Seltz
Seltz est une commune française située dans la circonscription administrative du Bas-Rhin et, depuis le , dans le territoire de la Collectivité européenne d'Alsace, en région Grand Est.
Pour les articles homonymes, voir Seltz (homonymie).
Seltz | |
La commune de Seltz. | |
Blason |
|
Administration | |
---|---|
Pays | France |
Région | Grand Est |
Collectivité territoriale | Collectivité européenne d'Alsace |
Circonscription départementale | Bas-Rhin |
Arrondissement | Haguenau-Wissembourg |
Intercommunalité | Communauté de communes de la Plaine du Rhin |
Maire Mandat |
Jean-Luc Ball 2020-2026 |
Code postal | 67470 |
Code commune | 67463 |
Démographie | |
Population municipale |
3 163 hab. (2018 ) |
Densité | 151 hab./km2 |
Géographie | |
Coordonnées | 48° 53′ 42″ nord, 8° 06′ 28″ est |
Altitude | Min. 107 m Max. 165 m |
Superficie | 21 km2 |
Type | Commune rurale |
Unité urbaine | Seltz (ville isolée) |
Aire d'attraction | Commune hors attraction des villes |
Élections | |
Départementales | Canton de Wissembourg |
Législatives | Huitième circonscription |
Localisation | |
Cette commune se trouve dans la région historique et culturelle d'Alsace.
La ville de Seltz (Selz en allemand) doit son nom latin (Saletio) aux Romains qui choisirent le site pour sa position géographique et stratégique au bord du Rhin. Située sur la frontière de l'empire (limes), la cité jouait le rôle de forteresse face aux tribus barbares.
La localité n'a rien à voir avec l'eau de Seltz, qui doit son nom à la commune allemande de Selters. L'eau de Seltz est appelée en allemand Selterswasser.
Géographie
La commune de Seltz fait partie du Ried Nord ou Petit Ried, région de prés et de forêts inondables qui va de Strasbourg à Lauterbourg. Pour certains, Seltz fait aussi partie de l'Outre-Forêt[1]. Elle est une étape sur la Véloroute Rhin EV 15 (1 320 km) qui relie la source du Rhin, située à Andermatt en Suisse, à son embouchure à Rotterdam.
Située à 122 mètres d'altitude, la commune est traversée par le Rhin, la Sauer et le ruisseau Fahrgiessen.
Urbanisme
Typologie
Seltz est une commune rurale, car elle fait partie des communes peu ou très peu denses, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[Note 1],[2],[3],[4]. Elle appartient à l'unité urbaine de Seltz, une unité urbaine monocommunale[5] de 3 235 habitants en 2017, constituant une ville isolée[6],[7]. La commune est en outre hors attraction des villes[8],[9].
Occupation des sols
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des forêts et milieux semi-naturels (43,1 % en 2018), une proportion identique à celle de 1990 (42,7 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : forêts (43,1 %), terres arables (21,7 %), eaux continentales[Note 2] (9,7 %), zones agricoles hétérogènes (9,3 %), zones urbanisées (8,2 %), prairies (3,1 %), espaces verts artificialisés, non agricoles (2,8 %), mines, décharges et chantiers (1,8 %), cultures permanentes (0,2 %)[10].
L'IGN met par ailleurs à disposition un outil en ligne permettant de comparer l’évolution dans le temps de l’occupation des sols de la commune (ou de territoires à des échelles différentes). Plusieurs époques sont accessibles sous forme de cartes ou photos aériennes : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[11].
Politique et administration
Liste des maires
Jumelages
La ville de Seltz est jumelée avec Obervellach en Autriche, Mézières-sur-Issoire dans la Haute-Vienne, Santa Adélia au Brésil et avec l'escadron Braunsberg (6e escadron) du 2e régiment de hussards de Haguenau.
Population et société
Démographie
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. À partir de 2006, les populations légales des communes sont publiées annuellement par l'Insee. Le recensement repose désormais sur une collecte d'information annuelle, concernant successivement tous les territoires communaux au cours d'une période de cinq ans. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[15]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2008[16].
En 2018, la commune comptait 3 163 habitants[Note 3], en diminution de 4,47 % par rapport à 2013 (Bas-Rhin : +2,17 %, France hors Mayotte : +1,78 %).
Église réformée
Aux XVIe et XVIIe siècles, Seltz et les Seltzois étaient réformés sous le règne des électeurs palatins réformés. L'église collégiale Saint-Étienne de Seltz a été un temple réformé de 1559 à 1576, de 1584 à 1622 et de 1648 à 1684.
