Rue de la Tour

La rue de la Tour est une voie du 16e arrondissement de Paris, en France.

16e arrt
Rue de la Tour

La rue de la Tour vue de la place de Costa-Rica.
Situation
Arrondissement 16e
Quartier Muette
Début Place de Costa-Rica
Fin 1, place Tattegrain
Morphologie
Longueur 1 050 m
Largeur 15 m
Historique
Création Antérieure à 1730
Ancien nom Chemin des Moines
Rue du Moulin-de-la-Tour
Géocodification
Ville de Paris 9347
DGI 9362
Géolocalisation sur la carte : 16e arrondissement de Paris
Géolocalisation sur la carte : Paris
Images sur Wikimedia Commons

Situation et accès

La rue de la Tour est orientée est-ouest. Elle débute à l'est au niveau de la place de Costa-Rica et se termine un kilomètre plus loin, à l'ouest, sur la place Tattegrain.

Outre ces voies, la rue de la Tour est rejointe ou traversée par plusieurs rues ; d'est en ouest :

Entrée de la villa Guibert, au no 83.

Origine du nom

La rue tire son nom du moulin de la tour de Passy, qui existait encore en 1810 et qui passait pour avoir appartenu au manoir de Philippe le Bel.

Historique

Cette voie de l'ancienne commune de Passy est mentionnée en 1605 et indiquée sur le plan de Roussel de 1730 sous le nom de « chemin des Moines », comme menant du couvent des Bonshommes au château de la Muette.

À la fin du XVIIIe siècle, le chemin est transformé en rue entre les rues de Passy et de la Pompe sous le nom de « rue du Moulin-de-la-Tour » en raison de la présence d'un moulin construit sur une ancienne tour.

En 1840, elle est prolongée jusqu'à l'avenue de Saint-Cloud puis, en 1858, jusqu'à la route Militaire (boulevard Lannes) avant d'être classée dans la voirie parisienne par le décret du .

En 1896, la partie située entre les boulevards Flandrin et Lannes a été détachée pour créer la rue Adolphe-Yvon.

Bâtiments remarquables et lieux de mémoire

  • no 8 : Jean Jaurès y a résidé jusqu'en 1899 (bâtiment détruit, à la place de l'actuel hôtel, construit en 1930 aux n°6-10, primé au concours de façades de 1930).
  • no 17 : le sculpteur Jo Davidson (1883-1952) y a eu son atelier peu avant 1930. Il y a accueilli le photographe François Kollar (1904-1979). L'immeuble de cinq étages serait de 1828 (ce qui est rare dans cette rue) et a conservé, derrière un jardin, trois ateliers, dont un grand.
  • no 28 : Jane Birkin a habité (un certain temps avec Jacques Doillon, Kate Barry, Charlotte Gainsbourg et Lou Doillon) dans le premier pavillon, après sa séparation avec Serge Gainsbourg, en 1980[1] ; Agnès Varda y tourna des scènes avec elle pour le film Jane B. par Agnès V. (1988)[2]. Dans le second pavillon vivaient notamment (depuis 1959) l'éditeur Jacques Arthaud et sa fille Florence (1957-2015).
  • nos 32 : service de gestion des étudiants sénégalais à l'étranger de l'ambassade du Sénégal en France.
  • nos 33-35 : immeuble où a vécu et est mort le général Nivelle en 1924. Une plaque lui rend hommage.
  • nos 38 : Jacques et Bernadette Chirac y ont habité vers 1954-1955. La famille Chodron de Courcel a occupé l'un des quatre pavillons remplacés en 1954 (?) par deux batiments de neuf étages[réf. nécessaire].
  • no 53 : au rez-de-chaussée, devanture d'une ancienne boulangerie (Sineau) installée au début du XXe siècle[3] ;
  • no 88 : la tour du château de la Tour est toujours présente dans la cour et est visible en se positionnant à l'angle des rues Desbordes-Valmore et de la Tour. Avec sa jumelle, détruite vers 1820, elle était une des limites du domaine royal de Philippe le Bel à Passy vers 1290.
  • no 85 : immeuble où est mort le poète Jean Richepin en 1926. Une plaque lui rend hommage.
  • no 86 : institut de la Tour, où a notamment étudié Brigitte Bardot[4].
  • no 89 : immeuble où est né l'aviateur Georges Guynemer en 1894. Une plaque lui rend hommage.
  • no 96 bis : villa de la Tour. Jaurès y a habité de 1899 (?) au . Après son assassinat au Café du Croissant, son corps y a été déposé quelques jours.
  • no 104 : domicile du compositeur Henri Collet. Une plaque lui rend hommage.
  • no 123 : le peintre post-impressionniste Georges Laugée (1853-1937) y eut son atelier à partir de 1923[réf. nécessaire].
  • Nos 141 et 146 : derniers numéros de la rue depuis le renommage de son tronçon occidental (rue Adolphe-Yvon depuis 1896) et la disparition, en 1912, de l'hôtel particulier du no 148 (voir ci-dessous).

