources, qui permettaient de traiter les métaux utilisés pour fabriquer les canons de la Marine royale. Il faut y ajouter aussi la proximité des matières premières, minerai et charbon de bois. Le fleuve Charente étant navigable à partir d'Angoulême, cela a permis d'acheminer les canons jusqu'au port militaire de Rochefort. Aujourd'hui, la fonderie de Ruelle est un site de la DCNS, expert européen du secteur de la défense navale.

Hydrologie

La Touvre à Gond-Pontouvre

Les débits mensuels ont été relevés depuis 1979 à 31 m d'altitude à Gond-Pontouvre station R2335050 (Foulpougne)[2].

Débit moyen mensuel (en m3/s)
Station hydrologique : R2335050 - La Touvre (résurgence) à Gond-Pontouvre (Foulpougne)[2]
(entre 1980 et 2013)
Source : Banque Hydro - MEDDE

Aménagements

La Touvre a six stations qualité des eaux de surface installées :

Liens externes

  • Système d'information sur l'eau du Bassin Adour Garonne, « La Touvre », (consulté le )

Voir aussi

Notes et références

Notes

  1. En 1001, l'évêque Guillaume II d'Angoulême donna au chapitre de la cathédrale la terre du Gond nommée Algon : « In villa quœ vocatur Algonno, inter fluvium Carentone et Tolvera ».

Références

  1. Sandre, « Fiche cours d'eau - La Touvre (R2330500) », consultée le 7 mai 2012
  2. Banque Hydro - MEDDE, « Synthèse de la Banque Hydro - La Touvre à Gond-Pontouvre (R2335050) » (consulté le )
  3. http://www.touvre.net/spip.php?article19
  4. Sandre, « Fiche cours d'eau - ruisseau de Viville (R2330520) », consultée le 5 juillet 2008
  5. Sandre, « Fiche cours d'eau - ruisseau de Lunesse (R2330550) », consultée le 5 juillet 2008
  6. Ernest Nègre, Toponymie générale de la France, Droz, Genève, t. I, 1990, p. 123, § 2212.
  7. Jean Nanglard, Cartulaire de l'église d'Angoulême, t. IX, Bulletins et mémoires de la Société archéologique et historique de la Charente, imprimerie G.Chasseignac, (1re éd. 1180), 296 p. (lire en ligne), p. 265
  8. Jacques Duguet, Noms de lieux des Charentes, éd. Bonneton, , 232 p. (ISBN 2-86253-185-5, présentation en ligne), p. 59
  9. Xavier Delamarre, Dictionnaire de la langue gauloise, Éditions Errance (2003). Article treuero- p. 300 et uaria, uera p. 306.
  10. Jean-Hippolyte Michon (préf. Bruno Sépulchre), Statistique monumentale de la Charente, Paris, Derache, (réimpr. 1980), 334 p. (lire en ligne), p. 16
  11. FEW, XIII (1), 164b.
  12. Albert Dauzat, Gaston Deslandes et Charles Rostaing, Dictionnaire étymologique des noms de rivières et de montagnes en France, Klincksieck, Paris, 1978, p. 88b-98a
  13. Dominique Fournier, Les noms de lieux du Pays d’Auge (communes, hameaux, lieux-dits); vol. I : éléments pré-latins (gaulois ou transmis par le gaulois), Collection Patrimoine du Pays d’Auge, supplément au n° 54 du bulletin de la Société historique de Lisieux, 2004, p. 28-30.
  14. Système d'information sur l'eau du Bassin Adour Garonne, « La Touvre », (consulté le )
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