Église de la confession d'Augsbourg
Au XVIe siècle, Seltz et les Seltzois étaient luthériens sous les règnes des électeurs palatins luthériens Otto Henri (1556-1559) et Louis VI (1576-1583). L'église paroissiale Saint-Étienne de Seltz a été une église luthérienne en 1559 et de 1576 à 1583. Depuis la proclamation de la liberté de culte garantie par la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen de 1789 et les articles organiques de 1802 accordés par le Premier Consul Bonaparte, les luthériens de Seltz se réunissaient dans une maison d'oraison proche de l'hôpital. Tout au long des XIXe et XXe siècles, Seltz compte de quelques dizaines à une petite centaine de luthériens. L'annexe de Seltz dépend de la paroisse luthérienne de Niederrœdern (Consistoire et Inspection de Wissembourg, EPCAAL). En 1900, la communauté luthérienne de Seltz et celle de Lauterbourg se constitue en vicariat jusqu'en 1919. Seltz redevient annexe de Niederrœdern jusqu'en 2006. Depuis 2006, le pasteur de la paroisse protestante de Lauterbourg-Seltz, Gilbert Greiner organise des cultes bimensuels à la chapelle œcuménique de la maison de retraite de Seltz (chapelle élevée sur l'emplacement de l'ancienne maison d'oraison luthérienne) et hebdomadaires à l'église protestante de Lauterbourg. En 2018, le Pasteur Marion Eyermann est devenue pasteur référent de la paroisse protestante de Lauterbourg-Seltz et pasteur de Niederroedern et Annexes.
Judaïsme
Le duc de Deux-Ponts a obtenu l'autorisation du roi de recevoir des juifs sur ses terres en 1774. Les juifs doivent alors lui payer un droit de réception à l'installation dans le duché puis un droit de protection annuel ou Schirmgeld (fixé à 20 livres mais parfois porté à 24 voire 30 livres). Les juifs qui veulent entrer à Seltz temporairement doivent payer un impôt corporel ou Judenzoll. Ces impôts sont abolis par la Révolution française qui mène à l'émancipation des Juifs. Du XIXe siècle aux années 1960 moins d'une dizaine d'israélites vivent à Seltz. Les juifs de Seltz fréquentent la synagogue de Niederrœdern, érigée en 1869 et détruite en 1945, rattachée au rabbinat de Lauterbourg jusqu'en 1910 puis au rabbinat de Wissembourg.
Communauté rom
Seltz compte une petite communauté rom (dite aussi tzigane, gitane ou manouche) depuis le début du XVIIIe siècle (Ils sont signalés pour la première fois en Alsace en 1418). Ils apparaissent sur les registres paroissiaux dès 1716. Les guitaristes roms de jazz manouche, mondialement connus, Yorgui et Gigi Loeffler sont natifs de Seltz et originaires de Seltz par leur famille maternelle : les Weiss.
Culture locale et patrimoine
L'abbaye (disparue) de Seltz
L'abbaye de Seltz a été construite dans le premier quart du XIVe siècle et détruite après 1577. À la suite d'une crue du Rhin en 1307 et de la destruction de la deuxième abbaye, le pape autorise la construction de la troisième abbaye. La construction se situe entre 1307 et 1315. En 1481, la sécularisation de l'abbaye entraîne l'abandon de ces bâtiments. De 1575 à 1577, les bâtiments conventuels abritent la Ritterakademie (de) fondée par le comte palatin Frédéric III. Il semblerait que dès le XVIIe siècle, elle ait servi de carrière. Le site est découvert lors de deux fouilles menées par le service régional d'archéologie, la première en 1981 (C. Jeunesse y découvrit des débris de céramique et de brique datant du XIVe siècle), la seconde en 1988 à la suite de la fondation d'un lotissement appelé le Couvent (C. Peter fouilla le site sur 6 000 m2 et découvre les fondations et une vingtaine de sépultures).
L'église abbatiale orientée mesuraient 70 mètres de longueur et 30 mètres de large ; elle comprenait une tour-clocher accolée au mur Ouest, une nef à trois vaisseaux et sept travées, un transept avec une travée de part et d'autre de la croisée et un chœur à pan coupé. Une chapelle et un porche en hors-œuvre, se trouvaient au niveau de la troisième et quatrième travée Sud. La travée Nord du transept permettait de communiquer avec les bâtiments conventuels constitués d'une série de cinq salles (les seules dégagées lors de la fouille archéologique) comprenant une sacristie, une salle capitulaire, un passage, un parloir (ou une chapelle) et un atelier le tout bordant le cloître. Un scriptorium ou une infirmerie communiquait à l'est avec la salle du chapitre. Le cimetière se trouvait au nord-est du chœur. Un bâtiment non relié au complexe a été découvert au sud de l'église.
