Pierre de Volvic

La pierre de Volvic est une roche volcanique qui fut très utilisée dans les constructions notamment dans les environs de Clermont-Ferrand et de Riom (Puy-de-Dôme - France). Elle a une couleur allant du gris clair à des teintes noires. Elle provient en très grande partie des carrières situées à proximité de Volvic.

Sculpture en pierre de Volvic

Géologie

La pierre de Volvic est une trachy-andésite. Elle provient des coulées du puy de la Nugère. Ce volcan a connu une volcanologie assez compliquée il y a 11 000 ans. Il a notamment vécu un épisode de type strombolien effusif qui a donné naissance à des coulées de trachy-andésite d'où elle est extraite.

C'est une pierre de couleur grise avec de nombreuses petites bulles et du feldspath. Elle résiste au gel, aux produits chimiques. Elle présente un faible coefficient de dilatation. Toutes ces caractéristiques en font un matériau intéressant pour la construction.

Exploitation

Mosaïques en pierre de Volvic de la basilique Notre-Dame-du-Port à Clermont
Un exemple d'utilisation de la pierre de Volvic : la cathédrale de Clermont-Ferrand

La pierre de Volvic, comme son nom l'indique, provient de carrières proches de la commune auvergnate de Volvic. Elle a probablement été exploitée depuis très longtemps. Son essor date de la construction de la cathédrale de Clermont-Ferrand au XIIIe siècle.

Elle a d'abord été exploitée dans des mines souterraines. Au XIXe siècle, l'exploitation se modifia et devint une exploitation à ciel ouvert ce qui permettait d'augmenter les quantités extraites. Au cours du XIXe et au XXe siècle l'exploitation s'est mécanisée. L'extraction de la pierre de Volvic employait 1 500 personnes entre les deux guerres mondiales. Elle a depuis fortement diminué.

Utilisation

Exemple d'utilisation de la pierre de Volvic : la basilique Saint-Amable de Riom.
Léonard Périer, La Vierge à l’Enfant, pierre de Volvic, Vienne, la colline de Pipet
Plaque Michelin dans les Deux-Sèvres (France).

Les caractéristiques de la pierre de Volvic en font un très bon matériau de construction pour les bâtiments. C'est la construction d'églises à la fin du XIIe siècle et au XIIIe siècle dans la région clermontoise qui marque le début de son utilisation intensive dans les villes de Basse-Auvergne : Riom, Clermont-Ferrand etc. Elle fut par la suite très utilisée dans ces villes. Sa couleur sombre donnant un aspect très typique à l'architecture des quartiers historiques des villes de cette région. Parmi les réalisations, on peut voir à Clermont-Ferrand, l'hôtel Savaron (1513) ou la fontaine d'Amboise (1515).

Elle connut un nouvel essor grâce au comte de Chabrol-Volvic, polytechnicien et préfet de la Seine à partir de 1812. Ce dernier fit effectuer de nombreux travaux de voirie et utilisa la pierre de Volvic pour les bordures de trottoirs et d'autres applications.

Sa texture et sa dureté en font également un matériau se prêtant bien à la sculpture. Elle est utilisée pour de nombreux monuments funéraires. Elle est à ce titre toujours utilisée pour la sculpture. On peut voir par exemple de nombreuses sculptures utilisant ce matériau à Chapdes-Beaufort sur le Chemin Fais'Art.

Ses qualités vis-à-vis de la température, son haut point de fusion (environ 1 500 °C) font qu'elle est utilisée, sous l'appellation de lave de Volvic, comme substrat pour l'émaillage de la pierre, qui demande un chauffage à une température moyenne de 960 °C. Le comte de Chabrol-Volvic en fut l'initiateur ; en tant que préfet de la Seine de 1812 à 1815, il l'utilisa pour les plaques des rues de Paris. Cette utilisation fut pérennisée en 1844 par un arrêté du préfet Rambuteau[1].

La lave de Volvic fut également utilisée par la société Michelin pour ses plaques signalétiques de routes et d'agglomérations.

Même si les quantités ont diminué, elle est toujours utilisée à des fins artistiques ou pour les tables d'orientation.

Citation littéraire

« On ne sait si la pierre de Volvic est noire parce qu'elle est janséniste ou janséniste parce qu'elle est noire ». (Alexandre Vialatte in La Basse-Auvergne, 1936.)

Bibliographie

  • Yves Connier & Marc Prival (dir.), Volvic : Une pierre et des hommes, Saint-Just-près-Brioude, Éditions Créer, 2008.
  • Pascal Piéra, Riom et la pierre de Volvic, VMF, .
  • Pascal Piéra, Daniel Lamotte, Le cimetière des Carmes à Clermont-Ferrand, Mémoire de l'Académie des sciences, belles-lettres et arts de Clermont-Ferrand, Un, Deux... Quatre éditions, , Clermont-Ferrand, (ISBN 2-913323-75-8).
  • le Puy-de-Dôme, balades et randonnées page 117, édité par l'association Chamina, Aubière 1e édition, 2006, (ISBN 2-84466-100-9).
  • Chaîne des puys, balades à pied en Auvergne, page 63, édité par l'association Chamina, Aubière, 1989, (ISBN 2-904460-30-6).

Notes et références

  1. Pierre Assouline, « Enquête : comment donner son nom à une rue de Paris », L’Histoire, no 42, , p. 90.

Voir aussi

Articles connexes

Lien externe

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