Society for Worldwide Interbank Financial Telecommunication
La Society for Worldwide Interbank Financial Telecommunication, connue sous l'acronyme SWIFT, qui signifie « prompt », « rapide » en anglais, est une société coopérative de droit belge, basée à La Hulpe près de Bruxelles, détenue et contrôlée par ses adhérents parmi lesquels se trouvent les plus grosses banques mondiales. Fondée en 1973, elle a ouvert un réseau opérationnel de même nom en 1977.
Pour les articles homonymes, voir SWIFT.
Society for Worldwide Interbank Financial Telecommunication | |
Création | 1973 |
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Dates clés | 1977 ouverture du réseau 2001 ouverture aux entreprises privées |
Personnages clés | Yawar Shah, Francis Vanbever, Javier Pérez-Tasso |
Forme juridique | Société coopérative responsabilité limitée |
Siège social | La Hulpe Belgique |
Activité | Services financiers, Transaction informatique |
Effectif | 1820 personnes |
Site web | http://www.swift.com/ |
Chiffre d'affaires | 625 million € (2007)[1] 6,3 % |
Résultat net | 25 millions EUR |
Comme elle gère l'enregistrement des BIC, le terme « Code SWIFT » est parfois utilisé pour désigner le BIC.
Description
Fondée en 1973 afin de remédier aux inconvénients des flux papier, la société SWIFT opérait au sein de 239 banques réparties dans 15 pays[2]. Sous forme de coopérative bancaire, elle fournit maintenant des services de messagerie standardisée de transfert interbancaire et des interfaces à plus de 10 800 institutions dans plus de 205 pays, pour un montant de transactions journalières total se chiffrant en milliers de milliards de dollars US[3].
En 2014, son réseau d'adhérents compte plus de 2 200 personnes morales. Ses principaux clients sont des banques, des sociétés de courtage, des organisations de compensation et des bourses d'échanges partout dans le monde. SWIFT transmet plus de 25 millions de transactions chaque jour. En 2014, c'est 5,6 milliards de messages qui ont été envoyés via SWIFT.
Le réseau SWIFT
Le réseau SWIFT est un réseau interbancaire qui offre une palette de services extrêmement diversifiés : transferts de compte à compte, opérations sur devises ou sur titres, recouvrements, etc.
Il a été créé en 1977 pour remplacer le réseau Télex, jugé trop lent et pas assez fiable. Créé à l'origine avec un protocole BSC, il migre en 1991 vers le réseau Swift II en X.25. Depuis 2004, il utilise un réseau sur IP, SWIFTNet.
La transmission des informations est chiffrée et les procédures d'authentification sont très strictes. La sécurité est assurée par des moyens cryptologiques.
L'intérêt du réseau SWIFT est d'assurer la non-répudiation des échanges : aucun tiers ne peut nier avoir effectué une transaction. SWIFT réalise l'équivalent d'un acte notarial sur l'ensemble des transactions effectuées et ce, quel qu'en soit le montant. Ceci naturellement afin d'en protéger les participants. Si une banque a payé une autre banque (par exemple lors des mécanismes de compensation), la banque créditrice exige la garantie du reçu de ce paiement. SWIFT garantit l'intégrité et l'archivage de tous les reçus, qui sont naturellement déchiffrés au sein des serveurs d'archivage de SWIFT.
Règles de fonctionnement
Les ordres SWIFT font l'objet d'une normalisation afin d'en automatiser le traitement, et ainsi les exécuter dans les meilleurs délais. Les données classiques d'un virement bancaire (coordonnées bancaires de l'émetteur et du récepteur, un libellé de motif et des zones de service tel que commission, type de message, etc) sont codifiées.
Par exemple, les banques y sont identifiées par leur code BIC. SWIFT gère l'enregistrement de ces codes. Pour cette raison, le code BIC est aussi souvent appelé code SWIFT.
Fraudes
En 2000, un réseau criminel interceptait le courrier, en particulier le paiement des impôts, au sein du centre de tri de la poste de la région Bruxelles-Capitale puis demandait par courrier des virements SWIFT vers les Pays-Bas, grâce aux numéros de comptes et au signatures volées. Les ordres ont pu être annulés sur simple demande des victimes et le réseau fut démantelé, mais aucun auteur ne fut condamné du fait de l'impossibilité de prouver leur implication individuelle. En effet les courriers volés n'ont pas été retrouvés et le bénéficiaire d'un paiement SWIFT n'a pas à l'accepter ou à le signer, selon le principe du Giro, et contrairement au chèque qu'il faut encaisser[réf. nécessaire].