Église paroissiale Saint-Étienne
Elle a été construite au XIVe siècle et remaniée aux XVe, XVIe, XIXe et XXe siècles. L'église paroissiale existerait depuis l'époque mérovingienne. Après la guerre, lors de la reconstruction de la nef, des fondations romanes ont été découvertes. Attestée principalement à partir du XIVe siècle, c'est peut être de cette époque que datait la nef détruite en 1940. En 1481, le pape Sixte IV fait transférer les biens de l'ancienne abbaye Saints -Pierre-et-Paul à l'église paroissiale Saint Étienne, qui abrite alors un collège de douze chanoines. Le chœur date sans doute de cette époque (limite XVe – XVIe siècle). La chapelle Sainte-Adélaïde semble un peu plus tardive est date vraisemblablement du premier quart du XVIe siècle. La chapelle funéraire des Fleckenstein date de la première moitié du XVIe siècle. La sacristie date probablement de la limite XVe – XVIe siècle, comme le chœur. L'église passa aux protestants de 1557 à 1682. En 1682, Louis XIV donna Seltz aux jésuites. Entre 1898 et 1900 construction d'une tour porche, avec adjonction (?) d'une travée. Le , l'église est bombardée, la tour porche est détruite, il ne reste que le chœur, le rez-de-chaussée de la sacristie, les chapelles latérales, une partie des murs de la nef et des collatéraux ainsi que le mur-pignon et le mur est de la tour porche. Les voûtes de la nef et en partie celles des collatéraux ont été détruites. La reconstruction de la nef se fait entre 1954 et 1958, sur les plans de l'architecte parisien Jean Viallefond et l'aide de l'architecte Schech de Bischheim. Elle fut consacrée le . La firme Sutter et Compagnie de Seltz a construit le nouveau bâtiment. Le mur pignon reçut un décor en béton réalisé par Jean Lambert-Rucki et son atelier.
L'église est orientée. L'ancienne église comptait trois vaisseaux : un vaisseau central et deux collatéraux, détruits. Il subsiste le chœur et deux chapelles latérales ainsi que la sacristie qui était surmontée d'une salle capitulaire à l'étage. Une photographie datant d'avant 1940, montre cinq travées pour la nef. Des niches aménagées dans les contreforts abritaient des statues de saints. Avant les travaux de 1898-1900, le mur pignon Ouest de l'église était percé de deux ou trois portes et flanqué, dans l'angle Nord-Ouest de la nef, d'un clocher, visible sur la lithographie de Sandmann datée de 1839. On a conservé et restauré le chœur et deux chapelles. La nef actuelle se compose d'une succession de portiques en béton armé supportant un plafond en bois. Les bas-côtés sont raccordés au porche d'entrée. Le clocher est isolé et abrite plusieurs cloches mises en place le dont un bourdon rescapé de l'ancienne église de 2,5 tonnes nommé Adélaïde offert par l'empereur d'Allemagne Guillaume en 1899.
Église Saint-Étienne. Vue de la nef reconstruite vers le chœur gothique. Chœur gothique avec maître-autel baroque (XVIIIe). Voûtes, croisées d'ogives et clés de voûtes (XVIe). Dalle funéraire de Sébastien de Fleckenstein (1545).
Autres bâtiments
École élémentaire de la Fontaine,
15 rue Principale.Médiathèque municipale,
1 rue du Général-Schneider.Ancienne ferme, actuellement restaurant « À l'Étoile » (1717),
12 rue Principale.Maison (XVIIIe – XIXe siècle),
9 place de la Mairie.Ancienne ferme (1729),
20 rue Principale.Ferme (XVIIIe siècle),
9 rue du Général-Schneider.Ancienne ferme (XVIIIe siècle),
54 rue Principale.Maison (1729), 1 rue des Fossés. Ferme (1731),
23 rue du Général-Schneider.Ferme (1731),
24 rue du Général-Schneider.Ancienne ferme (1821),
4 place de la Mairie.
