Roquemaure (Gard)

Roquemaure est une commune française située dans le département du Gard, sur la rive droite du Rhône en région Occitanie. Elle fait partie du Grand Avignon.

Pour les articles homonymes, voir Roquemaure.

Roquemaure

Ruines du château royal de Roquemaure.

Blason
Administration
Pays France
Région Occitanie
Département Gard
Arrondissement Nîmes
Intercommunalité Grand Avignon
Maire
Mandat
Nathalie Nury
2020-2026
Code postal 30150
Code commune 30221
Démographie
Gentilé Roquemaurois(es)
Population
municipale
5 520 hab. (2018 )
Densité 211 hab./km2
Géographie
Coordonnées 44° 03′ 09″ nord, 4° 46′ 45″ est
Altitude Min. 20 m
Max. 176 m
Superficie 26,22 km2
Type Commune urbaine
Unité urbaine Roquemaure
(ville isolée)
Aire d'attraction Avignon
(commune de la couronne)
Élections
Départementales Canton de Roquemaure
(bureau centralisateur)
Législatives Troisième circonscription
Localisation
Géolocalisation sur la carte : région Occitanie
Roquemaure
Géolocalisation sur la carte : Gard
Roquemaure
Géolocalisation sur la carte : France
Roquemaure
Géolocalisation sur la carte : France
Roquemaure
Liens
Site web http://www.mairie-roquemaure.fr

    Géographie

    Roquemaure est une ville située dans le département du Gard, à 19 km d'Avignon, 10 km d'Orange, et 42 km de Nîmes.

    Communes limitrophes

    Roquemaure est limitrophe de 10 autres communes.

    Géologie et relief

    Il y a 3 millions d’années, le Rhône coulait en direction de la Méditerranée en passant par la trouée de Saint-Laurent-des-Arbres et le bassin de Pujaut.

    Il y a 400 000 ans, le Rhône démantela la montagne de Saint-Génies, qui opposait ses falaises abruptes à sa progression. Une partie de cette barre rocheuse située entre la colline Saint-Jean à l’ouest et le rocher du château de Roquemaure disparut, ne laissant subsister qu’un éperon rocheux submergé en période de hautes eaux. Un autre bloc rocheux entre le château de Roquemaure et celui de l’Hers subit le même sort sans laisser la moindre trace.

    Ces formations de calcaire barrémiens vieux de quelque 130 millions d’années, avaient subi, dès le début de l’ère tertiaire, une érosion assez intense créant en leur sein un important réseau souterrain. La présence de nombreuses grottes dans cette barre rocheuse en témoigne. Ce réseau a facilité la dislocation de la montagne de Saint-Génies par les eaux du Rhône. C’est ainsi que né avec la Provence, le territoire de Roquemaure est devenu Languedocien.

    Cette topographie particulière du site de Roquemaure se révéla particulièrement favorable à l’implantation d’un port, dont le bassin s’appuie contre l’extrémité de cette formation barrémienne que l’on nomme la colline Saint-Jean.

    Climat

    Paramètres climatiques communaux sur la période 1971-2000

    • Moyenne annuelle de température : 13,9 °C
    • Nombre de jours avec une température inférieure à −5 °C : 2,4 j
    • Nombre de jours avec une température supérieure à 30 °C : 18,1 j
    • Amplitude thermique annuelle[Note 1] : 18,2 °C
    • Cumuls annuels de précipitation : 706 mm
    • Nombre de jours de précipitation en janvier : 5,7 j
    • Nombre de jours de précipitation en juillet : 2,9 j

    Le climat qui caractérise la commune est qualifié, en 2010, de « climat méditerranéen franc », selon la typologie des climats de la France qui compte alors huit grands types de climats en métropole[1]. En 2020, la commune ressort du type « climat méditerranéen » dans la classification établie par Météo-France, qui ne compte désormais, en première approche, que cinq grands types de climats en métropole. Pour ce type de climat, les hivers sont doux et les étés chauds, avec un ensoleillement important et des vents violents fréquents[2].

