Thomas Jolly

Thomas Jolly, né le , à Rouen, est un acteur français et un metteur en scène de théâtre et d'opéra.

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Thomas Jolly
Naissance
Rouen
Activité principale Metteur en scène, Comédien, directeur du théâtre Le Quai
Style
Lieux d'activité Paris, Avignon, Rouen, Rennes, Nantes, Strasbourg, Angers
Récompenses Molière 2015 du metteur en scène d’un spectacle de théâtre public
Site internet http://www.lapiccolafamilia.fr/thomas-jolly/

Il est le directeur artistique de La Piccola Familia, compagnie théâtrale qu'il fonde à Rouen en 2006, et dirige le Centre Dramatique National Le Quai d'Angers, à partir du .

Biographie

Fils d'un imprimeur et d'une infirmière, il commence le théâtre dès 1993, à Rouen, et intègre la compagnie Théâtre d'enfants, dirigée par Nathalie Barrabé. Il entre ensuite au lycée Jeanne-d'Arc en classe « Théâtre » et il travaille sous la direction des comédiens du Théâtre des 2 Rives[1].

Dès 1999, parallèlement à une licence d'études théâtrales à l'université de Caen, il crée une troupe de théâtre universitaire et joue dans plusieurs festivals de la région. En 2001, il intègre à Caen, la formation professionnelle de l'ACTEA Cité Théâtre, dirigée par Olivier Lopez[2], puis entre, en 2003, à l'École nationale supérieure du Théâtre national de Bretagne, à Rennes, école dirigée par Stanislas Nordey où il travaille en particulier sous la direction de Jean-François Sivadier, Claude Régy, Hubert Colas, Robert Cantarella, J.-C. Saïs et Anton Kouznetsov[3],[4].

Parallèlement à sa formation, il met en scène deux spectacles : en 2004, Mariana, une adaptation des Lettres de la religieuse portugaise et, en 2005, La Photographie, de Jean-Luc Lagarce, dans le cadre d'un atelier carte blanche de l'école du TNB. En 2005, il joue dans Splendid's, de Jean Genet, mis en scène par Cédric Gourmelon et, en 2006, sous la direction de Stanislas Nordey, il joue dans Peanuts, de Fausto Paravidino.

Fin 2006, de retour en Normandie, il réunit plusieurs jeunes acteurs et fonde La Piccola Familia. Il met en scène Arlequin poli par l'amour, de Marivaux, en janvier 2007, au Trident, scène nationale de Cherbourg-Octeville. Sa deuxième mise en scène, Toâ, de Sacha Guitry, a été créée au Trident, en janvier 2009. Elle reçoit en 2009 le prix du public de l'Odéon, dans le cadre du festival de jeunes compagnies Impatience[5].

Il crée Piscine (pas d'eau), de Mark Ravenhill, en janvier 2011[6].

En 2011, il cède la distribution de Arlequin poli par l'amour à d'autres comédiens dans une recréation du spectacle.

À partir de 2010, il prépare la mise en scène de l'intégralité de la trilogie Henri VI, de William Shakespeare. Il découpe l'œuvre en deux grands cycles : le cycle 1 (qui regroupe l'intégralité de la première partie de Henry VI et les 3 premiers actes de la deuxième partie de Henry VI) est créé en janvier 2012 au Trident-Scène nationale de Cherbourg-Octeville. Le cycle 2 (qui regroupe les deux derniers actes de la deuxième partie de Henry VI et l'intégralité[7] de la troisième partie de Henry VI) est créé en deux temps : l'épisode 3, en novembre 2013 au Théâtre national de Bretagne, l'épisode 4, au 68e Festival d'Avignon où le spectacle est joué pour la première fois dans son intégralité, le , à La Fabrica[8],[9],[10],[11],[12]. Ce spectacle lui apportera le molière du metteur en scène d'un spectacle de théâtre public en 2015.

En parallèle, sa troupe fait tourner dans des lieux publics le spectacle H6m2, première approche en 45 minutes de Henry VI[13],[14].

En 2014, il met en scène une version russe d’Arlequin poli par l’amour de Marivaux avec les acteurs du Gogol Centre de Moscou[15]. En octobre de la même année, il devient artiste associé au Théâtre national de Bretagne, à Rennes[16].

En 2015, il met en scène Richard III, la suite de Henry VI, programmé à l'Odéon. Deux formes parallèles créées par la compagnie permettent d'approcher le spectacle : R3m3 et L'affaire Richard, ainsi que d'autres activités comme l'élaboration du parfum de Richard par une école de parfumerie.

En 2016, il devient artiste associé au Théâtre national de Strasbourg.

Il ambitionne de jouer un jour l’intégralité de Henry VI et Richard III, dans la continuité, soit 24 heures, entractes compris[17].

