René Perrot

René Perrot, né le à Cuse-et-Adrisans et mort le à Paris, est un artiste-plasticien, auteur de cartons de tapisserie, graveur, caricaturiste, peintre, céramiste, français.

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Biographie

Fils de parents instituteur, René Perrot est né le dans le Doubs dans le village de Cuse-et-Adrisans. Il connaît une enfance campagnarde, au pays et à l'époque de Louis Pergaud et de Marcel Aymé dont il subit la double influence : amour des animaux, anti-conformisme. Il fut élève de l’École nationale supérieure des arts décoratifs entre 1932 et 1936 et débuta comme affichiste mais cessera son activité durant la Seconde Guerre mondiale[1],[2].

Dès 1932, il s’intéresse à la décoration en art mural après une rencontre avec Jean Lurçat. René Perrot est l'inventeur d’un procédé de décoration murale, la nitrogravure sur pierre de comblanchien[3].

En 1937, il rencontre sa femme, Madeleine, originaire de Merlines en Corrèze[4].

Bien que René Perrot soit un pacifiste, il accepte de faire son service militaire, au 7e bataillon d'ouvriers d'artillerie à Aubervilliers, où il se fait gravement intoxiquer aux suites de l'éclatement accidentel d'une bombe à ypérite[5].

Son anti-militarisme l'amène à composer deux albums sur la Première Guerre mondiale, préfacés l'un par Roland Dorgelès, l'autre par François Barthille. Pendant la guerre, il participe avec Paul Flamand et son équipe au mouvement Jeune France. Puis il devient, en 1942, chargé de mission du musée national des arts et traditions populaire où il parcourt la France avec les chantiers du musée[6],[7].

A la fin de la guerre, il s'initie au métier de cartonnier à Felletin, puis à Aubusson en Creuse[8].

René Perrot meurt subitement le dans son atelier à Paris, il est inhumé dans le cimetière de Merlines en Corrèze. Sur sa tombe, son ami Raymond Coulon a sculpté, dans la pierre de Volvic, une chouette pour rappeler celle qui vécut pendant dix ans en liberté dans l’atelier de la rue Duperré à Montmartre.

Tapisserie

Dès 1945, il se consacre à la tapisserie, et participe dès 1946 à la première expo de tapisserie française au Musée d'Art Moderne de Paris. Il produira plus de 500 cartons, exécutés par de grandes manufactures, Rivière des Borderies, Ateliers Pinton, Tapisserie d'Aubusson. Il continua toute sa vie de graver, sur bois et à l'eau-forte, et fut aussi un céramiste reconnu.

Enseignement

Il a enseigné dix ans à l'École nationale supérieure d'art de Bourges, puis à l'École nationale supérieure des arts décoratifs de Paris, les 'Arts Déco'.

Œuvres

René Perrot se consacra à la tapisserie ou il en sort plus de 500 cartons et dont de 150 cartons pratiquement tous tissés à Felletin et à Aubusson. Mais il est surtout un peintre animalier peignant des oiseaux, des lapins, des faisans et surtout son animal préféré, le hibou grand-duc. Les œuvres de René Perrot ornent les cimaises des musées et des ministères français ainsi que les ambassades du monde entier[9].

  • « Flore et faune d’Auvergne », tapisserie, ministère de la Reconstruction, Paris
  • « Les quatre éléments », tapisserie, ministère des Affaires économiques, Paris
  • « Les oiseaux gris », tapisserie, ministère des Finances, Paris
  • « Hommage à Jean-Jacques Rousseau », tapisserie, Maison de la culture, Bourges (Cher)
  • « Sauve qui peut » et « Bonjour coucou », tapisseries, Institut de France à Chicago (États-Unis)
  • « Le ciel est rouge », tapisserie, ambassade de France à Tokyo (Japon)
  • « La médiation et la discorde », tapisserie, Cour d’appel de Paris
  • « Le coq triomphant », tapisserie, hôtel-de-Ville de Paris
  • « Camargue », tapisserie, Chambre de commerce d’Arles (Bouches-du-Rhône)
  • « Méditerranée », tapisserie, conseil municipal de Meudon (Hauts-de-Seine)
  • « Catalogne », tapisserie, Conseil général de Perpignan (Pyrénées-Orientales)
  • mosaïque, établissements Roger Coulon, Pont-du-Château (Puy-de-Dôme)
  • panneau gravé, hôtel des douanes, Perpignan (Pyrénées-Orientales)
  • décoration pour le collège Hohberg, Strasbourg (Bas-Rhin), 1978
  • tapisserie pour le lycée hôtelier Maurice Marland, Granville (Manche), 1978
  • tapisserie pour l'université Université Toulouse I Capitole, Toulouse (Haute-Garonne), 1974
  • tapisserie pour le lycée Célia Faure, Le Havre (Seine-Maritime), 1971
  • «La vie minérale», tapisserie pour le lycée Pierre-Gilles de Gennes, Cosne-sur-Loire (Nièvre), 1970
  • «Les heures du jour», trois panneaux décoratifs pour le lycée de jeunes filles de Grenoble (Isère), 1953

Expositions et conservation

Conservation

Il a participé à de nombreuses expositions personnelles ou collectives en France et à l'étranger, et à de nombreux salons. On peut voir ses œuvres au Musée d'Art Moderne de Paris, au Mobilier national, au Musée de la chasse, histoire et nature en Val-de-Loire du Château-musée de Gien, au Musée d'Art et d'Histoire de Dreux.

On peut les voir aussi au Musée d'Art moderne de Céret et au Musée Hyacinthe-Rigaud de Perpignan, car René Perrot a passé tous ses étés, avec son épouse Madeleine, en Roussillon à Collioure, illustre cité d'artistes. Ses autres résidences étaient un appartement avec vue à Montmartre et une maison à Eygurande-Merlines en Corrèze, non loin d'Aubusson.

Expositions

Participation régulière aux Salons d’Automne, des Indépendants, ainsi qu’au Salon du dessin et de la peinture à l’eau[10].

Rétrospective

  • « Les Annonciades, premiers salons, premiers maîtres », Musée de Pontarlier, 2009.

Distinctions et récompenses

Décorations

Postérité

Deux collèges portent le nom de René Perrot, un à Merlines en Corrèze et un au Russey dans le Doubs[11].

Notes et références

Annexes

Bibliographie

  • Jean Cassou, Max Damain et Rénée Moutard-Uldry, La tapisserie française et les peintres cartonniers, TEL, , 187 p.
  • Arthur Conte, Tapisseries, dessins, peintures, gravures de René Perrot, Dessain Et Tolra, , 175 p. (ISBN 2-249-27624-2)
  • J. Rigaud-Hutinot et Charles Lerclerc, « Encyclopédie des arts en Franche-Comté », La Taillanderie, 2004.
  • « René Perrot, tapisseries, dessins, peintures, gravures », Dessaint & Tolra, 1982.
  • Catalogue de l'exposition « Les Annonciades, premiers salons, premiers maîtres », Les amis du musée de Pontarlier, 2009.

Liens externes

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