RocknRolla
RocknRolla, ou Rock et escrocs au Québec, est un film britannique écrit et réalisé par Guy Ritchie, sorti en 2008. Le film est un retour à la comédie de gangsters dans le style de ses deux premiers films Arnaques, Crimes et Botanique (1998) et Snatch (2000).
Titre québécois | Rock et escrocs |
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Titre original | RocknRolla |
Réalisation | Guy Ritchie |
Scénario | Guy Ritchie |
Acteurs principaux | |
Sociétés de production |
Dark Castle Entertainment Toff Guy Films |
Pays d’origine |
Royaume-Uni États-Unis France |
Genre | Film de gangsters, comédie, action |
Durée | 114 minutes |
Sortie | 2008 |
Pour plus de détails, voir Fiche technique et Distribution
Synopsis
Caïd de la pègre londonienne, Lenny Cole travaille à l'ancienne, ce qui ne l'empêche pas de savoir à qui graisser la patte et de pouvoir faire pression sur n'importe quel ministre, promoteur immobilier ou malfrat en vue. D'un simple coup de fil, Lenny est capable de soulever des montagnes. Mais comme le lui dit Archy, son fidèle lieutenant, Londres est en train de changer : les mafieux des pays de l'est, comme les petits voyous, cherchent tous à bouleverser les règles du milieu. Uri Omovich, un oligarque russe, donne à Lenny un pot-de-vin de sept millions de livres pour qu'un permis de construire lui soit accordé, et lui prête son tableau porte-bonheur en gage de bonne foi, mais Stella, la comptable d'Omovich, engage deux petits malfrats, « One Two » et « Messe basse », pour dérober les sept millions. Tous deux y voient l'occasion de rembourser une forte somme qu'ils doivent à Lenny et accomplissent leur mission sans problèmes.
Dans le même temps, Lenny se fait voler le tableau que lui a prêté Omovich par son beau-fils, la rock star toxicomane Johnny Quid, qu'on croyait mort. Lenny charge Archy de retrouver le tableau, alors qu'Omovich débloque sept autres millions pour le pot-de-vin. Au cours d'une soirée donnée par son mari, un avocat homosexuel, Stella propose à One Two et à sa bande, « la Horde sauvage », de rééditer leur premier braquage. Bob « Gueule d'Ange », un autre membre de la bande, profite de la soirée pour séduire le mari de Stella, demandant en échange qu'il lui fournisse un document révélant le nom d'un informateur par la faute de qui plusieurs membres de la Horde sauvage ont dû purger des peines de prison. Archy et Lenny rendent visite aux agents de Quid, Mickey et Romain, et leur font comprendre (en interrompant un concert des Subways organisé par eux) qu'il est dans leur intérêt de retrouver Quid au plus vite.
One Two, Messe basse et Bob Gueule d'Ange volent une deuxième fois les sept millions d'Omovich mais l'argent est cette fois-ci gardé par deux gangsters russes et les trois complices ont toutes les peines du monde à leur échapper. Victor, le bras droit d'Omovich, soupçonne que Lenny est derrière le vol et Omovich organise alors une rencontre avec Lenny, sur un terrain de golf, à l'issue de laquelle il lui fait briser la jambe. Quid se fait à son tour voler le tableau par deux petits escrocs héroïnomanes, qui le vendent à Cookie, un autre membre de la Horde sauvage. Cookie le donne à One Two qui en fait à son tour cadeau à Stella, après avoir couché avec elle. Peu après, One Two est retrouvé par les deux hommes de main russes. Ils s'apprêtent à le torturer mais Archy et ses hommes, venus poser des questions à One Two sur le vol de l'argent d'Omovich, arrivent juste à temps pour le sauver. De leur côté, Mickey et Romain retrouvent Quid et l'emmènent avec eux. Omovich, qui est tombé amoureux de Stella, se rend chez elle pour la demander en mariage et a la surprise d'y découvrir son tableau. Il comprend que Stella l'a trahi et la fait tuer par Victor.