    Les paramètres climatiques qui ont permis d’établir la typologie de 2010 comportent six variables pour les températures et huit pour les précipitations, dont les valeurs correspondent aux données mensuelles sur la normale 1971-2000[3]. Les sept principales variables caractérisant la commune sont présentées dans l'encadré ci-contre[1].

    Avec le changement climatique, ces variables ont évolué. Une étude réalisée en 2014 par la Direction générale de l'Énergie et du Climat[4] complétée par des études régionales[5] prévoit en effet que la température moyenne devrait croître et la pluviométrie moyenne baisser, avec toutefois de fortes variations régionales. Ces changements peuvent être constatés sur la station météorologique de Météo-France la plus proche, « Pujaut », sur la commune de Pujaut, mise en service en 1991[6] et qui se trouve à km à vol d'oiseau[7],[Note 2], où la température moyenne annuelle est de 14,4 °C et la hauteur de précipitations de 668,5 mm pour la période 1981-2010[8]. Sur la station météorologique historique la plus proche, « Nîmes-Courbessac », sur la commune de Nîmes, mise en service en 1922 et à 41 km[9], la température moyenne annuelle évolue de 14,8 °C pour la période 1971-2000[10], à 15,1 °C pour 1981-2010[11], puis à 15,6 °C pour 1991-2020[12].

    Vo ies de communications et transports

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    Urbanisme

    Typologie

    Roquemaure est une commune urbaine, car elle fait partie des communes denses ou de densité intermédiaire, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[Note 3],[13],[14],[15]. Elle appartient à l'unité urbaine de Roquemaure, une unité urbaine monocommunale[16] de 5 481 habitants en 2017, constituant une ville isolée[17],[18].

    Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction d'Avignon, dont elle est une commune de la couronne[Note 4]. Cette aire, qui regroupe 48 communes, est catégorisée dans les aires de 200 000 à moins de 700 000 habitants[19],[20].

    Occupation des sols

    Carte des infrastructures et de l'occupation des sols de la commune en 2018 (CLC).

    L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (65,3 % en 2018), une proportion identique à celle de 1990 (65,4 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : cultures permanentes (47,8 %), zones agricoles hétérogènes (17,5 %), forêts (11,4 %), zones urbanisées (8,2 %), eaux continentales[Note 5] (6,4 %), milieux à végétation arbustive et/ou herbacée (6,1 %), zones industrielles ou commerciales et réseaux de communication (2 %), mines, décharges et chantiers (0,5 %)[21].

    L'IGN met par ailleurs à disposition un outil en ligne permettant de comparer l’évolution dans le temps de l’occupation des sols de la commune (ou de territoires à des échelles différentes). Plusieurs époques sont accessibles sous forme de cartes ou photos aériennes : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 1].

    Toponymie

    Selon le Dictionnaire topographique du département du Gard d'Eugène Germer-Durand, le nom de la ville vient de l'occitan roca maura[22] « roche noire ».

    Histoire

    Préhistoire

    Paléolithique supérieur
    • Près de l'échangeur Autoroutier de Roquemaure, outillage lithique du Paléolithique supérieur.
    • Vers Sauveterre/Roquemaure, industries lithiques.
    • Vers Clary, outillage lithique
    Néolithique

    Sur le versant Est d'une combe de la chaîne de collines Barrémiennes de Saint-Geniès-de-Comolas, plusieurs ossements inhumés, et incinérations, le mobilier d'accompagnement se compose de céramiques non tournées, de perles en verre. Près de l'échangeur autoroutier de Roquemaure, plusieurs fragments de lames néolithiques en silex bédoulien.

    Âge du cuivre et âge du bronze

    Sur la commune, la grotte du Crâne Noir a livré des tessons de céramique chalcolithique ainsi que des vestiges des âges du bronze et du fer. Un oppidum fut occupé par les Ligures[23] qui commercèrent avec des négociants étrusques.

    Au nord de l'autoroute A9, un chemin de l'âge du bronze, avec céramiques, et empierrement.

