Seignelay Colbert de Castlehill

Seignelay Colbert de Castlehill [1] - Castlehill, Inverness (Écosse)[2] - Londres), est un homme d'Église et homme politique français, d'origine écossaise, des XVIIIe et XIXe siècles.

Pour les articles homonymes, voir Colbert.

Pour les autres membres de la famille, voir Famille Colbert.

Seignelay Colbert de Castlehill †
Biographie
Naissance [1]
Castlehill,
Inverness (Écosse)
 Grande-Bretagne
Décès [2]
Londres
 Royaume-Uni de Grande-Bretagne et d'Irlande
Évêque de l’Église catholique
Consécration épiscopale
Par S.É. Étienne-Charles de Loménie de Brienne
Évêque émérite de Rodez
Abbé de Sorèze
34e Abbé du Val-Richer
Depuis
Autres fonctions
Fonction religieuse
Vicaire général du diocèse de Toulouse (1761)
Fonction laïque
Député du clergé de la sénéchaussée de Rodez aux États généraux de 1789
( - )
Député à l'Assemblée nationale constituante
( - )

(en) Notice sur www.catholic-hierarchy.org

Le prénom Charles est une invention tardive du dictionnaire de biographie française. Dans les très nombreuses lettres qu'il a écrites dans sa vie, Colbert de Castlehill a toujours signé Seignelay, un prénom que sa famille écossaise lui avait donné pour signifier leur parenté avec les Colbert de France.

Biographie

Le jeune écossais fut envoyé en France dès son jeune âge. Il appartient à la famille écossaise des Cuthbert de Castlehill. Cette famille était de confession presbytérienne. Des généalogistes avaient fait croire à Jean-Baptiste Colbert qu'il descendait de cette famille, ce qu'avaient confirmé les Cuthbert, soucieux de se rapprocher du grand ministre de Louis XIV, établissant ainsi des liens entre ces deux familles largement mythiques[2]. Il entra dans les ordres et fut nommé vicaire général du diocèse de Toulouse par Loménie de Brienne. Il devint abbé commendataire de l'abbaye du Val-Richer et tardivement de celle de Sorèze,

Le , il succéda à Champion de Cicé, comme évêque de Rodez. Il fonda dans cette ville des conférences d'agriculture, une école d'ingénieurs, un cours d'accouchement, améliora les routes, dota Villefranche d'un quai et d'une promenade, Millau d'une esplanade et d'un lavoir, se fit remarquer par son goût pour les sciences, et devint membre de l'Académie de Montauban.

Président de l'Assemblée provinciale de la Haute-Guienne, réunie à Villefranche, il fut appelé par Louis XVI aux deux assemblées des notables.

Le , il fut élu par la sénéchaussée de Rodez député du clergé aux États généraux. Tout d'abord, il inclina du côté du tiers-état, se prononça pour la réunion des trois ordres, et fut un des sept évêques qui, dans la séance du 22 juin, vinrent déposer leurs pouvoirs sur le bureau de l'Assemblée nationale.

« Cette démarche, dit une biographie[2], donna à Colbert une grande popularité, et il fut porté en triomphe, le 25 juin, dans les rues de Versailles, par le peuple qui la veille avait poursuivi de ses huées l'archevêque de Paris, de Juigué. »

Il fut nommé commissaire de la salle des séances (questeur), et fit partie des comités du règlement et de l'extinction de la mendicité. Dans la discussion relative aux dîmes ecclésiastiques, il se prononça pour le maintien du statu quo. D'autre part, au nom du comité des recherches, il opina favorablement à une demande de la commune de Paris, tendant à obtenir l'autorisation de pénétrer dans le palais de Versailles pour l'instruction relative aux événements des 5 et 6 octobre. Colbert-Seignelay parla encore sur l'organisation communale et départementale, et appuya l'institution des cantons.

Le projet de constitution civile du clergé le rejeta parmi les partisans de l'Ancien Régime : il refusa le serment , s'associa dès lors à toutes les protestations de la droite, et, après la session de la Constituante. Son clergé en Aveyron sera aussi particulièrement réfractaire : sur 1 011 prêtres, seulement 120 seront jureurs après la condamnation du serment par le pape en 1792[1].

Il se décida à émigrer. Il se rendit à Londres, où il passa le reste de ses jours, refusant de rentrer en France en 1802, résistant aux propositions du pape qui demandait aux évêques de se démettre de leur siège afin de pouvoir traiter avec le gouvernement français. Mgr Colbert refuse le Concordat signé entre Napoléon Ier et le pape Pie VII. Il provoque alors un schisme qui aboutit à la création de la Petite Église. Plusieurs communautés de l'Aveyron, du Lot et du Cantal se joignent à celle-ci[1].

Seignelay Colbert de Castle-Hill serait devenu secrétaire de Louis XVIII ce qui parait très improbable compte tenu que Louis XVIII ne se réfugia en Angleterre qu'en .

Armoiries

Mgr Seignelay Colbert de Castlehill portait
Écartelé : aux I et IV, d'or, à la bordure nébulée d'argent sur azur, le champ ch. d'une aigle de gueules, becquée et membrée d'azur (de Fürstenberg), ch. sur l'estomac d'un écusson écartelé : aux 1 et 4, de gueules, au gonfanon d'argent (Werdenberg) ; aux 2 et 3, d'argent, à la bande vivrée de sable (Heiligenberg) ; aux II et III, contre-écartelé : aux 1 et 4 d'argent au lion de gueules couronné d'or (Goyon) ; aux 2 d'azur à trois fleurs de lys d'or, au lambel d'argent en chef et bâton d'argent brochant (Orléans-Longueville) ; au 3, d'azur à trois fleurs de lys d'or, au bâton de gueules brochant (Bourbon) ; sur le tout d'or, à une couleuvre ondoyante en pal d'azur (de Colbert).[3]

Lignée épiscopale

  1. Mgr Seignelay Colbert de Castle Hill (1781)
  2. S.É. Étienne-Charles de Loménie de Brienne (1761)
  3. S.É. Paul d'Albert de Luynes (1729)
  4. Mgr l'archevêque Louis de La Vergne-Montenard de Tressan (archevêque de Rouen) (1718)
  5. Mgr Olivier Jégou de Kervilio (1694)
  6. Mgr l'archevêque Jean-Baptiste-Michel Colbert de Saint-Pouange (1675)
  7. Mgr l'archevêque Charles-Maurice Le Tellier (1668)
  8. S.É. Antonio Barberini (Jr.), O.S.Io.Hieros. (1655)
  9. Mgr l'archevêque Giovanni Battista Scanaroli (1630)
  10. S.É. Luigi Caetani (1622)
  11. S.É. Ludovico Ludovisi (1621)
  12. Mgr l'archevêque Galeazzo Sanvitale (it) (1604)
  13. S.É. Girolamo Bernerio, O.P. (1586)
  14. S.É. Giulio Antonio Santorio (1566)
  15. S.É. Scipione Rebiba

Notes et références

  1. « Charles Cuthbert de Colbert-Castlehill » (consulté le )
  2. « Colbert-Seignelay de Castlehill (Charles) », dans Adolphe Robert et Gaston Cougny, Dictionnaire des parlementaires français, Edgar Bourloton, 1889-1891 [détail de l’édition] [texte sur Sycomore]
  3. Arnaud Bunel, « Maison Colbert puis de Colbert », sur www.heraldique-europeenne.org (consulté le )

Annexes

Articles connexes

Liens externes

Bibliographie

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