Tirana

Tirana (Tiranë en albanais, prononcé /ti.ˈɾa.nə/) est la capitale et la ville la plus peuplée d'Albanie. Elle est le centre de la préfecture de Tirana, une des 12 préfectures albanaises.

Pour les articles homonymes, voir Tirana (homonymie).

Tirana
Tiranë

Héraldique

Drapeau

La place Skanderbeg.
Administration
Pays Albanie
Préfecture Tirana
Région Tirana
Maire
Mandat
Erion Veliaj (PSSh)
2015-2019
Code postal 1001 — 1028
Indicatif téléphonique (+355) 040
Démographie
Gentilé Tiranais
Population 557 422 hab. (2018)
Densité 13 335 hab./km2
Géographie
Coordonnées 41° 19′ 39″ nord, 19° 49′ 07″ est
Altitude 90 m
Superficie 4 180 ha = 41,8 km2
Localisation
Géolocalisation sur la carte : Albanie
Tirana
Liens
Site web http://www.tirana.gov.al/

    En 2018 sa population était officiellement de 557 422 habitants[1], mais l'agglomération approche le million d'habitants.

    Tirana fut fondée en 1614 et est devenue capitale en 1920. C'est le principal centre économique, industriel et culturel du pays. Au cours du XXe siècle, l'économie s'est développée autour des produits agricoles, des textiles, de la construction mécanique et des produits pharmaceutiques.

    Depuis l'ouverture démocratique de l'Albanie en 1990, la capitale essaie de développer une industrie du tourisme, entravée par l'instabilité politique qui règne dans les Balkans, avec plusieurs conflits militaires dans les années 1990, notamment au Kosovo voisin.

    Histoire

    Tirana, mentionné dès 1418 comme un village dans un document vénitien, devient une ville en 1614 quand le général ottoman Sulejman Pasha (en) y construisit une mosquée, une boulangerie et des bains turcs.

    La ville resta de taille modeste jusqu'au début du XXe siècle. En 1910, elle ne comptait que 12 000 habitants. Le coup d'envoi de sa croissance fut donné par son élévation au rang de capitale en 1920, par le gouvernement provisoire établi au Congrès de Lushnjë. En 1944, le gouvernement communiste d'Enver Hoxha confirma ce choix.

    Tirana vu par le satellite SPOT

    À la fin de la Seconde Guerre mondiale, pendant laquelle la ville fut occupée par les Allemands, la population atteignait 60 000 habitants. Suivit une période d'expansion industrielle et démographique (137 000 habitants en 1960). À la fin des années 1990, le mouvement s'accentua avec l'arrivée massive d'Albanais du nord du pays.

    La chute du régime communiste a été suivie d'une période de développement anarchique de la ville, sur fond d’affairisme et de corruption. « Après la chute du communisme, les gens qui avaient de l’argent ont cru que tout était permis : on a construit des immeubles de vingt étages, sans permis, sur du sable ou des marécages », explique la professeure de génie civil Luljeta Bozo. Ces constructions ont été particulièrement vulnérables face au tremblement de terre de 2019, qui a laissé de nombreux habitants sans solution de relogement[2].

    Depuis quelques années, la capitale souffre de surpopulation, les infrastructures urbaines n'ayant pas été suffisamment adaptées. Il existe des problèmes dans le traitement des déchets, dans l'approvisionnement en électricité, en eau courante. Pourtant, de nouveaux bâtiments sont construits régulièrement (on soupçonne certains promoteurs immobiliers de blanchir de l'argent sale).

    Un autre problème majeur est l'apparition d'une pollution atmosphérique catastrophique, liée essentiellement à l'accroissement anarchique du trafic automobile. La plupart des voitures circulant en Albanie ne sont pas aux normes environnementales européennes. On y trouve de vieilles Mercedes-Benz diesel d'origine allemande, et le carburant utilisé en Albanie contient plus de soufre et de plomb que dans le reste du continent.

    Les chantiers se multiplient dans la ville, avec une augmentation de 183 % du nombre de permis de construire délivrés en 2017, et ce en dépit d'une émigration massive. Les milieux criminels, liés au pouvoir politique, ont choisi d'investir dans le bâtiment l'argent issu du trafic de drogue, lequel s'est beaucoup développé en quelques années[2].

    Aéroport de Tirana

    Géographie

    La ville se situe au centre de l'Albanie au pied du mont Dajti. Elle est arrosée par les rivières Lana et Tirana.