    Protohistoire et Antiquité

    • Fossés et drains de l'âge du fer, périodes romaines, Moyen Âge (quartier Tras le Puy)
    • Fossés, fond de fosse, calage de poteau. Liés à un habitat. Fragments d'amphores, panse de dolium, fragments de tegula. (sud de l'autoroute A8).
    Âge du fer, Civilisation de Hallstat

    L'oppidum de la Barre: daté du second âge du fer (Ve siècle av. J.-C.), aucun vestige architectural n'y a été découvert en place, de plus au sud l'exploitation d'une carrière l'a partiellement endommagé, son emplacement est marqué par une importante concentration de céramiques telles des tessons d'amphores étrusques et massaliètes, céramique subgéométrique, céramique ionienne, grise monochrome.

    À cette même époque se développe le premier port de la cité protohistorique, sur le Rhône, qui rayonne jusqu'à l'actuel emplacement d'Avignon, et dessert les itinéraires cévenols. À la fin du Ve siècle av. J.-C. de nouvelles populations celtes empruntèrent du nord au sud les passages des deux versants des Alpes et envahirent progressivement la France par vagues successives. Des traces d’incendie remontant à cette époque ont été relevées sur les deux rives du Rhône : à l'oppidum du Malpas, au Pegue dans la Drôme, à l'oppidum de la Barre de Roquemaure. Toutes témoignent de la violence des combats. Il est aujourd’hui démontré que les marchandises en provenance des pays méditerranéens, de Marseille et de ses succursales rhodaniennes y étaient transportées par le fleuve et les vallées qui y aboutissent. C’est grâce aux recherches archéologiques qui se sont intensifiées ces dernières années, qu'on a pu tracer avec exactitude le chemin suivi par les convois des marchands grecs. Après avoir remonté le Rhône sur des radeaux que soutenaient des outres gonflées, ils débarquaient leur cargaison au port de Roquemaure où des découvertes comparables à celle du parc de l'évêché à Uzès qui ont été faites entre 1960 et 1984.

    Pour l'époque romaine
    • Le site archéologique diachronique de La Ramière, situé sur le roc de Peillet. Opération sauvetage programmé, 1996. Fouille archéologique, couvrant les périodes suivantes : Néolithique, Chalcolithique, Âge du Bronze final, gallo-romain : la plus importante occupation, puis Antiquité tardive ; Bas-Empire ; Haut-Empire ; Haut Moyen Âge.
    • Vers Clary, site d'époque gallo-romaine (riche villa).
    • Vers la forêt de Saint-Laurent-des-Arbres, un petit autel dédié à Apollon.
    • Vers Tavel, découverte d'une belle tête d'Herakles, en calcaire : (0.18m; larg.0.21m)
    • Près de la carrière de Roquemaure, une tombe en pleine terre (2 bols, 1 assiette, sigillée sud gauloise).
    • Non loin de la montagne de Saint-Génies, un établissement rural du Haut Empire, tegulas, imbrices, dolias, moellons, sigillée sud gauloise, céramique claire B luisante, amphores gauloises, meules en basalte.

    Moyen Âge

    • Non loin de la chapelle Saint-Agricol, des sépultures en Lauzes du 7*s., tombes en bâtières et coffres de dalles. Mobilier en bronze (plaque boucle de ceinture).
    • Vers le prieuré de Truel, inhumation en pleine terre féminine, avec un Pégaux wizigothique. Non loin, sarcophages du 7*s. probablement détruit par un maçon local.

    Aux XIVe et XVe siècles, un pape, des rois et des ducs de France s’installent plus ou moins longtemps au château. Le pape Clément V, en route vers sa Gascogne natale s’y repose quelques jours et y meurt le . Le duc d’Anjou, lieutenant du roi en Languedoc, y fait des séjours répétés de 1367 à 1380 accompagné de son épouse, la duchesse Marie de Blois. Le , il y vient avec Catherine de Sienne.