One Two, Messe basse et Bob Gueule d'Ange sont emmenés par Archy dans un entrepôt où les attend Lenny, dans un fauteuil roulant. Ils y retrouvent Quid ainsi que Mickey et Romain. Lenny tire sur son beau-fils alors que celui-ci était sur le point de révéler quelque chose à son sujet. En fouillant Bob Gueule d'Ange, Archy trouve le document que lui a donné l'avocat et sur lequel figure le nom de l'informateur, Sidney Shaw. Or, Archy est le seul à savoir que Sidney Shaw est un pseudonyme utilisé par Lenny. Comprenant que c'est à cause de Lenny qu'il a lui-même passé quelques années en prison, Archy fait plonger Lenny dans un bassin rempli d'écrevisses américaines et libère les membres de la Horde sauvage. Quid, Mickey et Romain, que d'autres hommes de Lenny allaient exécuter, réussissent de leur côté à tous les tuer avec l'aide finale de One Two et ses amis.
L'épilogue présente Quid qui sort d'une cure de désintoxication et est attendu par Archy. Archy lui donne le tableau d'Omovich, laissant entendre qu'il a éliminé le Russe, et Quid lui annonce qu'il veut devenir comme lui « un vrai RocknRolla ».
Fiche technique
Sauf indication contraire ou complémentaire, les informations mentionnées dans cette section peuvent être confirmées par la base de données IMDb.
- Titre : RocknRolla
- Titre québécois : Rock et escrocs
- Réalisation : Guy Ritchie
- Scénario : Guy Ritchie
- Décors : Richard Bridgland
- Costumes : Suzie Harman
- Photographie : David Higgs
- Montage : James Herbert
- Musique : Steve Isles
- Production : Guy Ritchie, Joel Silver, Steve Clark-Hall et Susan Downey
- Sociétés de production : Dark Castle Entertainment, Toff Guy Films, avec le soutien de Studiocanal
- Société de distribution : Warner Bros. (Royaume-Uni, États-Unis), StudioCanal (France)
- Budget : 18 000 000 $[1]
- Pays d'origine : Royaume-Uni - États-Unis - France
- Langue originale : anglais (quelques dialogues en russe)
- Format : couleurs − 2,35:1 − DTS et Dolby Digital − 35 mm
- Genre : film de gangsters, comédie, action
- Durée : 114 minutes
- Dates de sortie[2] :
Distribution
- Gerard Butler (VF : Boris Rehlinger ; VQ : Louis-Philippe Dandenault) : One-Two
- Tom Wilkinson (VF : Richard Leblond ; VQ : Vincent Davy) : Lenny Cole
- Thandie Newton (VF : Julie Dumas ; VQ : Nathalie Coupal) : Stella
- Mark Strong (VF : Gérard Rinaldi ; VQ : Jean-François Beaupré) : Archibald « Archy » Powell
- Idris Elba (VF : Jean-Paul Pitolin ; VQ : Marc-André Bélanger) : « Messe basse » (Mumbles en V.O.)
- Tom Hardy (VF : Thibaut Belfodil ; VQ : Paul Sarrasin) : Bob « Gueule d'Ange » (Handsome Bob en V.O.)
- Toby Kebbell (VF : Emmanuel Garijo ; VQ : Hugolin Chevrette) : Johnny Quid
- Karel Roden (VF : Dušan Vranić ; VQ : Sylvain Hétu) : Uri Omovich
- Chris « Ludacris » Bridges (VF : Daniel Lobe ; VQ : Éric Bruneau) : Mickey
- Jeremy Piven (VF : Lionel Tua ; VQ : Tristan Harvey) : Romain
- Matt King (VF : Gabriel Le Doze) : Cookie
- Geoff Bell : Fred
- Jimi Mistry (VF : Alexandre Gillet) : le conseiller
- Michael Ryan (VF : Donald Reignoux) : Pete
- David Bark-Jones (VF : Nicolas Marié) : Bertie
- Nonso Anozie (VF : Paul Borne ; VQ : Thiéry Dubé) : Tank
- Gemma Arterton : June
- Jamie Campbell Bower : le rocker
- The Subways : eux-mêmes (caméo non crédité)
Sources doublage : VoxoFilm (VF)[3] et doublage.qc.ca (VQ)[4]
Production
Genèse et développement
Avec ce film, Guy Ritchie tente de faire oublier les échecs d’À la dérive (2002) et Revolver (2005). Il revient ici à ses premiers amours, la comédie de gangsters loufoque à l'anglaise, qui avait fait son succès avec Arnaques, Crimes et Botanique (1998) et Snatch (2000)[5].