De 1904 à 1907, Édouard Vuillard (1868-1940) a habité, chez ou avec sa mère, au bout de l'actuelle rue de la Tour[5], côté pair.

Le ténor Gilbert Duprez (1806-1896) y a habité et y est décédé.

Bâtiments détruits

  • No 43 : emplacement, dans les premières années du XXe siècle, d'une pension de famille, la pension Mouton. Dans son autobiographie, l’écrivain américain Julien Green, qui y séjourna en famille à deux reprises, en livre une description[6].
  • No 148 : emplacement de l'ancien hôtel particulier parisien de la sculptrice Claude Vignon (1828-1888), dit hôtel de Vignon (détruit en 1912), que sa propriétaire avait fait décorer par le peintre Pierre Puvis de Chavannes en 1866[7].

Dans la culture populaire

Dans le film d'Ernst Lubitch, Ange, avec Marlène Dietrich, les premières et dernières scènes sont censées se dérouler au 314, rue de la Tour (numéro fictif), dans une maison de rencontre et de plaisir tenue par une aristocrate russe émigrée à Paris.

Notes et références

  1. Véronique Mortaigne, « Jane Birkin sous l'œil de l'amitié », sur Le Monde, (consulté le ).
  2. Christophe Conte, « Sur le fil », Vanity Fair n° 85, décembre 2020 - janvier 2021, p. 68-73.
  3. « Ancienne boulangerie », notice no PA00086664, base Mérimée, ministère français de la Culture.
  4. Brigitte Bardot, interviewée par Caroline Pigozzi, « Bardot s'en va toujours en guerre… pour les animaux », Paris Match, 18 au 24 janvier 2018, p. 76-83.
  5. Jacques Salomon : Vuillard, Editions Albin Michel, réédition FeniXX (voir en ligne).
  6. Julien Green, Jeunes années, Éditions du Seuil, 1984.
  7. Le vestibule de l'hôtel de Vignon était décoré d'un ensemble de panneaux de toile peinte à l'huile dont L'Histoire, Le Recueillement (voir en ligne sur rmngp.fr) , La Vigilence, et La Fantaisie. Les trois premiers de ces panneaux dont le propriétaire légitime est recherché depuis la Seconde Guerre mondiale (Inv. MNR 973) ont été regroupés et sont, en attendant, conservés à Paris au musée d'Orsay. Le quatrième est conservé à Kurashiki, Japon, au musée d'art Ohara (Voir : François Blondel, collectif : La peinture au musée d'Orsay, Paris, VisiMuZ Editions, 2017.

Annexes

Article connexe

Lien externe

  • Portail de Paris
  • Portail de la route
Cet article est issu de Wikipedia. Le texte est sous licence Creative Commons - Attribution - Partage dans les Mêmes. Des conditions supplémentaires peuvent s'appliquer aux fichiers multimédias.