    Le , le duc de Berry, lieutenant du Languedoc, convie au château une ambassade de Hongrie à laquelle il offre cadeaux et festins. Le roi Charles VI y fait étape le avec sa suite. Enfin, le dauphin Charles, futur roi Charles VII, s’arrête à Roquemaure au cours de son périple languedocien. Toutes ces visites supposent un château de grandes dimensions avec salles de réceptions et chambres d’accueil. Jusqu’aux guerres de religion, le site est régulièrement entretenu, mais à la fin du XVIe siècle sa détérioration est amorcée et se poursuit en trois étapes échelonnées sur deux siècles. En 1590-1591, un siège détruit sa façade méridionale ; en 1671, sur ordonnance royale, l’île du château est annexée à la ville et la forteresse perd sa signification première ; enfin de 1795 à 1850 le château et son rocher, sont vendus à titre de bien national et utilisés comme carrière de pierre et disparaissent.

    Au XIIe siècle, l’abbaye Saint-André de Villeneuve-lès-Avignon y possède trois églises, dont elle perçoit les revenus. La première est Saint-Agricol d’Albaret ; la deuxième, Sancti Martini de Riberiis vel Sancti Genesii de Mimarno, se trouvait sur l’île de Miémar et a été emportée par le Rhône ; la dernière est Saint-Sauveur au hameau du Truel (ces deux dernières appartiennent encore à Saint-André au début du XIIIe siècle)[24].

    En 1213, l'Œuvre du Pont Saint-Bénézet achète l'église de Roquemaure et ses bénéfices[25].

    Période moderne

    Vers Maillac, ferme du milieu du XVIIe siècle monnaies du Comtat Venaissin.

    La viguerie d'Uzès fut divisée en deux. Il y eut la viguerie haute ou Cévennes, et la viguerie basse qui prit le nom de la Côte du Rhône[26]. Un premier édit royal daté du tenta de donner une identité vinicole à cette petite région. Il fut insuffisant et modifié en 1731 en ces termes :

    « Tous les tonneaux de vin destinés pour la vente et transport du cru tant de Roquemaure que des lieux et paroisses voisines et contiguës : Tavel, Lirac, Saint-Laurent-des-Arbres, Saint-Geniès-de-Comolas, Orsan, Chusclan, Codolet et autres qui sont de qualités supérieures seront marqués sur l'un des fonds, étant pleins et non autrement, d'une marque de feu qui contiendra les trois lettres C D R signifiant Côte du Rhône avec le millésime de l'année[27]. »

    Période contemporaine

    Placide Cappeau
    Chasse des reliques de saint Valentin

    Un négociant en vins et spiritueux, Placide Cappeau, rédige le texte du célèbre cantique Minuit, chrétiens, qu'il aurait écrit, selon ses dires, le dans la diligence qui le conduisait à Paris, entre Mâcon et Dijon. L'auteur de ce que le compositeur Adolphe Adam, qui mit ses paroles en musique, appelait la « Marseillaise religieuse », était socialiste, républicain et anticlérical.

    En 1866, le phylloxéra anéantit le vignoble. Particulièrement virulent, il est surnommé « les taches de Roquemaure ». C'est la première apparition de cet insecte térébrant en Europe. Comme nul ne sait encore comment sauver ses vignes, Maximilien Richard, riche propriétaire du château de Clary, domaine viticole de Roquemaure, décide de se rendre à Rome. En , il est de retour de Rome avec des reliques d'un Saint, qui se prénommait Valentin. Il est accueilli au château de Clary par une foule en liesse alors que les reliques sont fièrement déposées au château. Devant l’enthousiasme général, le propriétaire de Clary décide d’organiser une procession, et le , l'évêque de Nîmes, Monseigneur Claude-Henri Plantier, préside à la cérémonie du dépôt des reliques dans la collégiale de Roquemaure, où elles sont invoquées pour sauver les vignes.

