Raymond Forni

Raymond Forni, né le à Belfort et mort le à Paris, est un homme d'État français, président de l'Assemblée nationale de 2000 à 2002 et président du conseil régional de Franche-Comté de 2004 à sa mort.

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Raymond Forni

Raymond Forni en 2001.
Fonctions
Président du Conseil régional de
Franche-Comté

(3 ans, 9 mois et 3 jours)
Prédécesseur Jean-François Humbert
Successeur Marie-Guite Dufay
Président de l'Assemblée nationale

(2 ans, 2 mois et 20 jours)
Législature XIe (Cinquième République)
Prédécesseur Laurent Fabius
Successeur Jean-Louis Debré
Vice-président de l'Assemblée nationale

(1 an, 5 mois et 1 jour)
Président Laurent Fabius
Législature XIe (Cinquième République)

(1 an, 11 mois et 30 jours)
Président Henri Emmanuelli
Législature XIe (Cinquième République)
Président de la commission des Lois de l'Assemblée nationale

(4 ans, 1 mois et 14 jours)
Législature VIIe (Cinquième République)
Prédécesseur Jean Foyer
Successeur Jean-Pierre Michel
Député

(5 ans et 6 jours)
Circonscription 1re du Territoire de Belfort
Législature XIe (Cinquième République)
Prédécesseur Jean Rosselot
Successeur Damien Meslot

(4 ans, 9 mois et 9 jours)
Circonscription 1re du Territoire de Belfort
Législature IXe (Cinquième République)
Prédécesseur Siège laissé vacant
Successeur Jean Rosselot

(12 ans, 4 mois et 21 jours)
Circonscription 1re du Territoire de Belfort
Législature Ve, VIe et VIIe (Cinquième République)
Prédécesseur André Tisserand
Successeur Siège laissé vacant
Biographie
Date de naissance
Lieu de naissance Belfort, France
Date de décès
Lieu de décès Paris, France
Nationalité Italienne (naissance)
Française (naturalisé)
Parti politique Parti socialiste
Diplômé de Université de Strasbourg
Profession Avocat

Biographie

Jeunesse

Né à Belfort de parents italiens, originaires du Piémont, il est naturalisé français à l'âge de dix-sept ans. Son père, ferblantier parcourant les rues de Belfort, meurt alors qu'il a 11 ans[1],[2]. Il doit alors interrompre ses études en classe de 1re à l'âge de 17 ans et entre comme ouvrier aux usines Peugeot[3],[2] pendant un an et demi comme ouvrier (OS2) à la chaîne, et y participe à la vie syndicale[4]. Il passe son baccalauréat en 1962, à 21 ans, par correspondance puis s'inscrit à la faculté de droit de Strasbourg. Il devient avocat stagiaire à 27 ans[1],[2] et s'inscrit au barreau de Belfort[3]. Il se fait connaître en 1972, en défendant Nicole Mercier, professeur de philosophie d'un lycée de jeunes filles mise en examen pour avoir abordé la sexualité en cours[5].

Carrière politique

Raymond Forni a adhéré à la SFIO en 1964[4]. En 1971, il entre au Conseil municipal de Montreux-Château (il sera élu municipal dans trois communes différentes). À 32 ans, en 1973, Raymond Forni est élu député PS du Territoire de Belfort, en même temps que Jean-Pierre Chevènement, également élu de ce département. En 1976, il devient conseiller général de Beaucourt.

Raymond Forni est parlementaire durant cinq législatures entre 1973 et 2002. Il s'oppose à la loi « Sécurité et liberté » d'Alain Peyrefitte et aux discriminations pénales envers les homosexuels[2]. Il préside la Commission des lois de 1981 à 1985. En 1981, il est le rapporteur de la Loi sur l'abolition de la peine de mort[6] ; Raymond Forni soulignait qu'il s'agissait de son plus beau souvenir de parlementaire[1]. La même année, il est président de la commission des lois de l'Assemblée nationale[2].