Thyeste et Atrée

En 2016, il présente deux nouvelles créations au Festival d'Avignon : Le Radeau de la méduse, avec les élèves de l’école supérieure d'art dramatique de Strasbourg et Le Ciel, la Nuit et la Pierre glorieuse, spectacle sous forme de feuilleton quotidien et véritable chroniques du Festival d'Avignon de 1947 à... 2086[18]. Parallèlement, il conçoit avec l'auteur Damien Gabriac Les Chroniques du Festival d'Avignon, programme court diffusé sur France Télévisions en juillet 2016.

En septembre 2016, il met en scène son premier opéra, Eliogabalo, de Cavali, à l'Opéra de Paris[19].

En 2017, il signe la mise en scène de Fantasio, d'Offenbach, à l'Opéra-Comique[20],[21].

Partisan d'un théâtre populaire, intelligent, exigeant et total[22],[23], il donne cette définition de son métier : « Le plaisir de l’acteur n’est-il pas de vivre plus grand, plus gros ? Si je fais du théâtre, c’est parce que je souhaite une réalité augmentée. Le théâtre est une loupe. Il décuple la réalité. Les personnages y sont toujours « plus ». Plus amoureux, plus lâches, plus… monstrueux. Le verbe latin "monstrare" signifie "faire que quelqu’un voie quelque chose". Tout acteur est donc un monstre. »[24],[25].
Ainsi, en juillet 2018, il ouvre le festival d'Avignon dans la cour d'honneur du Palais des papes, avec une mise en scène « opératique »[26] de Thyeste[27],[28], tragédie romaine de Sénèque (contemporain de Jésus de Nazareth), traduite du latin par Florence Dupont, dans laquelle il joue le rôle d'Atrée (l'un des "monstres" de Sénèque[29]), face à Thyeste, interprété par Damien Avice[30],[31],[32],[33],[34],[35].
La pièce est nommée deux fois aux Molières. Selon le quotidien anglais The Guardian, elle « remplit la redoutable scène de la cour d’honneur du palais des papes […] de plusieurs instants de grâce délicate ("fills the Papal Palace’s daunting Cour d’Honneur stage […] with several moments of delicate grace") »[36].

En 2018 aussi, à l'occasion du festival Les Emancipéés, il crée avec L. (Raphaële Lannadère) et le musicien BabX un spectacle musical en hommage à la chanteuse Barbara, dans lequel il joue également[37].

En août 2019, il joue le rôle de Fortunio dans Le Chandelier, d'Alfred de Musset, mis en scène au jardin des plantes de Rouen, par Bruno Bayeux, l'un des membres de la Piccola Familia.

Le 20 septembre 2019, Thomas Jolly est nommé directeur du Centre Dramatique National Le Quai d'Angers, à partir du [38],[39].

En mars 2020, pendant le confinement sanitaire décrété en réaction à la Pandémie de Covid-19, Thomas Jolly joue Roméo et Juliette sur son balcon[40].

Il est prévu qu'il mette en scène à Paris, la comédie musicale Starmania, en novembre 2021[41],[42].

Spectacles

et du site Les archives du spectacle

(listes non exhaustives)