    Climat

    Tirana possède un climat méditerranéen (été chaud et sec, hiver humide), mais avec des influences continentales (les hivers sont parfois rigoureux).

    Relevé météorologique de Tirana
    Mois jan. fév. mars avril mai juin jui. août sep. oct. nov. déc. année
    Température minimale moyenne (°C) −1,8 2,6 4,5 7,9 12,1 15,6 17,2 16,9 14,1 10,1 6,3 3,2 9,4
    Température maximale moyenne (°C) 11,6 12,9 15,6 19 23,8 27,7 30,7 30,7 27,3 21,8 17,1 13 20,9
    Précipitations (mm) 132 120 100 87 99 60 28 39 73 157 152 142 1 189
    Nombre de jours avec précipitations 12 10 11 10 10 6 4 4 6 11 13 12
    Source : Le climat à Tirana (en °C et mm, moyennes mensuelles) [3]

    Économie

    Tirana possède un aéroport international (Nënë Tereza, code AITA : TIA, code OACI : LATI).

    Éducation

    La ville abrite l'Université de Tirana et l'Université européenne de Tirana. L'école privée française d'informatique Epitech[4] y est également implantée.

    Architecture et lieux remarquables

    La plupart des endroits intéressants sont situés à proximité de la Place Skanderbeg, grand espace ouvert au cœur de la ville.

    • Le musée d'histoire naturelle
    • La Pyramide (actuellement salle d'exposition, ancien mausolée d'Enver Hoxha)
    • L'Opéra datant des années 1960 et de style soviétique
    • Palais de la Culture, bâti dans le style soviétique (avec théâtre, galeries d'art, restaurants et cafés)
    • Le légendaire restaurant Taiwan Center
    • L'ancien ministère de la Guerre (fresques sculptées - réalisme socialiste)
    • Coupole et minaret de la mosquée Et'hem Bey (Xhamia e Et'hem Beut), construite de 1794 à 1821
    • La Grande Mosquée de Tirana, en construction depuis 2015
    • La Tour de l'Horloge (Kulla e Sahatit), construite en 1821-1822
    • La place Skanderbeg (Sheshi Skënderbej) : immeubles datant de l'occupation italienne et de style fasciste ; aujourd'hui occupés par des ministères.
    • La cathédrale orthodoxe de la Résurrection-du-Christ
    • La Cathédrale Saint-Paul, édifice religieux de conception moderne (ouvert en 2002)
    • Le pont de Tabakkane fait partie des vestiges de l'ère ottomane à Tirana.
      Le pont de Tabakkane datant de l'époque ottomane et se trouvant sur la rive droite de la Lana (XVIIe XVIIIe siècles).
    • Le Stade Qemal-Stafa (démoli depuis et actuellement la construction d'un nouveau stade national moderne de 26 000 places)
    • Le parc National du Lac (Parku i liqenit)
    • La montagne de Dajti avec ses restaurants de cuisine traditionnelle albanaise (Mali Dajti) et son long parcours en téléphérique.
    • Le grand boulevard Deshmoret e Kombit (km environ).
    • L'ancien quartier résidentiel du gouvernement communiste (Blloku) avec ses restaurants, ses pubs et bars. Lieu très fréquenté par la jeunesse huppée albanaise.

    Les quelques autres bâtiments dignes d'intérêt sont les administrations, les académies et universités de Tirana.

    Jumelages

    Francophonie

    La ville est membre de l'association internationale des maires francophones[5].

    Archevêché

    Sports

    La ville compte trois clubs de football qui ont glané la majorité des titres nationaux : le KF Tirana, le FK Partizani Tirana et le FK Dinamo Tirana. On y trouve aussi le club de football Shkëndija Tirana.

    Personnes célèbres nées à Tirana

    Arts et sciences

    Politique

    Sport

    • Abdel Frasheri, skieur alpin (né en 1937)
    • Altin Lala, footballeur (né en 1975)
    • Edvin Murati, footballeur (né en 1975)
    • Igli Tare, footballeur (né en 1973)

    Notes et références

    1. (en) Statistiques gouvernementales [PDF].
    2. « Élections législatives en Albanie : le logement et la corruption au cœur du vote », Ouest-France, (lire en ligne)
    3. (en)Epitech
    4. « Liste des membres sur le site de l'AIMF », sur http://www.aimf.asso.fr/ (consulté le )

    Voir aussi

    Liens externes

    • Portail de l’Albanie
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