Théologie des deux alliances

La théologie des deux alliances, ou théologie de la double alliance, est une doctrine de la théologie chrétienne, et plus particulièrement de l'Église catholique, selon laquelle Dieu n'a jamais rompu son alliance avec le peuple d'Israël. Par conséquent, l'Alliance de l'Ancien Testament demeure valide en ce qui concerne le judaïsme : il n'y a pas lieu, pour les chrétiens, de chercher à convertir les juifs à la religion de Jésus-Christ. En termes d'eschatologie, la doctrine des deux alliances implique que la Bible, à la fois juive et chrétienne, offre deux voies d'accès au salut.

Présentation

Synagoga and Ecclesia in Our Time (2015), sculpture de Joshua Koffman commandée par l'université Saint-Joseph de Philadelphie pour célébrer le cinquantenaire de Nostra Ætate. Contrairement aux représentations traditionnelles de Ecclesia et Synagoga, où la Synagogue apparaît déchue, les yeux aveuglés par un bandeau, l'œuvre montre ici le judaïsme et le christianisme sous l'apparence de deux reines couronnées, d'une égale majesté.

La doctrine des deux alliances est en opposition frontale avec la théologie de la substitution, ou supersessionisme, qui a prévalu dans le catholicisme jusqu'au concile Vatican II et selon laquelle le christianisme se substituait au judaïsme, l'Église chrétienne devenant le « véritable Israël » (verus Israel) au détriment de l'« ancien Israël » (vetus Israel).

L'abandon du supersessionisme par l'Église catholique est acté par le cardinal Joseph Ratzinger avant même son élection pontificale[1], alors qu'il est préfet de la Congrégation pour la doctrine de la foi, ainsi que par Jean-Paul II, dont l'allocution adressée aux dirigeants des communautés juives d'Allemagne (Mayence, ) évoque le « peuple de Dieu de l'Ancienne Alliance, qui n'a jamais été révoquée par Dieu ».

De même, dans son exhortation apostolique Evangelii gaudium (2013)[2], le pape François reprend les concepts d'Alliance irrévocable et de fidélité du peuple juif à la Loi de Moïse déjà rappelés par le cardinal Walter Kasper en [3].

Notes et références

Annexes

Bibliographie

  • Danielle Cohen-Levinas et Antoine Guggenheim (dir.), L'Antijudaïsme à l'épreuve de la philosophie et de la théologie, Seuil, 2016 (ISBN 978-2-02-129548-1)
  • Jean Dujardin, Catholiques et Juifs : Cinquante ans après Vatican II, où en sommes-nous ?, Albin Michel, 2012 (ISBN 978-2226241955)
  • Olivier Rota (dir.), Mireille Hadas-Lebel (préf.), Histoire et théologie des relations judéo-chrétiennes : Un éclairage croisé, Parole et Silence, 2015 (ISBN 978-2-88918-390-6)
  • Bernard Sesboüé s.j., « Hors de l’Église pas de salut » : Histoire d'une formule et problèmes d'interprétation, Desclée de Brouwer, 2004
  • Marcel Simon, Verus Israël : Les relations entre chrétiens et juifs dans l'Empire romain (135-425), Boccard, 2e édition, 1983 (ISBN 978-2701800035)
  • Ceslas Spicq, « La théologie des deux alliances dans l'épître aux Hébreux », Revue des sciences philosophiques et théologiques, 33:15-30, 1949

Articles connexes

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