    Sur la place de la Pousterle, le panégyrique de saint Valentin est dit en présence d’une foule immense qui ensuite accompagne les reliques depuis le château vers la collégiale où désormais elles demeurent dans une chasse dorée à droite de l’autel. Elles sont depuis sorties tous les deux ans, lors une grande fête commémorant la procession et le saint patron des amoureux, le dimanche le plus proche du [23].

    Politique et administration

    Liste des maires

    Liste des maires depuis la Libération
    Période Identité Étiquette Qualité
             
    Comité local de libération    
    André Granier SFIO Conseiller général
    mars 1971 Auguste Vernet    
    avril 1976 André Pibarot DVD  
    mars 1989 Roger Combes DVD  
    mars 1989 juin 1995 André Ferragut DVD  
    Guy Vernet DVD  
    Guy Pécoul SE Décédé en cours de mandat
    Roger Queyranne DVD  
    André Heughe UMP-LR[28] Retraité
    Président CCCRG
    En cours Nathalie Nury DVG  

    Jumelages

    Population et société

    Démographie

    L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. À partir de 2006, les populations légales des communes sont publiées annuellement par l'Insee. Le recensement repose désormais sur une collecte d'information annuelle, concernant successivement tous les territoires communaux au cours d'une période de cinq ans. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[30]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2007[31].

    En 2018, la commune comptait 5 520 habitants[Note 6], en augmentation de 1,14 % par rapport à 2013 (Gard : +1,67 %, France hors Mayotte : +1,78 %).

    Évolution de la population  [modifier]
    1793 1800 1806 1821 1831 1836 1841 1846 1851
    3 3003 5063 5393 7594 1384 3884 4714 5073 795
    1856 1861 1866 1872 1876 1881 1886 1891 1896
    3 7043 6493 5433 2113 0082 8602 6662 4612 391
    1901 1906 1911 1921 1926 1931 1936 1946 1954
    2 3042 2212 2191 9631 9962 0522 1182 1092 138
    1962 1968 1975 1982 1990 1999 2006 2007 2012
    2 9253 4113 6464 0534 6474 8485 1635 2075 421
    2017 2018 - - - - - - -
    5 4815 520-------
    De 1962 à 1999 : population sans doubles comptes ; pour les dates suivantes : population municipale.
    (Sources : Ldh/EHESS/Cassini jusqu'en 1999[32] puis Insee à partir de 2006[33].)
    Histogramme de l'évolution démographique

    Économie

    Viticulture

    AOC Lirac Rocca Maura

    Après la crise du phylloxéra, Henri de Régis, propriétaire du château de Ségriès, pour mettre en valeur ses terres, décida, en 1925, de replanter un vignoble. Dans la décennie suivante, il entreprit de suivre l'exemple du combat que menait sur la rive gauche du Rhône le baron Pierre Le Roy de Boiseaumarié. Avec quelques amis convaincus, il décida de faire classer le terroir de Lirac en appellation d’origine contrôlée (AOC). La demande en fut faite auprès d'un tribunal.

    Le projet se concrétisa après la seconde guerre. Le , l’appellation fit l’objet d’une reconnaissance judiciaire par le tribunal d’Uzès. Après deux années d’enquêtes complémentaires sur le terrain (terroir, types de vins, etc.) les experts de l’INAO achevèrent la délimitation de l’aire d’appellation sur les communes de Lirac, Roquemaure, Saint-Laurent-des-Arbres et Saint-Geniès-de-Comolas. Ce qui aboutit à la reconnaissance de l’AOC Lirac définie par le décret du . La nouvelle appellation devenait le premier cru des côtes-du-rhône à produire des vins de trois couleurs : rouge, rosé, blanc.

    Entreprises et commerces

    Huile d'olive de Provence AOC

    Huile d'olive de Provence AOC

    L'huile d'olive de Provence est protégée par une appellation d'origine contrôlée (AOC) à la suite d'une enquête diligentée par l'INAO, dont les conclusions ont été déposées auprès de la commission le , réunie à Arles. La signature du décret parut au Journal officiel le [34]

    Pour pouvoir postuler à l'AOC, l'huile d'olive de Provence doit être élaborée à base des variétés aglandau, bouteillan, cayon, salonenque ainsi que celles dénommées localement brun, cayet, petit ribier et belgentiéroise. Il faut au moins deux de ces variétés principales présentes au sein de l'oliveraie[34],[35].