Parlementaire actif (rapport sur le Canal Rhin-Rhône dont il préconise l'abandon, débat sur l'informatique et les libertés…), Raymond Forni est également député européen et membre du Conseil de l'Europe[7].

En , il abandonne tous ses mandats avec sa nomination à la Haute Autorité de la communication audiovisuelle par François Mitterrand[3]. Il y siège jusqu'à fin 1986 et le remplacement de cette autorité par la CNCL. Raymond Forni a également été vice-président de la Commission nationale de l'informatique et des libertés de 1978 à 1985 et de 1988 à 1991.

À la fin de son mandat à la Haute Autorité de la communication audiovisuelle, il reconquiert des mandats locaux : en 1987 il redevient conseiller général, à Delle, et est élu conseiller municipal de Delle en 1989. Puis, en 1988, il est réélu député. Battu aux législatives de 1993, Raymond Forni est réélu en 1997 mais de nouveau battu à celles de 2002. Il n'obtient pas l'investiture de son parti en 2007.

Longtemps réputé proche de Jean-Pierre Chevènement, l'animateur du courant CERES au sein du Parti socialiste, il ne le suit pas lors de la création du MDC en 1993 et reste au Parti socialiste où il rejoint les « mitterrandistes »[5]. Avec Jean-Pierre Chevènement se développe une relation d'amis et rivaux.

Parlementaire remarqué pour son travail, éloquent, il n'a jamais fait partie d'un gouvernement ; « Cher ami, vous devriez être ministre depuis longtemps » lui dit un jour François Mitterrand. « Monsieur le Président cela ne tient qu'à vous. » « Ah oui, mais vous êtes sur le Territoire de Belfort »[8]. Il eût été délicat que le même département, de 137 000 habitants, eût deux ministres à la fois, Jean-Pierre Chevènement ayant appartenu à la majorité des gouvernements de gauche des septennats Mitterrand.

Au sommet de sa carrière politique, Raymond Forni devient le quatrième personnage de l'État en étant élu président de l'Assemblée nationale. Il occupe ce poste du au , où il succède à Laurent Fabius qui intègre le gouvernement. Cultivé, il était réputé pour son franc-parler et sa fermeté dans la direction des débats, parfois tranchant et malmenant les orateurs[1],[5].

Il est maire de Delle, une ville de 6600 habitants près de Belfort, de 1991 à 2004. En 2004 il laisse sa place de maire à Pierre Oser, conseiller général du canton de Delle depuis 2001, mais il reste au conseil municipal en devenant premier adjoint.

Ensuite, il est président du conseil régional de Franche-Comté du à sa mort. Il est élu le avec plus de 46 % des voix à l'issue d'une triangulaire. Lors de l'élection présidentielle de 2007, il est partisan du retour de Lionel Jospin[8] avant de soutenir Ségolène Royal.

Il meurt à l'hôpital Saint-Louis de Paris le , à 66 ans, des suites d'une leucémie foudroyante[9], après une semaine d'hospitalisation. Il s'était marié deux fois[5] et était père de cinq garçons.

Ses obsèques ont lieu le présidées par Mgr Lacrampe qui prononce l'homélie, en l'Église Saint-Pierre de Besançon, devant 800 personnes[10], dont son successeur à la présidence de l'Assemblée nationale Bernard Accoyer et l'ancien premier ministre Lionel Jospin. Il est enterré le lendemain à Montreux-Château dans le territoire de Belfort.

Synthèse des mandats et fonctions

Conseiller municipal et maire
Conseiller général
Conseiller régional
Député
Fonctions politiques
  • Membre du bureau national du PS (jusqu'en 2000)

Autres activités

En 1978, il joue son propre rôle dans Pauline et l'ordinateur, le film de Francis Fehr[11].

Bibliographie

  • Raymond Forni, Un enfant de la République, Paris, Stock, 2002, 206  p. (ISBN 2-234-05458-3)

Notes et références

Liens externes

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