En 2016, le cyber-braquage de la banque centrale du Bangladesh a révélé une vulnérabilité des plateformes SWIFT Alliance d'accès au réseau[4].
Utilisation à des fins de lutte contre le terrorisme
À la suite des attentats du 11 septembre 2001, les États-Unis ont exploité secrètement les données du réseau SWIFT sans aucune base juridique[réf. nécessaire]. Cependant, la justice belge, où la société SWIFT est domiciliée, a estimé que celle-ci présentait des garanties suffisantes et a abandonné les poursuites judiciaires à son encontre.
En novembre 2009, un accord a été conclu entre les États-Unis et les vingt-sept États membres de l'Union européenne, mais il a été rejeté par le Parlement européen car il ne protégeait pas suffisamment les libertés individuelles[réf. nécessaire].
Un deuxième accord, dit « SWIFT II », a alors été négocié pour prendre en compte les exigences du Parlement. Il est entré en vigueur le et donne aux autorités américaines l'accès aux données bancaires européennes stockées sur le réseau de la société SWIFT, avec un certain nombre de restrictions destinées à protéger les données personnelles des citoyens[réf. nécessaire].
Utilisations à des fins politiques
La résolution du du Parlement européen, demandant à l'Union européenne d'envisager de déconnecter la Russie du réseau SWIFT, confirme l'utilisation de SWIFT à des fins politiques[5]. Elle a eu pour conséquence d'encourager la Russie à travailler sur un système alternatif, et la banque centrale de Russie a développé le système de messagerie financière russe qui en regroupe 416 entreprises et administrations russes[6]. Selon le président de la commission parlementaire russe des marchés financiers, la Chine, la Turquie, l'Iran et la Russie travaillent à la connexion de leurs systèmes de paiements domestiques afin de se prémunir contre des sanctions américaines[7].
Selon le Premier ministre israélien, les sanctions des États-Unis de 2018 cherchent à débrancher SWIFT de l'Iran pour changer le régime politique en place dans ce pays[8], alors que le secrétaire au Trésor américain Steven Mnuchin considère en 2018 que les États-Unis avaient déjà déconnecté l'Iran de SWIFT entre 2012 à 2016[8].
Trouver un compte SWIFT
Pour effectuer des virements sur des comptes bancaires en France ou à l'International, on peut utiliser le moteur de recherche interne à SWIFT.
Notes et références
- www.swift.com
- Rate the S.W.I.F.T., politicalfriendster.com.
- COBIT Case Study: Society for Worldwide Interbank Financial Telecommunication (SWIFT).
- (en) « SWIFT: fraudulent messages sent over international bank transfer system : World money exchange tells 11,000 financial institutions to update their software after US$81m was stolen from account of Bangladesh central bank », The Guardian, (lire en ligne)
- Résolution 2014/2841 du Parlement européen du 18 septembre 2014 sur la situation en Ukraine et l'état des relations UE-Russie, paragraphe 13
- Waldemar Brun-Theremin, « Se passer du dollar », Conflits, no 20, janvier-mars 2019, p.7
- (en) Peter J. Brown, Tehran keeps probing crypto in search of sanction relief, atimes.com, 7 novembre 2018
- « Nouvelles sanctions américaines contre l'Iran : Netanyahu salue un "jour historique" », sur europe1.fr, (consulté le ).
Voir aussi
Articles connexes
- Messages SWIFT
- Trans European Automated Real Time Gross Settlement Express Transfer (TARGET)
- Clearstream
- Système Interbancaire de Télécompensation
- IBAN (Numéro de compte bancaire international)
- BIC (Code d'identification des banques)
- Sibos (conférence)
Liens externes
- Site officiel
- Richard Montbeyre. Le transfert de données bancaires à caractère personnel vers les États-Unis : aspects juridiques de l’Affaire SWIFT. [En ligne]. Mémoire universitaire de Master 2, Université Paris I Panthéon - Sorbonne, 2007, 66 p.
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