    Culture locale et patrimoine

    Lieux et monuments

    Collégiale Saint-Jean-Baptiste
    • Collégiale Saint-Jean-Baptiste (XIIIe – XIVe siècles), de style gothique provençal, renfermant un buste du pape Clément V, des reliques de Saint-Valentin et des orgues dont la partie instrumentale remonte à 1690 et le buffet à 1820. L'édifice a été inscrit au titre des monuments historiques en 1997[36]. De nombreux objets sont référencés dans la base Palissy (voir les notices liées)[36].
    • Hôtel de ville actuel et ancien hôtel de ville datant du XVIIIe siècle, une partie de ce dernier datant même du XVe siècle ;
    • Maison du cardinal Bertrand, datant du XVe siècle ;
    • Les arceaux de la place du Marché XIIIe siècle ;
    • Hôtels particuliers du XVIIe – XVIIIe siècles ;
    Le prieuré de Truel

    chapelle romane, bâtie sur une petite bute au-dessus de l'intersection d'anciens chemins. Appelée S. Salvatori de Torcularibus, peut-être pour avoir succédé au moulin à huile d'une villa gallo-romaine, cette chapelle semble avoir été centre d'un prieuré d'abord uni à la mense monacale de Saint-André de Villeneuve, et qui plus tard, appartint aux templiers (sous le vocable de Saint-Pierre-ès-Liens). Cette chapelle fut autrefois fortifiée et abrite une claustra romane classée.

    • Chapelle Saint-Joseph-des-Champs XVIIe – XVIIIe siècles ;
    • Chapelle de Truel 12e, ancienne chapelle des templiers;
    • Chapelle romane Saint-Agricol (XIIe siècle, XVIIe – XVIIIe siècles) ;
    • Chapelle de Traslepuy.
    • Chapelle de Manissy.
    • Tour carrée, dite des Carthaginois, et tour ronde, dite de la Reine.
    Le château de Truel

    Truel, hameau de Roquemaure, tire son nom des pressoirs (torculum), nombreux sur son territoire. Il abrite la chapelle Saint-Sauveur, prieuré de l’Abbaye Saint-André de Villeneuve-lès-Avignon depuis le début du XIIe siècle. Une source issue des galeries drainantes, attestée depuis longtemps, a donné son nom au quartier appelé « la Font des Moynes » sur lequel est implanté le château.

    Le château comporte trois niveaux dont le dernier est partiellement sous plafond rampant. Bâtiment en forme de pavé droit, la façade principale, au sud, comporte deux portes et de nombreuses fenêtres dont une fenêtre à meneaux vers l'est de la façade. Les encadrements sont faits d'une pierre calcaire relativement alvéolée, certainement du Gard, et le reste est enduit. À l'angle sud-est, on trouve les restes bas (encorbellement) d'une échauguette.

    Dès l’origine, la maison se trouvait à la croisée de routes, parmi lesquelles le chemin de la poste reliant Roquemaure à Villeneuve à travers les collines, les bords du Rhône étant impraticables une grande partie de l’année. En 1844, le marquis de Montlaur, alors propriétaire du château, obtint de la commune le déplacement du tracé du chemin. Les quatre entrées actuelles de la propriété rappellent l’ancienne topographie.