« Je voulais évoquer la volonté de la nouvelle génération de malfrats d'investir le territoire de la vieille génération et d'en traiter les conséquences par la comédie. Ce film évoque les tentatives de ces nouveaux malfrats de s'introduire sur le marché immobilier qui a attiré tellement de monde ces dernières années car il est extrêmement lucratif. Tout le monde a essayé d'en tirer profit et, bien entendu, certains s'y sont cassés les dents. (...) Lorsqu'on se trouve au sommet d'une tour, on n'aperçoit que des grues. On a l'impression que les grues se multiplient. Et le prix de l'immobilier continue à grimper en flèche. Autant dire que lorsqu'il y a autant d'argent en jeu, beaucoup de gens essaient de profiter de la situation[5]. »
— Guy Ritchie, réalisateur
« Ce film rend hommage à la fois à la vieille génération dans le style de Lenny Cole, et à la génération montante réunie au sein de la Horde Sauvage. Mais les hommes d'affaires qui viennent des pays de l'Est ont des pratiques totalement nouvelles. Ils n'ont aucun respect pour l'ancienne génération et ils ont à la fois l'argent et les hommes pour imposer de nouvelles règles. Du coup, les gars qui travaillent à l'ancienne doivent s'adapter pour survivre. Tout cela donne lieu à un récit très rythmé, plein de rebondissements. (...) Guy a bousculé les codes de la comédie d'action ou du film de casse. On s'amuse beaucoup, mais le film est aussi un conte moral. Un personnage compare la vie que nous menons à un paquet de cigarettes : d'un côté, son style est sophistiqué, mais de l'autre il avertit le fumeur sans le moindre doute possible qu'il va le tuer. En étant toujours pressés de se faire leur place au soleil, les personnages marchent sur le fil du rasoir et jouent avec la vie et la mort[5]. »
— Joel Silver, producteur
Le titre a plusieurs explications. Pour Gerard Butler « Le Rock'nrolla dans le film n'est pas le même que celui du scénario. La vision du Rock'nrolla a évolué au fil du tournage. Il y a le pur Rock'nrolla : sex, drugs & rock'n'roll. Et il y a le Rock'nrolla moderne. Ce n'est pas forcément un Rolling Stone ou un vrai rocker. Mais c'est quelqu'un qui vit dans le moment, à fond. Quelqu'un qui se fout de tout et prend du bon temps. Avec des femmes, de la drogue, en voyageant... Ou qui s'éclate simplement en tentant des trucs. C'est dur à définir mais c'est évident quand vous en voyez un »[5]. Pour Idris Elba et Tom Hardy c'est plutôt « quelqu'un qui se met dans le pétrin, et qui s'en sort aussi vite. Un exemple de Rock'nrolla, c'est Amy Winehouse. Elle, c'est le Rock'nrolla voyant... Mais le vrai Rock'nrolla, c'est celui que vous ne voyez pas venir. Des gens capables de tout lâcher en une seconde, mais qui vont toujours au bout du job quand même »[5].
Casting
Guy Ritchie retrouve Mark Strong qu'il avait dirigé dans Revolver (2005). Ils se retrouveront pour Sherlock Holmes (2009)[5]. Jason Statham devait jouer un rôle dans le film mais a dû y renoncer en raison de son emploi du temps trop chargé[6].
Tournage
Le tournage du film a débuté le [5] et a duré six semaines. Il s'est entièrement déroulé à Londres et dans ses alentours et Guy Ritchie a réussi à obtenir l'autorisation de tourner deux scènes dans le nouveau Wembley Stadium[7]. Les scènes de la confrontation finale entre les protagonistes du film ont été tournées à la Battersea Power Station[7] et celles sur le terrain de tennis et le parcours de golf à Stoke Park[8].
Bande originale
Sortie | [9] |
---|---|
Durée | 54:17[9] |
Genre | rock, reggae, garage rock, funk, indie rock, hard rock, beat |
Format | CD |
Producteur | Ian Neil, Steve Richards, Navid McIlhargey (exéc.), Lauren Meek (exéc.) |
Label | Varèse Sarabande |
Critique |
Bandes originales par Guy Ritchie
La musique du film sort en CD le sous le label Varèse Sarabande. Elle comporte seize morceaux et cinq extraits de dialogues du film[9].
