Télex

Le Télex est un réseau de communication entre téléscripteurs, mis en place à partir des années 1930 et encore en service au début du XXIe siècle.

Pour l’article homonyme, voir Telex.

Histoire

Machine Télex Siemens T100 entourée d'un coffret de réduction de bruit.
Un télex Siemens plus récent.

Au milieu des années 1930, les progrès du télégraphe étaient tels qu'il était possible de se passer des opérateurs morse : les téléscripteurs étaient dorénavant capables de reproduire automatiquement et à distance un texte tapé sur un clavier de machine à écrire. Cependant, l'acheminement des messages (c'est-à-dire la mise en relation des correspondants) demeurait le dernier obstacle à la réalisation d'un système entièrement automatique.

Les opérateurs télégraphiques commencèrent alors à développer des systèmes qui utilisaient les cadrans rotatifs à impulsions déjà utilisés dans les réseaux téléphoniques pour mettre en relation les téléscripteurs. Ces machines furent appelées Télex, de la contraction des mots anglais Telegraph exchange. Les Télex commençaient par établir une liaison grâce à l'envoi d'impulsions à des commutateurs rotatifs, puis ils émettaient les messages en code Baudot. Ce système, appelé Télex de « type A », automatisait entièrement l'envoi de messages.

Le premier grand réseau Télex fut mis en place en Allemagne dans les années 1930. Il était destiné aux communications au sein du gouvernement. En France, le réseau Télex fut inauguré par le général de Gaulle le . À un débit de 45,5 bits par seconde, énorme pour l'époque, une unique ligne téléphonique à longue distance pouvait être subdivisée en 25 canaux Télex. Ainsi, le Télex était le moyen de communication fiable et à longue distance le moins coûteux.

À partir de 1960[réf. souhaitée], certains pays commencèrent à utiliser les caractères « chiffres » du code Baudot pour l'acheminement des messages. On parle de routage de « type B ».

Le Télex se développa rapidement. Bien avant que le téléphone à commutation automatique ne soit disponible, la plupart des pays, y compris en Afrique et Asie centrales, disposaient d'au moins quelques liaisons Télex en ondes courtes. Ces liaisons étaient généralement mises en place par les services postaux et télégraphiques gouvernementaux. Le standard radio le plus utilisé, le CCITT R.44, proposait un mécanisme de correction d'erreur par retransmission, ainsi qu'un multiplexage temporel des canaux radio. On parle de radiotélétype (RTTY) ou de TOR (Telex-on-Radio). Les opérateurs télégraphiques les plus pauvres utilisaient leurs canaux Télex radio en continu, de façon à en profiter au maximum.

Le Télex connaît son apogée autour de 1990 avec 2 millions d'abonnés[réf. souhaitée]. Premier réseau de l'écrit, il est alors utilisé dans le monde entier, particulièrement en Europe, surtout en Allemagne, qui de tout temps a été le principal pays où ce système de communication a été utilisé.

Le coût du radiotélétype a décru constamment. Alors qu'au départ il fallait disposer d'un matériel spécialisé, de nombreux radioamateurs peuvent depuis les années 1990 communiquer par ce moyen en utilisant des logiciels spécialisés et en adaptant leurs cartes son sur leurs émetteurs radio.

En 1970, Cuba et le Pakistan utilisaient toujours le Télex de type A à 45,5 bits par seconde. Le Télex est toujours largement utilisé dans les administrations du tiers-monde, probablement en raison de son faible coût. D'après l'ONU[réf. souhaitée], le Télex est actuellement[Quand ?] le moyen de communication le plus fiable pour joindre le plus grand nombre d'entités politiques.

Les années 1970 verront les débuts de la téléinformatique et l'apparition des premiers modems. Les nouveaux réseaux Transpac, Télétex, Vidéotex, les télécopieurs (« fax ») puis la micro-informatique engageront le déclin vertigineux du Télex au moment même de son apogée, en 1990. En 1996, le monde a déjà perdu les 2/3 de ses abonnés qui ne sont plus alors que 520 000. Orange clôture ses derniers abonnements français le .

Dans les années 1980, dans le cadre du CCITT, les exploitants des télécommunications définiront, puis déploieront un remplaçant potentiel, véritable courrier électronique beaucoup plus performant : le télétex. Une dizaine d'années plus tard l'échec sera constaté face à la montée des micro-ordinateurs et de leur messageries, et les services seront fermés.

Caractéristiques techniques

Un avantage majeur du Télex réside dans le fait que la réception d'un message peut être confirmée par le destinataire avec un haut degré de certitude par un mécanisme de réponse automatique. Au début d'un message, l'expéditeur émet un code nommé « WRU » (« Who are you? », en français : « Qui êtes-vous ? »), puis le commutateur Télex envoie à l'expéditeur et au destinataire la date et l'heure de la mise en relation. Ensuite, en réponse au WRU, la machine destinataire envoie un identifiant codé sur un tambour (comme dans une boîte à musique). Cet identifiant unique permet à l'émetteur d'être sûr qu'il est connecté au destinataire voulu. Le code WRU est également envoyé en fin de message : ainsi, une réponse correcte permet de vérifier que la connexion n'a pas été interrompue pendant la transmission du message. Ceci constituait un avantage déterminant pour le Télex (« commencement de preuve » devant la justice), par rapport à d'autres moyens de communication moins sûrs, comme le téléphone ou le fax.

En France, le Télex utilise comme support de transmission les lignes téléphoniques du réseau RTC de France Télécom. Conformément à la recommandation R.20 de l'UIT-T, la bande passante en fréquence est la suivante :

  • commutateur vers abonné : 980 à 1 180 Hz ;
  • abonné vers commutateur : 1 650 à 1 850 Hz.

Utilisation

Sur les Télex de type A, la sélection du destinataire s'effectuait avec un disque comme sur les anciens téléphones. Sur les Télex de type B, une adresse était donnée aux terminaux. On tapait l'adresse sur le Télex, et lorsque la communication était établie, on pouvait transmettre le message.

Généralement, les messages étaient préparés sur des rubans perforés. Toutes les machines de Télex étaient équipées d'un lecteur de ruban perforé à bits, ainsi que d'un perforateur. Une fois que le ruban perforé avait été préparé, on le repassait dans le Télex une fois la communication établie. Ainsi, le message pouvait être émis en un minimum de temps. La facturation du Télex se faisait en fonction du temps de connexion : on cherchait donc à faire des économies en minimisant le temps de transmission. Il était possible de passer le même ruban plusieurs fois, de façon à adresser un message à plusieurs destinataires.

Cependant, il était également possible de se connecter en « temps réel » : l'émetteur et le destinataire pouvaient alors composer les messages sur clavier, et les caractères étaient transmis immédiatement pour être imprimés à distance. Les messages s'inscrivaient sur un rouleau de papier, de la même façon que sur une machine à écrire.

Quelques termes télex internationaux

  • WRU (« who are you? », « qui êtes-vous ? », souvent matérialisé par une croix de Malte au clavier)
  • MOM (« un moment, je suis occupé, je reviens »)
  • GA (« go ahead », « vous pouvez reprendre, je suis de retour, c'est à vous de taper »)
  • BK (fin de transmission)

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

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