    Le château de Clary

    À l’orée de la deuxième moitié du XVIIIe siècle, période à partir de laquelle Cassini cartographie la France, la forêt de Clary est une forêt entourée de vignes. Une partie du plateau de Vallongue est encore occupée par la lande notamment en lisière de forêt. La forêt de Clary était une possession royale jusqu’en 1762. À cette date, Louis XV la cède au comte d’Eu, petit-fils de Mme de Montespan et de Louis XIV, ceci dans le cadre de l’échange de la principauté des Dombes. Le comte d’Eu la vendra ensuite à Marie Joseph Emmanuel de Guignard, vicomte de Saint-Priest en 1775. Cette dernière date marque la naissance du domaine qui réunit 340 ha. La vocation agricole du domaine s’affirma très rapidement car 16 ans plus tard, en 1791, sur les 340 ha de forêt initiaux, 120 ha environ sont déjà cultivés, dont 30 en vigne.

    Le château de Roquemaure

    La plus ancienne mention que nous ayons de ce château date de 1209. Or à cette époque, le comte de Toulouse, Raymond VI, était accusé par l’Église de Rome de complaisance à l’égard de l’hérésie cathare qui se développait sur ses terres. En signe de soumission, il céda 9 châteaux à l’église, dont ceux de Morans, Oppède, Fourques, Montferran, Beaume et Roquemaure (castrum de Roccamaura). Immédiatement et pour le temps de la croisade contre les Albigeois, Roquemaure est remis à l’évêque d’Avignon. En 1229, à la suite du traité de Meaux-Paris, le roi de France, saint Louis, reçoit toutes les terres du comte de Toulouse situées le long du Rhône gardois. Roquemaure devient un site royal dans la toute nouvelle sénéchaussée de Beaucaire et Nîmes. La forteresse de Roquemaure se dresse au-dessus des passages, port et péage, à hauteur d’un verrou du Rhône (entre Roquemaure et le château de l’Hers) et prend une importance considérable jusqu’à ce que les rois s’emparent de la Provence. La garnison relativement importante et le passage des hôtes de qualité, rois et officiers royaux en témoignent. La forteresse est placée sous la responsabilité d’un châtelain dit aussi capitaine assisté d’hommes exerçant leurs fonctions au château soit au port au pied du rocher. Tous sont sous la responsabilité directe du roi et de son représentant local, le sénéchal de Beaucaire et Nîmes. Exerçant leur fonction de manière itinérante, les sénéchaux s’installent l’un après l’autre au château.

    Héraldique

    Blason
    De gueules aux trois rocs d'échiquier d'or, au chef cousu d'azur chargé de trois fleurs de lys aussi d'or.
    Détails
    Le statut officiel du blason reste à déterminer.

    Culture

    Dégustation d'AOC Lirac à la Saint-Valentin de Roquemaure
    • Fête de Saint Valentin : depuis 1988, une année sur deux, le week-end le plus proche du , une grande reconstitution historique fait revivre ce temps fort de l'histoire de la cité.

    Notes et références

    Notes et cartes

    • Notes
    1. L'amplitude thermique annuelle mesure la différence entre la température moyenne de juillet et celle de janvier. Cette variable est généralement reconnue comme critère de discrimination entre climats océaniques et continentaux.
    2. La distance est calculée à vol d'oiseau entre la station météorologique proprement dite et le chef-lieu de commune.
    3. Selon le zonage des communes rurales et urbaines publié en novembre 2020, en application de la nouvelle définition de la ruralité validée le en comité interministériel des ruralités.
    4. La notion d'aire d'attraction des villes a remplacé en octobre 2020 l'ancienne notion d'aire urbaine, pour permettre des comparaisons cohérentes avec les autres pays de l'Union européenne.
    5. Les eaux continentales désignent toutes les eaux de surface, en général des eaux douces issues d'eau de pluie, qui se trouvent à l'intérieur des terres.
    6. Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2021, millésimée 2018, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2020, date de référence statistique : 1er janvier 2018.
    • Cartes
    1. IGN, « Évolution de l'occupation des sols de la commune sur cartes et photos aériennes anciennes. », sur remonterletemps.ign.fr (consulté le ). Pour comparer l'évolution entre deux dates, cliquer sur le bas de la ligne séparative verticale et la déplacer à droite ou à gauche. Pour comparer deux autres cartes, choisir les cartes dans les fenêtres en haut à gauche de l'écran.

    Références

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    Annexes

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