- Liste des titres - version britannique
- People Ask the Question - Mark Strong (dialogue extrait du film)
- I'm a Man - Black Strobe
- Have Love, Will Travel - The Sonics
- No School Like the Old School (dialogue extrait du film)
- Bankrobber - The Clash
- The Trip - Kim Fowley
- Slap Him! (dialogue extrait du film)
- Ruskies - Steve Isles
- Outlaw - War
- Waiting for a Train - Flash and the Pan
- Junkies (dialogue extrait du film)
- Rock & Roll Queen - The Subways
- The Gun - Lou Reed
- The Stomp - The Hives
- We Had Love - The Scientists
- Sausage & Beans (dialogue extrait du film)
- Mirror in the Bathroom - The Beat
- Funnel of Love - Wanda Jackson
- Such a Fool - 22-20s
- Dopilsya - Sektor Gaza
- Negra Leono - Miguelito Valdés
Accueil
Critique
Il recueille 59 % de critiques positives, avec une note moyenne de 6/10 et sur la base de 142 critiques collectées, sur le site internet Rotten Tomatoes[10]. Il obtient un score de 53/100, sur la base de 28 critiques, sur Metacritic[11].
En France, les critiques ont également été mitigées (2,8 étoiles sur 5 dans la revue de presse d'AlloCiné)[12]. Côté positif, Brazil met en avant le rythme et l'humour du film et « des scènes d'actions d'anthologie », Le Figaroscope estime que « Guy Ritchie a retrouvé l'énergie, l'inventivité et l'humour british de ses premiers films », L'Humanité évoque un film mêlant « cruauté, humour et virtuosité filmique », et Libération une comédie noire brillamment interprétée. Côté négatif, Le Nouvel Observateur évoque un « polar déjanté, sans rythme, sans logique, sans talent », Le Parisien « un scénario poussif et des dialogues verbeux » et Première un film qui « n'a rien à raconter »[12].
Box-office
Le film a rapporté 25 739 015 $ dans le monde entier (dont 8 915 788 au Royaume-Uni et 5 700 626 $ aux États-Unis)[13], ce qui représente un très modeste succès commercial. En France, seulement 80 917 spectateurs ont vu le film au cinéma[14].
Distinctions
Source : Internet Movie Database[15]
Récompense
Nominations
- Black Reel Awards 2008 : meilleure bande originale
- Empire Awards 2009 : meilleure musique
- GLAAD Media Awards 2009 : meilleur film
- BET Awards 2009 : meilleur acteur pour Idris Elba (également pour Unborn)
- Central Ohio Film Critics Association Awards 2009 : meilleur film passé inaperçu
Suite ?
Le film se termine sur un encart précisant « Johnny, Archy and The Wild Bunch will be back in The Real RockNRolla » (« La Horde Sauvage reviendra dans The Real RockNRolla »)[16]. Le scénario de cette suite éventuelle a déjà été écrit par Guy Ritchie peu après la sortie de RocknRolla[17]. Guy Ritchie a toutefois affirmé en 2011 que tant que les grands studios le chargeront de réaliser des blockbusters, ces derniers auront la priorité sur cette éventuelle suite[18].
Notes et références
- (en) « RocknRolla », The Numbers (consulté le )
- (en) Dates de sortie sur l’Internet Movie Database
- « Doublage français de RocknRolla », VoxoFilm (consulté le )
- « Doublage québécois de Rock et escrocs », sur doublage.qc.ca (consulté le )
- « Secrets de tournage », sur Allociné (consulté le )
- (en) Peta Heliard, « Hard Luck Story for Jason Statham », Herald Sun,
- RocknRolla - Documentaire « Le Londres de Guy Ritchie », Warner Home Video, 2009, DVD
- (en) « Movie History », sur stokepark.com (consulté le )
- (en) Stephen Erlewine, « RocknRolla: Original Soundtrack », AllMusic (consulté le )
- (en) « RocknRolla », Rotten Tomatoes
- (en) « RocknRolla », Metacritic
- « RocknRolla - Critiques Presse », AlloCiné
- (en) « RocknRolla », sur Box Office Mojo
- « RocknRolla », Lumière (consulté le )
- (en) Distinctions sur l’Internet Movie Database
- (en) Trivia sur l’Internet Movie Database
- RocknRolla - Commentaires audio de Guy Ritchie et Danny Strong, Warner Home Video, 2009, DVD
- (en) Russ Fischer, « Sequel Bits », sur slashfilm.com, (consulté le )
Liens externes
- Ressources relatives à l'audiovisuel :
- Allociné
- Centre national du cinéma et de l'image animée
- Cinémathèque québécoise
- (en) AllMovie
- (en) American Film Institute
- (en) BFI National Archive
- (en) Internet Movie Database
- (en) Metacritic
- (en) Movie Review Query Engine
- (de) OFDb
- (en) Rotten Tomatoes
- (mul) The Movie Database
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