Metteur en scène

Acteur

Filmographie

  • 2009 : The Secret People

Télévision

Distinctions

Récompenses

Décorations

Notes et références

  1. « Thomas Jolly. Lumineuse apparition », Libération, 3 décembre 2014
  2. « ACTEA de La Cité Théâtre »
  3. « Thomas Jolly », Théâtre contemporain.net, 17 mars 2014
  4. « Thomas Jolly », Théâtre National de Strasbourg, consulté le 28 mai 2019
  5. « 10 choses à savoir sur Thomas Jolly », L'Obs, 12 juillet 2018
  6. « Thomas Jolly, un jeune homme qui pense à tout », Le Monde, 15 janvier 2014
  7. « “Richard III” le feu d'artifice mortel du roi jolly », sur lesechos.fr, 05/20/2015 (consulté le )
  8. « « Henry VI », l'épopée de Thomas Jolly éclaire la nuit d'Avignon », sur next.liberation.fr, (consulté le )
  9. « Thomas Jolly : « Hollywood a tout repompé sur Shakespeare » », Aparté, 5 octobre 2014
  10. « Beaucoup de bruit pour rien », Les Inrockuptibles, 6 janvier 2016
  11. « Richard III, le fabuleux opéra rock de Thomas Jolly », Le Figaro, 6 octobre 2015
  12. « Thomas Jolly vient présenter son spectacle "Richard III" de Shakespeare. », On n'est pas couché, France 2, 20 février 2016
  13. « "H6M2" l’irrévérencieux petit frère d’Henri VI », Aparté, 2 octobre 2014
  14. « Poitiers : "Henri VI" en version condensée et déglinguée », La Nouvelle République, 10 février 2015
  15. « Thomas Jolly sur le site de l'Opéra de Paris », consulté le 15 août 2021
  16. « “Richard III” au théâtre de l'Odéon : Thomas Jolly mêle (un peu trop) les genres », Télérama, 9 janvier 2016
  17. « Thomas Jolly, le monstre de théâtre », Le Progrès de Lyon, (lire en ligne).
  18. « Avignon : les critiques de théâtre selon la Piccola Familia et des enfants sur le « Radeau de la méduse » », sur next.liberation.fr, (consulté le )
  19. « Thomas Jolly : l’audacieux metteur en scène au micro d’Olivier Bellamy », Radio Classique, 5 avril 2019
  20. [vidéo] Fantasio sur YouTube
  21. “Fantasio” sème la bonne humeur à l'Opéra Comique / Télérama, 14 février 2017
  22. « Thomas Jolly, le théâtre comme principe vital », Le Monde, 6 juillet 2018
  23. « Thyeste » [PDF], sur lapiccolafamilia.fr, p. 8
  24. « Thomas Jolly : “Le vide noir de Sénèque me devenait irrésistible », Télérama, interview de Thomas Jolly par Fabienne Pascaud, 25 juin 2018
  25. « Thomas Jolly, un panache monstrueux à Avignon », Le Temps, 8 juillet 2018
  26. « Avignon 2018 : le "Thyeste" furieux de Thomas Jolly », Les Échos, 17 juillet 2018
  27. « Thyeste au théâtre : les comédiens racontent l'envers du décor », France Culture, 17 juillet 2018
  28. « Damien Avice : « Thyeste, c’est un duel de cow-boys », Relikto, 18 décembre 2019
  29. Les monstres de Sénèque, par Florence Dupont, éditions Belin, 1995 (ISBN 978-2-701-11965-6) / Sénèque, Théâtre complet, traduction et présentation par Florence Dupont, Actes Sud, Thesaurus, 2012 (ISBN 978-2-330-01250-2)
  30. « Avignon. Un son et lumière dans la Cour d’honneur », L'Humanité, 9 juillet 2018
  31. «  Thyeste : le roi devenu monstre », Aliénor, chroniques culturelles de La Rochelle et alentours, 31 décembre 2018
  32. « L’Illusionniste « Thyeste » : Comment le théâtre de Thomas Jolly va conquérir le monde », Vanity fair, 27 novembre 2018
  33. « Thyeste : Thomas Jolly réussit son examen de passage », Le Figaro, 7 juillet 2018
  34. « Avignon : la violence de « Thyeste » déchire les murs de la Cour d’honneur », Le Monde, 7 juillet 2018
  35. « Avec “Thyeste”, Thomas Jolly nous plonge dans l’effroi », Télérama, 7 juillet 2018
  36. « Avignon festival review – shock, awe and 10 hours of Don DeLillo », The Guardian, 11 juillet 2018
  37. [« Les Émancipéés 2018 : l’ombre de Barbara plane sur le festival, avec Raphaële Lannadère », franceinfo, 24 mars 2018
  38. « Thomas Jolly au Quai d’Angers : les centres dramatiques rajeunissent », Libération, 23 septembre 2019
  39. « Nomination de Thomas Jolly à la direction du Quai, centre dramatique national d’Angers », communiqué du Ministère de la culture, 20 septembre 2019
  40. « Confinement: l'acteur et metteur en scène Thomas Jolly joue Roméo et Juliette sur son balcon », BFMTV, 25 mars 2020
  41. « Thomas Jolly va mettre en scène une nouvelle version de Starmania avec Sidi Larbi Cherkaoui à la chorégraphie », sceneweb, 12 novembre 2019
  42. Starmania : une nouvelle version de l'opéra-rock en 2020 mise en scène par Thomas Jolly », franceinfo, 12 novembre 2019]
  43. « Créations », sur www.lapiccolafamilia.fr (consulté le )
  44. « Henry VI », carnages au bout de la nuit / Libération, 22 juillet 2014
  45. Richard III, une pièce très Jolly / Le Figaro, 6 janvier 2016
  46. Thomas Jolly : « Je n’ai rien trouvé de mieux que l’artisanal » / Le Temps, 2 novembre 2017
  47. « Thyeste, Avignon 2018 »
  48. « Thomas Jolly pousse les feux de "La Nuit" », Les Échos, 20 juillet 2020
  49. « Au Festival d'Avignon, Thomas Jolly fait la cour », L'Express, 4 juillet 2018
  50. « "Mithridate" : Racine en un opéra funèbre », Les Échos, 21 février 2021
  51. « Thomas Jolly : 19 idées reçues sur le théâtre », Culturebox, (lire en ligne, consulté le )
  52. « Nomination dans l'ordre des Arts et des Lettres - hiver 2019 », sur Ministère de la Culture (consulté le ).

Liens externes

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