Personnalités liées à la commune
- Ferdinand de La Ville-sur-Illon, né le à Lauterbourg et mort le à Seltz, militaire français des XVIIIe et XIXe siècles. Il était le petit-fils de Charles-Annibal de Maubuisson (bailli de Seltz avant 1768).
- Léon Renouard, baron de Buissière, conseiller général du canton de Seltz (1863-1870).
- Alfred Tinsel (1920-1989), peintre figuratif français, a vécu à Seltz où il est inhumé.
- Fervente supportrice de la réforme clunisienne, Adélaïde de Bourgogne (931-999) fonda la 1ère abbaye de Seltz et s'y retira à la fin de sa vie[19].
Liste des promus dans l'ordre de la Légion d'Honneur natifs de Seltz
- Jean Georges Albenesius, né en 1762, sous-lieutenant de hussards
- Charles Amann, né en 1829
- Charles Louis Conrad, né en 1785, capitaine adjudant-major aux hussards de la Meurthe
- Antoine Eigner, né en 1877
- Louis Robert Henry, né en 1856
- François Antoine Hermann, né en 1829
- Michel Lengert, né en 1851
- Georges Frédéric Lohr, né en 1768
- Frédéric Niess, né en 1842
- Louis Paul Sauvestre, né en 1866
- Ferdinand Schneider, né en 1829
- Othon Schneider, né en 1842
- François Étienne Schultz, né en 1758
- Philippe Marie Antoine Célestin Steinmetz, né en 1867
Héraldique
|
Les armes de Seltz se blasonnent ainsi : |
---|
Voir aussi
Articles connexes
Notes et références
Notes
- Selon le zonage des communes rurales et urbaines publié en novembre 2020, en application de la nouvelle définition de la ruralité validée le en comité interministériel des ruralités.
- Les eaux continentales désignent toutes les eaux de surface, en général des eaux douces issues d'eau de pluie, qui se trouvent à l'intérieur des terres.
- Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2021, millésimée 2018, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2020, date de référence statistique : 1er janvier 2018.
Références
- « Outre-Forêt », in Alsace, Gallimard, Paris, 2007, p. 206.
- « Typologie urbain / rural », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
- « Commune rurale - définition », sur le site de l’Insee (consulté le ).
- « Comprendre la grille de densité », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
- « Unité urbaine 2020 de Seltz », sur https://www.insee.fr/ (consulté le ).
- « Base des unités urbaines 2020 », sur www.insee.fr, (consulté le ).
- Vianney Costemalle, « Toujours plus d’habitants dans les unités urbaines », sur insee.fr, (consulté le ).
- « Base des aires d'attraction des villes 2020. », sur insee.fr, (consulté le ).
- Marie-Pierre de Bellefon, Pascal Eusebio, Jocelyn Forest, Olivier Pégaz-Blanc et Raymond Warnod (Insee), « En France, neuf personnes sur dix vivent dans l’aire d’attraction d’une ville », sur insee.fr, (consulté le ).
- « CORINE Land Cover (CLC) - Répartition des superficies en 15 postes d'occupation des sols (métropole). », sur le site des données et études statistiques du ministère de la Transition écologique. (consulté le )
- IGN, « Évolution de l'occupation des sols de la commune sur cartes et photos aériennes anciennes. », sur remonterletemps.ign.fr (consulté le ). Pour comparer l'évolution entre deux dates, cliquer sur le bas de la ligne séparative verticale et la déplacer à droite ou à gauche. Pour comparer deux autres cartes, choisir les cartes dans les fenêtres en haut à gauche de l'écran.
- Léonie Deloy, « Vers un retour au calme à Seltz », Maxi Flash, (lire en ligne).
- « Jean-Luc Ball l’emporte », Dernières nouvelles d'Alsace, (lire en ligne).
- « Répertoire national des élus (RNE) - version du 24 juillet 2020 », sur le portail des données publiques de l'État (consulté le ).
- L'organisation du recensement, sur insee.fr.
- Calendrier départemental des recensements, sur insee.fr.
- Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui sur le site de l'École des hautes études en sciences sociales.
- Fiches Insee - Populations légales de la commune pour les années 2006, 2007, 2008, 2009, 2010, 2011, 2012, 2013, 2014, 2015, 2016, 2017 et 2018.
- "Du Rhin au delta de la Sauer", En Vadrouille Alsace n° 2 p. 46-47 (2016)
- Jean-Paul de Gassowski, « Blasonnement des communes du Bas-Rhin », sur http://www.labanquedublason2.com (consulté le ).
- Portail des communes de France
- Portail du Bas-Rhin